Le réflexe correcteur

Qu’y a-t-il de plus stérile, dans un échange sur le net, qu’une réponse toute entière concentrée sur l’orthographe de son interlocuteur ?

Vous savez bien, en lisant ce genre d’échange, que celui qui s’adonne à la correction de l’autre au lieu de répondre sur le fond échoue totalement, irrémédiablement à le convaincre. Avoir raison sur la bonne manière d’épeler un mot n’est pas un argument, mais peut devenir une forme d’intimidation par l’orthographe. Volontairement ou involontairement, le correcteur induit chez l’autre le sentiment d’être rabaissé, méprisé. Bien sûr, nous sommes tous responsables de nos propres émotions, mais les émotions des autres sont toujours dans l’équation, et il parait peu raisonnable de vouloir purement et simplement les nier.

La toute puissance du Correcteur

Malheureusement, nous éprouvons facilement l’envie d’aller sur ce terrain, c’est notre réflexe correcteur. Ce n’est pas toujours une mauvaise chose ; il est naturel de vouloir redresser ce qui est de travers (dans le sens où notre faculté de raisonnement sert un peu à ça). L’intention peut être bonne, même quand on cherche à pointer tout ce qui ne va pas dans la parole adverse. Plus l’interlocuteur sera agressif et pédant, plus forte sera la tentation de rabattre son caquet, de lui montrer qu’il se trompe et qu’il devrait changer de ton.

Mais le ton de notre interlocuteur relève de son choix, pas du nôtre. Relever toutes ses erreurs, par exemple en nommant les sophismes qu’il commet (le « biais sophistique »), ne sera pas de nature à apaiser les échanges.

Bien sûr, dans certaines circonstances il est justifié de ne rien laisser passer et même de ridiculiser la position adverse. Cela s’avère utile, voire nécessaire, avec les discours outranciers, violents, sectaires. Mais dans la plupart de nos échanges, les petits désaccords appellent à plus de charité. Pas pour faire plaisir à autrui, pas pour être gentil avec lui, mais dans notre propre intérêt !

En effet il est possible que mon interlocuteur ait raison et que moi j’aie tort. Et dans ce cas, j’ai tout intérêt à ne pas jouer au malin qui se croit plus fort, plus compétent, car ce faisant je dresse tout seul un obstacle entre moi et la reconnaissance de mon erreur. Je mets en place les conditions pour refuser de me corriger. Dans ce genre de situation, l’humiliation sera la conséquence de mon arrogance, pas de celle de mon interlocuteur.

Dans les débats d’idées, nous avons le choix entre l’humilité… et le risque de l’humiliation.

Le réflexe correcteur n’est pas mon allié dans les conversations où je ne suis pas réellement expert, car la moindre ambiguïté ou erreur dans mon propos me sera renvoyée avec force. Dans le cadre d’un échange cordial, adopter une position de juge est une mauvaise stratégie. Il y a déjà de fortes chances pour que mes arguments soient perçus comme une agression, ce n’est donc pas la peine d’en rajouter.

Il semble plus sage d’adopter la stratégie de l’entretien épistémique. Comparable à la maïeutique de Socrate, elle consiste à aider mon interlocuteur à présenter sa pensée, à la synthétiser pour pouvoir mieux, avec lui, la scruter et mettre en évidence ses failles éventuelles.

Cela étant dit, bien sûr, parfois mon interlocuteur est un indécrottable cuistre, un arrogant hâbleur suintant d’accusations, de mépris et de contre-vérités. Il y a aussi de talentueux et vitupérants candidats au DSM-5. Je peux me trouver face à un gourou, à un escroc, à un manipulateur (ou une manipulatrice d’ailleurs). La parole de cet individu mérite d’être contredite avec énergie. Dans des cas de ce genre, je peux m’autoriser à corriger publiquement les erreurs et les mensonges, à démontrer l’inanité de sa démarche, la malhonnêteté de sa méthode. Je suis fondé à ridiculiser la thèse qu’il ne défend qu’au travers d’artifices, de sophismes et d’objurgations.

Une parole publique contraire aux faits mérite toujours d’être réfutée.

Il ne faut jamais, autant que faire se peut, manquer une occasion d’y parvenir en initiant un dialogue constructif et respectueux. À défaut, une argumentation, même sévère, est souhaitable, à condition de n’avoir pas pour but de convertir autrui, mais bien d’exposer le plus clairement possible les raisons pour lesquelles je pense ce que je pense. À condition aussi de ne pas oublier que l’arrêt pur et simple de toute espèce d’argumentation est parfois la meilleure stratégie.

