Pourquoi parler encore de Dieu ?
À travers le monde, une majorité d’individus adhère à une forme de croyance en Dieu. Vous savez bien que tous n’ont pas fait ce choix librement. Dans certaines régions, l’athéisme est perçu comme une menace à l’ordre public, entraînant des sanctions sévères. Même dans des sociétés où la religion n’est pas dominante, des familles et des environnements continuent d’imposer un dogmatisme qui peut nuire au développement intellectuel des enfants.
Dans nos sociétés pacifiées, nous avons tendance à traiter la question de Dieu avec une indolence presque obstinée, alors qu’elle est corrélée à de nombreuses problématiques sociales et intellectuelles. La communauté antivax, par exemple, entretient des liens profonds avec des courants religieux ; de la même manière, les pratiques de soin non conventionnelles et les gourous de la santé ciblent en priorité les publics déjà prédisposés à croire en l’existence d’une vérité cachée qui attend d’être révélée. Il est frappant de constater que les adeptes du platisme sont systématiquement religieux et que, plus largement, le complotisme trouve un terreau fertile dans des visions du monde façonnées par des croyances surnaturelles.
Cela ne signifie pas que toute religiosité conduit à ces dérives, mais que l’adhésion à une pensée magique peut rendre plus vulnérable à ces narrations trompeuses. Plus encore, lorsqu’une radicalisation est nourrie par une croyance religieuse, elle s’avère souvent plus intense, plus difficile à déconstruire et plus lourde de conséquences. Ce constat devrait nous interpeller. Car tant que nous continuerons à valoriser l’idée que la foi—c’est-à-dire le fait de croire sans preuve—est une vertu en soi, nous favoriserons des dérives évitables. La complaisance à l’égard de ce paradigme a un coût : elle alimente des discours irrationnels qui peuvent, à terme, fragiliser nos démocraties déjà éprouvées par la montée de la désinformation et des extrémismes.
Voilà pourquoi la question de l’existence de Dieu demeure d’une actualité brûlante, même si en France, nous avons parfois l’impression d’avoir dépassé ce débat. La séparation des églises et de l’État a certes relégué la spiritualité à la sphère personnelle, mais il serait naïf de croire que l’influence des religions se limite aux foyers. Elle déborde sur l’espace public et pèse sur les choix de société, notamment en matière de droits individuels.
L’endoctrinement confessionnel des enfants est évidemment une forme de maltraitance dont nous tardons à nous débarrasser, mais le problème perdure tout au long de la vie. Les adultes, en particulier ceux confrontés à des échecs personnels, peuvent facilement être attirés par des idéologies radicales. Cette vulnérabilité est amplifiée par une culture qui valorise la foi et accorde une légitimité à des textes religieux, même lorsque ceux-ci contiennent des appels à la violence théocratique. Les réseaux sociaux, comme TikTok, regorgent de prédicateurs qui, par des récits fallacieux et des arguments trompeurs, cherchent à séduire un public en quête de sens. Ces figures s’appuient sur une pseudo-autorité intellectuelle, souvent ancrée dans des traditions qui ont historiquement servi les puissants et légitimé des discours de haine.
Bien que la majorité des croyants soient des individus pacifiques et bienveillants, certains, influencés par des croyances qui possèdent leur esprit, s’efforcent de prouver la véracité de leur foi. Ils produisent une multitude de livres, de vidéos et de discours, tandis que les non-croyants, souvent moins motivés à défendre leur ‘non-croyance’, laissent le champ libre à ces narrations. Le résultat est que ceux qui s’interrogent sur Dieu et les religions sont exposés quasi exclusivement à des contenus confessionnels qui présentent une vision biaisée de la foi. Ces arguments, bien que souvent défectueux, peuvent sembler convaincants en raison de l’absence de contre-arguments solides.
