Sur les vaccins anti-covid vous avez entendu, comme moi, tout et son contraire. Sur leur efficacité, sur les effets secondaires, on ne s’y retrouve plus. Sincèrement, il y a de quoi être en colère. Comment se fait-il qu’au bout de plus d’un an et demi ce soit autant le bordel dans les informations que nous recevons, et à partir desquelles nous sommes bien obligés de nous faire un avis sur la situation et sur ce que nous devons faire.
Je n’ai pas envie me faire vacciner juste pour avoir un papier qui m’autorise à prendre le train ou manger au restaurant. Si je me fais vacciner, c’est pour une raison médicale.
Je suis comme vous, je n’ai pas réponse à tout. Et j’ai entendu des choses tellement graves que je me dis que ceux qui les prononcent ne peuvent quand même pas les inventer. Ce serait dingue. Mais s’ils ne les inventent pas, eh bien c’est encore pire, parce qu’alors on nous ment à grande échelle. Or, les mensonges à grande échelle existent, c’est bien pour ça qu’il est compliqué de se faire un avis.
Prenons par exemple l’élue de la République Martine Wonner. Elle a des diplômes de médecine, elle est psychiatre. Elle a même apporté son soutien à une initiative bénéfique « Justice sans psychanalyse » pour écarter les psychanalystes des experts appelés devant les tribunaux. Cette dame est a priori capable de lire la littérature scientifique et de défendre la science.
Et ce qu’elle dit, notamment lors de la manifestation de Nancy est répété par des milliers de gens. Arrêtons nous sur 3 phrases qu’elle a prononcées
« Le vaccin ne protège pas contre les formes graves »
« Le vaccin ne vous empêche pas d’être contaminé »
« Le vaccin ne va pas empêcher la contamination inter-individuelle »
Et madame Wonner de conclure : « À quoi sert ce truc ? »
Si ce qu’elle dit est vrai, alors le vaccin n’apporte aucun bénéfice. Et sans bénéfice, s’il existe des risques d’effets secondaires sérieux, alors il ne faut surtout pas se vacciner. La question à se poser est : ce que dit madame Wonner est-il vrai ?
Le vaccin Comirnaty de Pfizer est très surveillé, nous avons de très nombreuses données. Sur la campagne de vaccination en Israël, les travaux scientifiques montrent que la vaccination entraine une réduction de 92% des cas symptomatiques et de 97% des hospitalisations, donc des formes graves[1]. Au Royaume-Unis une étude similaire montre une diminution de 93% des infections symptomatiques par le variant anglais (B.1.617.2) et de 95% des hospitalisations[2]. Au Royaume-Unis toujours une étude en preprint montre que le taux d’efficacité contre le variant Delta qui nous inquiète en ce moment est de 88% pour les cas symptomatiques et de 96% sur les hospitalisations[3].
En France, le dispositif renforcé de surveillance des vaccins contre la Covid-19, EPI-PHARE tient à jour les informations sur l’efficacité et les effets secondaires[4]. Sur la page mise à jour le 19 juillet les données d’une étude de pharmacovigilance sur plus de 4 millions de Français de plus 75 ans montre que le risque de forme grave de Covid-19 diminue de 87% après deux doses de vaccin.
Ce que toutes les données montrent c’est que les vaccins marchent. Vous aurez aussi remarqué que l’on n’atteint jamais 100% d’efficacité. Il y aura donc des gens vaccinés qui vont attraper la maladie malgré tout, et certains feront même des formes sévères. On appelle ça des exceptions.
Qu’en est-il de la troisième affirmation ? Selon madame Wonner être vacciné n’empêcherait pas une personne porteuse du virus mais sans symptôme de contaminer son entourage. Soit on la croit sur parole, soit on regarde ce que disent les travaux des scientifiques. On va plutôt faire ça.
Une étude publiée par l’Institut Pasteur nous explique que les personnes non vaccinés sont 12 fois plus contagieuses que les personnes vaccinées [5]. Douze fois, cela veut dire que le vaccin est très efficace pour réduire la contagion, mais pas à 100%, comme la ceinture de sécurité ne sauve pas 100% des accidentés. N’espérez pas une solution médicale qui marche à 100%, ça n’existe pas.
Bilan ?
Si on fait un bilan on constate que les trois déclarations très véhémentes de madame Wonner sont très problématiques parce que la formulation est la pire qui soit. Oui, on peut dire “le vaccin n’empêche pas d’être contaminé” puisqu’en effet sa protection n’est pas totale. Je peux vous affirmer tranquillement que porter un manteau n’empêche pas d’avoir froid, sans que vous ayez envie de vous promener tout nu en plein hiver… Cette manière de formuler est-elle choisie délibérément pour tromper ? Je me le demande.
Je ne suis pas en mesure de vous expliquer pourquoi elle dit des choses pareilles. Puisqu’elle ne donne pas de source, on ne sait pas sur quoi elle pense pouvoir s’appuyer. Est-ce qu’elle ment pour exciter les foules, pour faire son intéressante, pour servir sa carrière politique ? Est-ce qu’elle croit sincèrement ce qu’elle dit sans être jamais allée lire les papiers ni écouter ceux qui, sans doute, essaient de lui expliquer qu’elle se trompe ? Est-elle une mythomane dont le cas relève de la médecine ? Est-elle payée par les vendeurs de cercueil pour alimenter leur business ? Est-ce qu’il y a une autre explication. Je ne sais pas.
En revanche ces trois déclarations sont fausses. En plein pandémie et en l’absence de traitement de fond efficace contre l’infection, dissuader les gens de se vacciner est une parole qui présente un risque majeur de causer des morts et des malades qui gardent de lourdes séquelles.
C’est pour ça que je prends la peine de faire cette vidéo ainsi que cette version écrite où seront ajoutées les sources nécessaires.
Si vous pensez que cette vidéo est utile, rendez-la contagieuse.
https://menace-theoriste.fr/wp-content/uploads/2021/07/Miniature-Martine-Wonner-et-vaccins.png5641001Acermendaxhttps://menace-theoriste.fr/wp-content/uploads/2015/08/menace_theo2-300x145.pngAcermendax2021-07-19 18:30:272021-07-23 18:17:25« Les vaccins ne protègent pas du covid », nous dit la députée Martine Wonner
Les maladies accompagnent le vivant, c’est comme ça. Le cancer est aussi vieux que la vie pluricellulaire, on a trouvé des traces de tumeur dans des fossiles de dinosaure, ce n’est pas une maladie moderne dont on va se débarrasser en changeant nos modes de vie. Ceux d’entre nous qui ont de la chance, ne feront connaissance avec une maladie sérieuse que tard dans leur vie, mais leur échapper complètement est un rêve illusoire.
La médecine ne guérit pas tout, et ce qu’elle guérit, elle ne le guérit pas toujours bien, ni durablement. Il est donc tout à fait normal d’être ouvert à de nouveaux moyens de se soigner, de chercher de nouveaux remèdes, de nouvelles stratégies, de tester des hypothèses, même bizarres, bref d’avoir l’esprit ouvert aux idées et surtout aux preuves qui les accompagnent.
