Réponse avant la polémique : la croisade de Bruno Andreotti contre les « pseudo-rationalistes »
J’ai appris, par un journaliste d’Arrêt sur Image, l’existence d’un éditorial de la revue Zilsel où je suis nommément cité. L’auteur : Bruno Andreotti, qui gère le compte Twitter caractériel, élitiste, idéologue, malhonnête et paranoïaque nommé « Groupe JP Vernant », censément canal d’expression de 59 universitaires (anonymes). Son éditorial a pour co-auteur « Camille Noûs », un pseudonyme destiné à rendre hommage à l’esprit collectif de la recherche et qu’il voudrait voir systématiquement dans la liste des auteurs des publications scientifiques. Mais pas au point d’effacer le nom de Bruno Andreotti. Bon, d’accord. N’y voyons pas le désir de B Andreotti de parler au nom de Toûs.
Rappel d’un précédent épisode où, déjà le monsieur vomissait un procès d’intention délirant à l’égard de l’ensemble des vulgarisateurs du net : https://www.linkedin.com/pulse/le-groupe-jp-vernant-insulte-la-vulgarisation-thomas-c-durand/
(J’éprouve un doute personnel sur l’existence des co-auteurs de monsieur Andreotti, car je ne veux pas croire d’emblée que plusieurs cerveaux fonctionnels puissent se rendre coupables, dans un même élan, de ces scorieuses écritures. Extension du principe de charité, en quelque sorte.)
L’éditorial n’est pour l’heure disponible qu’en support papier, mais une version numérique sera accessible tôt où tard, et vous pourrez aisément en comparer le contenu avec ma présente réaction. Le titre « Contre l’imposture et le pseudo-rationalisme » est déjà un problème puisque Bruno Andreotti signe en réalité un brûlot laborieux et fouillis contre le libertarianisme ; ce qui est son droit absolu, mais ne lui accorde pas le privilège de canarder tout le monde à l’aveuglette sans qu’on lui fasse remarquer que ça fait désordre. Je ne m’attarderai pas sur tous les errements de ce pompeux texte de 40 pages, je ne peux pas lui accorder trois jours d’analyse. Vous me pardonnerez donc de pointer seulement les choses qui m’ont sauté aux yeux. Je gage que d’autres s’appesantiront sur les âneries supplémentaires qu’il pourrait bien contenir.
EDIT : l’article est désormais disponible ici.
« La communauté pseudo-rationaliste [Telle qu’il nomme le milieu zététique] y est composée de quelques centaines de personnes, hyperactives en ligne, pour la plupart sans production scientifique (hormis quelques doctorants, souvent en thèse industrielle ou en reprise d’études). »
Bruno Andreotti devrait être familier avec les concepts de sources et de preuves. Ici, on ne sait pas de quelle communauté il parle, comment elle se définit elle-même, quel est son périmètre, et quelles données autorisent à décrire sa composition sociale. Si monsieur Andreotti parle d’une « communauté » imaginaire, qui est dans sa tête, c’est parfaitement son droit d’écrire de la fiction. Mais si, comme on est en droit de l’espérer, il veut nous parler de gens réels, de travaux réels, de problèmes réels, il faudrait qu’il ait la gentillesse de les citer pour accréditer et focaliser sa critique. On ne peut pas le croire sur parole, il devrait le savoir, je ne devrais pas avoir à l’écrire.
« Parmi les figures saillantes du milieu pseudo-rationaliste en ligne, on compte trois journalistes, Emmanuelle Ducros (L’Opinion), Géraldine Woessner, (Le Point) et Peggy Sastre (Le Point et Causeur), un animateur de télévision, Olivier Lesgourgues dit Mac Lesggy, un entrepreneur « libertarien », Laurent Alexandre, des communicants vulgarisateurs de GRDF, d’EDF, d’Orano (ex-Areva), de BASF et de Bayer, ainsi que des youtubeurs du mouvement zététique/sceptique. La tribune #NoFakeScience a récemment servi à fédérer ce milieu. »
Comment Bruno Andreotti définit-il une « figure saillante » ? Aucune explication ne nous est donnée. J’ai une hypothèse : ce sont sans doute des gens qui provoquent chez lui une forte irritation, une irritation saillante, et qu’il trouve à rattacher à la « communauté » (imaginaire ?) qu’il n’a pas su définir correctement plus haut. Je m’autorise cette hypothèse peu charitable parce que je suis membre d’associations, de pages liées au scepticisme scientifique, à la zététique, participant actif à de nombreuses discussions de la « communauté des gens intéressés par ces thèmes et les outils intellectuels proposés ». Et on n’y croise pas beaucoup les gens cités par monsieur Andreotti*. Ce ne serait pas un problème si ce monsieur parlait d’une communauté qui m’est simplement étrangère, mais si je réagis c’est qu’il souhaite me mêler à cette croisade.