C’est dans cet esprit que je souhaite contribuer à la culture du débat sur l’existence de Dieu. J’ai élaboré 20 arguments que je considère suffisamment robustes pour inciter à la réflexion. Cette réflexion, évidemment, doit passer par le doute et l’examen critique. Le terme « preuve » est fréquemment utilisé par les apologètes et les prédicateurs, mais je vous invite à découvrir comment j’en fais un usage plus mesuré. J’espère que ces 20 arguments publiés sur YouTube, TikTok et Instagram susciteront votre curiosité et que vous aurez envie de les partager autour de vous.
Une série de ‘shorts’
« Voila pourquoi Dieu n’existe pas » vous propose 20 épisodes très courts dans les prochaines semaines :
- Pas de bonne définition
- L’existence du mal
- Les mauvaises réponse au problème du mal
- Dieu ne sert à rien
- Zéro preuve empirique
- La cause incausée : une absurdité
- La complexité inutile
- Le libre arbitre exclut Dieu
- L’immoralité des textes religieux
- Les miracles sont embarrassants
- La prière plaide contre Dieu
- L’enfer c’est la mort de Dieu
- Le paradis est un contre son camp
- Le bien et le mal avec ou sans Dieu
- La moralité = fruit de l’évolution
- Guerres & Religions
- La disparité des religions
- Dieu se cache ?
- La logique est plus forte que Dieu
- Le pari de l’athée
Ce texte me semble insinuer que la croyance en Dieu est cause de maux sociaux et qu’il suffit de cesser de croire pour que tout aille mieux. Une attitude authentiquement scientifique consisterait plutôt à se poser la question de la cause de cette croyance ; si toutefois cette croyance est réellement problématique. Mais ce texte adopte le point de vue idéaliste selon lequel les idées priment sur la matière et engendrent la réalité concrète et pratique. L’idéalisme, en tant qu’antithèse du matérialisme, est le meilleur allié du mode de production capitaliste. Le matérialisme pose en effet la primauté de la matière sur les idées : c’est de la réalité concrète et pratique de l’homme (biologie, rapports sociaux, etc.) que naissent ses idées, et jusqu’à sa propre conscience de lui-même. Là où l’idéalisme place les causes du mal dans les vilaines idées des « méchants » et s’arrête là (à la manière du complotisme, qui n’en est qu’une des formes), le matérialisme, lui, se demande quels rapports concrets de production, quelles pratiquent sociales, souvent réalisés par leurs acteurs dans la plus grande inconscience, ont été le terreau fertile de ces vilaines idées et de ces « méchants ». Il ouvre donc une voie à la remise en cause du mode de production, qui se trouve être capitaliste à notre époque.
Au titre : Pourquoi parler encore de Dieu ? Je réponds de manière provocante : Pour diffuser un écran de fumée idéaliste. Ce texte concourt en effet malheureusement à brouiller les pistes de recherche des causes matérielles du mal et est donc par ce fait-même contre-révolutionnaire (que le lecteur veuille bien me permettre de parler comme un communiste de la vieille école). Notez bien que je parle du texte et non de l’auteur. L’auteur, lui, est très certainement inconscient de son acte contre-révolutionnaire. Et en écrivant ce commentaire, j’espère susciter chez lui un peu de curiosité pour les travaux de Marx, d’Engels et de leurs véritables continuateurs (je ne parle pas de ces impostures que furent les régimes du bloc de l’est et que sont les régimes asiatiques dits « populaires », etc.).
Taré
Je suppose que le qualificatif de « taré », qui n’est accompagné d’aucun motif, m’est adressé. J’en suis bien entendu peiné mais je me demande surtout en quoi il enrichit la discussion. Il doit pourtant bien avoir un intérêt logique puisqu’il a assez vite franchi la barrière de la modération ; et je me trompe probablement en le prenant seulement pour un propos injurieux au sens de l’article 29 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse (propos passible de l’amende de 12 000 € prévue à l’article 33 de cette même loi).
Je pense donc être en droit d’attendre quelques éclaircissements.
Sources :
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/article_lc/LEGIARTI000006419790
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/article_lc/LEGIARTI000049312747