Zemmour plus fort que Darwin ?

On présente généralement Eric Zemmour comme un polémiste. Cela signifie que son talent réside dans sa capacité à susciter des réactions tous azimuts. Il me sera difficile de le nier puisque le présent billet n’existe qu’en vertu de ce talent, mais surtout du pouvoir de faire réagir qu’on lui a permis d’acquérir par sa présence massive dans les médias.

Le polémiste a décidé de parler du dernier livre de Tom Wolfe pour dénoncer un problème « d’inquisition néo-darwiniste » dans un billet intitulé « Le langage trop fort pour Darwin » un titre qui laisse espérer des propos profonds sur l’origine du langage, sur les recherches actuelles en linguistique et en évolution de la culture. Rassurez-vous, rien de tout cela ne nous attend.

Je n’ai pas lu le livre de Wolfe (Cf une revue critique en anglais), je me contenterai ici de réagir à l’improbable discours anti-évolution que je m’étonne de croiser dans le Figaro en 2017, même de la part d’un personnage dont le mode d’expression habituel produit l’effet rassurant d’une boussole indiquant le sud avec une opiniâtreté remarquable. Éric Zemmour est donc un anti-darwinien, où alors je ne sais pas lire… ou alors il ne sait pas écrire… ou bien la vérité est ailleurs. Mais cherchons déjà à comprendre ce qu’il écrit.

Je ne m’attarderai pas sur les provocations habituelles, sur ce qui relève du sophisme de l’ad hominem ou de l’ad personam quand il dresse le portrait de Wolfe pour en réalité brosser le sien, ennemi des « grands prêtres du politiquement correct ». C’est là l’art du polémiste : créer de l’antagonisme, susciter des émotions à partir de la simple énonciation de son opposition à des gens qu’il gratifie d’adjectifs péjoratifs. Ces pirouettes suffisent souvent à assurer le buzz, mais ce n’est heureusement pas cela qui m’amène à réagir.

« Notre auteur facétieux et subtil retourne les armes de ses adversaires contre eux-mêmes : la science contre les scientifiques ; l’expérimentation contre les chercheurs ; la loyauté contre les donneurs de leçons de morale.»

Puisque Zemmour nous annonce que Wolfe va taper sur Darwin, on s’attend à quelques révélations édifiantes, mais nous devrons nous contenter de ça. Vous êtes priés de savoir que Wolfe a retourné la science contre les scientifiques. Il l’a fait, puisqu’on vous le dit. C’est un peu court, mais monsieur Zemmour semble penser que ça suffira.

Iconoclaste, Wolfe remet la théorie de l’évolution de Darwin dans la lignée de toutes les narrations des origines de l’homme, de tous les peuples et de toutes les civilisations, même les plus primitives. La seule différence, explique-t-il, c’est que Darwin a construit son récit dans un contexte rationaliste, « scientifique »

Le reproche est donc celui-ci. Et à la limite on l’embrasse, on l’accepte, même avec une formulation qui veut faire passer la science pour un discours alors qu’elle est une méthode. Mais si on accepte cette description donnée par Zemmour, on est quand même bien tenté de se dire : « Et alors ? ». Est-ce que, justement, cela ne change pas complètement les choses d’employer la raison pour construire une théorie des origines là où d’autres s’attachent à rationaliser ce qu’ils veulent tenir pour vrai simplement parce qu’il leur déplairait que cela fut faux ?

« Chomsky est un peu moins célèbre mais son influence n’est pas moindre : sa théorie de « la grammaire universelle » vient s’emboîter dans le darwinisme et le renforce. Il conforte aussi tous les universalistes qui considèrent que l’homme est partout le même, qu’il n’y a ni cultures, ni nations, ni civilisations, encore moins des races, bien sûr. »

Je m’étonne que Zemmour déploie tant de force pour s’adresser à des gens invisibles. Même du côté des plus féroces social justice warriors, je n’ai jamais entendu personne nier l’existence des cultures, des nations ou des civilisations, autrement que pour dire, assez raisonnablement, qu’il s’agit de constructions dues à des contingences historiques. Soit Éric Zemmour a des ennemis imaginaires, soit il imagine que les cultures, les nations et les civilisations ont une essence qui précède leur existence, une sorte de transcendance qui oblige l’univers à leur faire de la place. En somme, le monde serait là pour que la France de Zemmour puisse exister. Dans les deux cas, il sera peut-être frustré d’apprendre que la réalité ne se sent pas contractuellement obligée de s’aligner avec son imagination.

 

Wolfe réhabilite les grands vaincus, les immolés sur le culte des maîtres de notre époque. Max Müller, le plus grand linguiste anglais du XIXe siècle, qui entendait, contre Darwin, « tracer une ligne ferme et indiscutable entre l’humain et le bestial ». Et qui avertissait déjà : « Le langage est notre Rubicon et aucune brute n’osera le franchir.