La conséquence de ces deux choses (l’inévitabilité de la maladie et l’imperfection manifeste de la médecine) c’est qu’il y aura toujours des médecines émergentes, des thérapies potentielles, des offres alternatives, une pluralité des approches. Il serait donc parfaitement ridicule d’affirmer que tout ce qui n’appartient pas, aujourd’hui, à une médecine « officielle », à une médecine conventionnelle n’aurait pas de valeur. Néanmoins quand une approche thérapeutique apporte des bienfaits, il existe des moyens de le montrer. Les protocoles sont connus, la littérature scientifique est disponible, les revues sont ouvertes aux tests des pratiques nouvelles.
En somme les approches alternatives qui marchent ont vocation à rejoindre à courts termes les pratiques conventionnelles.
Les maladies n’épargnent personne, pas même les milliardaires, les présidents, pas même vos pires ennemis. Nous avons tous des familles, des proches, des amis dont la santé nous tient à cœur, et à moins d’être un parfait sociopathe, un salaud, chacun d’entre nous a intérêt à ce toute méthode efficace soit reconnue comme telle, largement utilisée, et bénéficie au plus grand nombre, ce qui garantit que chaque professionnel disposera de données médicales nombreuses pour améliorer sa pratique.
La santé est un secteur où notre société dépense beaucoup d’argent. Je pense qu’elle a raison de le faire. Mais il faut le dépenser de manière rationnelle, de sorte à profiter au plus grand nombre. Un rapport récent évalue à 82 milliards de dollars le marché des médecines alternatives en 2020. En 2028, ce chiffre dépassera les 400 milliards de dollars[1]. Nous avons affaire à un secteur en pleine expansion aux stratégie commerciales très agressives ; bref, c’est Big Pharma.
On a raison de surveiller de près les pratiques commerciales et sanitaires des grandes industries du médicament. Mais il ne faudrait pas oublier d’être aussi exigeant envers les pourvoyeurs de solution de santé attractives, séduisantes, nouvelles… Mais dont on aimerait être sûr qu’elle servent à autre chose qu’à nous raconter une belle histoire sur la manière dont la nature fait bien les choses ou comment notre esprit aide notre corps à guérir. Se bercer d’illusion sur les question de santé, ça coûte trop cher, et pas seulement en argent.
Pour discuter de la place des médecines parallèles dans le parcours des malades du cancer, nous recevons Simon Shraub, médecin, Cancérologue, et auteur d’une thèse « Médecines parallèles et cancer : analyse sociologique 1962-2006. »
https://menace-theoriste.fr/wp-content/uploads/2021/06/TenL102_mini-b.jpg10801920Acermendaxhttps://menace-theoriste.fr/wp-content/uploads/2015/08/menace_theo2-300x145.pngAcermendax2021-06-17 08:34:142021-06-17 08:38:41Cancers et « médecines alternatives et complémentaires »
Peut-on se fier à tout ce qu’on entend dans les grands médias ? La réponse ne devrait pas vous surprendre : Non. Croire qu’il existerait des sources d’informations parfaitement fiables que l’on n’aurait jamais besoin de remettre en question est étranger à la pensée sceptique. Et rejeter en bloc tout ce qui vient d’une source chez laquelle on a détecté des erreurs n’est pas très malin non plus. Mais il semble raisonnable, tout de même, de considérer que certaines erreurs sont d’une nature qu’on ne devrait pas trouver sur des antennes à large audience comme RTL.
Le matin du 5 juin 2021 dans « Une minute qui peut tout changer », RTL, la « première radio de France » sombre dans la pensée magique et la promotion de ce qui s’apparente franchement à une secte 2.0.
« Les chiffres peuvent contribuer à notre bien-être » nous affirme Juliette Dumas qui fait ensuite l’éloge de Zoran Bouazri un psycho-énergéticien.
Qu’est-ce qu’un psycho-énergéticien ? C’est un pseudo-thérapeute qui prétend faire de la psychothérapie en manipulant ou en équilibrant les énergies dans ou autour de votre corps. Evidemment cela ne repose sur aucun travail sérieux qui permettrait de valider l’efficacité et d’écarter l’hypothèse qu’on se moque du monde, évidemment c’est très gênant que des gens croient à ce genre de discours parce qu’il ont alors plus de risques de faire des mauvais choix thérapeutiques, et évidemment c’est particulièrement choquant de mettre ces pratiques en avant dans un pays où la prise en charge des maladies mentales est souvent laissée à l’abandon (pas ou peu de remboursement, errance médicale, formation douteuse des professionnels souvent biberonnés de psychanalyse, etc.).
Sur le conseil de son ami psycho-énergéticien, Juliette Dumas nous fait l’éloge de Grigori Grabovoi, qu’elle nous présente comme un « mathématicien et scientifique Russe »
« Dans les années 1990 il a relié mathématique et physique quantique et a développé depuis des milliers de séquences de chiffres qui font du bien. Lorsqu’on les répète ils vont notamment réharmoniser nos états émotionnels
— Pardon mais comment c’est possible ? s’étonne le collègue journaliste en lisant la réplique préparée à son attention. »
— Eh bien parce que ce sont les vibrations des chiffres qui agissent.
Souvenez-vous du fameux « dites 33 » chez le docteur. L’idée était de provoquer une vibration particulière qui se propageait dans la cage thoracique pour en savoir plus sur les poumons. »
Extrait de RTL
Je ne suis pas médecin, mais la vertu du « 33 » prononcé par le patient qu’on ausculte n’a rien à voir, à ma connaissance, avec la valeur numérique ou énergétique et tout à voir avec l’acoustique. On pourrait vous demande de dire trottoir avec un résultat similaire sans que cela nous renseigne sur l’équilibre des énergies qui se dégagent des zone piétonnes de votre quartier.
« Selon Grabovoi, chaque série de chiffre que vous allez énoncer va envoyer au cerveau un message comme un code barre qui va rétablir l’équilibre nécessaire.
— Et du coup Juliette, on s’y prend comment ?
— Concentrez-vous quelques instants sur votre respiration, vous pouvez rester les yeux ouverts ou fermés. Puis répétez les séquences choisies 3 fois soit mentalement, soit à voix haute, aussi simplement que si vous donniez un numéro de téléphone. Vous pouvez également vous enregistrer sur un dictaphone et vous écouter ou encore l’écrire sur un papier, vous relire ou même le laisser sous votre oreiller.
— Alors très bien, mais vous nous donnez s’il vous plait des exemples concrets.
— Zoran Bouazri m’en a proposé trois pour vous. La première séquence pour dompter votre stress. Vous allez répéter cette série de chiffres : 819471. Deuxième exemple pour développer votre confiance en vous : il s’agit de la séquence 517 489719 841. Et la troisième c’est pour activer votre joie. Dites 28 7 741.