* Note : Peggy Sastre a été notre invitée fin 2016 : une vraie erreur de parcours puisqu’il s’avère en effet que j’avais mal interprété sa posture critique des abus de rhétorique de certains féministes derrière laquelle se cachait un authentique travail de sape des luttes sociales. Toutefois, nous n’avons pas eu besoin des services de monsieur Andreotti pour prendre conscience de cette bourde.*
« Sur Twitter, les « Ze », les « Zet » et les autres forment une communauté solidaire mais hétérogène »
Dans le monde où je vis, les « Ze » et les « Zets » n’ont rien à voir entre eux (même si les premiers, parfois, ne se gênent pas pour entretenir une confusion qui n’aurait pas dû perturber un penseur connaissant son sujet). Pourquoi Monsieur Andreotti ne nous fournit-il pas des éléments nous permettant de croire qu’il sait de quoi il parle ?
Page 44, à propos de Dawkins, Dennett, Hitchens, Harris… l’auteur nous parle de « leur haine de la sociologie ». Le jugement est gratuit, sans appel, sans référence. Sans rien. Merci d’être venu.
Page 23, on peut lire le témoignage d’un « ingénieur de 53 ans » censé représenter le portrait-robot du membre de la communauté [Pseudo-rationaliste]. Il l’a trouvé sur un blog de soutien à Géraldine Woessner. On lit notamment «… À la base mon seul but c’est de lancer la fusion froide…»
Si utiliser un témoignage confessant la croyance dans la « fusion froide » glané sur un blog centré sur une « figure saillante », par ailleurs définie comme cible privilégiée par l’auteur lui-même, pour illustrer ce que serait notre milieu n’est pas un acte consciemment malhonnête de Bruno Andreotti et consort, ce qui anéantirait l’intérêt de la lecture, alors il faudra conclure que le ou les auteurs n’ont aucune idée de la teneur des échanges au sein de la communauté Zet (la fusion froide et autres tocades d’altersciences telles qu’Alexandre Moatti les décrit dans son livre du même nom, y étant volontiers moquées plutôt qu’autre chose)… ce qui en fait anéantit également l’intérêt de la lecture.
La zététique est accusée d’évacuer « la dimension collective du travail de véridiction scientifique ». Rien que ça. Ca se passe page 17 :
« La zététique prétend au contraire transposer la méthode scientifique à l’échelle de l’individu comme mode d’appréhension de son environnement quotidien, le doute méthodique et l’exercice du raisonnement étant supposés lui permettre de réfuter des croyances par leur seul exercice. Comparé au rationalisme, c’est non seulement l’institution scientifique qui est congédiée au profit du seul doute, mais aussi la responsabilité du savant dans le développement technoscientifique. »
Cela aurait des chances d’être vrai si l’on ne faisait pas constamment des efforts pour rappeler l’existence, le fonctionnement, la valeur de la littérature scientifique, la fragilité des résultats isolés, l’importance de l’expertise -mais les risques d’imposture afférents-, le danger de ne pas se confronter aux avis extérieurs, etc. Cela aurait des chances d’être vrai si la « communauté zététique » n’avait pas pour credo de toujours sourcer les affirmations à l’aide de la littérature idoine. La « communauté zététique » a par exemple très bien su réagir au dévoiement de la science version Didier Raoult, précisément parce que les critiques de Bruno Andreotti-et-al sont grotesques.
Deux petites références internes sur ces sujets :
Ensuite, nous avons droit à l’épisode de Blanrue, éternelle épine dans le pied de la zététique des années 1990. Cela date de 10 à 20 ans avant mon arrivée dans le milieu, et je n’accorde aucune confiance à Bruno Andreotti pour en livrer un récit fidèle. Ce que j’observe dans le monde réel, c’est que les idées d’extrême droite sont explicitement rejetées par l’Observatoire Zététique créé après cet épisode noir, qu’elles sont antinomiques avec les valeurs de l’ASTEC que j’ai l’honneur d’avoir co-fondée, qu’elles sont aux antipodes de la pensée des véritables figures saillantes du monde zététique. Paul-Eric Blanrue est largement inconnu des nouvelles générations ; elles n’apprennent souvent son existence qu’au contact des anti-zététique (qui sont en général pro paranormal/pseudo-médecines/complot, etc) qui abusent en l’espèce de la technique du chiffon rouge et du déshonneur par association. La revue Zilsel ne devrait pas vouloir calquer sa ligne éditoriale sur ce type de vitupération.
