Le pseudo-théoricien Grimault
Continuons encore un peu l’étude de cas de La Révélation des Pyramides.
Nous avons déjà mis en évidence une généalogie des idées vendues dans ce film, montré que les démonstrations à base de calculs n’ont rien de scientifique mais tout de l’art divinatoire avec des interprétations numérologiques et des jeux de mots fondés sur le sens apparent que l’on peut décalquer sur les occurrences de Pi ou des similitudes de phonèmes. Dans un article invité, Clément nous a parlé des incongruités innombrables que peut produire le hasard, précisément parce que c’est ce que fait le hasard ! Et nous avons mis cela en pratique avec la réalisation d’un film reprenant les méthodes de LRDP pour prouver qu’il existe un alignement de sites encore plus mystérieux, plus lourd de secrets et de révélations que celui de Rapa Nui- Gizeh, l’équateur Rome-Babylone.
Constatant ce que nous considérons être de graves problèmes dans sa démarche intellectuelle, nous avons invité Jacques Grimault à nous expliquer en direct la manière dont il parvient à ses conclusions. L’émission fut laborieuse à préparer et à animer. Nous pensons avoir démontré au cours de ce live que JG est totalement incapable de défendre ses hypothèses face à un questionnement méthodique, il ne comprend pas ou feint de ne pas comprendre la démarche scientifique et se réfugie derrière des accusations de dogmatisme ou d’incompétence pour expliquer notre résistance à ses thèses. Sa posture consiste à défendre une approche hermétique ; à chacun de faire le chemin vers la connaissance, une posture qui est malheureusement la plus à même de faire tomber celui qui l’empreinte dans tous les pièges de ses propres biais cognitifs.
Deux mois après…
Nous continuons à nous intéresser à cette histoire, car LRDP et JG constituent de formidables exemples pour illustrer et mettre en pratique les principes de la pensée critique. Nous aurons donc une nouvelle émission en direct le 19 avril pour revenir sur ce que JG a dit, sur ce qu’il n’a pas dit, et pour réfléchir aux raisons pour lesquelles certains sont tentés d’adhérer aux croyances qu’il diffuse sur l’histoire du monde. D’ici là, je vous propose un début d’analyse.
Pourquoi se méfier ?
Jacques Grimault dit qu’il ne propose aucune théorie, qu’il se contente de soulever des faits. Il accumule les étonnements et affirme que la science ne peut les expliquer, que les scientifiques refusent de s’intéresser à ce qui lui semble (à lui) primordial. Mais il répète qu’il n’a pas d’hypothèse, pas de théorie, seulement des faits. Est-ce vrai ?
« Observer les faits bruts », est souvent le leitmotiv des pseudo-scientifiques qui refusent qu’on se penche sur leurs méthodes. Or, s’il y a bien une chose que l’on sait en épistémologie, c’est qu’un « fait brut » ça n’existe pas. Un fait est avant tout une observation, il est reconnu comme un fait par un observateur, il est toujours décrit dans un langage avec des présupposés, il n’est un fait qu’en regard d’un paradigme dans lequel il fait sens… ou qu’il semble contredire. Un fait « brut » il faut donc s’en méfier, si on ne connait pas le contexte, les théories explicatives en vigueur et surtout… l’échantillonnage. Quand on veut faire des maths, on ne doit surtout pas oublier en route l’ensemble des chiffres pris en compte au départ… et qui ne font pas de sens. Car de cet effectif total dépend en réalité la significativité de la démonstration. On pourrait presque s’arrêter ici, car tout ce qui va suivre sera la simple démonstration de ce biais méthodologique dévastateur bien qu’apparemment bénin : la négligence de la taille de l’échantillon.
