Comment s’est passée la rétractation de l’une des études les plus citées au monde sur la pandémie ?
La chaîne aborde sur un ton décalé dans la forme mais sérieux sur le fond les raisons qui font que notre lecture du monde est souvent bancale.
52eme Chandelle dans les Ténèbres de l’éditeur Book-e-book créé par Henri Broch.
Dossier de presse
Le terme « pyramidologie » fait référence aux diverses spéculations sur les pyramides (construction, fonction etc.) élaborées par les « pyramidologues ». Ceux-ci émettent des hypothèses sensationnelles et séduisantes pour un public avide d’histoires fabuleuses. « La tradition pyramidologique n’est initialement pas une démarche purement anti-scientifique mais d’autres manières de raconter le temps profond », rappelle Thomas C. Durand. Mais ce sont ses dérives que dénonce l’auteur. Selon lui, le phénomène a pris une ampleur préoccupante, balayant des décennies de travaux de recherches scientifiques. Soucieux de remettre les pendules à l’heure, Thomas C. Durand explore ces récits alternatifs à travers les siècles, apporte son analyse, déconstruit des histoires certes fantastiques mais bien trop pseudoscientifiques pour son esprit critique. Au lecteur d’en tirer des leçons sur la manière dont les croyances se forgent et se transmettent…
Pour qui : le lecteur curieux de découvrir cet incroyable milieu de la pyramidologie, sans être érudit en archéologie, en histoire ou en architecture.
À propos de l’auteur : Thomas C. Durand est auteur de plusieurs ouvrages sur la science et l’esprit critique, romancier et dramaturge, animateur de la chaine Youtube La Tronche en biais, cofondateur et directeur de l’Association pour la science et la transmission de l’esprit critique et docteur en biologie végétale.
Ce livre est en grande partie le fruit d’un travail réalisé sur ce blog et sur La Tronche en Biais. Et il a été rendu possible par le soutien du public tout au long de ces cinq dernières années. Je remercie Jean-Pierre Adam d’avoir accepté d’en rédiger la préface.
Pour acheter le livre, vous pouvez utiliser ce lien.
Que vaut la parole scientifique après le capharnaüm du covid19 où les experts nous ont donné le spectacle d’un chaos épistémique ? La confiance dans les élites est au plus mal, pourquoi les scientifiques feraient-ils exception ?
Le charlatanisme naturel, la pseudo-médecine douce, les approches énergétiques, quantiques, karmiques ou spirituelles de la santé, tout ce petit bazar s’organise pour vous proposer un portail où chacun trouvera la narration qui lui plait et des soins (sans efficacité sauf que « pour moi ça marche ») facturés à fond la caisse par des pseudo-thérapeutes formés à exploiter vos croyances dans les limites de la légalité. Ou presque.
#MedoucineGate
La santé est une chose importante. Nous en avons besoin pour passer du temps avec les gens que nous aimons. Pardon pour la banalité de ce que je vais dire : nous tenons à la santé de nos parents, à celle de nos enfants. Si nous sommes assez altruistes, nous tenons à la santé de tout le monde et dans ce cas nous comprenons tout l’intérêt de la vaccination. Bref, nous sommes demandeurs de solutions qui prolongent notre bonne santé, qui éloignent la maladie. Rien ne rappelle plus la maladie qu’un hôpital ou un docteur, alors il n’est pas foncièrement idiot de chercher ailleurs, des alternatives, des trucs et astuces, des cheat codes. Et quand on croise les promesses bien troussées de thérapeutes chill, stylés, dont le vocabulaire apaisant nous susurre que des produits simples et naturels chassent le cancer aussi efficacement que Saint Louis guérissait les écrouelles, une partie de nous veut y croire.
Thérapies quantiques — Analyse transgénérationnelle — Bioénergie — Iridologie — Décodage biologique — Fleurs de Bach — Hypnose régressive quantique —Etc.
Ce serait tellement bien d’oublier les médicaments hors de prix et dont les effets secondaires nous tabassent. Si seulement on pouvait dire adieu aux grosses industries qui brassent des mégatonnes de produits chimiques et ont pour but le profit avant la santé des gens. Ce serait tellement beau un monde où la nature fournirait directement les remèdes, comme si tout était prévu dans le cosmos pour nous rendre service. Comme si les fruits existaient pour notre appétit, les fleurs pour le plaisir qu’elles nous procurent, les animaux pour la viande, la graisse ou le cuir que nous en tirons…
Il n’est pas besoin d’être à ce point égocentré et naïf pour adhérer aux pratiques de soin non conventionnelles ; des millions de gens veulent s’y fier et ce ne sont pas des baba cool décérébrés. S’ils s’y fient, c’est parce qu’on leur donne des raisons de le faire, notamment sur le site Médoucine, plaque tournante de la mise en relation entre clients et pseudo-thérapeutes.