On retrouve la vieille question du propre de l’homme, cette recherche désespérée d’une nature humaine qui le distinguerait des autres créatures. Ce n’est ni neuf ni subversif, ni très en phase avec ce que la science nous donne à connaître sur nos différences ou nos ressemblances avec le reste du monde animal, car le langage existe ailleurs que dans notre espèce. Deal with it, cher Éric.

 

 « L’évolution de la faculté de langage reste en grande partie une énigme. » dit Zemmour en citant Daniel Everett.

Et cela est exact. Enfin une phrase sensée et humble (qui n’invalide pas vraiment Chomsky et encore moins Darwin) ! Elle ne signifie qu’une seule chose : il faut continuer de chercher à comprendre l’origine de ce phénomène fascinant. Il n’est pas certain que le livre de Wolfe et la puissante analyse scientifique qu’en livre Zemmour contribuent, même de loin, à résoudre l’énigme, surtout qu’il ne peut s’empêcher de poursuivre son prêche.

 

« À la fin de son implacable démonstration, Wolfe sort la boîte à gifles : « C’est le langage qui a propulsé l’être humain au-delà des frontières étriquées de la sélection naturelle… La doctrine darwinienne de la sélection naturelle était incapable d’intégrer l’existence des outils, par définition naturels, et encore moins celle de l’Outil suprême, le Mot… Dire que les animaux ont évolué jusqu’à devenir des êtres humains revient à soutenir que le marbre de Carrare a évolué jusqu’à être le David de Michel-Ange. »

Que voulez-vous répondre à une telle profession de foi anti-évolutionniste ? Ignore-t-il que l’on trouve l’usage et même la fabrication d’outils dans la nature, chez de très nombreuses espèces (les singes, la loutre, de nombreux oiseaux, les céphalopodes, certains insectes, etc). On retrouve le « mot » chez les cétacés où l’on a été capable d’estimer que certaines vocalisations représentaient même les noms des individus au sein des groupes de dauphins. La métaphore de la statue de Michel-Ange utilisée ici est identique au vieil argument de Paley ou à celui de la décharge utilisée depuis des générations par les créationnistes.
« Croire » en l’évolution, disent les partisans de ces argumentaires, serait aussi absurde que croire qu’un ouragan passant sur une décharge puisse assembler les pièces disparates pour former un boeing 747. Cette absurdité qui veut nier la capacité de la matière à s’organiser d’elle-même en des organismes complexes, le polémiste s’en fait l’écho en niant la capacité du vivant à produire le langage. Eric Zemmour nous annonce ici qu’il est (au moins) un « créationniste mental », une catégorie intellectuelle étrangère à la démarche scientifique et à la pensée rationaliste.

Mais le polémiste n’en a cure, puisqu’il est polémiste, ce qui est bien facile. Il lui suffit encore une fois de désigner des méchants

« ces doctes universitaires gourmets qui se muent en prélats inquisiteurs, traitant de charlatans et de racistes ceux qui osent clamer que leurs rois sont nus, avant de les brûler sur le bûcher.»

En somme, monsieur Zemmour croit que le sens de la formule, l’anathème littéraire, le procès en idéologie suffirait à décréter ce qui est ou n’est pas scientifique. Il se croit autorisé à qualifier de « scientiforme » le travail de Darwin, qu’il appelle un autocrate, mais il ne prend pas le risque de nous expliquer pourquoi. Il ne s’abaisse pas à argumenter, à inviter son lecteur à réfléchir. Non, il se contente de le dire. Il le dit parce qu’il le croit, et cela devrait nous suffire à considérer que ce doit être vrai, sans doute, puisque que sinon il nous faudrait être d’accord avec des gens méchants et mal intentionnés. Quel dommage qu’un acteur omniprésent des débats publiques, si prompt à décrier le dogmatisme des autres, n’ait pas la moindre idée du fonctionnement de la science !

D’aucuns répondront peut-être à Eric Zemmour au sujet de la valeur du travail de linguiste de Noam Chomsky (dont les théories ne font pas consensus dans le monde de la recherche, mais qui a publié des travaux de recherche, lui). Ici je répondrai sur Darwin, homme du XIXè siècle prudent, mesuré, méthodique que Zemmour utilise comme un épouvantail pour fustiger un discours actuel, humaniste, rationaliste, héritier, notamment, de l’humilité qu’impose aux humains la compréhension des principes darwiniens. Monsieur Zemmour semble penser que pisser sur Darwin invalide le discours actuel qui le range du côté des réactionnaires, des essentialistes, des littéraires se piquant de décider ce qui est ou n’est pas scientifique, bref des inutiles.

Hélas, Eric Zemmour devrait apprendre quelques petites choses sur la récursivité et sur les prophéties auto-réalisatrices. Cela le rendrait peut-être moins inutile.