Très vite, on s’avise que les faits de M. Grimault, loin d’être ‘bruts’, sont dès le départ colorés par le présupposé qu’il expose lui-même :
« Qu’est-ce que ça change d’envisager une civilisation antérieure technologiquement évoluée ? Qu’elle ait généreusement souhaité laisser un message à une civilisation future est probablement la chose la plus inconcevable à nos yeux. » (Gizeh 2005, 1h25)
Cette hypothèse est coûteuse, et même en l’absence d’explications complète sur la manière dont ont été conçues les pyramides, supposer l’existence d’une telle civilisation dont on n’aurait par ailleurs aucune trace… C’est prendre ses désirs pour la réalité, c’est réifier une idée qu’on pourra juger séduisante, mais qu’on ne peut pas étayer autrement que par l’ignorance, c’est-à-dire l’absence de preuve du contraire. Méthode audacieuse au premier abord, mais catastrophique en réalité, car comme disait Carl Sagan, personne ne peut prouver que je n’ai pas dans mon garage un gros dragon invisible et indétectable crachant un feu qui ne produit aucune chaleur. Et on s’accordera sur le fait que ce n’est pas aux autres de prouver que mon dragon invisible n’existe pas, il est plus sage pour tout le monde de considérer qu’il n’y a pas de dragon jusqu’à preuve du contraire.
Le pseudo-théoricien.
Les « faits bruts » existent encore moins quand il s‘agit, comme 100% du matériel de Grimault d’opérations mathématiques réalisées sur un terrain extrêmement riche en données parmi lesquelles on peut faire des choix arbitraires sans même s’en rendre compte. Ce travail est dénué de la plus élémentaire méthode rationnelle qui le protégerait contre les biais d’interprétation ; pire que cela, en réalité c’est un travail tout entier d’interprétation, et c’est pour cela qu’il est à la fois si séduisant et si peu fiable. Il n’y a rien d‘étonnant à ce que beaucoup soient a priori impressionnés par le discours bien rôdé de ce monsieur qui, tel un prestidigitateur, semble faire surgir des nombres cachés dans les pierres de la pyramide. Point de honte à cela, des gens brillants peuvent se faire avoir par des illusions simples dès lors qu’ils ne soupçonnent pas leur existence.
En définitive, Jaques Grimault est donc bel et bien de la race des théoriciens. Il théorise et voit du sens partout, mais jamais celui que la science admet, car il lui faut être en opposition avec le savoir « exotérique » pour des raisons qui lui appartiennent (sans doute liées à son obsession de la binarité et de la polarité). Il offre ses multiples interprétations dans tous les domaines (où sa compétence n’est jamais prouvée et flirte allègrement avec le néant) et il se pose comme seul à savoir lire l’univers tel qu’il est. C’est une posture d’autant plus prophétique que c’est bien une sorte d’apocalypse qu’il prétend annoncer. Nous allons tenter de mettre en évidence ces illusions, trucages et petites tromperies qui passent si facilement inaperçus quand la voix est pleine d’assurance, l’image léchée et la musique persuasive.
JG déclarait le 28 octobre 2012 sur son blog (largement inachevé) :
« Ces multiples découvertes – protégées par la loi – ont déjà fait l’objet – séparément ou ensembles – de discussions privées, de conférences, d’articles, de livres et de films… mais demandent à toutes et tous de les critiquer, les documenter, les prolonger, par tous moyens – l’observation, la documentation, la disponibilité, l’énergie, la réflexion, l’imagination, l’intuition, la critique et l’effort permanent.»[1]
En nous penchant sur ses écrits, ses conférences et apparitions médiatiques, nous avons souvent pu constater que JG prétendait faire une chose tout en faisant l’exact opposé, et comme il s’attache avec férocité à dénoncer chez les autres les travers dont il se rend coupable continuellement.
« Vous donnez sottement vos qualités aux autres. »
Trissotin, dans les Femmes Savantes de Molière.