Mathieu Repiquet a publié sur ce blog son travail d’enquête
- Médoucine : fakemed et désinformation médicale
- Sur Médoucine, des praticiens aux méthodes fantaisistes
- Julien Allaire et l’arnaque iridologique
- Médoucine et les avis de faux clients : une pseudothérapeute quantique prise la main dans le sac
- Marianne Kardasz et le charlatanisme quantique
- Médoucine et les faux psys
- Médoucine et les faux remèdes contre les allergies
- Médoucine et l’exercice illégal de la médecine
Vous verrez qu’au delà des pratiques magiques, folkloriques, souvent un peu ridicules, on trouve des infractions graves, systématiques, lucratives, au code de la santé publique.
Enregistrée le 11 septembre 2021. En direct depuis Nancy.
Cette année le 11 septembre appartient à la zététique. Toute la nuit ! Pour cette rentrée 2021, L’équipe de l’ASTEC a le plaisir d’accueillir à Nancy un joli panel de créateurs de contenus et de chercheurs liés au monde de la zététique. La situation sanitaire ne nous autorise pas à faire tout cela en présence du public, mais vous êtes là quand même car rien ne vous arrête ! Ce soir une équipe technique de qualité supérieure va nous permettre d’enregistrer Un Tronche en Live, sept Table Rondes et un Burger Quizz ! Un programme jamais vu en France avec une vingtaine d’invités.
1 — TenL#104 « Les théories du 11 septembre »
Editorial
Savez-vous ce qui s’est passé à New York le 11 septembre 2001, il y a 20 ans aujourd’hui ?
En ce qui me concerne, je me souviens avoir croisé des informations à propos d’un attentat, que j’ai vu des images impliquant des avions de ligne. J’ai suivi la couverture médiatique de l’évènement. J’ai entendu des experts retracer les conclusions de l’enquête. J’ai assisté à des déclarations officielles qui désignaient Al Qaïda et Oussama Ben Laden comment étant coupables de cette attaque. Et j’ai vu aussi apparaître des discours dits « sceptiques » (le mot est gênant), des analyses alternatives selon lesquelles la version la mieux admise sur les origines de l’attaque, le mode opératoire, la façon dont les tours se sont écroulées, bref tout ce qui correspondrait à une version officielle serait en fait archi faux, un récit de façade destiné à… à quoi d’ailleurs ? En tout cas on nous mentirait, c’est sûr, si l’on croit sur parole ceux qui le disent.
Bref, tout ça, c’est ce à quoi j’ai eu accès, puisque je n’étais ni dans les avions ni dans les tours, ni même à New York. J’étais à Orléans ce mardi-là.
- Est-ce que je sais, moi, en détail ce qu’il s’est passé ? Non.
- Ai-je des compétences en aviation pour évaluer la faisabilité des manœuvres effectuées par les appareils au World Trade Center et au Pentagone ? Non plus.
- Ai-je des notions d’architecture me permettant d’avoir une opinion indépendante et solide sur la chute des deux tours principales et de la tour numéro 7 ? Pas le moins du monde.
- Ce que je sais des réseaux terroristes internationaux me permet-il de comprendre les enjeux stratégiques de l’attaque ? Suis-je en mesure de savoir si les services secrets américains auraient dû prévoir cette attaque et étaient en mesure de l’empêcher ? Pas vraiment.
- Ai-je confiance dans le gouvernement américain pour nous dire absolument tout ? Vous rigolez ?
À bien y regarder, je ne sais pas grand chose. Livré à moi-même, il serait sage que je suspende mon jugement, que je me retienne de me croire assez sagace pour savoir mieux que les autres ce qu’il s’est passé. Pour me faire un avis, il va falloir que j’accepte de faire confiance à une source d’information, je vais devoir évaluer la crédibilité des diverses paroles afin de ne pas courir le risque de croire des bêtises, juste parce que j’aurais eu la malchance de tomber dessus en premier ou de les entendre dans la bouche d’un ami ou d’une personne qui me semble honnête.
Et si vous réfléchissez un peu, vous allez probablement conclure qu’il en va de même pour vous. Vous êtes bien obligé de faire un choix quant au canal que vous allez privilégier pour édifier votre opinion. La parole des gouvernements, les commissions d’enquête, la vérification des journalistes, l’analyse des experts, ou bien l’instinct de Grocervo2001 sur le forum OnNouCacheTout.com, les soupçons du virologue Jean-Marie Bigard qui par exemple, a l’air de savoir que c’est un missile qui a frappé le pentagone, puisqu’il l’a lu chez Meyssan. S’il l’affirme publiquement, on est en droit de se dire que ce n’est pas pour rien. Seulement les théories alternatives sont multiples, et si vous en croyez une, en toute logique, il faut écarter celles qui ne sont pas compatibles : comment fait-on ce tri ?
