L’histoire des universités [TenL 146]

Emission enregistrée le 25 mars 2025 – Médiathèque de l’ARTEM

 

Editorial

Les universités n’ont pas toujours existé. Si elles sont là, c’est parce qu’on a choisi de créer des espaces dédiés à la transmission et à la production des savoirs. Pas simplement des lieux d’apprentissage, mais des institutions où l’on pourrait chercher, douter, confronter des idées, produire des connaissances et les mettre à l’épreuve du réel. Et l’université moderne s’est construite autour d’un principe central, nécessaire à ses missions : la liberté académique.

En théorie, cela signifie que les chercheurs doivent pouvoir mener librement leurs travaux et exprimer leurs expertises sans crainte de censure politique ou de pression idéologique. Cette indépendance est cruciale, car la science avance en interrogeant le monde sans souci de plaire aux pouvoirs en place. Pourtant, cette autonomie est sans cesse mise à l’épreuve. Car l’université n’est pas un monastère isolé du reste de la société. Elle est traversée par des enjeux politiques, économiques et sociaux qui en font un lieu de tensions permanentes. Et pour comprendre tout cela, il faut connaître un peu l’histoire de ces lieux.

L’université reçoit des critiques qui méritent d’être entendues. Certains regrettent son éloignement des réalités concrètes : elle ressemble à une tour d’ivoire, un bastion de l’idéalisme où des chercheurs s’amuseraient à décortiquer le monde sans jamais y mettre les pieds. Mais, on lui reproche aussi d’être trop perméable aux influences extérieures : lobbies industriels, intérêts politiques, mouvements militants. L’université est peut-être tout à la fois coupée du réel et trop influencée par lui ? Ça ne serait pas de chance.

L’université est le principal lieu de la production des savoirs. C’est ici que s’élaborent les connaissances scientifiques qui, demain, façonneront nos vies : santé, climat, intelligence artificielle, sciences sociales… Les décisions politiques et économiques les plus importantes s’appuient (ou devraient s’appuyer) sur les travaux menés dans ces institutions. Il est donc paradoxal qu’on puisse la considérer comme un simple « îlot » détaché des préoccupations du quotidien.

Mais la liberté académique a un prix : elle dérange. Que ce soit sur le climat, la santé, l’histoire, la sociologie, la recherche scientifique vient souvent bousculer des croyances établies et des intérêts puissants. D’où la tentation, pour certains, de l’influencer, de la censurer, ou de la discréditer.

Alors, quelle université voulons-nous ? Un lieu soumis aux pressions économiques et politiques, ou un espace où l’on peut chercher, critiquer et innover librement ? Une université affaiblie, c’est une démocratie affaiblie. Et pour défendre l’université, il faut d’abord la connaître, comprendre un peu ses rouages, ses atouts et ses angles morts.

Pour nous en parler ce soir, deux enseignants chercheurs de l’université de Lorraine, qui sera donc citée en exemple au cours de l’émission

Laurent ROLLET – Professeur d’Histoire des sciences

Julien LAPOINTE — Professeur d’Histoire du droit

 

 

 


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