Le fric & la Médecine – Tronche en Live #13 (Primum Non Nocere)

Emission enregistrée le 24 novembre 2015.

Bienvenue en France. Si vous êtes prof de chimie et qu’on vous découvre un cancer, votre traitement est pris en charge, vous entrez dans un circuit de soin où vous n’avez rien à débourser. Avec un peu de chance, vous en sortez guéri et vous retournez à une vie normale, et si possible utile à la société.

Dans notre beau pays, la série Breaking Bad aurait donc duré un seul épisode. Rendons hommage aux américains sacrifiés qui ont rendu possible l’existence de cette série.

Mais pourtant le français râle, et d’une certaine manière pourquoi s’en priver. Ce n’est pas parce qu’un système est bien qu’il ne peut pas être améliorer, et certains soins restent difficile d’accès, les soins dentaires, les soins ophtalmologiques… Alors le français râle, d’accord, mais parfois en plus il est médisant, ce qui n’est pas très gentil. Et l’on entend évoquer la corruption qui règne partout, l’arrosage systématique des médecins par les industriels. L’ombre de Big Pharma s’étend partout et l’on veut croire que la planche de salut est du côté des médecines douces ou alternatives, de ces disciplines qui utilisent le mot naturel comme un argument de vente et qui s’avèrnt des entreprises extraordinairement lucratives dans la mesure où elles n’ont pas de travail de recherche à financer. Le profit n’est pas toujours là où on l’imagine.

Ne jouons pas les ingénus, les grandes entreprise du secteur ne font pas de philanthropie, elles visent le profit, sont administrés par des individus dont la compétence n’a rien de médicale mais qui rendent des comptes à des actionnaires attachés à leurs dividendes ; si on ne les surveillait pas de près, elle feraient des choix économiques davantage inspirés par l’appat du gain que par l’amour de la santé publique. Ces entreprises sont d’ailleurs contraintes par contrat à faire de la recherche de pointe, notamment sur les vaccins qui sont des produits très peu rentables d’un point de vue pécuniaire, mais d’une importance cruciale pour la santé publique.

Être sceptique vis-à-vis de Big Pharma n’est donc pas une faute en soi, c’est même plutot indispensable. Mais être sceptique ça ne veut pas dire nourrir le soupçon permanent, le sous-entendu, la calomnie ni rejeter les données expérimentales. Le doute raisonnable ne doit pas être manié en prêtant des intentions malhonnête à autrui, car c’est la garantie de toujours trouver de quoi justifier nos soupçons. Il y a de l‘argent, beaucoup d’argent, dans le monde de la santé, et c’est normal, car c’est à la fois important et compliqué, comme l’enseignement.
Nous allons voir ce soir que l’opacité du système empeche les patients et même les médecins de connaître le coût réel des soins, que le trou de la sécurité sociale n’est pas un trou mais un différentiel entre ce qu’elle coûte et le prix que les gouvernants veulent bien y mettre, et que les idées reçues associées à nos intuitions mal-fichues contribuent à rendre attractives les médecines non scientifiques qui cherchent à s’emparer d’une part des nombreux milliards d’euros que nous dépensons pour rester en vie et en bonne santé.
Mais il nous faut pour cela quelqu’un qui s’y connait bien, et nous avons donc invité François de la chaine Primum Non Nocere, médecin et vulgarisateur. Bonsoir François

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