Pour le moment, laissons-le conclure avec une remarque extrêmement valable, nonobstant le léger frisson d’ironie qu’elle peut susciter :
« Des théories de la croyance ont été avancées, mais elles ne pourraient être reconnues comme valables que si elles apportaient la raison de toutes ces choses (…) elles devraient surtout faire comprendre comment des personnes instruites, réputées pour leur esprit critique et leur intelligence, acceptent des croyances dont l’enfantine naïveté ferait parfois sourire, si elle n’était pas dangereuse. »[2]
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Références
[1] http://larevdespyr.eklablog.com/introduction-a-la-problematique-de-lrdp-a58326505 consulté le 18.01.2016
[2] ibid
« En nous penchant sur ses écrits, ses conférences et apparitions médiatiques, nous (avons) souvent pu constater que JG prétendait faire une chose tout en faisant l’exact opposé, et comme il s’attache avec férocité à dénoncer chez les autres les travers dont il se rend coupable continuellement. »
Corrigé 😉
Dommage que vous ne mentionnez pas aussi l’arrogance et l’absence de professionnalisme dont vous avez fait preuve dans ce live.
Vous êtes là pour ça.
Mais surtout n’oubliez pas d’étayer vos affirmations. D’avance, merci.
Le problème – qui vous caractérise – c’est que vous vous annoncez comme ouverts aux critiques mais vous les ignorez systématiquement. Inutile d’étayer avec vous, surtout quand ça a déjà été étayé. Voilà un échantillon. Sinon vous pouvez aussi visionner votre propre vidéo et contempler les tetes à claques, surtout une.
– Mais j’ai été déçu par votre attitude qui a mis Mr Grimault sur la défensive dès le début. Vous avez essayé de le clouer au pilori. Vous êtes passé d’un sujet à un autre pour essayer de le pieger.
– ,je trouve un peu enfantin Thomas ,incroyable de mauvaise foi,comme si on te payait pour être pendant 2heure comme sa en ce foutant de la gueule et ce manque de tout,,
– Thomas, vous etes parfaitement insupportable! Sérieusement, vous invitez quelqu’un a discuter d’un sujet qu’il connait apparemment mieux que vous, et vous lui pissez littéralement dessus.. Mis à part le coté irrespectueux de vôtres pseudo interview, vous n’écoutez absolument pas ni ses réponses, ni ses questions!
– Débat totalement indigeste et stérile, j’entend des pseudos scientifiques critiquer un travail mais en aucun cas débattre sur des faits. Quel intérêt? vous vous êtes honteusement loupé dans votre démarche de debunkage
– Vous n’êtes pas venus de bonne foi les gars. Grimault est un type infecte, mais vous n’avez pas du tout honoré l’esprit critique à mon sens.
– La prétention des organisateurs de cette émission est édifiante de l’enflure de leur « zététitude » dite universitaire dont ils s’auto-adoubent, tristesse ! Des non-professionnels c’est évident qui sous couvert d’esprit critique véhiculent tout les arguments des trolles et parti-pris envers à Jacques Grimault !
– Désespérant la connerie des pseudo » zététiciens «
Il semble qu’Acermendax vous demandait d’étayer vos affirmations. Pas de les délayer.
Vos points 2, 3, 5, 6, 7 sont des variations sur le thème «vous êtes méchants [mais je citerai pas vos méchants propos]».
Votre point 4 «débattre sur des faits» laisse croire que vous n’avez pas lu l’article ci-dessus. J’étaie (!) mon affirmation en le citant : « s’il y a bien une chose que l’on sait en épistémologie, c’est qu’un « fait brut » ça n’existe pas.» En outre, l’accusation est doublement bidon : comment débattre sur les faits quand Grimault refuse de les présenter, de les décrire, de les publier ? Quel intérêt de débattre sur une mesure si elle n’est pas confrontée à un cadre conceptuel ?
Sans parler de ce sondage lancé par la teb en personne sur facebook : fallait-il inviter grimault ? Nombreux sont ceux qui ont répondu : oui _mais avec un travail en amont_. Malgré tous ces retours la teb persiste à se croire irréprochable.
Quant au mystificateur grimault, Tout-Elié, je n’ai jamais dit ni insinué que sa conduite à lui a été exemplaire.