Naturellement si cet article commettait une injustice à l’endroit d’Eric Zemmour, un droit de réponse lui serait accordé afin qu’il ait toute la liberté de présenter sa position avec l’ensemble des arguments qu’il lui plaira d’employer.
17 réponses
  1. Olivier
    Olivier dit :

    Etonnant discours de Zemmour, mais pas le premier de la sorte sur d’autres sujets.
    Je trouve que c’est une personne intéressante quand il avance des idées ou hypothèses qu’il argumente, mais il lui arrive parfois de ne pas chercher à infirmer ses dires, ou ne donne aucun élément pour qu’on puisse le contredire.
    C’est typiquement le genre de discours qu’il peut sortir et qui le discrédite; alors qu’il a une connaissance de l’histoire et politique qui est souvent enrichissante.

    En tout cas vous avez fait une bonne analyse; pour ce qui est de sa thèse anti-darwinienne, je crois que vous l’avez bien lu, mais qu’il a mal écrit, tout simplement.

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  2. Révoltaire
    Révoltaire dit :

    En tant que lecteur et spectateur attentif (et comblé) de La menace théoriste, de TeB et de plusieurs dizaines de chaînes scientifiques ; en tant qu’amoureux des sciences et en tant qu’athée ; en tant que darwiniste et en tant que frère de biologiste ; mais surtout en tant que doctorant en science politique et connaisseur d’Éric Zemmour, je me sens comme forcé de répondre à ce texte qui me semble miné par des interprétations fausses ou exagérées, et surtout par des prénotions et des a-priori qui n’ont rien à faire dans une telle analyse et sur un tel site.
    Je vais préférer ici la lecture cursive, comme vous l’avez fait vous-même, plutôt que le commentaire général.

    En préambule, le titre n’est généralement pas choisi par les auteurs. Par ailleurs, les titres de ce genre d’article sont souvent volontairement exagérés, y compris à l’occasion par l’auteur. Le putaclic est partout…

    « même de la part d’un personnage dont le mode d’expression habituel produit l’effet rassurant d’une boussole indiquant le sud avec une opiniâtreté remarquable. »
    -> Parlez pour vous ! Ce commentaire très idéologique ne devrait rien avoir à faire ici.

    « Éric Zemmour est donc un anti-darwinien, où alors je ne sais pas lire […] »
    -> Critiquer le NEO-darwinisme et les dérives scientistes qui en découlent ne signifient en rien s’opposer à la théorie darwinienne dans son entier. Comme je le montrerai plus après, Zemmour reconnaît tout à fait la validité de cette théorie.

    « Je ne m’attarderai pas sur les provocations habituelles, sur ce qui relève du sophisme de l’ad hominem ou de l’ad personam quand il dresse le portrait de Wolfe pour en réalité brosser le sien, ennemi des « grands prêtres du politiquement correct ». C’est là l’art du polémiste : créer de l’antagonisme, susciter des émotions à partir de la simple énonciation de son opposition à des gens qu’il gratifie d’adjectifs péjoratifs. Ces pirouettes suffisent souvent à assurer le buzz, mais ce n’est heureusement pas cela qui m’amène à réagir. »
    -> Si vous ne connaissez pas Wolfe, je vois mal comment vous pourriez juger. Si vous le connaissez, ce qu’a écrit Zemmour est même plutôt faible pour décrire la réalité.
    -> Prétendre que Zemmour est à la recherche d’un « buzz » est non seulement un argument purement subjectif (et non étayé), mais c’est ne pas reconnaître la sincérité de ce qu’il écrit ; c’est nier que ce qu’il dit est le produit final d’une pensée construite, et non d’une volonté d’en faire du marketing. L’inverse peut être tout à fait vrai, mais quand on analyse un texte, il me semble qu’on doit à l’auteur de prendre au sérieux ce qu’il dit au lieu de tenter de le disqualifier avec un procès d’intention.

    « Vous êtes priés de savoir que Wolfe a retourné la science contre les scientifiques. Il l’a fait, puisqu’on vous le dit. C’est un peu court, mais monsieur Zemmour semble penser que ça suffira. »
    -> Ici, vous méconnaissez non seulement la différence entre une chronique et une revue de lecture scientifique, mais vous vous placez dans une situation délicate à tenir, n’ayant pas lu le livre en question. Zemmour pourrait tout à fait avoir vu juste ici (et c’est, je pense, parfaitement le cas).

    « Le reproche est donc celui-ci. Et à la limite on l’embrasse, on l’accepte, même avec une formulation qui veut faire passer la science pour un discours alors qu’elle est une méthode. Mais si on accepte cette description donnée par Zemmour, on est quand même bien tenté de se dire : « Et alors ? ». Est-ce que, justement, cela ne change pas complètement les choses d’employer la raison pour construire une théorie des origines là où d’autres s’attachent à rationaliser ce qu’ils veulent tenir pour vrai simplement parce qu’il leur déplairait que cela fut faux ? »
    -> Zemmour n’a fait ici aucun commentaire. Il s’est contenté de dire ce que l’auteur dit. Tout ce qu’il écrit à propos du livre et de son auteur ne signifie pas qu’il en embrasse toutes les thèses ni qu’il les confond avec sa propre pensée. Votre argument repose davantage sur les commentaires que cela aurait DÛ susciter. C’est une critique qui porte davantage sur la forme, les journalistes étant très contraints par le nombre de caractères.