Extrait de la FAQ de l’Observatoire Zététique : « À la question de savoir si l’Observatoire zététique soutient un mouvement ou une tendance politique liés à un parti, la réponse est non. Hormis l’extrême-droite et ses courants, toutes les tendances politiques sont ou ont été présentes au sein de l’Observatoire zététique, depuis la droite républicaine jusqu’à l’anarchisme de gauche. (…) L’Observatoire zététique désavoue donc fermement toute tentative de récupération idéologique de la zététique, particulièrement celles qui viseraient à fournir un paravent à des visées négationnistes.»
En réalité, la cible de Bruno Andreotti, c’est la technophilie du monde du scepticisme scientifique. Et là-dessus il touche quelque chose d’authentique, et pourrait donc produire une critique intéressante (mais avons-nous des raisons de croire qu’il puisse être pertinent ? Il est peut-être tombé juste par hasard…)
Plus tard, Bruno Andreotti relève un tropisme anti-écologie dans le monde du scepticisme. Et je le constate aussi. C’est un problème en partie lié à la faculté déconcertante de nombreux écologistes (politiques et internautes) à abuser de sophismes sur des questions liées aux sciences, notamment avec l’appel à la nature, et aussi probablement à l’historique de la structuration des mouvements rationalistes jadis constitués de beaucoup d’ingénieurs. Il y a une sorte de tradition de résistance à des discours jugés lénifiants qu’il faudrait interroger. Le monde zététique n’est peut-être pas toujours digne de son objectif, « douter avec raison », quand il faut prendre en considération un large contexte autour de questions complexes comme le nucléaire, les énergies renouvelables ou les OGM. Mais cet effort existe, nous y participons, nous venons de publier une conférence-débat sur l’éolien (en collaboration avec la CNDP), un an après une première portant sur l’énergie solaire (avec le CNRS). À Monsieur Andreotti de faire l’effort à son tour de prendre en considération le contexte dans lequel nous travaillons au lieu de nous traiter commodément comme autant de silhouettes honnies et interchangeables.
Quand le texte en vient à parler de moi, page 26, c’est pour citer ma participation à une table ronde en ligne où j’ai j’essayé de faire comprendre à un royaliste et à des gens aux accointances d’extrême droite ce qu’est la zététique (qu’ils avaient critiquée dans tous les sens sans rien y comprendre dans de précédentes vidéos). Là bas, j’ai défendu l’idée que la méthode scientifique est un bon outil pour corriger ses idées erronées sur le monde. Mettant les pieds dans le plat, j’ai dit frontalement que le féminisme est une chose sérieuse qu’ils devraient cesser de caricaturer, et je crois avoir obtenu d’eux en direct qu’ils acquiescent à certains de mes arguments. En allant, dans ce contexte bien précis, apporter la contradiction à des propos portant sur la zététique et la science, je n’ai jamais affirmé que tout le monde devait accepter de « parler avec l’extrême droite » ou ce genre de sottise. Il faudrait qu’en lieu et place d’un procès par contumace, les critiques soient adressées au moins un peu spécifiquement sur ce qui a été dit durant cette table ronde. Et alors, évidemment j’en tiendrai compte, comme c’est mon engagement.
Mais voici de quelle manière la sentence est expédiée :
« La prétention des zététiciens à dépasser les idéologies et la confiance accordée à leur posture de fact-checkers dans l’exercice individuel du doute(28) agissent comme facilitateurs du confusionnisme politique. Interpellé après une table ronde sur la zététique avec des youtubeurs proches de la Nouvelle Droite d’Alain de Benoist, de la revue Krisis et d’Alain Soral et avec Serge Bret-Morel, ex-président de l’Observatoire zététique, le youtubeur zététicien Thomas C. Durand, de la chaîne La Tronche en Biais, s’est justifié ainsi auprès des « bien-pensants de Twitter » : « Certains militants […], de toute évidence, ont cru que la zététique devait d’une certaine manière leur appartenir. […] Laissez-nous partager avec tout le monde les outils de l’esprit critique. »
Note 28 : « Outre un débat sur la rationalité dans la mise en oeuvre de génocides ou des chambres à gaz, on pouvait y entendre cette définition : «la science c’est la recherche systématique de l’erreur.»