— Et ensuite ?
— Laissez-vous surprendre par ce que vous allez ressentir. Les effets positifs sont incroyables si vous voulez bien laisser les chiffres agir. Vous pouvez apprendre d’autres séquences dans les livres de Grabovoi, sur internet ou vous laisser guider par Zoran Bouazri. Voilà une minute qui peut tout changer.»
Voilà pour la séquence radiophonique surréaliste. Maintenant vérifions les faits.
Vérifions un peu.
Grigori Grabovoi n’est pas un scientifique : ses titres de docteur et professeur lui ont été décernés par de fausses institutions, la « World Distributed University » et « l’International Interacademic Union ». Ces structures n’ont pour ainsi dire aucune existence réelles et sont des usines à produire de faux titres. Grabovoi est donc un imposteur de titres académiques. On en voit quelquefois dans les médias. On en a même dénoncé ici (Aberkane, JD Michel…). C’est lamentable, mais c’est l’aspect le moins dérangeant du personnage. Tenez-vous bien.
Grabovoi s’est fait connaître internationalement en séduisant les parents d’enfants qui ont été tués lors de la prise d’otages de Beslan dans le Caucase en 2004 où ont péri 334 civils, dont 186 enfants. Ce que Grabovoi a promis à ces parents, c’est de ressusciter leur enfant pour 1000 euros. J’aime autant me passer de commentaire, parce que je serais sûrement vulgaire. Il a été condamné en 2008 à 11 ans de prison pour fraude. Il sort au bout de 4 ans. Il vit désormais en Serbie. En 2004, il fait la déclaration suivante :
« Moi, Grigory Grabovoi, né le 14 novembre 1963 dans le village de Bogara dans la région de Chimkent au Kazakhstan, j’annonce que, moi, Grigory Grabovoi, je suis la seconde venue de Jésus-Christ. »
(source, cliquez ici : Cet article très intéressant souligne aussi l’exploitation politique de Grabovoi par le pouvoir russe qui a pu l’utiliser pour discréditer le mouvement des Mères de Beslan, les mamans endeuillées par la très mauvaise gestion de la prise d’otage, dont l’aura morale faisant de l’ombre au Kremlin)
Grabovoi organise des « séminaires de résurrection » à 1200€ : on y apprend comment utiliser des chiffres pour guérir les malades en Russie, en Belgique, en Allemagne, et cela essaime un peu partout. Ses disciples font des séminaires et des conférences, comme par exemple : « L’assurance de la Vie éternelle moyennant les sentiments de la Vie éternelle » de Grigori Grabovoi – Conférence animée par le Professeur Viacheslav Konev, à Paris en 2020. (prix 300€ – Source)
Grabovoi possède l’étonnante faculté de prédire les crashs d’avion. Passons là-dessus, à ce stade c’est juste un détail.
La société « Science of Eden » créée en 2019 par des adeptes de Grabovoi vivant en France compte une quarantaine de prestataires assez compétents dans les champs du marketing et de la communication. Science of Eden veut devenir le vecteur mondial de diffusion des technologies et des enseignements de Grigori Grabovoi. Les formations se font actuellement sous la forme d’une académie en ligne. https://academy.scienceofeden.com/
Fait étonnant : l’ami de Juliette Dumas, Zoran Bouazri est justement en pleine formation (durée de 9 mois) auprès de l’académie Science of Eden. Coïncidence, je ne crois pas.
Les enseignements de Grabovoi débouchent sur un appareil qui n’est pas sans rappeler l’électromètre de la scientologie : le PRK-1u (acronyme pour Dispositif pour le Développement des Concentrations de la Vie éternelle, 1er modèle, Universel). Voici comment ceci est présenté sur un site très officiel de promotion des savoirs et merveilles de Grabivoi :
« Grigori Grabovoï a développé un ensemble de méthodes de concentration pour nous aider à matérialiser nos objectifs. Nous développons ainsi activement nos capacités à harmoniser chaque événement de notre vie. »
L’idée de « matérialiser nos objectifs », c’est du vocabulaire New Age que l’on retrouve dans la loi de l’attraction. Grabovoi ne fait qu’abonder dans le sens d’une croyance populaire.
« A l’heure actuelle, Grigori Grabovoi a mis au point les dispositifs PRK-1U pour le rajeunissement, la cure du cancer, du VIH, du SIDA, et du coronavirus.
Viendront ensuite des dispositifs pour le traitement de toutes les maladies, puisque, comme l’affirme Grabovoi :
«Il ne doit pas exister de maladies incurables.
Il doit y avoir des systèmes technologiques contrôlés au niveau logique par la conscience humaine, et des dispositifs qui traitent toutes les maladies.
L’être humain doit a) savoir comment rajeunir, ou b) être capable de rajeunir dans la phase initiale de son développement personnel de la vie éternelle, par des technologies instrumentales.
L’être humain doit toujours survivre. Il doit donc s’efforcer de vivre sans tomber dans des situations critiques. Et au cas où il tomberait dans de telles situation, il doit savoir comment en sortir correctement. C’est-à-dire vivre, dans tous les cas.» (Grigori Grabovoi)
Cette technologie repose sur « La Formule de la réalité universelle » une équation dont Grabovoi prétend que l’équation d’Einstein E=mc2 n’est qu’un cas particulier, ce qui place la sienne au dessus. On peut lire sur la page qui décrit son fantastique appareil :
« Le dispositif s’appuie sur la loi universelle de génération de l’énergie E=V*S et les brevets d’invention de Grigori Grabovoï. Ils abordent le niveau fondamental de l’information et le principe selon lequel une pensée a une certaine activité physique. »
Croire que la pensée a des conséquences directes sur la réalité qui nous entoure, cela s’appelle la pensée magique. Nous sommes tous concerné plus ou moins par ce type d’idéation, cela n’a rien de fou ou de marginal, la preuve en est que vous n’avez aucune envie de prononcer la phrase suivante en remplaçant X par le nom d’une personne que vous aimez sincèrement : « Je souhaite que x meure dans d’atroces souffrances » même tout seul dans votre coin, quand bien même vous savez que dire cette phrase n’a aucune chance de faire advenir son contenu. On a tous un petit fond de pensée magique quelque part dans le crâne, mais il ne faudrait pas que ça nous monte à la tête.
Les tarifs !
Pour acquérir l’extraordinaire PRK-1U, les clients doivent suivre un parcours qui commence avec une première formation , le Protocole PRK-1U. Actuellement, elle se fait à distance à cause de la Covid. Il s’agit d’une session d’essai d’un PRK-1U qui a été « paramétré » pour les personnes qui vont le tester durant la même session. Ces sessions de présentation sont animées par les « ambassadeurs PRK-1U », elles durent 3h, elles coûtent 100€ par personne, elles rassemblent parfois 400 personnes (je vous laisse calculer 400 fois 100 pour 3 heures de séance). (voir ici)
L’organisation prend mille précautions pour éviter d’être accusée d’exercice illégal de la médecine. Elle prétend en bas d’écran qu’il s’agit d’éducation et que les méthodes « ne sont pas destinés à guérir ou à diagnostiquer quelque maladie que ce soit. Ils sont uniquement distribués à titre expérimental, sans aucune promesse de résultats. »
On ne pourra pas m’empêcher de constater que cela contredit les prétentions thérapeutiques de Garabovoi lui-même vis-à-vis des maladies. De toutes les maladies.
