Environnement, Economie & Fin du Monde – Tronche en Live #26
Invités : Rodolphe Meyer qui a rédigé un article sur ce sujet.
Emission enregistrée le 3 mai 2016.
Editorial
L’an Mil et le jugement dernier, l’an deux mille et le bug géant, l’apocalypse nucléaire de l’affrontement des deux blocs, le choc des civilisations, la théorie du grand remplacement, le 21 décembre 2012… les scénarios de fin du monde ne manquent jamais à l’appel. À chaque époque son lot d’histoires à faire peur. Alors cette histoire de changement climatique, de pollution, de limites des ressources naturelles, finalement voilà qui ressemble à un nouvel avatar du fantasme catastrophiste dont nous aimons nous délecter secrètement, pour éprouver le plaisir coupable de penser vivre les derniers moments de joie de notre si décevante espèce.
Pourtant il se pourrait bien qu’il y ait une réelle différence. Non pas qu’on veuille vous faire peur, car on réfléchit mal quand on a peur et on a plutôt envie que tout le monde réfléchisse correctement, mais… La surpêche, la déforestation, l’accumulation des polluants dans l’eau et le sol et l’impact général de l’activité humaine sur le climat ne sont pas des lubies, il s‘agit d’une réalité constatée par ceux dont le métier est de constater les choses et de vérifier s’ils ont bien constaté sans se gourer ; on appelle aussi ça des scientifiques. Il y a un an une étude (en partie financée par la Nasa et injustement attribuée à cette agence) annonçait un effondrement de notre civilisation actuellement pour 2040. S’agit-il d’une nouvelle prophétie angoissée, de l’histoire à faire peur sélectionnée par nos contemporains pour avoir l’impression de vivre une époque intéressante ? Ou bien ferions-nous mieux de prendre cela au sérieux ?
Eh bien il y a d’un côté les sciences de l’environnement qui depuis longtemps nous disent que les écosystèmes dont nous dépendons ne sont pas là de toute éternité et qu’ils n’ont aucune obligation légale de continuer à exister dans le seul but de maintenir notre petit confort. Il y a des données scientifiques qui nous disent clairement que nous puisons copieusement dans des ressources que nous ne savons pas renouveler et que nous réussisons à épuiser, petit à petit les renouvelables… Et de l’autre côté il y a l’économie, la science qui étudie la production et la consommation des biens et des services. Et elle nous dit que le mode de fonctionnement de nos sociétés est juste complètement déraisonnable, et que la fragilité des écosytstèmes n’est rien à coté de celle de nos économies.
Tout a une fin, nous sommes dans un monde fini, on peut donc s’attendre à voir chuter notre civilisation. Peut-etre même est-il trop tard pour l’empêcher. Ca ne veut pas dire qu’on ne puisse rien faire aujourd’hui qui ait un réel impact, une réelle importance dans vingt, trente ou cent ans.
Pensons un peu à demain en recevant notre invité, Rodolphe Meyer, qui est doctorant en sciences de l’environnement et qui tient une chaîne YouTube dédiée aux questions que nous allons évoquer ce soir : le Réveilleur.
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