Dans tous les cas, il semble sage de ne pas cultiver notre réflexe correcteur. Comme tous les mouvements intuitifs, il se déploie plus vite que la pensée rationnelle, et il peut piéger les plus futés d’entre nous.

19 réponses
  1. Gra
    Gra dit :

    Cela me fait penser à la petite série de tutoriels d’entretiens épistémiques (dont vous aviez partagé l’épisode 1 sur ce blog) en anglais, où dans chaque vidéo de décorticage, le mec se fait remarquer qu’il pourrait se contenter de démolir les arguments des gens, soulever les erreurs logiques… mais que ce serait contre-productif. Il prend un soin extrême à bannir le moindre micro-signe d’agressivité dans son discours, qu’il ponctue parfois de pauses si longues qu’elles deviennent gênantes pour l’interlocuteur.

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  2. jref
    jref dit :

    je dois avoué que j’ai toujours abusé de mon réflexe correcteur à tord et à travers. La découverte des cours de zététiques de Grenoble n’ont fait que me fournir un éventail d’argument plus grand pour prouvé que j’ai raison et que les autres ont tord. Il m’as fallut plus de trois ans de fréquentation et d’intérêt auprès de la zététique pour me rendre compte de mon erreur. C’est peut être idiot, mais je pense que dans certains cas, la zététique peut avoir des effets contraires à ses ambitions. Cela dit, il vaut mieux peut être l’enseigner que de ne pas le faire.

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    • Pascal
      Pascal dit :

      je dois avoueR 😀 😀 😀 désolé, dans ce contexte c’était plus fort que moi, n’y voyez aucun mal!

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  3. Amélie
    Amélie dit :

    Les fautes d’orthographes me hérissent surtout de la part de gens qui clament haut et fort qu’ils défendent la France, la vraie, la pure, la blanche, et qui désaccordent leurs participes. Même si sur le fond j’ai bien compris qu’une langue est vivante et évolutive et que ce n’est pas forcément un argument en leur défaveur.
    Pour les autres, je me fais violence.

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  4. pj
    pj dit :

    Sur les réseaux anglophones, les corrections de grammaire sont
    plutôt bien acceptées et corrigées sur le champ, et je n’ai jamais vu
    « tu as mal accordé ton participe, nananère! »
    (pure coïncidence avec le post précédent)
    Et je suis tout à fait d’accord que ceci ne peux pas servir
    comme un argument.

    Mais les fautes de grammaire m’agacent,
    Et je toujours méfie d’évaluations d’Amazon du type
    « J’ai acheter cette truc la. »
    Pour moi les erreurs souvent indiquent le niveau et l’état
    d’esprit d’interlocuteur (au moins son s’en foutisme.)

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  5. Nithir
    Nithir dit :

    Pour placer le contexte, j’ai une dyslexie et une dysorthographie. Néanmoins, j’ai l’a chance d’avoir une mémoire excellente ce qui ma permis de faire des études. Pas de « grandes écoles », mais mais j’ai tous de même quelques diplômes dont un master en Automatique (coté cybernétique, asservissement et pas automate programmable).

    D’avance je suis navré de vous faire subir mon écriture, j’ai « corrigé » les fautes signalé par le dictionnaire de mon navigateur mais je ne peux pas en faire plus. Avant d’aller plus loin demandez vous si vous enverriez « voir » ailleurs un aveugle qui vous indique qu’il c’est perdu alors qu’il est a coté d’un plan de la ville.

