C’est quoi un consensus en sciences ? [TenL 134]

Emission enregistrée le 15 avril 2024. BU Ingénieurs Brabois.

Invités : Gérard Audibert Dr. en médecine, directeur de l’Espace de Réflexion Ethique Grand Est, antenne lorraine. Aurélie Pourrez PhD, chercheuse en information-communication au Centre de Recherche sur les Médiations, CREM (UL).

 

Editorial

 

La théorie de l’évolution, la dérive des continents, le changement climatique d’origine anthropique, voici quelques exemples de consensus scientifiques. On attend de chacun qu’il comprenne qu’il s’agit de « vérités de sciences » (avec des guillemets bien sûr) : des énoncés qu’il n’est plus raisonnable de rejeter. Le consensus est invoqué pour marquer les frontières de l’indiscutable et ne pas perdre un temps infini à réinventer l’eau tiède dans des débats qu’il vaudrait mieux focaliser sur des questions qui se posent réellement et dont les réponses sont bel et bien à découvrir.

Mais tout cela peut avoir un petit gout d’autoritarisme, de verticalité, voire même de dogmatisme. Ainsi donc, il y aurait une sorte de parole infrangible, un évangile devant lequel tous doivent s’incliner ? Et qui l’incarne cette parole, quel docte sage peut tracer à la seule force de son stylo ou de sa voix les limites entre ce qu’il est permis d’investiguer et ce qui doit être cru ? Personne, évidemment.

Le consensus ce n’est pas un texte sacré protégé par un clergé, ce n’est pas une doctrine administrée par des zélateurs, c’est plutôt une sorte d’émulsion collective, une zone d’accalmie dans les débats, un espace pacifié où la formulation des connaissances établies est exposée aux yeux de tous et résiste tranquillement aux assauts des hypothèses alternatives et des expériences nouvelles.

Le problème des métaphores, c’est qu’elles ont beau être jolie, elles sont toujours un peu fausses et ne décrivent pas réellement ce dont elles parlent, alors nous allons nous intéresser aux diverses manières de présenter ces fameux consensus, comment ils s’installent, comment ils se déplacent ou volent en éclats, et surtout comment peut faire le non spécialiste pour savoir si un énoncé s’appuie sur un consensus ou s’en écarte, comment le citoyen peut distinguer une parole qui se donne tous les moyens de mesurer ses prétentions au test de ses hypothèses d’un galimatias pseudo-savant concocté selon les besoins ponctuels du locuteur.

Pour contribuer à éclairer un peu tout le monde, nous allons revenir sur la notion de consensus scientifique, comme nous étions revenus sur celle d’expert lors de l’émission enregistrée à la médiathèque d’ARTEM avec Céline SEGUR et Laurence CORROY.

Et pour cela nous comptons sur nos deux invités

 

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