    « Je m’étonne que Zemmour déploie tant de force pour s’adresser à des gens invisibles. Même du côté des plus féroces social justice warriors, je n’ai jamais entendu personne nier l’existence des cultures, des nations ou des civilisations, autrement que pour dire, assez raisonnablement, qu’il s’agit de constructions dues à des contingences historiques. »
    -> C’est là que je m’étonne. De votre part, un appel à l’expérience personnelle pour appuyer votre thèse, je trouve cela proprement stupéfiant. Pour être un observateur attentif du débat public, je peux confirmer que ce genre de personnes existe bel et bien. La référence la plus caricaturale est sans doute la phrase d’Emmanuel Macron pendant sa campagne : « il n’y a pas de culture française ; il y a des cultures en France ». On peut faire référence aux transnationalistes, ou à certains historiens qui considèrent que les Nations, les frontières, les cultures, sont de pures illusions créées par le temps et l’orgueil des souverains (c’est la thèse générale de l’Histoire mondiale de la France). Côté personnalité, Daniel Cohn-Bendit, Jacques Attali, et pléthores de grands patrons des côtés californiennes estiment aussi que l’humanité est vouée à s’organiser avec un gouvernement mondial et une culture uniforme (« Les pays doivent se penser comme des hôtels » expliquait récemment Jacques Attali). Beaucoup de néo-conservateurs américains pensent que la démocratie et l’économie de marché sont destinés à s’installer dans le monde entier (Francis Fukuyama) et créer une zone de libre-échange à l’échelle mondiale qui mènerait à l’effacement des nations, etc.
    Votre disqualification du propos d’Éric Zemmour m’a donc semblé aussi abrupte qu’injustifiée.

    « Soit Éric Zemmour a des ennemis imaginaires, soit il imagine que les cultures, les nations et les civilisations ont une essence qui précède leur existence, une sorte de transcendance qui oblige l’univers à leur faire de la place. En somme, le monde serait là pour que la France de Zemmour puisse exister. Dans les deux cas, il sera peut-être frustré d’apprendre que la réalité ne se sent pas contractuellement obligée de s’aligner avec son imagination. »
    -> Sophisme du fau dilemme. J’ajoute que Zemmour est le premier à reconnaître que les nations et les cultures sont avant tout des constructions historiques. Mais ce qu’il ajoute, c’est que ces constructions, devenues des « civilisations », ont un esprit qui leur est propre et qui ne peut pas être balayé par la simple volonté, sur l’autel d’une idéologie. C’est la même thèse que Voltaire dans l’Essai sur les mœurs et l’esprit des Nations, ou de Fernand Braudel dans « Grammaire des civilisations ».
    -> Absolument rien ne justifie que vous puissiez écrire « En somme, le monde serait là pour que la France de Zemmour puisse exister. » Il n’y a dans ce texte aucun moyen de le justifier. Ce parti-pris caricatural dénote par rapport à ce que devrait être une analyse rationnelle du texte. Même chose pour la phrase suivante.

    « Ce n’est ni neuf ni subversif, ni très en phase avec ce que la science nous donne à connaître sur nos différences ou nos ressemblances avec le reste du monde animal, car le langage existe ailleurs que dans notre espèce. Deal with it, cher Éric. »
    -> Depuis quand est-ce devenu critiquable de traiter ou de simplement mentionner cette question ?

    « Et cela est exact. Enfin une phrase sensée et humble (qui n’invalide pas vraiment Chomsky et encore moins Darwin) ! »
    -> Où avez-vous lu que l’objectif de Wolfe ou de Zemmour était d’invalider Darwin ?

    « Que voulez-vous répondre à une telle profession de foi antiévolutionniste ?  »
    -> Où avez-vous lu que Zemmour se range de l’avis de l’auteur, ou même que l’auteur nie l’entièreté de la théorie ? Plusieurs choses ici.
    1/ Wolfe fait état de l’incapacité de la théorie darwinienne à expliquer l’apparition de la parole.
    2/ Wolfe EST évolutionniste. Dans son livre il s’en prend à Darwin pour avoir en quelque sorte réclamer seul la parenté de l’évolutionnisme, oubliant là Alfred Russel Wallace, et il en donne des explications sociologiques. En revanche, il critique les raisonnements circulaires propres à certains évolutionnistes, qui n’envisagent le réel qu’à partir de l’axiome selon lequel la théorie darwiniste est entièrement vrai. Dans les facultés de biologie, des modèles supplémentaires sont enseignés pour compléter les manques de la théorie darwinienne (ce qui est bien naturelle).
    3/ Zemmour apprécie ici l’auteur carnassier, provocateur qu’est Wolfe. Wolfe, surtout au bout de sa vie, n’est pas un scientifique, veut être truculent et pas exhaustif. Dans son livre, on pourra lire tout à et son contraire. Tout ne vise qu’à réfléchir aux prétentions exagérées de certains évolutionnistes, et tout spécialement leur (faux) héritiers dans d’autres domaines que la science.
    4/ Zemmour EST évolutionniste. Dans le numéro du mercredi 8 novembre, sur l’émission « Zemmour et Naulleau », Zemmour a pris un moment pour se moquer des religieux qui nie le darwinisme. Il a même précisé « pas seulement les imams, les catholiques aussi, il faut le dire », ce qui, de la part d’un prétendu islamophobe notoire, mérite d’être souligné. Zemmour, de plus, est athée.