    Il y a quelque année, j’alimentai un blog techniques qui parlé d’informatique libre (linux, etc) et d’électronique. J’y partagé comme souvent dans ce type de blog une espèce de mémo de met outils et technique. Des petit truc de tous les jours. Pas d’état d’esprit ni d’humeur. Un jour j’ai eu l’occasion faire un article qui a eu son petit effet dans le domaine. j’ai connu un augmentation des visites… pour un blog sans grand intérêt qui est passé de 0 visites à une centaine sur ce mois là… le succès… bref, un petit malin (un reste d’agressivité à son égard) y a écris quelque chose de terrible pour moi.
    Il a écrit que le contenu semblait intéressant à première vu mais que compte tenue des fautes de français, il se trompait surement et qu’il estimé que lire d’autre chose sur mon blog serait une perte de temps… bref mon niveau de français indiqué clairement pour lui que j’étais un imposteur.
    Aucune critique sur mon travail. Uniquement sur les quelques mots nécessaires à expliquer mon travail.
    J’ai cherché à comprendre le commentaire, et j’ai commencé un échange avec l’interlocuteur afin d’en savoir plus… de comprendre pourquoi il n’avait pas plutôt proposé une correction (R: beaucoup trop fautes)… pourquoi il ne s’intéressait pas au contenu ? (R: trop fautes = personne stupide).
    Ce que j’ai retenu de l’échange :
    – les tristement nommés « grammar nazi », sont très/trop obtus (comme il me concidère comme un idiot peu importe ce que je « dis », ça na pas de sens ou de valeur, normal, je suis idiot/incapable/iccompétent/(aux choix)…)
    – le fond est moins important que la forme (mais ça n’est pas une nouveauté, peu importe l’habit, il y a toujours un moine qui lui va)
    – dès que j’écris sur le net, il faut que je m’excuse d’avoir un handicap, pour avoir le droit d’émettre un avis.
    – On classe « l’intelligence » d’un individu en fonction de sa maîtrise de la langue. (j’ai eu 17 à l’oral du bac français, 5 à l’écrit… 14 en philo). Le langage est le « paraître » de l’intelligence.

    Dans un message, il me semble que l’information soit la partie la plus importante, non ? pas son support ?

    Qui garde l’emballage et jette son contenu ?

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    • Patte de Chat
      Patte de Chat dit :

      Les « grammar nazis » prêtent certes attention à la forme, mais cela ne les empêche pas de prêter attention au fond. Lorsqu’ils corrigent une faute, ils ne s’en prennent pas nécessairement à l’auteur de la faute. Ce que vous prenez pour une attaque personnelle n’en est peut-être pas une.
      Quant à vos résultats aux épreuves du Bac, ils ne donnent d’indication ni sur votre intelligence, ni sur votre niveau de maîtrise de la langue.
      Les « obtus » ne sont peut-être pas ceux que vous croyez.

      Répondre
      • Nithir
        Nithir dit :

        Aoutch… Je reconnais avoir eu torts de généraliser sur le « grammar nazi ». J’imagine que le nom a été choisi (pas par moi) pour qualifier leur ouverture d’esprit et leur capacité d’écoute. voir leur humanisme. (je taquine, wikipédia a une page sympa sur le sujet)
        Ce que je prend pour une attaque personnel est comme je l’ai indiqué, un commentaire qui critiqué uniquement la qualité de mon (le mien à moi donc c’est bien personnel) français et porté un jugement de valeur sur le reste de mon travail qui n’a rien a voir avec le français.
        Si j’ai mis en avant mes résultats du bac (donnée invérifiable pour vous) c’est surtout pour mettre en avant la différence de qualité entre mes productions écrites et orales. Et en philo, pour applaudir un prof qui a eu la gentillesse de juger mes arguments et pas mes fautes. Mes notes (supposé) n’indiquent donc pas mon intelligence mais mon handicap.
        De plus la référence au BAC est utile. Par ce qu’il est un point commun a une bonne partie de la population française (j’imagine, je n’ai pas vérifié), les sujets étant nationaux, il peut être considéré comme représentatif d’un état de la population à un instant donné (si on ne tient pas compte de subjectivité des correcteurs).

        Je ne suis pas a même de juger de mon intelligence. Je tente de réfléchir aux arguments que j’avance quand j’écris ou dis quelques choses.

        Les dys ne voient pas leur problème disparaître comme un rhume au bout d’une semaine. Ecrire, c’est s’exposer au raillerie, au mépris de ceux qui se juge « meilleur » par ce qu’eux « voie » et qu’eux « savent » mieux que les autres. C’est vivre dans une « peur » constante que le secret soit découvert et que les gens se considèrent comme trompé. Voir certain que j’ai pu connaitre on eu honte de s’être considéré à mon niveau ou comparé à moi pour finir par ne plus m’adresser la parole. D’autre m’on pris en exemple pour ce que j’arrivais à faire malgré mon handicap.

        Merci, pour la dernière ligne qui indique que je semble « vous » avoir blessé sans même mettre adressé à vous (j’ai vérifié, vous n’aviez pas commenté avant moi). J’ai juste fait une remarque général avec un peu d’aigreurs sur les « grammar nazi ». Je n’imagine pas que vous puissiez en être. Ma femme ayant relis mon commentaire à posteriori, m’a fait par d’une grande quantité de faute et votre commentaire ne m’en fait pas part une seul fois (auriez vous su mettre en pratique le sujet de l’article ?).

