Tout mais pas ça !

Le scepticisme à géométrie variable

Il est aisé d’adhérer à l’esprit critique lorsqu’il s’exerce contre des croyances que l’on juge farfelues ou étrangères à sa propre vision du monde. On salue alors la rigueur, on loue la méthode, on applaudit la démystification.

Mais il arrive que la pensée sceptique s’aventure sur un terrain plus sensible : celui de nos convictions personnelles. Une idée à laquelle nous tenons, une théorie qui nous a séduits, une représentation du monde qui nous rassure. Et soudain, le regard critique devient suspect. On le trouve agressif, intolérant, excessif.

Ce basculement révèle une tension profonde : le scepticisme est volontiers brandi comme arme contre les croyances des autres, mais rarement accepté comme exigence vis-à-vis de soi, alors que c’est là sa vraie finalité : la remise en question qui nous évite de sombrer. Ainsi se manifeste un scepticisme sélectif, plus rhétorique que méthodologique, une sorte de double standard.

C’est précisément dans ces zones d’attachement que la démarche critique révèle toute sa valeur. Douter de ce qui nous plaît n’est pas une trahison ; c’est l’un des plus hauts degrés d’honnêteté intellectuelle.

Alors un effort supplémentaire nous attend chaque fois que la parole critique s’attaque à une idée que l’on voudrait épargner.

La chanson de l’été ?

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