    « En somme, monsieur Zemmour croit que le sens de la formule, l’anathème littéraire, le procès en idéologie suffirait à décréter ce qui est ou n’est pas scientifique. Il se croit autorisé à qualifier de « scientiforme » le travail de Darwin, qu’il appelle un autocrate, mais il ne prend pas le risque de nous expliquer pourquoi. »
    -> Vous faites un énorme contresens, et une faute intellectuelle en sortant la phrase du contexte, que je rétablis ici.
    « Leurs théories étaient devenues des lois, leur discours scientifique (ou plutôt scientiforme) avait occulté leur idéologie. Toutes les sciences humaines, histoire, géographie, sociologie, pédagogie, économie, etc., se sont hérissées ainsi de formules mathématiques pour faire croire à une objectivité de laboratoire, de langue anglaise pour faire croire à une universalité, et de jargon pour faire savants en blouse blanche : tous les historiens à la Boucheron, les géographes à la Lussault, les pédagogistes à la Dubet, tous ces historiens qui révèrent Paxton comme un nouveau messie, tous ces sociologues qui s’agenouillent devant Bourdieu, tous ces économistes qui rabâchent les maximes d’Adam Smith et de Ricardo comme des sourates du Coran » …suivi de ce que vous avez cité.
    -> Darwin et Chomsky ne sont donc pas des « autocrates ». Ce sont leurs (faux, encore une fois) héritiers qui se sont bouffis de prétentions scientifiques. Je vois mal comment on pourrait voir autre chose qu’une critique du scientisme appliqué aux sciences humaines et sociales. Aux Etats-Unis, on a appelé ça du quantitativisme. Les travaux en sciences sociales se sont peu à peu truffés de statistiques et de calculs abscons (le ridicule ne tue pas, mais les calculs de Lacan font rire beaucoup de psychologues, et surtout, de mathématiciens). En science politique, on a prétendu embrasser le réel avec des chiffres.
    Et cela, c’est un phénomène INDUIT par le positivisme, lui-même induit par la crise existentielle provoquée par le darwinisme. Pour la première fois, la science semblait nous décrire le réel mieux que toutes nos croyances les plus établies. De là le positivisme, de là le scientisme. C’est un esprit général qui est critiqué par Zemmour. Le même qu’avait étudié Max Weber dans Le désenchantement du monde.

    « je répondrai sur Darwin, homme du XIXe siècle prudent, mesuré, méthodique que Zemmour utilise comme un épouvantail pour fustiger un discours actuel »
    -> Même contresens. Zemmour ne vise personnellement Darwin à aucun moment.

    « Monsieur Zemmour semble penser que pisser sur Darwin invalide le discours actuel qui le range du côté des réactionnaires, des essentialistes, des littéraires se piquant de décider ce qui est ou n’est pas scientifique, bref des inutiles. »
    -> Même chose.

    « Hélas, Éric Zemmour devrait apprendre quelques petites choses sur la récursivité et sur les prophéties auto-réalisatrices. Cela le rendrait peut-être moins inutile. »
    -> C’est le passage le plus violent et celui qui m’a poussé à écrire tout ça. Statuer sur l’inutilité d’une personne est profondément révoltant, non seulement eut égard au respect qu’on doit avoir de la personne humaine, mais en plus au regard de ce que doit être un espace de débat démocratique ou chacun puisse avoir son opinion, fût-elle erronée, fût-elle scandaleuse, fût-elle contraire à la science. Zemmour n’a traité personne d’inutile.

    J’estime pour ma part qu’il apporte beaucoup au débat public. Il est un interlocuteur de beaucoup de personnalités de l’extrême-gauche à l’extrême-droite, en passant par le centre et par les universitaires. De nombreux responsables politiques de gauche et d’extrême-gauche l’apprécient même personnellement, et lui reconnaissent non seulement qu’il n’a rien de raciste ou de xénophobe, mais qu’il a le mérite d’apporter la contradiction à des gens qui n’ont trouvent jamais. C’est le personnage le plus caricaturé ; c’est aussi l’un des plus complexes. Dans notre société médiatique, le moins pêché est payé au prix fort. Quoique soit mes réserves sur le livre de Wolfe (je reste un darwinisme très convaincu) et sur l’analyse amicale qu’en donne Zemmour (un polémiste en aura reconnu un autre), je pense que votre analyse est orientée. Les préjugés imbibent toute l’argumentation, écrite avec une dose importante de mépris, voire de détestation pour ce que pourrait être Zemmour. Peut-être n’est-ce pas le cas. Moi, cela me fait penser au sophisme de l’homme de paille. Sophisme parfois pratiqué par Zemmour il est vrai. Mais j’en finis là.