Et qu’auriez vous suggéré comme travail en amont, mis à part accepter de devoir se délecter des paroles de sieur Grimault sans émettre le moindre doute quant à ces dernière???
Ok.
Vous avez partagé vos sentiments, vos impressions, votre ressenti. etc.
Je vous serai gré d’accepter l’idée qu’on s’en batte les steaks au pied de biche dans une discussion où vous venez en formulant une accusation que l’on vous demandât de bien vouloir étayer.
Ne prenez pas exemple sur Grimault qui pense qu’étaler son indignation et sa colère vaut un argumentaire.
Je vous conseillerais le viaduc de Millau pour votre battage de steaks, car un pied de biche semble vraisemblablement insuffisant pour signifier avec justesse votre degré d’indifférence…
Erratum: Pas le viaduc dans son entier mais seulement son tablier, les piliers de soutènement pourraient être douloureux…
Mon ressenti c’est que vous êtes des petits péteux qui ne sentent plus pisser avec votre niveau intellectuel d’une médiocrité consternante. Comme vous pouvez le constater, je ne vous en avais pas fait part jusqu’à présent. Continuez votre arrogance sur ce blog si ça vous chante, mais pensez que vous ne serez pas éternellement planqués derrière votre écran.
Vous vous adressez à Jacques Grimault là Mr Shield ? Non ???!
Car sinon, nous ne relevons absolument pas les mêmes attitudes.
Et sieur Grimault n’a usé d’aucun argument d’autorité ou ad hominem, a été respectueux de ses hôtes, a répondu à leur question avec une diligence exemplaire, a usé de source pour étayer ses argument sans en demandé en contrepartie à la tronche en biais, etc… tant vous y êtes…
L’antiphrase au sommet de sa forme…
« à chacun de faire le chemin vers la connaissance, une posture qui est malheureusement la plus à même de faire tomber celui qui l’empreinte (emprunte) dans tous les pièges de ses propres biais cognitifs. »
🙂
Bonjour,
Je souhaite réagir à une ligne de votre article : je trouve en effet déplacé, ou disons surprenant, l’usage du terme technique de paradigme dans le passage suivant « [le fait] n’est un fait qu’en regard d’un paradigme dans lequel il fait sens ».
Aussi loin que mes connaissances en philosophie des sciences remontent, parler de paradigme dans ce contexte renvoie très précisément à la conception kuhnienne du changement scientifique, qui, me semble-t-il, s’accorde difficilement du point de vue adopté sur la nature de la science sur ce site.
Employer le concept de paradigme en science c’est de facto exclure l’existence de critères de scientificité universels c’est-à-dire extra-paradigmatiques, ce qui me semble peu raccord avec le propos général de l’article (et le combat général de ce site) qui voudrait opposer la science, la vraie, aux pseudo-sciences.
Non que les pseudo-sciences n’existent pas chez Kuhn comme chez Feyerabend, mais la limite est bien plus ténue, bien moins clairement affirmable que telle qu’elle apparaît dans votre approche en général, me semble-t-il.
Je serais donc curieux de savoir si cet usage de ce terme est voulu, et si c’est le cas, comment vous conciliez votre discours très dualiste (très popperien au fond), avec le quasi-relativisme scientifique tel qu’il est présent chez Kuhn.
En fait, je voudrais simplement que vous m’éclairiez sur votre approche philosophique de la nature de la science, principalement entre les deux pôles internaliste et externaliste.
Bref, désolé pour le jargon de philosophe à ceux pour qui ces noms et ces théories n’évoquent peut-être rien… je me ferais une joie de préciser mes pensées à qui le souhaiterait.
Veuillez noter aussi que du point de vue de la correction de la langue, « prendre (du) sens » est préférable à « faire sens », qui est un anglicisme.
Source : http://www.academie-francaise.fr/faire
Merci pour votre commentaire.