Mais le parcours ne s’arrête pas. Après votre séance à 100 €, vous recevez une attestation et on vous offre une alternative.
1 – Souscrire un contrat de sous-licence d’utilisation d’un PRK-1U à distance pour une durée de 4 ans. Il vous en coûtera 1212€. C’est un joli nombre : douze douze. Très bien choisi. Concrètement cela vous donne accès au flux d’une caméra de surveillance qui vous permet de voir 24h/ un PRK-1U en fonctionnement. Voir l’appareil serait suffisant pour en recevoir les bienfaits. Cela nous rappelle d’autres arnaques où on vous vend très cher le droit de télécharger des fichiers mp3.
Notez le terme de « sous-licence » qui indique un système sinon Pyramidal en tout cas du ressort d’un marketing multiniveau.
2- Acquérir votre propre dispositif, garanti 4 ans. Pour 11 050 € (le nombre est un peu moins joli)
Science of Eden propose d’autres évènements, des Weekend d’intégration, des séminaires intensifs à 4000€, des formations comme « Evoluer avec Grigori Grabovoi » contenant 150 heures de vidéo, des supports PDF, des exercices de concentration. Pour un tarif de 447€. Apparemment 5000 formations ont été vendues ces deux dernières années. Là aussi, je vous laisse calculer. Bien sûr gagner de l’argent n’est pas une mauvaise chose, mais tromper une clientèle avec un vocabulaire qui mélange physique quantique et Jésus christ, et la flouer de sommes de cet ordre, c’est typique des mouvements sectaires.
Voici le PRK-1U. Déçu ?
Il existe une église, la « CHURCH OF GRIGORY GRABOVOY THE SECOND ADVENT OF JESUS CHRIST » présente dans plusieurs pays. Rien d’étonnant, puisqu’on a dit que Grabovoi est un Jésus réincarné.
Bref, nous avons à faire à un gourou de la pire espèce qui prétend détenir des pouvoirs et dont le discours s’attaque d’abord aux personnes en deuil, aux personnes en difficulté, comme c’est la règle du genre.
Pendant la pandémie, Grabovoi a évidemment prétendu pouvoir guérir les malades. Et sur TikTok s’est diffusée en masse la mode d’utiliser les « codes de triche de l’Univers », des séries de chiffres qui modifient la réalité et sont issues de la méthode numérologique de Grabovoi. Je me suis dit que c’est probablement suite ç cette mode sur Tik Tok que Juliette Dumas a découvert le personnage et a trouvé très intelligent d’en faire une chronique radio. Mais la vérité est sans doute plus poisseuse, puisque cette dame est en fait elle-même énergéticienne et coach bien-être. Autrement dit, elle gagne sa vie en exploitant la croyance des gens dans l’existence de moyens « énergétique » de se guérir. Ca s’appelle du charlatanisme et il faudrait que RTL veuille ne pas en être complice.
Je propose à RTL d’essayer quelque chose : programmer une minute d’esprit critique au lieu de faire la promotion d’escrocs abusant de la crédulité d’un public qu’il serait temps de respecter. Eviter de parler de bullshit quantique quand on donne des conseils de bien-être. Vérifier la nature du CV d’un individu avant de le présenter comme un scientifique Russe, ou de lui confier une chronique. Se renseigner sur les éventuelles condamnations pour fraude avant de conseiller des ouvrages. Bref, un minimum de probité, de sérieux, de rationalité. Je suis intiment convaincu que la majorité des membres de a réaction de RTL sont d’accord avec moi. Mais, pardonnez ma nature zététque : j’aimerais des preuves.
https://menace-theoriste.fr/wp-content/uploads/2021/06/Miniature-Grabovoi.png6091067Acermendaxhttps://menace-theoriste.fr/wp-content/uploads/2015/08/menace_theo2-300x145.pngAcermendax2021-06-13 10:36:352021-06-13 10:36:36Sournoise promotion d’une secte sur RTL ?
Tronche en Live #101 – Enregistré le 26 mai 2021 à l’Espace Fondation EDF.
Invités : Laurent BIGOT – Virginie SASSOON – Filipe VILAS-BOAS
Editorial
Nous vivons une époque formidable où le numérique a fait tomber les murs qui nous séparent des connaissances, des œuvres d’arts, et même les uns des autres. Nous avons accès à plus de choses que nous ne pouvons en contempler, à plus d’informations que nous ne pouvons en consommer, à plus d’idées que nous ne pouvons en penser, mais aussi à plus d’escroqueries et de manipulations que nous ne pouvons le soupçonner.
C’est dans ce contexte que les fake news sont devenues une inquiétude, et peut-être une menace pour les démocraties. Une fake news, qu’en français on nous propose d’appeler une infox, ce n’est pas simplement une fausse information, c’est une information fausse ou délibérément biaisée construite, rédigée dans le but de tromper. L’intention est de favoriser un parti politique, d’entacher la réputation d‘un concurrent ou d’une personnalité qu’on déteste, ou encore de nier des conclusions scientifiques. Des dizaines d‘exemples vous viennent à l’esprit sans qu’il soit besoin de les nommer.
Le succès des infox dépend de leur capacité à devenir virales, à susciter les émotions qui nous amènent à les partager, à croire leur contenu, à en chercher davantage. Leur influence réelle est difficile à évaluer, mais retenons que nous, humains, avons tendance à surestimer la crédulité de nos semblables et à sous-estimer la nôtre. Pour chacun d’entre nous ce sont les autres qui posent problème, qui croient n‘importe quoi et partagent des bêtises. Notre autocomplaisance fait partie de l’équation et conduit des gens par ailleurs intelligents à se mettre parfois au service d’informations vérolées.
En d’autres termes, nous sommes tous susceptibles de devenir, de temps en temps, les complices de la désinformation, ce qui signifie sans doute que chercher des coupables à punir est une stratégie un peu courte qui risque surtout de nous dresser les uns contre les autres.
Rien dans l’histoire de la lignée humaine n’a préparé les membres de notre espèce à se retrouver plusieurs heures par jour, tout seuls, devant un écran où se déversent des informations en concurrence les unes avec les autres pour capter notre attention, coloniser notre mémoire, téléguider nos envies, parasiter nos valeurs. Nous sommes perfusés en permanence d’injonctions, de rappels, de stimulations, de modèles, de désir, de dégoût, d’histoires ironiques, édifiantes, révoltantes dont nous devenons les vecteurs. Il n’y a pas de fake news sans quelqu’un pour les colporter.