    Dans tous les cas, cela n’émousse en rien mon bonheur de lire vos autres textes, vos autres analyses, et de vous retrouver partout là où les forces irrationnelles abîment les esprits naïfs ou innocents.

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    • Olivier
      Olivier dit :

      Effectivement il y a beaucoup d’invectives dans cet article de la Menace Theoriste et c’est vraiment dommageable.
      Pour répondre sur un point, on peut tout à fait être athée et mésinterpréter la théorie de l’évolution.

      Votre réponse est pour le moins intéressant, le discours de Zemmour est peut être moins hermétique qu’il me parait.

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    • Acermendax
      Acermendax dit :

      Le style de cet article emprunte évidemment au polémisme, ce en quoi il dénote de notre travail habituel. Néanmoins je m’attache à analyser les artifices du discours de Zemmour qui, évidemment, ne fait que se cacher derrière Wolfe dans cet article. Wolfe n’est donc pas mon sujet, et j’ai donné un lien pour aller lire une analyse critique de l’anti-darwinisme de Wolfe.

      En dépit de vos efforts pour le défendre, Zemmour fait ici étalage d’une inculture profonde de ce qu’est le darwinisme, il traite bel et bien Darwin et Chomsky d’autocrates (ne soyez pas aveugles : « Darwin et Chomsky se comportent de même en autocrates imbus de leur supériorité face aux manants qui viennent leur mordre les mollets ») et professe un créationnisme mental qu’il partage avec certains de ses pires ennemis Socio-gauchistô-constructivistes.

      Il commet surtout l’erreur capitale de faire accroire que la polémique politicienne qu’il pratique serait apte à l’introniser arbitre des théories scientifiques.

      Jusqu’à preuve du contraire, c’est franchement con. C’est même dangereux.

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      • CauchySchwarzy
        CauchySchwarzy dit :

        « Critiquer le NEO-darwinisme et les dérives scientistes qui en découlent ne signifient en rien s’opposer à la théorie darwinienne dans son entier. Comme je le montrerai plus après, Zemmour reconnaît tout à fait la validité de cette théorie. »

        La théorie s’applique aussi pour l’homme. Le nier, c’est en rejeter toute la substance donc non Zemmour ne reconnaît en aucun cas la validité de la théorie de l’évolution. Par ailleurs, je n’ai pas lu le reste du commentaire. Un tel contresens présent dès le 4ème paragraphe me suggère qu’il n’y a pas de raison de passer du système 1 au système 2 de la réflexion.

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  3. FioleBrillante
    FioleBrillante dit :

    Bonjour, je crois que vous avez oublié de mettre un lien sur « le langage existe ailleurs que dans notre espèce » en vert, je voulais y jeter un coup d’œil justement… ^^’

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  4. Rémi
    Rémi dit :

    En même temps le Charles il a quand même raconté une connerie ou deux ^_^
    En tant que philosophe naturaliste, je prend toujours un soin immense à ne pas faire de lui l’équivalent de ce qu’est un Freud pour les cliniciens. Nécessairement ça passe par le considérer comme un philosophe du XIXème, ce qui est réellement son statut. Si on fait pas ça on s’expose déjà à des arguments du genre « ah oui mais Lamarck… ». Ça a été un truc historique d’opposer les deux pour entretenir un flou historique profondément lié à des contingences nationalistes dues à la rivalité franco-anglaise patente dans cette période.

    Et tant qu’on lie la théorie de l’évolution à la personne de Darwin on reste coincé dans ce schéma. Sauf que si j’ai bien compris ce que racontent les phylogénéticiens, à un moment dans l’histoire de la biologie il a bien fallu prendre les deux pour les mélanger avec un allemand et donc en 1900 on était déjà obligé si on est sérieux d’être darwinolamarckomendelien plutôt qu’autre chose.

    Du coup on peut taper sur Darwin, dans la mesure où on peut taper sur tout le monde. Par contre il faut faire gaffe à l’anachronisme parce que des types qui croient en Darwin mais qui postulent une particularité humaine dans la cognition on en trouve un paquet, le lien entre les concepts est ici assez complexe.