Bruno Andreotti a dépassé les bornes sur Twitter en tronquant délibérément les propos de Serge Bret-Morel pour donner le sentiment qu’il défendait une manière rationnelle de perpétrer un génocide. La réalité du propos de Serge est tout autre : il a rappelé que la rationalité toute seule n’est pas garante de la justesse morale des actes puisqu’elle assure seulement la congruence des moyens avec les buts recherchés, et qu’il est donc nécessaire d’aller plus loin dans sa réflexion que de seulement appliquer une « rationalité » aveugle.
La manipulation à l’œuvre dans la lecture que Bruno Andreotti veut donner à cette conversation est putride, insupportable et parfaitement indigne de la part de qui voudrait en plus donner des leçons d’intégrité scientifique. J’estime que des excuses de sa part seraient bienvenues, au lieu de la surenchère à laquelle il ose s’adonner.
C’est donc à cet événement du 4 octobre 2018 que mon travail des cinq dernières années est réduit, comme une souillure indélébile et révélatrice. Pour mémoire, la Tronche en Biais, c’est plus de 200 vidéos avec plus de 100 chercheurs et chercheuses invités sur des sujets qui vont de l’énergie, à l’éthologie, de l’histoire à l’anthropologie, en passant par le climat, l’archéologie, les pseudo-médecines, la psychanalyse, etc. Les chercheurs qui viennent s’exprimer dans La Tronche en Biais sur leurs spécialités font une œuvre plus utile que l’éditorial de Bruno Andreotti pour incarner la science, susciter la curiosité, rectifier les fausses idées et inspirer de futures carrières. Je les remercie pour leur temps, leur efforts, et suis extrêmement fier de les avoir reçus.
La Tronche en Biais, c’est aussi un travail de démystification sur des croyances plus ou moins répandues mais défendues de façon très virulentes par de nombreux internautes. C’est la résistance aux lames de fond de l’opinion publique sur la chloroquine par exemple, là encore avec l’aide de chercheurs et d’experts. Ce sont aussi des formations accessibles à tous sur les outils de la pensée critique, les biais cognitifs, des conférences souvent gratuites pour stimuler la curiosité et inviter au débat sur l’utilité de la science.
Le climatonégationnisme que Bruno Andreotti souligne chez certains acteurs (saillants ou pas ?) est étranger à mon travail et à la communauté que je fréquente. Je ne me sens pas concerné par la quasi-totalité du contenu de ce pamphlet qui échoue à poser le périmètre de ce qu’il veut dénoncer. Bruno Andreotti parle d’une « communauté » fantôme en dénonçant des personnalités avec lesquelles je ne travaille pas ou d’épisodes lointains concernant des membres de structures comme l’AFIS avec laquelle nous avons des échanges tout en conservant notre identité et notre ligne éditoriale propres.
On m’assure que ce galimatias qui ne fait pas honneur à Zilsel a été relu par dix personnes, dont des journalistes scientifiques. Cela suscite mon inquiétude sur la qualité du monde intellectuel français. Rendez-vous compte qu’en 40 pages bardées de notes et de références —sauf quand il s’agit de justifier l’existence du groupe censément visé par le papier— Andreotti et compagnie nous parle(nt) des Think tank américains, du deplatforming, des communicants de GRDF et d’EDF, de bureaucratie, de Bayer-Monsanto, des frères Koch, Claire Lehman, Steve Bannon, Alain de Benoist, Michel Onfray, Jeffrey Epstein, et Anders Breivik (!)… Pardon, mais qu’est-ce que mon nom vient faire dans ce merdier ?
Je vais vous dire mon sentiment ; j’ai eu avec l’intéressé des démêlés sur Twitter qui l’ont mis dans un tel état de rage qu’il lui faut (après m’avoir bloqué, bien sûr) m’épingler ab irato dans son bréviaire comme Aria Stark égrenant la liste de ses ennemis à exécuter. Pure interprétation de ma part, n’y croyez surtout pas plus que vous ne souhaitez accorder crédit à l’éditorial en question. Mais pas moins.
Si Bruno Andreotti pouvait organiser mieux sa pensée, il serait en mesure de dénoncer efficacement des abus de rhétorique ou des entrismes idéologiques sans injurier en même temps des personnes non concernées, qui, alors, n’auraient aucune raison de ne pas partager ses constats (moyennant que les personnes qu’il vise ne puissent en retour montrer que les accusations sont fausses. Sait-on jamais…). Mais il fait le choix de se fabriquer un golem : la « communauté des pseudo-rationalistes » sur laquelle il peut déchaîner sans entrave sa vindicte avec pour seul résultat que ceux qui connaissent le « milieu », jugeant ce monsieur mal informé ou malhonnête, ne prêtent aucune attention à ce que son propos pourrait éventuellement avoir de pertinent.
