Les amish sont-ils la preuve que les vaccins donnent des maladies ?
Non, les enfants amish ne sont pas miraculeusement épargnés par le cancer, le diabète ou l’autisme
Une affirmation circule depuis quelque temps sur les réseaux sociaux, notamment chez les militants antivaccins : « Presque aucun enfant amish n’est atteint de cancer, de diabète ou d’autisme. » Cette idée, relayée par des sites peu fiables comme GlobalResearch ou IndepNews, voudrait faire croire que le refus des vaccins, de la médecine moderne ou d’un mode de vie industrialisé expliquerait un supposé état de santé exceptionnel. Comme on peut s’y attendre, cette thèse ne repose sur aucun fondement scientifique.
D’abord, les publications mentionnées ne sont pas des études scientifiques : elles n’ont fait l’objet d’aucune évaluation par les pairs, ne s’appuient sur aucun protocole rigoureux, et ne fournissent pas de données vérifiables. Elles relèvent davantage de l’anecdote ou de l’argument d’autorité. Le concept même d’« absence totale de maladies » dans une population est invérifiable sans données épidémiologiques robustes.
Nuançons le postulat de départ : l’idée que les amish constitueraient une population « témoin » non vaccinée est profondément erronée. Les communautés amish ne sont ni homogènes ni systématiquement opposées à la médecine conventionnelle. Certaines familles refusent les vaccins, d’autres les acceptent, ce choix varie selon les groupes, les régions et les évêques qui encadrent les pratiques religieuses.
Des études épidémiologiques ont effectivement montré une incidence plus faible de certains cancers chez les Amish, notamment dans l’Ohio. Une étude de Westman et al. (2010), observe une baisse d’environ 40 % de l’incidence du cancer dans cette population. Cette différence est largement attribuée à des facteurs de mode de vie : très faible consommation de tabac et d’alcool, alimentation faite maison, activité physique quotidienne, peu ou pas d’exposition à certains polluants environnementaux. Ces paramètres, bien connus pour leur rôle protecteur contre le cancer, sont bien plus déterminants que l’acceptation ou non de la vaccination.
Concernant l’autisme, il n’existe pas, à ce jour, d’étude épidémiologique publiée et validée sur sa prévalence dans la population amish. Les données disponibles sont anecdotiques ou issues de rapports non publiés. Les taux de diagnostic dans ces communautés sont très probablement sous-estimés en raison d’un accès limité au diagnostic spécialisé, une faible médicalisation des troubles neurodéveloppementaux, et une culture où ces comportements peuvent être interprétés différemment. L’absence de cas rapportés n’équivaut pas à une absence réelle de la condition.
Enfin, rappelons qu’aucune preuve ne montre un lien entre vaccination infantile et autisme — une idée réfutée à de multiples reprises par des études de grande ampleur dans des pays aux systèmes de santé rigoureux (Taylor et al., 2014 ; Jain et al., 2015). La dangerosité d’un tel discours antivaccinal réside dans sa capacité à détourner des familles de mesures de santé publique vitales.
En résumé, non : les enfants amish ne sont pas miraculeusement protégés des maladies modernes. Ce qui est certain, en revanche, c’est que le discours qui prétend le contraire s’appuie sur de fausses prémisses, des données absentes, et une instrumentalisation idéologique de la science.
Références
- Jain, A., Marshall, J., Buikema, A., Bancroft, T., Kelly, J. P., & Newschaffer, C. J. (2015). Autism occurrence by MMR vaccine status among US children with older siblings with and without autism. JAMA, 313(15), 1534–1540. https://doi.org/10.1001/jama.2015.3077
- Taylor, L. E., Swerdfeger, A. L., & Eslick, G. D. (2014). Vaccines are not associated with autism: An evidence-based meta-analysis of case-control and cohort studies. Vaccine, 32(29), 3623–3629. https://doi.org/10.1016/j.vaccine.2014. 04.085
- Westman, J. A., Ferketich, A. K., Kauffman, R. M., MacEachern, S. N., Wilkins, J. R., Wilcox, P. P., & Bloomfield, C. D. (2010). Low cancer incidence rates in Ohio Amish. Cancer Causes & Control, 21(1), 69–75. https://doi.org/10.1007/s10552-009-9435-7
Leurs enfants ne se bourrent à longueur de journée de donuts, de frites , de burgers, de céréales multicoles, de sodas à volonté, de barres de confiserie. Pour le reste, une discipline de vie et une activité au grand air, sans smartphones 4 heures par jour, ça peut aider …..
Avant d’encencer les antivax, il faut voir la globalité de leur mode de vie .