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  5. Alexandre
    Alexandre dit :

    « Il [Zemour] le dit parce qu’il le croit, et cela devrait nous suffire à considérer que ce doit être vrai, sans doute, puisque que sinon il nous faudrait être d’accord avec des gens méchants et mal intentionnés. »
    Je pense que vous faites erreur sur ce point. Zemour fait effectivement, ce qu’il sait faire et parle de ce qu’il a appris et lu, parce qu’il le croit, et parce qu’il le vend. Mais je ne le vois pas imposer son opinion. Rien n’oblige quelconque lecteur à le croire. Le ton assertif n’est pas un ton autoritaire. La pensée critique n’est pas entachée par le texte de Zemour.

    Zemour dit : « Dire que les animaux ont évolué jusqu’à devenir des êtres humains revient à soutenir que le marbre de Carrare a évolué jusqu’à être le David de Michel-Ange. »
    Vu sous cet angle phénoménologique, c’est une excellente comparaison ! Effectivement, on peut dire que le marbre de Carrare a « évolué » jusqu’au David sous l’action de la main de Michel-Ange, exactement comme les espèces actuelles ont évolué des précédentes sous l’action de l’environnement, dans la terminologie de la sélection naturelle. C’est l’usage de la polysémie des mots.

    Zemour dit : « La doctrine darwinienne de la sélection naturelle était incapable d’intégrer l’existence des outils »
    Je n’ai pas lu Darwin en détails donc je ne répondrai pas sur la critique de ses modèles. En revanche, un modèle sélectif qui n’intègre pas les outils (dont l’outil langagier) n’est pas forcément taré. Cela n’est pas systématiquement utile de les intégrer, cela dépend du phénomène à représenter. Le propos de Zemour est seulement incomplet, on ne sait pas dans quel contexte cette critique est faite.

    « « Croire » en l’évolution, disent les partisans de ces argumentaires, serait aussi absurde que croire qu’un ouragan passant sur une décharge puisse assembler les pièces disparates pour former un boeing 747. »
    Et personne n’a jamais vu un évolutionniste croire à pareille sornette ! Les utilisateurs de cet argument se prenne dans une description extrêmement erronée de la construction d’un Boeing ; la science exige beaucoup plus de rigueur et de précision que cela. Cet argument procède d’un manque de connaissance de l’objet scientifique.

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  6. Zild
    Zild dit :

    Zemmour n’est pas un troll. Nier que c’est quelqu’un qui réfléchit et développe des idées sur le monde qui l’entoure, au prétexte que comme bien d’autres il déborde parfois sur des domaines où il n’est pas compétent, ou simplement (mais est-ce avouable) parce que le fond des idées ne plaît pas, est insensé.

    Que ses affirmations autour de l’évolution alertent un Acermendax dont la sensibilité sur le sujet est très élevée, rien d’anormal. Qu’on le renvoie dans ses buts là où il a manifestement fauté, très bien.

    En revanche, on n’est pas encore obligés de ne pas avoir de position ou d’idée sur un mystère quand la méthode scientifique n’en a pas défini. Selon moi, et d’après un niveau de lecture plus méta, ce qu’exprime (très) maladroitement Zemmour, c’est une tentative de résister à l’injonction suivante : l’évolution est un fait avéré, donc arrêtez de donner à l’homme une place singulière et de lui inventer des destinées mythifiées.
    Je trouve cette résistance saine, parce qu’effectivement, le fait qu’on ait toutes les bonnes raisons de penser que l’évolution est avérée n’implique absolument pas automatiquement cette causalité. On est aussi bien en droit de penser que notre expérience, qui nous place comme les êtres connus ayant le plus haut niveau de conscience du monde qui les entoure, est signifiante. On peut penser, que l’on se voie comme des amas de cellules, des tas de viande bien câblés, ou de belles machines animées, que le chemin qui nous a conduits à être ce que nous sommes ne dit rien intrinsèquement du hasard ou du dessein qui l’expliquerait.

    Enfin, note à Acermendax :

    Le bon pavé d’introduction discutant la manière dont Zemmour est communément présenté n’est vraiment pas rigoureux. On peut te répondre que l’intéressé ne se dit absolument pas polémiste, dans le sens qu’il ne prétend pas du tout ultimement à la recherche de réactions. Tu peux penser que se faire renvoyer tour à tour de tous les endroits dans lesquels il travaille témoigne chez lui d’un plaisir masochiste, ou d’une balance pour-contre qu’il a jugée en sa faveur. Mais ce procès d’intention qui sous-entend subtilement qu’il n’y a aucun fond à débattre parce que ce qu’il aime-rait c’est uniquement donner et prendre des coups, c’est intellectuellement bancal.

    Il y a plusieurs contradictions à reprocher à Zemmour, qui se présentait originellement homme de l’écrit et qui finit contradicteur télévisuel de toute l’intelligentsia parisienne. Le fait qu’il limite vraisemblablement assez mal la dimension de « toutologue » que lui confèrent les plateaux en mal de réelle contradiction est également un problème (et là encore, on pourrait discuter de qui est responsable de quoi). Ton article le rappelle assez bien à l’ordre sur ce dernier point, et si on enlève le côté « j’aime pas Zemmour par ailleurs » qui y transpire, ça en fait une bonne critique. Et c’est assez rare de voir de bonnes critiques de Zemmour, qui ne soient pas 10 fois plus biaisées que la cible.