À ma connaissance, Bruno Andreotti n’a jamais eu poliment, de vive voix, pour poser des questions, donner des conseils, se faire une idée, la moindre conversation avec des membres de ce que je reconnais être la communauté zététique. Si cela s’avère, Wittgenstein lui conseillerait de se taire.
Bon article sur cet édito indigne de Zilsel. Mais un jour, il serait bienvenu que « poliment, de vive voix, pour poser des questions, donner des conseils, se faire une idée », vous vous expliquiez longement avec Peggy Sastre. Non, qu’elle soit une féministe libérale qui prend en compte l’évolution et critique une grande partie des féminismes ne signifie pas qu’elle cache « un authentique travail de sape des luttes sociales ». Sa personnalité disons difficile n’excuse pas cette dénomination. Sa peur principale est le totalitarisme sous TOUTES ses formes, c’est quand même pas compliqué à voir, il suffit de la lire en fait. Et pourtant mes idées politiques (communistes et libertaires) sont fort éloignées des siennes. Il est vraiment dommage que vous vous soyez rangés du côté de la meute à son sujet.
Voici l’explication que vous demandez https://www.facebook.com/thomas.c.durand/posts/10221321591122211
Je considère qu’avec son attitude, Peggy Sastre fait surtout un travail de sape de ses propres idées, et je comprends les réticences qu’elle provoque.
Mais est-ce que le « travail de sape des luttes sociales » ce n’est pas aussi de négliger les approches discordantes (au risque de se tromper) ?
« Vous ne pouvez pas correctement traiter un problème tant que vous n’êtes pas correctement capable de le décrire ; ce que vous croyez être une solution serait comme tirer au hasard. », disait Jancovici. Comme pour l’écologie, une grande partie des militants féministes font preuve de raisonnements dogmatiques et s’insurgent contre toute pensée qui pourrait ébranler leurs postures. Et si, par exemple, on s’accordait le droit d’argumenter (avec méthode) face aux arguments des psychologues évolutionnistes…
Je vous respecte M. Thomas Durand, et j’espère que vous nous aiderai un jour à nous faire une opinion (provisoire) éclairée sur ces sujets. Bon courage.
En préambule, je suis la TeB depuis quasi les début, et je ne connaissais Peggy Sastre que vaguement de nom jusqu’à hier. J’ai écouté plusieurs de ses interventions et interviews, et lu quelques uns de ses articles. Ça m’a pris environ 3 heures. je n’ai pas vu le live la dans lequel elle à intervenu, puisqu’il n’est plus public. J’ai également suivi de loin les récents échanges twitteriens entre elle et Acermendax.
Je ne peux pas dire que je sois d’accord avec tout ce qu’elle dit, néanmoins je trouve certains de ses arguments, à défaut d’adhésion, au moins digne d’une discution sereine.
Certes, elle peut avoir une attitude d’ado attardée, elle semble l’assumer, c’est sa « marque de fabrique », et ça ne me pose pas plus de problème que ça. Finalement les réactions d’Acermendax, envers elle ou d’autres, ne volent pas toujours bien plus haut n’est-ce pas ? Je remarque juste, à regret, que les reproches qui lui sont fait de, la part de la TeB ou de leur collègues, ne soit systématiquement portés que contre son attitude, et trop rarement sur ses idées.
Je vais continuer à suivre la TeB et leurs vidéos souvent intéressantes, mais je suis plutôt déçu qu’ils semble adopter un comportement qu’ils reprochent souvent à leur détracteurs.
Re Olivia,
Du coup pour moi la c est Perry.Sastre qui n est pas claire. Elle a pas compris le concept du culture du viol et elle dit que ça n’existe pas? parce soit elle a pas vraiment cherché a comprendre, soit elle objecte son existence et là il faut donner des arguments…
Naturaliser ou essentialiser ne veut pas dire excuser, ce n’était pas comme ça que je souhaitais le dire en tout cas. Je trouve le sens des mots importants, même s’il serait aussi intéressant de sortir du champ du discours,de l analyse et se concentrer sur les actes, les faits. Si on parle de féminisme concret, c’est que l’objectif est l’émancipation des femmes et on agit concrètement par les actes pour liberer les femmes d’une oppression qu’on trouve injuste.
Si on pense que les femmes ne sont pas opprimées par le patriarcat, que les hommes sont plus opprimés dans la société actuelle et ben on est tout simplement pas féministe.
C est en ce sens que Mme Sastre sape la lutte. Car sa grille d’analyse empêche toute forme de lutte féminisme.
