Les sciences de l’éducation – TenL#50
Enregistré le 13 septembre 2017 sur le campus Lettres de l’Université de Lorraine (Nancy)
Invité : Olivier Rey, de l’Institut Français de l’Education
Editorial
L’éducation. Il y a peu de choses plus importantes pour une société. Tout le monde sait bien que c’est important, mais nous allons le redire quand même en soulignant pourquoi. L’éducation, c’est le moyen par lequel nous nous disons qui nous sommes en tant que société, où nous transmettons notre identité et la faisons évoluer. L’école, le collège, le lycée, l’université, et autres établissements : lieu de toutes les rumeurs, les angoisses, les espoirs. Lieu d’identification, d’intégration, d’évolution des représentations et des mentalités, de dépassement mais aussi d’échec, de stagnation sociale, de crispation identitaire… Lieu hautement sensible de la République, premier budget de l’État, théâtre de calculs électoraux et d’affrontements idéologiques sans fin. A première vue, tout cela laisse bien peu de place à la science. Sûrement, on ne gère pas une classe comme une expérience de laboratoire.
Et pourtant pour que cela fonctionne – et l’école fonctionne encore, malgré l’image qu’en donnent souvent les médias– il faut que les équipes pédagogiques aient une petite idée de la manière dont fonctionne un apprenant, un enseignant et une classe. Pour espérer que cela fonctionne mieux encore, avec moins d’échecs, moins de stress, plus de compétences transmises, il semble cohérent de chercher à s’éclairer sur ce qui fonctionne ou pas, d’évaluer les pratiques, d’en tester de nouvelles.
Quel est le meilleur moyen d’apprendre à lire ? Quel doit être l’effectif d’une classe, sa composition ? Quel est le bon rythme pour une journée ou pour une semaine d’écolier ? Les notes, les fameuses notes, sont-elles nécessaires pour situer un élève dans son apprentissage, sont-elles au contraires stigmatisantes et néfastes aux plus fragiles ? Qu’en est-il de la constante macabre qui aboutit à ce que chaque classe ait son petit groupe d’élèves décrocheurs indépendamment du niveau moyen ? Si elle est réelle, que dit-elle sur le fonctionnement des élèves mais aussi des enseignants ?
Peut-être l’ignorez-vous, mais il existe des équipes de recherche dont le travail consiste justement à comprendre et décrire les mécanismes de l’apprentissage afin d’optimiser les pratiques, les programmes, les environnements, les outils à l’usage des profs et des élèves.
Dès lors que nous réserve l’avenir ? Des neurosciences partout, avec un électroencéphalographe sur chaque pupitre ? Au contraire un retour à la nature, aux choses simples ? Plus de méthode, moins de méthode ? Et un choix s’appuyant sur quels modes d’évaluation avec quelles priorités ? Si nous avions réponse à ces questions ce soir, la quête de graal serait achevée. Soyons plus modestes et vérifions d’abord que nos questions sont bien posées, questionnons nos présupposés. Pour nous y aider, nous recevons Olivier Rey de l’Institut Français de l’Education dont le travail consiste notamment à avoir sur nous tous une longueur d’avances en ce qui concerne ces questions.
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