C’est peut-être cela l’ingrédient explosif de notre époque formidable : la solitude dans laquelle nous ingérons plus que nous ne sommes capables de digérer. En tout cas je vais poser la question à nos trois invités ce soir, en direct de l’exposition « FAKE NEWS Art, fiction, mensonge » organisée par la Fondation Groupe EDF dans son espace culturel.
Notre rapport à l’information, à la manière dont elle est fabriquée, diffusée, contredite ou confirmée, discutable ou certaine est ici questionné par le travail de divers artistes. Et nous verrons en quoi l’art peut s’avérer utile pour prendre conscience des dimensions cachées de notre consommation effrénée d’informations.
Bienvenue dans le numéro 101 de La Tronche en Live.
Centième émission enregistrée le 12 mai 2021 avec 4 invités surprises (voir les liens en fin d’article).
Editorial
Ça va peut-être vous surprendre, surtout si vous connaissez la zététique seulement de loin, en surface, à travers ce qu’on en dit ça et là : l’exercice du scepticisme m’a rendu plus tolérant, plus indulgent envers mes congénères humains. Et cela parce que je réalise de plus en plus qu’on est tous à peu près incapables de comprendre quoi que ce soit à ce qu’est la vie, y compris les wannabe coachs et gourous qui thésaurisent pourtant sur des prétentions contraires.
On démarre notre existence au milieu d’inconnus qui parlent une langue qu’on est obligés d’apprendre sans le moindre dictionnaire, qui nous donnent un nom qu’on ne choisit pas et qui nous traitent comme si c’était parfaitement normal et justifié.
On doit intégrer des codes sociaux parfois absurdes, des traditions dont les anciens font mine de connaitre la logique, des tabous sur lesquels la moindre réflexion est sanctionnée, des croyances plus ou moins confortables dont on a un mal de chien à se défaire… Bon an, mal an on réussit par miracle à devenir amis avec des gens tout aussi paumés que nous et à maintenir des relations pacifiques, voire de qualité avec des organismes qui peuplent notre quotidien. Nous subissons les effets parfaitement scandaleux d’hormones que nous n’avons pas demandées, nous passons malgré nous un temps considérable à nous inquiéter de ce que les autres pensent de nous sans jamais avoir les moyens de déterminer ce qui est vrai.
À un moment donné, on nous demande d’infliger ça à d’autres personnes : il faut faire des enfants. Et alors là c’est pire que jamais, on n’a aucune idée de ce qui va se passer, de ce qui va tourner mal ou bien, et on doit essayer de rendre ces petits êtres autonomes dans un monde où les humains font semblant d’avoir compris comment ça marche tout en s’empressant de croire ceux qui leur donnent l’impression d’en savoir un peu plus qu’eux.
On tombe malade, parfois parce qu’on avale n’importe quoi, mais parfois juste la faute à pas de chance. On vieillit. À la fin on meurt. Pour toujours. Nous aurons duré quelques milliers de jour après 13 milliards d’années d’absence et avant une éternité de néant. (Jusqu’à preuve du contraire)
Reconnaissons que tout cela est insatisfaisant. Il me semble normal et légitime —il est même peut-être sain— de se rebiffer à l’idée qu’on puisse se résumer à si peu de chose.
Les sceptiques que nous sommes n’ont pas accès au réconfort des grands histoires consolatrices : les religions, le surnaturel permettent de s’imaginer exister au-delà de notre vie précaire, momentanée et occupée en bonne partie par un processus de dégradation. Cela ne veut pas dire qu’on doive accepter que tout ça n’a aucun sens !
Il faut se méfier de la dichotomie à la truelle scandée par certains défenseurs du paranormal : ou bien croire à la transcendance ou bien croire au Hasard, à l’Absurdité, au Néant. Pardon, mais c’est plus subtil. Nous ne sommes pas obligés d’avoir les mêmes réponses à nos questions existentielles pour donner du sens à nos existences, un sens réel, un sens opérant puisqu’il nous accompagne tant que nous sommes là. Nous ne sommes même pas obligés d’avoir des réponses pour que nos questions elles-mêmes proposent du sens.
J’en veux pour preuve ces quelques alternatives auxquelles je vous invite à réfléchir.
Ou bien la vie continue après la mort… Et c’est stupéfiant ! Ou bien la vie s’arrête définitivement quand le corps cesse de fonctionner… Et c’est stupéfiant.
Ou bien l’univers existe pour une raison, en prévision d’un projet, et c’est renversant ! Où bien toute cette immensité n’est que le résultat d’une succession d’interactions de particules livrées à elles-mêmes. Et c’est renversant !
Ou bien il existe d’autres civilisations dans l’Univers, et c’est prodigieux ! Ou bien nous sommes seuls dans l’Univers… et c’est prodigieux !
Même sans réponse, même sans hypothèse imprudente reposant sur nos ignorances, nous sommes en mesure de nous émerveiller du simple fait d’être en mesure de nous émerveiller. Notre émerveillement ne vaut pas mieux que celui du voisin juste parce que c’est le nôtre, et le sien a une valeur en soi que le scepticisme ne consiste pas à nier, à railler, à rabaisser.
Ceux qui affirment détenir une vérité qu’ils veulent imposer ou partager avec les autres méritent qu’on soulève devant eux les doutes que leur parole nous inspire, mais personne n’a pour mission de sonder les consciences et d’y faire le ménage.
Je pense que l’indulgence envers les humains, envers soi-même, est une bonne manière d’occuper son temps sur Terre. Et la pensée critique peut aider.
Pratiquer le scepticisme, ça ne consiste pas à salir les croyances des autres, à harceler les croyants, à interférer avec leur liberté de conscience, mais à réaliser que nous valons presque tous mieux que les idées qui occupent notre tête, et qu’en en prenant conscience on peut plus facilement se débarrasser des mauvaises et cultiver les bonnes. Le chantier numéro 1 du sceptique, c’est son propre esprit. Nous sommes tous en travaux.
Ayant compris cela, je m’efforce d’agir en conséquence et d’être un meilleur ambassadeur du scepticisme. Cela veut dire ne pas se jeter à brûle-pourpoint sur tous les énoncés qui passent, ne pas s’indigner par réflexe de toutes les idées dérangeantes, mais se demander si la parole que l’on veut émettre est judicieuse, pertinente et a une chance de produire un effet désirable. Nos ressources étant limitées, chaque minute gaspillée à polémiquer sur un sujet où nous n’avons aucune chance de faire évoluer les choses est une opportunité perdue d’œuvrer à obtenir les changements que nous voulons voir dans le monde.
Facile à dire, je sais. J’ai gaspillé moi-même bien des minutes, et mêmes heures. Et je risque de récidiver. Mais l’indulgence dont je parle s’étend à mon cas particulier. Puisque je ne vaux pas mieux que les autres, j’ai le droit de me pardonner et de continuer à m’accorder de la valeur quand bien même j’échoue à être véritablement à la hauteur de mes principes. Il faut éviter la complaisance envers soi-même et ceux qui partagent nos idées, bien sûr mais il faut aussi, je le crois, se méfier de l’aspiration à incarner le scepticisme. Le vrai.