On peut discuter de la pertinence de telle ou telle grille d analyse pour analyser les rapport entre les individus et les groupes sociaux. Il y a la une question purement scientifique, il ne s agit pas d aller glaner ici ou là les données qui corrobrent les faits que l on veut trouver, mais d avoir une approche systémique et bayésienne, en metant nos biais de cote. et ça c est justement tout le travail des sciences humaines : sociologie, anthropologie, histoire… Et c est justement la que je ne trouve pas Mme Sastre, parce qu elle réfute tous les travaux d analyse systémique sans chercher à les comprendre.
Peggy Sastre lutte contre le totalitarisme en acceptant la culture du viol, en naturalisant les rapports de la domination masculine, en justifiant la violence des oppresseurs? Quand on lutte contre le totalitarisme, on lutte contre toute les formes de domination d’un groupe social sur un autre, pas en donnant des arguments pour défendre une oppression.
Comme elle l’a souvent répété : « La nature n’explique pas tout, mais sans elle, on n’explique rien » (ou un truc du genre).
Tout est dit. Elle ne « naturalise » pas, ce sont au contraire certaines féministes qui prennent systématiquement le réel par le petit bout de la lorgnette (en gros : tout est social, rien n’est naturel. En encore pus court : darwin=nazi). Ces dernières pensent qu’analyser nos « instincts » pour comprendre certains trucs (agressions, viols, domination masculine, etc.), c’est nécessairement du réductionnisme, donc du fascisme, donc pas loin des heures les plus sombres, etc. Sauf que… à aucun moment, en fait.
Bref, lisez-là, ça sera plus simple. Quittez twitter, et faites vous un thé à la place. Tout est plus clair quand on lit les gens, plutôt que le commentaire, du commentaire, du commentaire….
Bien à vous.
S.
Merci pour votre réponse.
J’ai lu votre communiqué mais il me semble se concentrer sur la personnalité de peste de Peggy Sastre, absolument pas sur l’intérêt de ses idées.
Bonjour Aurélie
Je ne pense pas qu’elle accepte la culture du viol, mais qu’elle reproche le manque de clarté de ce concept militant (en allant jusqu’à dire un peu vite « qu’elle n’existe pas »).
Je ne pense pas non plus qu’elle cherche à excuser ou essentialiser les rapports de domination masculine. Expliquer n’est pas excuser, ou alors on pense comme Manuel Valls, ce qui, je n’en doute pas, n’est pas votre cas. Je ne pense pas que les explications ultimes et proximales sont en concurrence, mais qu’il est au contraire utile de comprendre l’histoire évolutive des rapports de genre pour les combattre.
Re Olivia,
Du coup pour moi la c est Perry.Sastre qui n est pas claire. Elle a pas compris le concept du culture du viol et elle dit que ça n’existe pas? parce soit elle a pas vraiment cherché a comprendre, soit elle objecte son existence et là il faut donner des arguments…
Naturaliser ou essentialiser ne veut pas dire excuser, ce n’était pas comme ça que je souhaitais le dire en tout cas. Je trouve le sens des mots importants, même s’il serait aussi intéressant de sortir du champ du discours,de l analyse et se concentrer sur les actes, les faits. Si on parle de féminisme concret, c’est que l’objectif est l’émancipation des femmes et on agit concrètement par les actes pour liberer les femmes d’une oppression qu’on trouve injuste.
Si on pense que les femmes ne sont pas opprimées par le patriarcat, que les hommes sont plus opprimés dans la société actuelle et ben on est tout simplement pas féministe.
C est en ce sens que Mme Sastre sape la lutte. Car sa grille d’analyse empêche toute forme de lutte féminisme.
On peut discuter de la pertinence de telle ou telle grille d analyse pour analyser les rapport entre les individus et les groupes sociaux. Il y a la une question purement scientifique, il ne s agit pas d aller glaner ici ou là les données qui corrobrent les faits que l on veut trouver, mais d avoir une approche systémique et bayésienne, en metant nos biais de cote. et ça c est justement tout le travail des sciences humaines : sociologie, anthropologie, histoire… Et c est justement la que je ne trouve pas Mme Sastre, parce qu elle réfute tous les travaux d analyse systémique sans chercher à les comprendre.
Re Aurélie
Je suis super crevée et bosse très tôt demain et les jours qui suivent, mais je te répondrai posément dans la semaine. Merci pour ta réponse !
Bonjour,
j’ai cherché mais je ne trouve pas de réponse à ma question alors je la pose ici : qui sont les « Ze » (par opposition aux « Zet ») ?
merci !