    Sinon dans le fond, pas besoin d’agiter le drapeau du retour de l’inquisition. Je pense qu’on sait bien tous les deux que Zemmour n’est pas un créationniste, qu’il ne considère aucunement que le discours scientifique qu’il produirait ait la moindre valeur, et peut-être pourrait-il même admettre (qui sait !) la faute, regrettable mais assez commune, qui consiste à impliquer la science dans une lutte idéologique.

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  7. Lenoire
    Lenoire dit :

    Bonjour

    Pour ma part, je me demande si les protagonistes de ce débat ont bien lu Darwin, et son « L’origine des espèces ».
    Au plaisir de vous lire
    Agnès

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  8. romaincayre
    romaincayre dit :

    Chomsky ne fait peut être pas consensus chez les linguistes, mais ses apports ont été déterminants pour la théorie des langages en informatique.
    La construction d’un compilateur serait, sans ses travaux, impossible !
    Merci pour cet article de fond, toujours passionnant à lire ce site 🙂

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    • romaincayre
      romaincayre dit :

      D’ailleurs, pour ceux que ce genre de problématiques intéresseraient, voilà un papier scientifique qui évoque l’utilisation de la théorie des langages dans la sécurité informatique :
      sarssi14.liris.cnrs.fr/ressources/pdfs/sarssi2014_ealata.pdf

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  9. Liame
    Liame dit :

    merci de démonter le discours de ce personnage abject. Le fond de commerce de Z, c’est la provocation outrancière. Sa seule contribution à l’espèce humaine, c’est de brouiller les esprits. Vous avez raison, Z est inutile.

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  10. Stemy
    Stemy dit :

    Je ne comprends pas pourquoi vous perdez votre temps à déconstruire le discours de Zemmour, sachant que son seul et unique objectif est de créer des bad buzz en faisant de la provocation gratuite, bref de faire de l’audience en se comportant comme un troll.

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  11. Stéphane
    Stéphane dit :

    Zemmour fait du Zemmour.

    A chaque fois que j’ai entendu parler Zemmour d’un sujet que je connaissais, il ne disait que des conneries. J’en ai fini par conclure que ce type ne dit que des conneries, y compris dans des sujets que je ne connais pas – ce type dit des conneries avec un aplomb déconcertant en science, je pars donc du principe qu’il dit le même genre de conneries avec le même aplomb en histoire.

    Ce que Zemmour montre, c’est surtout l’inculture des journalistes qui lui donnent la parole. Il n’y a pas à écouter Zemmour longtemps sur un sujet que l’on connaît pour constater que ce mec ne raconte que des conneries – et pourtant, des journalistes lui donnent la parole, sans doute parce qu’eux-même ne comprennent rien à rien et se disent qu’un type qui parle avec un tel aplomb doit sans doute dire des choses profondes.

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  12. Charmarke Mahamoud
    Charmarke Mahamoud dit :

    Au cours des dernières décennies, on a assisté à un discours croissant sur la science, l’évolution, etc. Ce discours peut se résumer de la manière suivante : la théorie de l’évolution a été établie comme un fait scientifique ; par conséquent, un croyant en un texte révélé particulier, doit concilier l’évolution avec son livre saint. S’il n’y a pas d’espoir de réconciliation, il y a trois résultats principaux : le texte religieux est rejeté, l’évolution est reniée, ou l’espoir d’une meilleure compréhension du texte religieux et de l’évolution dans le futur.

    Cependant, dans cette discussion croissante, il y a une prémisse cachée. Cette prémisse est que la science produit des certitudes, que l’évolution est un fait et que la science est le seul moyen d’établir ou de vérifier les affirmations de vérité.

    Le besoin de réconciliation n’est pas entièrement nécessaire. En comprenant la méthode scientifique et la philosophie des sciences, et en appliquant les concepts et les principes à l’évolution, il sera évident qu’il ne s’agit pas d’un fait, et qu’il n’atteint donc pas le niveau de la certitude. Ceci est également vrai pour de nombreux produits intellectuels de la science.

    Il convient de noter que la science peut atteindre un niveau de certitude – mais c’est très rare – et que, bien que très efficace, elle a de sérieuses limites. Les gens doivent comprendre cela et la limiter à sa sphère. Il existe de nombreux domaines de connaissance dans lesquels la science est dé-scopée, en d’autres termes, elle n’a pas voix.

    Par conséquent, les gens doivent être conscients des fanatiques dans ce débat qui se font passer pour des bastions de la vérité et des phares de lumière à suivre pour tous. Ces fanatiques sont les fondamentalistes de la science qui prônent une approche étroite et dogmatique de la science. Ils présument et propagent le naturalisme, l’empirisme et le scientisme, qui sont tous incohérents et conduisent à des absurdités philosophiques.

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