Je pense et je voudrais qu’on en discute ce soir, qu’il est possible d’être un sceptique, un zététicien un militant du rationalisme et de la méthode scientifique tout en ayant une vie sympa, tout en étant pas un sale con insupportable tout juste bon à blesser ceux qui croient un peu trop fort des choses un peu trop discutables.
On ne va pas se focaliser sur l’incessant débat de la bienveillance versus l’attaque frontale des croyances nocives, sur l‘efficience de notre action, mais plutôt sur la manière que nous avons de le vivre. Cette émission s’adresse donc tout particulièrement aux sceptiques, mais elle peut permettre aux autres de nous connaître un peu mieux, de nous comprendre et peut-être de constater que nous n’avons pas vocation à être leurs ennemis.
Dans cette centième édition de La Tronche en Live, nous allons parler de ce qui nous motive à prendre la parole en tant que sceptiques, à produire des contenus, à défendre des positions, des principes, une démarche, alors qu’on aurait peut-être des existences plus simples si on ne faisait rien de tout ça.
Nous recevons 4 invités mystères, membres de la communauté sceptiques pour échanger avec eux sur ce qu’on fait là. C’est quoi le sens de la vie en zététique ?
https://menace-theoriste.fr/wp-content/uploads/2021/05/TenL100_mini.jpg10801920Acermendaxhttps://menace-theoriste.fr/wp-content/uploads/2015/08/menace_theo2-300x145.pngAcermendax2021-05-15 11:07:122021-05-15 11:07:13Le sens de la vie ! (Tronche en Live #100)
Invités : Gabriel GALICE (GIPRI) Quentin CENSIER (chaine Sur le Champ)
Editorial
Un monde où chacun vivrait en paix et en harmonie, voilà ce que les candidates aux concours de beauté désirent, ce qui est finalement assez consensuel. On pourrait même dire que la paix ne fait pas débat. Sauf que rien ne serait plus faux.
Il faudrait commencer par nous mettre d’accord sur ce qu’est la paix. En France, en particulier, malgré la « guerre contre le covid » le pays est en paix, et pourtant il déploie ses armées à travers le monde. La France est constamment en guerre, et les français ne le voient pas. Est-ce curieux, est-ce anormal, est-ce illégal ?
Il faudrait ensuite savoir si la guerre économique est compatible avec la paix, si la diplomatie est toujours pacifique, et je vais évidemment, comme tout le monde, citer Carl von Clausewitz : « La guerre n’est que le prolongement de la politique par d’autres moyens. »
Dès lors, est-ce que la politique c’est la guerre ? Est-ce que tous les coups sont permis ?
Et maintenant je cite Rudyard Kipling « La première victime d’une guerre, c’est toujours la vérité », et cela sera le cœur de notre discussion : comment savoir qu’on sait de quoi l’on parle quand on parle de la guerre ou de la paix ?
Existe-t-il des disciplines scientifiques, des expertises spécialisées dans la description des mécanismes qui conduisent les conflits vers la violence armée, ou au contraire qui peuvent établir les scénarios à suivre pour la désescalade et la coopération ? En d’autres termes y a-t-il un moyen de tester la fiabilité des travaux qui sont produits en polémologie (l’étude de la guetre) et en irénolgie (l’étude de la paix)
Nous n’avons qu’une heure pour tenter d’évacuer un maximum de flou autour de ces questions. Nous allons évidemment échouer à tout expliquer, à tout comprendre, mais j’espère que nous aurons les idées plus claires après avoir entendu sur le sujet
— Quentin Censier, polytechnicien, animateur de la chaîne « Sur la champ » qui s’intéresse à « La tactique et la stratégie militaires ».
— Gabriel Galice, Economiste et politologue, Président du GIPRI (Geneva International Peace Research Institute).
Références bibliographiques de Gabriel Galice
Baud (Jacques), Gouverner par les Fake-News – Conflits internationaux : 30 ans d’infox utilisées par les pays occidentaux, Max Milo, 2020 La guerre de l’information est au cœur des conflits, amplifiée par les nouvelles technologies de contrôle de l’opinion. Ancien colonel de l’armée suisse affecté au renseignement, Baud, en dépit d’une élucubration autoréférencée de Wikipédia, ne saurait décemment être traité de « complotiste ». Ce professionnel aguerri cite ses sources et se montre catésien au possible, quitte à déplaire.
Benasayag (Miguel) et del Rey (Angélique), Eloge du Conflit, La Découverte, 2007. Une phrase explique qu’un institut de recherches pour la paix comme le GIPRI s’intéresse à ce travail : « Critiquer la guerre à partir de positions objectives et non idéalistes. Voilà ce que nous devons tenter si nous voulons l’appréhender comme l’une des formes multiples et contradictoires du conflit, plutôt que comme pur affrontement. » (p.56)
Brauman (Rony), Guerres humanitaires ? Mensonges et INTOX, textuel, 2018 L’ancien Président de Médecins Sans Frontières se démarque des « French Doctors » adeptes du prétendu « droit d’ingérence ». Il revient sur les fausses raisons invoquées pour entreprendre des « guerres justes ». « Il n’y a pas de guerre juste, il n’y a que de faux prophètes. »
Galtung (Johan), Peace by Peaceful Means, PRIO – SAGE, 1996 Ancien mathématicien devenu fondateur du PRIO (Oslo) et de l’irénologie européenne, Galtung, citoyen norvégien né en 1930, est le « Clausewitz de la paix ». Ses contributions majeures sont la mise en lumière des violence invisibles (structurelle, culturelle), la distinction entre « paix négative » et « paix positive », une vision d’ensemble (économique, politique, culturelle) des alternatives aux modèles actuels de domination. Right Livelihood (prix Nobel alternatif) en 1987.
https://menace-theoriste.fr/wp-content/uploads/2021/03/17_Miniature_BdD__1920x1080.jpg10801920Acermendaxhttps://menace-theoriste.fr/wp-content/uploads/2015/08/menace_theo2-300x145.pngAcermendax2021-04-18 23:06:052021-04-18 23:06:06Les sciences de la Guerre & de la Paix
Invités : Clément, Fiona et Antoine du collectif «l ‘Extracteur »
Editorial
Ce soir nous allons parler, longuement, d’un homme qui s’est fait un nom dans le milieu de la santé dite « naturelle », des discours alternatifs sur l’alimentation, un homme qui a publié des centaines d’heures de vidéo où il prodigue des conseils de santé, et rencontre un succès considérable puisque sa chaine compte plus de 530k abonnés. Nous allons parler de l’homme, de son parcours, de son discours parce qu’on ne peut pas faire autrement.