PA
C’est la première fois depuis quelques années, que je m’essaie à produire un texte de commentaires avec des développement, donc j’espère que les lecteurs seront indulgents envers son contenu s’il est maladroit. Ce qui ne veut dire qu’il ne puisse pas être critiqué puisque qu’un de mes objectifs, c’est justement de réapprendre à ordonner mes idées pour produire un texte cohérent. Ce n’est pas la seule raison qui me pousse à tenter d’écrire ici. C’est aussi le fait de ressentir comme une injustice certains des reproches qui vous sont adressés et aussi parce que je crois (peut-être à tort là aussi) que quand on se donne la peine d’écrire un article sur un site qu’on a créé, on aime généralement avoir été compris et avoir des réactions non- agressives sur ses propos.
Comme je sais que je vais être longue (peut-être beaucoup trop), et peut-être pas pertinente donc pas lue entièrement, je vais commencer par dire que j’apprécie la Tronche en biais même si je n’ai pas encore vu toutes vos vidéos, je l’ai découverte il y a peu par hasard parce qu’un post sur Facebook mettait le lien vers votre live sur la chloroquine. Je peux ne pas partager certains de vos avis, par exemple, je ne suis pas végane, ni végétarienne et n’envisage pas de le devenir mais je ne suis pas hostile pour autant à cette idée, même si moi aussi certains comportements ou propos de personnes qui adhèrent à cette idée me dérangent.
Entrons maintenant dans le vif du sujet, dans votre article sur cet éditorial, si je veux être critique je dirai qu’il y a un jugement de valeur sur l’auteur à travers le vocabulaire utilisé certains peuvent se justifier élitiste, idéologue, d’autre sont plus subjectif caractériel, malhonnête mais peut-être n’ai-je pas ici tous les éléments et puis je vous reconnais le droit d’être subjectif. Il m’est aussi difficile de donner un avis définitif autre que subjectif sur les arguments de l’éditorial puisque je n’en ai que des extraits ici, ceci n’est pas un reproche puisque se pose peut-être un problème de droit de reproduction de l’éditorial en question. Néanmoins, je fais le choix de vous croire honnête car rien jusqu’à présent ne m’a permis de penser le contraire et que j’ai du mal à comprendre par quel raisonnement on peut vous citer comme un des exemples de ce à quoi on s’attaque dans un article intitulé Contre l’imposture et le pseudo-rationnalisme.
Tout d’abord tout comme vous je m’interroge sur ce qu’est effectivement cette communauté car il ne me semble pas qu’elle soit définie autrement que par les présupposés de l’auteur de l’article et par le fait d’être signataire d’une tribune intitulée no fake science. Je crois comprendre ce que cette tribune peut avoir de gênant pour certains, mais cela dépend des intentions que l’on prête à ses auteurs : faire la promotion de la technologie en pensant qu’elle va résoudre les problèmes liés au réchauffement climatique. Néanmoins outre le fait que j’ignore si les intentions attribuées sont justes, il est me semble-t-il peu probable que tous ces signataires l’aient fait pour des raisons identiques : ainsi il est possible que les affirmations présentes dans cette tribune ne leur paraissent pas factuellement fausses et qu’ils jugent qu’une meilleure représentation de plusieurs d’entre elles dans les médias soit nécessaire. En outre, il me parait pour le moins exagéré d’inférer qu’il partage une vision du monde commune. Ainsi, par exemple, il me parait évident que Mme Sastre et la Tronche en biais ne partagent pas les mêmes idées sur des faits sociaux et la façon de les interpréter. Donc quelle définition pour ce « milieu » qui serait fédéré ici, quels points communs ?
En ce qui concerne l’affirmation selon laquelle les zététiciens et les autres (qui sont les autres dont on parle ici? Il me semble que la sociologie demande de la rigueur quand à la définition de ses objets d’études)qui formerait sur Twitter une communauté solidaire mais hétérogène, elle ne me parait pas démontrée. En effet, il me semble qu’il existe des contrexemples et elle nécessiterait je crois une définition de ceux que l’on range dans la catégorie des zététiciens et là ça commence à devenir plus compliqué. En effet, n’importe qui peut s’affirmer zététicien puisqu’il suffit de dire qu’on « adhère « à la zététique. Suis-je zététicienne ? Je ne sais pas et peu importe en fin de compte puisque je ne revendique pas cette étiquette.
Je poursuis, il me semble qu’un des reproches adressé à la communauté « pseudo-rationnaliste » soit une haine de la sociologie. Je ne me prononcerai pas au sujet des auteurs cités car mes connaissances ne me le permettent pas. Parcontre, en ce qui concerne la Tronche en biais, à aucun moment dans toutes les vidéos de leur site que j’ai visionnée, je n’ai rencontré une quelconque haine de la sociologie bien au contraire.
