RELIQUES : vraies ou Fake? [La Tronche est à VOUS]

Emission enregistrée le 6 mars 2024

 

Editorial

Le bâton de Saint Joseph, le sang de Saint Janvier, la dent de Sainte Apolline, le manteau de Mohamed, les dents de Bouddha, le linceul de Turin, la sainte couronne, j’ai cité beaucoup de reliques chrétiennes, cela semble être une spécialité dans cette religion. Les reliques ; le mot lui-même signifie « reste » ; sont des objets ou des parties du corps de personnes vénérées que l’on garde avec nous après leur mort et auxquels on attribue un je-ne-sais-quoi de non réductible à la matière qui fait l’objet ou même à son histoire, mais qui relève de la métaphysique, d’une connexion avec un plan d’existence supérieur.

Il y a comme un paradoxe dans la nature des reliques qui fait d’eux des objets, en quelque sorte, anti-spirituels puisqu’ils encapsulent dans une réalité physique intensément mondaine, presque vulgaire, ce qui est censé être un message de l’ordre de la transcendance. À quoi bon, après tout, le corps prétendument imputrescible de certains saint ? À quoi bon conserver (et adorer) le prépuce de Jésus ? (Un Prépuce conservé à Rome mais aussi à Saint-Jacques de Compostelle, à Hildesheim, à Anvers ; à Metz, Besançon, Langres, Fécamp, Chartres, Coulombs, Puy-en-Velay, Conques, Charroux et Vebret… Vous notez qu’on raffole de cette relique-là en France) À quoi bon ces restes qu’on enchâsse dans de jolies boites en or et qu’on exhibe, en procession, dans ces cérémonies solennelles et quand même un peu bizarres.

À quoi bon ? c’est l’une des questions que je vous pose et sur laquelle vous pouvez donner votre avis en prenant la parole.

À ces reliques, on prête, bien sûr, des vertus ; elles protègent, elles bénissent, et elles permettent des guérisons miraculeuses. L’idée de miracle semble n’être jamais très loin de celle de relique. Et en cela ces objets vénérés, d’une manière ou d’une autre, font office de signe et de preuve ou l’action divine. En un sens, c’est parce que Dieu reste caché que les reliques sont importantes ; elles au moins on peut les toucher. En tout cas avec les yeux.

De la plus célèbre, le suaire de Turin, nous parlerons avec Nicolas Sarzeaud, historien médiéviste, notamment parce qu’il est entourée de discours extrêmement fermes sur les démonstrations scientifiques de son authenticité et de sa nature divine car impossible à reproduire par des moyens naturels. Mais peut-être faudrait-il se garder de croire que toutes les reliques sont regardées de la même manière, que la question de leur authenticité a toujours été cruciale, et que les gens des temps anciens étaient d’incultes imbéciles idolâtres tout juste bons à se prosterner devant un ostensoir sans jamais oser douter de ce qu’on leur donnait à admirer.

La distance critique envers ces objets n’est peut-être pas un apanage des modernes. Il y a peut-être même plus de naïveté aujourd’hui à, leur égard chez une partie des croyants.

Voilà en résumé ce que nous allons explorer ensemble, en particulier avec notre invité, Nicolas Sarzeaud.

 

 

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