Le premier argument de Thierry Casasnovas, c’est lui-même. Ce qui rend son discours digne d’intérêt, ce qui lui donne un semblant de pertinence, c’est la légende personnelle qui y est associée. C’est l’histoire d’un mec, un boulanger, qui filait un mauvais coton, qui faisait de mauvais choix, qui avait une mauvaise hygiène, dont la santé se dégradait de manière funeste. Et puis tout d’un coup, il découvre des principes de santé qu’il applique, et il échappe à la mort. Son nouveau régime lui sauve la vie et lui ouvre les portes d’une profonde connaissance sur le corps humain qu’il partage avec tout le monde, en prenant le risque d’être poursuivi pour exercice illégal de la médecine. Mais ce risque, il le prend pour son public, pour l’informer, car ce public est malheureusement à la merci d’une médecine officielle qui est juste bonne à inventer des maladies pour nous vendre des médicaments dangereux qui nous gardent malades et donc rentables pour l’industrie.
Le produit que vend Thierry Casasnovas, c’est sa légende personnelle, et la chance qu’il offre à ceux qui l’écoutent de se vivre plus en acteurs de leur santé qu’en usagers de la médecine. Il y a dans les centaines d’heures de vidéo et dans les formations de Thierry Casasnovas des centaines d’erreurs, d’approximation, de contresens, de mensonges, d’inventions et de conseils totalement irresponsables qui peuvent nuire gravement à la santé des gens qui l’écoutent. Mais débunker chaque affirmation fausse, expliquer pourquoi tel conseil n’est pas valide, montrer que telle référence est vérolée, que telle information est trompeuse… cela réclame un temps plus important que celui qu’il faut à Casasnovas pour sortir de nouvelles vidéos à un rythme effréné.
Si l’on veut apporter du doute, de la réflexion de la distance, de la prudence, de la sagesse dans la démarche de celles et ceux qui trouvent les propos de Casasnovas pertinents, on n’a pas le choix : il faut se pencher sur cette légende personnelle, sur le récit qu’il fait de son parcours. Il faut montrer ce qu’on trouve quand on cherche qui il est vraiment, et quelle est la véritable chronologie de ses rapports à l’alimentation.
Dans l’évaluation des informations que nous croisons tous les jours, savoir identifier les points fort et les points faibles des sources que l’on consulte est une étape primordiale. Vous verrez ce soir que les raisons de se méfier de Thierry Casasnovas sont bien plus nombreuses que celles de se fier à lui.
Une fois ce constat établi, on peut espérer que les gens soient motivés pour vérifier un peu plus ce qu’il raconte avant de partager ou d’appliquer ses préceptes.
Nous sommes ce soir dans notre rôle de sceptiques, nous assumons la démarche qui va consister, pour un temps, à ne pas tout miser sur les données scientifiques, les théories, les connaissances médicales, pour examiner plus simplement les écarts qui existent entre les déclarations de Casasnovas sur lui-même, et les faits tels qu’on peut les vérifier.
Et cela ne serait pas possible sans le travail de fond réalisé durant des mois par un petit collectif qui a épluché l’œuvre complète de Casasnovas pour en extraire le jus qui dit la vérité. Ce collectif se nomme l’Extracteur, et 3 membres sont avec nous : Clément, Fiona et Antoine.
Emission en direct où le public intervient pour exposer une position et la justifier.
Avec pour invités spéciaux : Francine CORDIER et Patrice SERAY
EDITORIAL
Les histoires d’ovnis sont souvent tournées en ridicule. Elles font aussi de bonnes fictions dans des romans ou des films qui mettent en scène un témoin honnête en butte à l’aveuglement de son entourage. Le reste du temps, les gens s’engueulent sur leur interprétation des faits, sur l’existence des preuves, sur une vaste politique de dissimulation du phénomène et diverses spéculations sur une origine exotique, c’est-à-dire extraterrestre du phénomène.
On peut dater les débuts des histoires d’ovnis telles que nous les connaissons aujourd’hui. Tout commence après-guerre avec l’observation de Kenneth Arnold (en 1947), qui désigne des objets se déplaçant dans le ciel comme des soucoupes sur l’eau. Le nom soucoupe volante était né. Ensuite vint Roswell et différentes vagues de signalement de ce qu’on a parfois appelé des MOC (Mystérieux Objet Céleste) avant que le mot ovni ne s’impose, traduction du terme américain UFO qui a accouché de l’ufologie.
Bien sûr, on trouve des témoignages plus anciens concernant des observations bizarres que l’on nommait « prodiges célestes » et que l’on n’attribuait pas alors aux causes qui sont de nos jours les plus populaires. Récemment on a choisi d’éviter de parler d’ovni, puisque le terme contient implicitement l‘idée d’objet présent dans le ciel, pour préférer le terme de PAN (Phénomène Aérien non identifié) plus neutre et donc plus utile pour aborder la question avec un minimum d’a priori. (A ce sujet, Cf cette pastille)
Les ovnis sont un sujet classique de la zététique, un domaine où les allégations et témoignages abondent mais où les traces physiques, les preuves, les données empiriques manquent pour étayer l’hypothèse de l’existence de véritable objets dans le ciel. Les histoires d’ovnis reposent sur un matériel fragile, ductile, délicat à manipuler : le témoignage humain. Et le moins qu’on puisse dire c’est que les témoignages regorgent de détails qui ne permettent pas d’établir le portrait-robot d’un phénomène univoque, reconnaissable et assimilable à des engins volants.
Il n’y a pas de consensus chez les tenant-croyants, qu’ils soient exoticiens ou partisans de phénomènes liés à des engins secrets de l’armée. Il n’y a pas non plus de démarche, en ufologie, visant à éliminer les hypothèses les unes après les autres. Ce travail méthodique de test des hypothèses, on le trouve essentiellement chez une catégorie de personnes et pas (ou presque pas) en dehors : les sceptiques. Ceux qui commencent par douter des versions qu’ils entendent et de leurs propres idées sur le sujet. Le problème, c’est que la parole sceptique est dure à entendre, elle représente parfois une forme de violence involontaire, et elle suscite donc des réactions un peu trop forte. Vous seriez étonné –peut-être– de voir avec quelle passion, quelle agressivité la parole sceptique est pourfendue dans les milieux où l’on défend la réalité d’un phénomène ovni intelligent.
Ce soir, nous allons essayer d’aborder sereinement cette question, en écoutant, ici, sur un canal sceptique la parole de celles et de ceux qui se rangent du côté des tenants-croyants, c’est-à-dire des convaincus de la réalité physique des manifestations dont nous parlons. Nous avons avec nous deux membres de l’ASTEC, confinés à plus de 10 km de nos studios, qui travaillent depuis des années sur les témoignages et connaissent très bien l’histoire de l’ufologie ainsi que la démarche à adopter pour aborder un témoignage et récolter les informations qui permettront peut-être d’élucider le mystère.