        J’ai exposé mon point de vu pour enrichir cette article. Etant du point de vue de « l’attaqué ». J’était bien placé pour indiqué comment les remarques d’un « correcteur » peuvent être perçus. D’autant plus quand on juge de la qualité d’un travail en argumentant qu’un élément secondaire inhérent à ce travail prévaut et invalide ce travail.

        (Si possible à lire en écoutant une musique avec violon, rythme lent) Quoique je fasse je ne serai jamais capable de produire un texte d’une grande qualité sur le fond (cohérence, structure) et la forme (conjugaison, grammaire, orthographe). Construire des phrases écrites est très complexe pour moi et me coûte beaucoup de temps et d’effort pour un résultat lamentable. J’évite d’écrire aussi souvent que je le peu.

        Répondre
        • Nasca
          Nasca dit :

          J’ai l’impression que les « grammar nazi » utilisent l’orthographe comme une excuse. Cela leurs permet de nier l’expression d’un individu a peu de frais. Il n’ont pas besoin de se remettre en question et en prime, ils pensent être supérieur à un de leurs semblables. Il serait temps, je pense, que ces individus remettent en question leur modèle psychophobe. Ils seraient temps qu’ils prennent en compte la diversité neurologique. Les neuroatypique/dys ne sont pas des personnes dégradées. Prendre en compte nos arguments, ça n’est pas nous faire une fleur. C’est juste respecter notre humanité, notre droit à l’expression.
          Donc oui, lire un texte truffé de faute, c’est plus compliqué. Oui, il faut faire un effort. Mais il existe des personnes neuroatypiques qui ont déjà fait beaucoup d’effort en écrivant leurs pensées avec cet outil. Nier cela, c’est juste montrer sa faible empathie, son incapacité à remettre en question son modèle psychophobe qui déshumanise une partie de nos semblables. Ce genre de personne ne peut prétendre utiliser la zététique.

          Nithir, je vous trouve courageux d’écrire malgré la psychophobie ambiante qui considère que faire des fautes c’est le signe d’un manque d’intelligence.

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          • Walao
            Walao dit :

            Il faut comprendre un truc : il est très fatigant de lire un texte bourré de fautes d’orthographe – le pire restant toutefois les fautes de syntaxe. Donc, on ne lit pas. On ne lit pas parce qu’il est possible de faire des efforts à l’écriture (preuve : les messages de l’auteur du commentaire initial, parfaitement intelligibles malgré son handicap) en utilisant les correcteurs automatiques, ou même en demandant de l’aide à quelqu’un lorsqu’il s’agit d’une publication importante. Et enfin, il est souvent possible de corriger a posteriori, ce que fait souvent Mendax après qu’on lui a signalé une coquille dans un article.

            Faire des fautes – j’entends par là une faute tous les deux mots, pas une petite faute par paragraphe – montre une absence de volonté d’être compris. Ce n’est pas un manque d’intelligence. C’est juste, à mon sens, un manque de respect pour le lecteur. Faire un grand nombre de fautes, c’est comme écrire sans découper le texte en paragraphes, sans mettre de majuscules et/ou avec une ponctuation minimaliste, ou encore faire des pattes de mouches. Ça ne rend pas le propos stupide, ça le rend à la fois moins compréhensible et moins agréable. Or, pour être lu, il faut caresser le lecteur dans le sens du poil.

            Il y a bien évidemment plusieurs « degrés d’acceptabilité » des fautes. Entre une discussion instantanée, un commentaire, un article sur un blog et un roman, le lecteur aura une exigence différente.

  6. Patte de Chat
    Patte de Chat dit :

    Dans le premier paragraphe, juste avant l’illustration, vous avez écrit « et il parait peu raisonnable de vouloir les purement et simplement les nier ». Il y a deux fois « les », ce qui est incorrect.

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  7. Selius
    Selius dit :

    Le problème avec les fautes d’orthographe, c’est qu’en lisant un texte, l’esprit butte dessus s’il les reconnait. La lecture est moins fluide et il est difficile de retenir le fond.
    Je suis lecteur bénévole pour une association d’éditeurs indépendants et quand je lis certains manuscrits criblés de fautes de temps, de fautes d’accord et de contresens, je ne peux pas continuer : puisque mon esprit se déconcentre à chaque erreur qu’il rectifie, il recommence le texte depuis le début en s’efforçant de passer outre. C’est un exercice très difficile et une sacrée perte de temps.
    Je ne remets pas en question l’intelligence des personnes qui font ces fautes mais j’aimerais que l’on puisse tous ensemble trouver des solutions et de l’entraide sans que chacun ne se sente humilié ou outré.