Je vais terminer mon premier post ici, je continuerai sur la suite dans un autre post car je m’aperçois que c’est déjà bien long pour les lecteurs.
Bonjour
J’apprécie vos vidéos mais j’avoue que je ne connaissais pas ce blog, je suis arrivé dessus via l’article d’arrêt sur image.
En fait je n’ai pas pu lire l’édito d’Andreotti qui n’est pas accessible mais juste le compte-rendu d’arrêt sur image qui a au moins ce mérite.
Suivant vos vidéos, j’ai été extrêmement étonné de vous voir placé dans la même case que Géraldine Woessner, Emmanuelle Ducros ou Laurent Alexandre qui effectivement ont souvent tendance à faire des tweets au nom de la science et à pratiquer un mélangisme de très mauvaise foi (anti-vax/pro-homéopathie/anti-OGM/antipesticides) sans aucun travail rigoureux. J’avoue que je ne connaissais pas Peggy Sastre, je découvre ici l’importance de cette personne.
Pour Bruno Andreotti, j’ai suivi son compte Twitter il y a quelques années de cela quand il parlait principalement d’inconduite scientifique (et également des problèmes bureaucratiques de la recherche française) et je le trouvais intéressant. Mais j’ai constaté une dérive de plus en plus politique de compte, dans le mauvais sens du terme, à traiter de façon simpliste de fascistes tous ceux qui ne lui revenaient pas et également une grosse pincée de paranoia. Son conflit avec Leonid Schneider m’a fait également fait comprendre que ce grand donneur de leçon n’était lui même pas si clean.
En tout cas, si sa seule critique à votre encontre est d’un jour avoir participé à une table ronde avec des youtubeurs proches de la nouvelle droite, d’un côté, je trouve ça très faible et petit, de l’autre ça ne m’étonne pas de lui.
Dommage que cela évolue en ce sens.
PS : le captcha est à moitié masqué par le champ de texte, bien relou
Réponse à un Éditorial publié dans la Revue ZINSEL intéressant qui resitue bien le débat et les différends que nous pouvons rencontrer entre personnes tenant du rationalisme ou non .
Pour moi les « ZE » ne sont pas des « ZET » et malheureusement l’article de Bruno Andreotti porte la confusion en plus de nombreux billets cognitif, d’ores et déjà pointer par Thomas C. Durand ou commentaires précédent.
De plus, cette sape de la méthode zététique et rationaliste est également l’apanage de libertarien qui de par leur posture contre l’atteinte de liberté individuelle défend quand cela les arrange telles ou telles études allant dans leur sens sans lire les limites indiquées à cette dernière.
J’ai pu récemment expérimenter l’argumentation par la preuve scientifique (de manière parfois un peu maladroite, je le reconnais) dans un groupe Facebook de tenant-e-s pour le non port de masque chirurgical ou FFP2. Une personne de toute vraisemblance « ZE » m’a renvoyé vers une étude citée – https://link.springer.com/article/10.1007/s00392-020-01704-y – dans un article du site libertarien « Contrepoints » – https://www.contrepoints.org/2020/07/28/377137-le-masque-en-plein-air – qui corrobore son jugement de valeur pour les tenants du port du masque vu comme liberticides.
Bref, dans la bouche de personne comme Bruno Andreotti et les libertariens, les rationalistes sincères sont systématiquement vu comme doctrinaire, voir des vendus.
De mon côté, je salue le travail de longue haleine de la TeB et de Thomas B. Durand. Bonne continuation à vous !
« en plus de nombreux billets cognitifs », faute de frappe j’imagine? pour « biais cognitifs ».
le problème n’est pas tant les biais cognitifs car nous en avons tous, mais faire écran à un discours en le préemptant par l’analyse de ses biais ou de ses intentionnalités. une telle attitude serait taxable de bulvérisme, et non de zététisme éclairé.
Trouvez-moi une source francophone à l’information pertinente qu’elle apporte dans son tweet.
Si vous n’en trouvez pas, il faudra souffrir que l’on partage son travail de journaliste, cela n’équivaut pas à s’aligner sur ses positions politiques et/ou idéologiques.
M.
« FRANCOPHONE » vous aura échappé.
Devant tant de bonne foi, je capitule.
La bien-pensance un concept d’extrême droite? Le pauvre Brassens doit se retourner dans sa tombe. Réécouter ‘la mauvaise réputation’.