Le tribalisme numérique – une haine inévitable ? [TenL 131]

Emission enregistrée le 21 février 2024

Invité : Antoine MARIE.  Docteur en sciences cognitives — Postdoctoral researcher – Department of Political Science- Aarhus University

 

Editorial

 

Poubelle de l’humanité, Twitter désormais nommé ‘X’ est l’espace vicié des hostilités gratuites, des agressions obscènes, des pires harcèlements, et les forums comme ceux de Jeu vidéo point com des cloaques suintant de haine ; Youtube est le grand radicalisateur qui saisit votre main avec son algorithme et vous amène vers les idéologies les plus extrêmes comme une grenouille naïve dans une casserole bientôt bouillante. Bref, Internet est une antichambre des enfers, nous y serions tous plongés dans des mécaniques toxiques et surtout, nouvelles !

L’humanité n’aurait jamais connu une telle accélération de l’extrémisme et des comportements hostiles dans une société fracturée. En cause : l’anonymat sur les réseaux sociaux, les chambres d’échos où nous n’entendons plus d’idées alternatives, les recommandations qui nous font glisser le long d’une pente funeste, et l’instantanéité des échanges qui peuvent s’embraser en quelques clics. Les écrans c’est la mort ; Internet c’est l’horreur ; la haine est partout et d’ailleurs certains d’entre vous ne regardent cette vidéo que pour pouvoir détester ceux qui parlent ou ceux dont on va parler. Ou les deux si vous êtes doué.

Calmons-nous. La théorie du vilain Internet est très tentante. Avouons qu’elle correspond assez bien à ce que l’on perçoit, et qu’elle offre une explication très satisfaisante : nous avons identifié le coupable de ce climat pénible qui nous pèse tant.

Mais les choses ne sont peut-être pas si simples, parce que l’agressivité, la polarisation, ça existait avant le web 2.0 et que des travaux montrent que les internautes les plus agressifs ont un tempérament similaire dans leur vie hors ligne. La polarisation extrême, le tribalisme des humains, en fait ça ne date pas d’hier et ça ne peut pas être le simple résultat d’une révolution technique.

Mais, quand même, il se passe quelque chose. Les rageux, les trolls, les haters que vous croiserez dans la section commentaire ou dans le chat en direct sont des gens qui ne se comportent pas de cette manière quand je les croise (sans le savoir) dans la rue. Sur Internet, on les voit, ils se font remarquer, leurs actions ont plus de poids ; Peut-être parce qu’ils sont plus motivés que les autres à s’exprimer et suscitent par leur attitude plus de réactions, ce qui focalise les discussions et met leur agressivité au premier plan.

Cette agressivité, elle a bien des causes, et des conséquences, et c’est ce que nous allons explorer avec notre invité de ce soir qui est Docteur en sciences cognitives — Chercheur postdoctoral au Département des sciences politiques d’Université d’Aarhus, au Danemark. Bonsoir Antoine MARIE.

 

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