Je n’aime pas trop réduire l’usage du mot paradigme à un sens Kuhnien. Ma phrase était sans doute ambiguë, elle visait à souligner l’humilité épistémologique de la démarche scientifique. Un fait, bien sûr, demeure en lui-même inchangé, mais sa perception, son interprétation et donc sa réalité objectivable (celle qui importe dans un débat d’idées) est soumis au cadre avec lequel on s’emploie à le lire. En tout cas me semble-t-il. Je reviendrai peut-être sur cette phrase pour lever l’ambiguïté… 😉
Bonjour,
j’écris juste car je fais partie des personnes qui ont un petit bagage scientifique, mais sans approche philosophique ou même critique (en tout cas, pas aussi poussé que nous pouvons l’avoir sur ce site). Je ne comprends donc pas toutes les références que vous citez, mais comme vous indiquez que ce serais pour vous une joie de les préciser.. autant faire une pierre deux coups ! Vous vous faites plaisir, et je gagne du temps en obtenant un résumé éclairé pouvant m’orienter par la suite !
Je vous le demande donc officiellement, pourriez vous détailler et expliquer un peu les références que vous citez ici ?
Par avance, merci beaucoup !
Alors je ne peux refuser !
La théorie générale de Kuhn sur le changement scientifique (dans La Structure des révolutions scientifiques) est qu’à chaque époque et domaine de la science correspondent des grands paradigmes scientifiques qui définissent les codes de la science normale. On pourrait par exemple citer pour la physique les paradigmes aristotélicien, galiléo-copernicien, newtonien, auquel a succédé le paradigme de la relativité générale (et ne me demandez pas dans quel paradigme nous nous situons aujourd’hui).
Ces paradigmes définissent à la fois un ensemble de concepts utilisés par les scientifiques et de problèmes à résoudre, une méthode acceptable ainsi que certaines normes de solutions (on n’explique plus selon la vertu normative des choses).
L’idée de Kuhn est qu’on ne possède pas de critère extérieur aux paradigmes eux-mêmes pour juger de la scientificité d’une théorie. Autrement dit, la science n’est rien d’autre qu’un phénomène historique changeant à travers les âges, sans qu’on puisse y dégager réellement un progrès (parce qu’on est incapable d’en donner un critère objectif), contrairement à une conception internaliste de la science (ça c’est Popper, Koyré, Kant, Comte, et une très vaste majorité de la philo des sciences jusqu’à la deuxième moitié du XX° siècle) qui voudrait que chaque âge fasse mieux de la science que les âges précédents.
Le propre de chaque paradigme est d’être incommensurable aux autres : l’on ne peut dire qu’il y en ait un qui soit meilleur autrement que par rapport à un certain paradigme.
Une des conséquences directes de cette thèse est qu’on ne sait jamais si une théorie nouvelle est réellement pseudo-scientifique (le terme même perd de son sens), ou s’il s’agit d’une révolution proposant une nouvelle façon de faire de la science, qui est amenée à être adoptée par l’ensemble de la communauté scientifique par la suite, pour à son tour définir la « science normale ».
C’est pour cela que je reprenais M. Mendax sur l’usage de ce mot qui renvoie à un quasi-relativisme épistémologique (il faut dire quasi parce que Kuhn s’en est toujours défendu, mais on en est jamais très loin) : « paradigme » renvoie à une théorie (loin d’être marginale soit dit en passant) qui s’accorde mal avec le combat de nos amis de LTeB et de ce site, qui opposent la science, l’unique, la vraie, aux pseudo-sciences.
Je ne veux pas caricaturer la pensée de Mendax, mais souligner l’incompatibilité apparente entre un présupposé internaliste adopté sur ce site (corrigez moi si je me trompe), et un terme technique qui voudrait rendre vain ce travail de distinction / rejet des pseudo-sciences.
Ce que je crois que Mendax voulait dire, c’était quelque chose comme « contexte historico-socio-épistémo-religio-…-culturel », qui effectivement, détermine très largement notre rapport au « fait ».
Veuillez cependant ne pas prendre mes paroles pour argent comptant et supposer quelques imprécisions, je ne suis qu’un étudiant passionné, certainement pas spécialiste de quoi que ce soit.