    Répondre
  8. Whiss
    Whiss dit :

    Bonjour!

    Le lien « perçus comme une agression » renvoie vers un article wordpress, est-ce parce qu’il s’agit d’un futur article en cours de préparation ou bien simplement d’une erreur?

    Parcourant vos articles en ouvrant les onglets à la chaîne, je me demandais juste… Merci d’avance! 🙂

    Répondre
  9. Aber
    Aber dit :

    Très intéressant article, merci ! Et je suis tout à fait d’accord avec Selius, même si je n’ai pas vraiment de solution à proposer.
    Et puisqu’on est dans le sujet, je me permets de rectifier 🙂
    « En effet il est possible que mon interlocuteur ait raison et que moi j’aiE tort. »

    Répondre
  10. Karine
    Karine dit :

    Article avec le fond duquel je suis globalement d’accord.
    En revanche, cette phrase m’interpelle :
    « Je peux me trouver face à un gourou, à un escroc, à un manipulateur (ou une manipulatrice d’ailleurs) »
    Pourquoi la précision « une manipulatrice » (« une » en italique) ? pourquoi seulement le dernier terme ? Et pourquoi mettre un féminin en précision entre parenthèse, on comprend l’idée de la phrase quel que soit le genre de la personne concernée donc je ne comprend pas vraiment son intérêt (serait-ce une référence à un autre article ou une autre affaire ?)… j’avoue qu’étant de genre féminin, j’ai tiqué net dessus en lisant l’article.

    Concernant le réflexe correcteur sur l’orthographe, en effet quand je lis des discussions un peu houleuses, cela arrive souvent, et bien souvent sans que la personne qui ait ce réflexe ne fasse de commentaire sur le fond du propos de son interlocuteur (et ça fonctionne dans les deux sens, c’est magique). Dans les débats que j’ai lu, il s’agissait surtout de s’attaquer à la forme plutôt qu’au fond pour écraser son interlocuteur par une soit-disant supériorité scolaire, de décrédibiliser son interlocuteur, de le renvoyer à un statut de cancre sur les bancs de l’école aux yeux des autres.
    Pointer les sophismes biais cognitifs, je trouve que c’est différent dans la démarche, en moyenne j’y note moins d’agressivité de la part de ceux qui en font la remarque. Ceci dit, ce n’est que ce que j’ai remarqué en lurkant régulièrement les forums, seulement une observation de ma part.

    Répondre
  11. Alex
    Alex dit :

    Je ne suis pas du genre féminin mais j’ai tiqué au même endroit.

    J’ai du mal à imaginer ce choix des mots comme involontaire, vu la présence de l’italique.
    Gourou et escroc ne sont présents qu’au masculin dans certains dictionnaires, je suppose que c’est une raison valable pour l’auteur ou pour toute personne désirant respecter les normes en vigueur.

    Par contre, sachant qu’en 2017 le monde est encore sexiste, peut-être pourrait-on passer outre ces règles qui n’ont pas de rapport à la réalité, adapter son écriture à ce qui se rapproche de la réalité, et ainsi limiter les discriminations sexistes plutôt que de les amplifier.

    Il ne semble pas acquis qu’être gourou ou escroc soit lié à un caractère inné masculin. La précision sur le genre du manipulateur ne vient que renforcer cette idée (gourou et escroc sont exclusivement masculins, manipulateur est masculin ou féminin).

    Le genre visible dans la vie de tous les jours n’a pas de rapport avec celui des noms communs (il suffit de regarder d’autres langues ou tenter d’expliquer le genre des mots en question), mais il est difficile de ne pas créer un lien (conscient ou non) à la lecture de telles phrases.

    Tout mettre au masculin n’aurait sans doute pas créé un préjudice pour les personnes de genre masculin. Une autre tournure avec masculin et féminin aurait également été possible. Peut-être est-il temps de s’approprier les notions de neutre et d’écriture inclusive ?

    (Sans compter que la langue française suppose que le genre n’admet que deux possibilités…)

    Répondre
  12. Marianne
    Marianne dit :

    Article très intéressant mais qui omet un cas de figure : la correction réfléchie et qui n’a rien d’un réflexe.
    Quelqu’un a mentionné l’absence d’argument et c’est précisément dans ce cas qu’elle s’applique.
    Je m’en sers à l’encontre de ceux qui partent dans les insultes et les attaques personnelles pour leur signifier en effet que leur niveau d’orthographe est cohérent avec leur niveau de réflexion, à savoir nul.
    C’est volontaire et honteusement jouissif.

    Répondre

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