L’autisme est un faux ami. C’est un mot que nous croisons régulièrement, qui nous est familier. Cette familiarité tend à nous faire croire que nous le comprenons. En réalité, pour la plupart d’entre nous l’autisme est un concept que nous ne comprenons que partiellement. Nous donnons à ce mot un sens qui (évidemment) nous semble correct, mais qui reste très vague, voire caricatural. Nous serions peut-être incapables d’énoncer clairement le sens que nous lui donnons si on nous le demandait.
L’autisme c’est compliqué, parce que ça désigne une réalité humaine très diverse ; on parle des conditions du spectre autistique pour une bonne raison : ces conditions vont d’un handicap sévère, une absence totale de parole, à des formes qui peuvent passer inaperçues dans la plupart des contextes. C’est une réalité complexe car ses causes sont encore en partie inconnues.
Nous ne sommes pas totalement ignorants, bien sûr, et il y a même des gens qui en savent beaucoup sur la question. Des travaux de recherche expliquent de mieux en mieux les origines de cette condition, et nous reviendrons ce soir sur les facteurs environnementaux et génétiques qui sont désormais identifiés.
Mais, en dépit des connaissances qui se construisent, nous pataugeons dans les eaux stagnantes de récits, de légendes, de rumeurs autour des causes de l’autisme et des moyens qui pourraient exister pour le « soigner » (entre guillemets !)
Olivia Cattan, présidente de SOS Autisme disait en 2018 « Des parents passent des heures et des heures à lire des choses sur internet, et certaines personnes ont bien compris que, compte tenu de leur désespoir, il existe un marché économique. »
Le marché est économique, mais il est aussi symbolique et idéologique ; certains s’emploient avant tout à prouver que leur vision du monde est la bonne, ils aspirent à devenir les champions d’une vérité qu’ils croient détenir. Il en résulte une confusion persistante sur la validité des théories que nous rencontrons dans les médias, dans les livres, sur les réseaux sociaux et jusque dans les cabinets des professionnels de la santé.
Les pseudosciences autour de l’autisme sont nombreuses et particulièrement répandues là où la psychanalyse est puissante. Cette discipline farcie de concepts irréfutables a longtemps porté sur l’autisme un regard culpabilisant, méprisant et démissionnaire, n’offrant aucune réelle explication ni aucune prise en charge. Cette maltraitance ne peut que pousser les personnes avec autisme et leurs familles vers des propositions alternatives.
Bien entendu il faut garder l’esprit ouvert, de nouvelles idées peuvent un jour apporter des solutions aujourd’hui impensables. Des traitements révolutionnaires sont parfois inventés et il serait idiot de les rejeter. Hélas, les idées géniales sont rares et les traitements alternatifs qui font leur preuve aussi. Des requêtes Internet sur le sujet de l’autisme allument très vite des sites douteux om l’on vous propose des soins, par exemple à base d’antibiotiques à haute dose, de régime hyper restrictif, d’huiles essentiels ou d’argent colloïdal.
En 2005, un petit britannique autiste âgé de 5 ans est décédé pendant un traitement appelé chélation qui consiste à tenter de débarrasser le corps de métaux lourds qui l’intoxiqueraient[1]. Le traitement à fait chuter le taux de calcium dans son sang ce qui a causé un arrêt cardiaque. La chélation n’a jamais fait la preuve d’un effet quelconque sur le diagnostic d’autisme. Le risque pris par les patients n’est contrebalancé par aucun vrai bénéfice potentiel.
https://menace-theoriste.fr/wp-content/uploads/2021/03/98_MINIATURE_TenL_1920x1080.jpg10801920Acermendaxhttps://menace-theoriste.fr/wp-content/uploads/2015/08/menace_theo2-300x145.pngAcermendax2021-03-17 19:16:502021-11-07 00:20:56Les pseudosciences autour de l’autisme (TenL98)
Emission en direct où le public intervient pour exposer une position et la justifier.
EDITORIAL
Parmi les sujets classiques de la zététique, l’homéopathie apparait parfois comme une vieille lune, une rengaine inutile, un terrain facile, confortable où le zététicien peut pontifier sur ses ergots, parler « au nom de la Scionce » et se donner des airs de savant.
J’espère que ce n’est pas votre avis, et que vous avez un peu de respect pour celles et ceux –et ils sont nombreux– qui font confiance à cette pratique de soin, qui la choisissent pour soigner leurs enfants, ceux qu’ils aiment, et eux-mêmes. Des millions de français consomment de l’homéopathie. On peut déplorer qu’ils le fassent sans chercher à se documenter sur la réalité des effets, mais ce faisant il faudrait y aller mollo sur l’hypocrisie puisque la plupart de ceux qui consomment des traitements à dose pondérale, des médicaments dont l’efficacité est reconnue… n’ont pas fait le travail de vérification eux non plus ; ils se fient à leur médecin, ils font confiance !
Toute la question est de savoir pour quelle raison on fait confiance à un médecin, pourquoi on préfère parfois les médecines parallèles, et en particulier la plus célèbre d’entre elle. Et là on est face à un problème.
Quand on veut faire un travail de sceptique, on peut consulter la littérature scientifique, en faire une synthèse, la présenter sous la forme d’un livre que je vous invite à acheter. On peut aussi analyser les discours médiatiques, relever les abus rhétoriques commis régulièrement sur les plateaux télé et jusque dans les colonnes de la presse. On peut décortiquer les stratégies de communication, et relayer les données des études sociologiques sur les populations qui font tel ou tel choix thérapeutique. Mais il y a une chose qu’on ne peut pas faire, c’est débattre avec les médecins homéopathes qui représentent la profession. Ils prennent particulièrement soin d’éviter les sceptiques. Ils viennent à la télévision délivrer leur message, mais on ne les voit jamais mis face à une contradiction qui a le temps de s’arrêter sur les détails, sur les présupposés, sur les fallacies, sur les raccourcis, sur les postures et sur les nuances qui entourent la notion d’efficacité.
Dans cet article, trouvez l’essentiel de mon travail sur le sujet de l’homéopathie
Je n’ai jamais réussi à obtenir qu’un médecin homéopathe un tant soit peu représentatif de sa profession, vienne sur notre chaîne. Cela serait pourtant utile, car il y a toujours le risque de se rendre coupable d’une caricature, de mal cerner le discours que l’on veut critiquer et il est alors bénéfique pour tout le monde d’avoir un échange où l’on s’assure de se faire bien comprendre.
Ce soir La Tronche est à VOUS. Vous aurez la parole. Pour cela vous pouvez utiliser sur notre discord le canal JE-VEUX-PARLER pour écrire en quelques mots la teneur de ce que vous voulez dire à l’antenne. La posture sceptique est déjà très présente sur notre chaine, c’est pourquoi j’espère que nous aurons ce soir des intervenants qui souhaitent défendre l’homéopathie, expliquer leur choix, justifier leur position, nous montrer que nous avons raté quelque chose dans notre analyse.
J’espère tout particulièrement que des médecins homéopathes auront le courage de prendre la parole. (Spoiler : ça n’est pas arrivé)
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