Zut, j’aurais dû relire. Je parlais bien entendu de « la vertu dormitive des choses ».
Alors écoutez ,je ne sais quoi dire, c’est limpide.
enfin, il y a un certain vocabulaire auquel je ne suis pas habitué, mais pour ce que je comprends, on ne saurais en faire l’impasse sans perdre en précision.
Je vous remercie pour toutes ces explications. Je ne suis pas habitué à de telle réflexion sur la science..
Pour ce que je comprends de votre rapide résumé, je résume tout ça en « ça dépend ce qu’on appelle la science là en fait ». Mais c’est un peu réducteur.
Ne vous en faite pas pour les imprécisions, si c’est sincère, vous vous corrigerez tout seul à l’occasion. Et c’est un bon point de départ pour des novices complet comme moi !
Je pense que le point de vue de Mendax (que tout « fait » scientifique suppose un pré-supposé théorique) est tout à fait dans la ligne de Kuhn… Chaque « fait » est analysé à l’aune du paradigme dans lequel on travaille.
Kuhn était loin d’être un relativiste, et il n’a jamais rejeté la notion de « progrès ». Il l’écrit lui-même.
Il s’est contenté de montrer que ce qu’il appelle des paradigmes (en passant, le mot est passé dans le langage « courant » scientifique) sont incompatibles les uns avec les autres et qu’il ne s’agit pas d’un « upgrade » des théories scientifiques, mais de vrais révolutions conceptuelles. Pourtant, il insiste bien sur le fait que le paradigme gagnant est celui qui fini par mieux rendre compte du monde. Il y a bien un progrès de la connaissance.
Kuhn, c’est pas Bruno Latour ! 😛
Merci Acermandax pour cet article.
J’aime beaucoup le « Ces multiples découvertes – protégées par la loi – », est-ce parce qu’il a voulu déposer un brevet sur ses « théories » et ce sans succés, expliquant l’attente infinie quant à la publication de son livre censé révolutionner l’univers, à moins que l’explication soit tout autre???
Y a-t-il quelqu’un au fait des secrets des dieux ou seul Grimault sait???
Sinon je n’avais pas compris où on devait voir une troisième personne sur la photo de l’astronaute de la mission appolo 11, car pour ma part je penser que cette « troisème personne » était celle dont l’ombre était projetée et non le reflet du photographe, maintenant j’ai ENFIN compris… Encore merci Acermandax.
Ce monsieur a une conception bien à lui de la propriété intellectuelle et des droits et devoirs d’un chercheur qui entend faire une découverte et en conserver la paternité. Ou bien il est au minimum un peu stupide ou bien c’est de l’enfumage complet. Ou un mélange des deux.
J’aurai pensé une référence aux animaux totem de monsieur Grimault comme réponse de sa part en plus d’un recherche wikipédia.
Plus sérieusement, je pense que malheureusement vous êtes dans le vrai avec vos propositions qui rejoignent mon avis sur le sujet.
Toujours est-il que je vous remercie de votre réponse.
Chapeau, mais vraiment chapeau, pendant ce live, pour avoir gardé votre calme devant les insultes et les errements de Grimault et de son comparse.
Au final, ces messieurs n’ont presque besoin de personne pour se ridiculiser tant leurs propos sont incohérents, surréalistes et complètement noyés de biais et sophismes divers.
argument d’autorité :
«Das Höchste wäre, zu begreifen, daß alles Faktische schon Theorie ist.» [le plus important est de comprendre que tout fait est déjà une théorie, Goethe]
«dans le cadre [de la] théorie des cordes, qui n’est pas un cadre bien ficelé[…], Einstein ne doit pas être faux, mais incomplet.» (la Tête au carré du 9 juin, 35:30)
Dans les dents ! {désolé}
Plus sérieusement, ça confirme que le plus important n’est pas de dire, mais d’étayer. Et, incidemment, que les “scientifiques officiels” s’agrippent bien peu à leurs dogmes.