Comment savez-vous que la version à laquelle vous croyez est plus proche de la vérité que les autres ? Ceux qui crient le plus fort qu’ils ont forcément raison semblent avoir la certitude chevillée au corps, mais vous savez bien que ce n’est pas une preuve. Les croyants les plus extrémistes ne sont pas les plus crédibles. Et la vérité ne s’impose pas par sa simple vertu intrinsèque, car le vrai n’est pas toujours croyable.
Au final, vous êtes seul face à vous-même et vous seriez bien inspiré de vous demander : Mon opinion vaut-elle quelque chose ? Pourquoi crois-je ce que je crois ? Ai-je bien fait attention avant de mettre des idées dans ma tête ?
Vingt ans de réflexion, cela ressemble à un délai raisonnable pour faire le tri, pour comparer la fiabilité des hypothèses en présence, pour vérifier, recouper, contextualiser et tenter de se faire un avis serein. Mais est-ce possible avec l’attaque du 11 septembre ?
2 — « Zététique et Recherche »
La Zététique a plusieurs définitions selon à qui vous la demanderez. L’art du doute cultivé par ceux qui s’en réclament relève du scepticisme scientifique et c’est un terrain où des amoureux de la science, amateurs ou professionnels, interrogent les certitudes, les théories populaires, les légendes, rumeurs et croyances. C’est aussi une manière de promouvoir l’esprit critique. Et puis à côté il y a le monde de la recherche avec ses impératifs, ses exigences, sa complexité, parfois son inaccessibilité. Quel est l’état de la relation entre Zététique et Recherche ?
- Jean-Michel Abrassart, docteur en psychologie, créateur du podcast Scepticisme scientifique et auteur de Zack et Zoé, zététiciens en herbe.
- Virginie Bagneux, enseignant-chercheur en psychologie sociale à l’université de Caen-Normandie et membre de l’observatoire Zététique
- Gérald Bronner, Professeur de sociologie à l’Université Paris Descartes
- Alexis Seydoux, historien et archéologue, doctorant en histoire et spécialiste des mondes anciens et médiévaux..
Message de Francis*
Pour démarrer les tables rondes je vous lierai des messages que m’a envoyé Francis notre ami tenant-croyant qui, depuis des années maintenant, est absolument certain que la zététique est une pure inversion des valeurs. Tout ce que nous disons être vrai est faux, et vice versa, et ce que nous estimons incertain et bien évident totalement assuré.
« Vous les zététiciens !
Vous vous prétendez les gardiens de la raison, les propriétaires de la science. On voit bien d’où vous tirez une telle arrogance, ça se lit sur votre visage, ça se devine dans vos corps de lâche. Tout ce qui vous intéresse c’est ce qui est prouvé dans des études en double aveugle inventées par l’industrie pour discréditer la sagesse populaire. Vous prétendez faire de la science, mais la vraie science, elle ne peut pas venir des labos, elle est forcément indépendante, elle est défendue par des héros qui n’ont pas peur de risquer leur réputation en disant des vérités que le pouvoir en place veut garder secrètes.
Les vrais savants, c’était Newton et Galilée, et on les as brûlés parce qu’ils avaient raison. Sauf peut-être Newton, je sais pas si on l’a brûlé ou juste tué en lui balançant des pommes. Mais peu importe !
80% des études sont fausses, c’est le patron de Nature qui l’a dit ![1]
Et Didier Raoult a bien démontré que les méthodologistes étaient là juste pour emmerder les vrais découvreurs ! Ca veut dire que vous ne servez à rien, vous voulez juste que votre petite caste continue de parasiter la société.
Débunkez donc ça, les zététiciens ! »
_______________________________
* Francis n’existe pas. Il s’agit d’une caricature à peine forcée du rageux / hater lambda qu’on rencontre sur nos pages Internet
[1] non c’est John Ioannidis, prof de médecine à Stanford https://sciencepost.fr/selon-une-etude-la-plupart-des-etudes-sont-fausses/
3 — « Zététique & Santé »
Le domaine de la santé est un territoire envahi par les croyances, les pseudo-thérapies, les pseudo experts, les gourous et autres dérives, y compris chez certains professionnels. Quel est l’apport de la zététique à cet égard ?
- Fantine, interne en médecine générale, vulgarisatrice santé sur Fantine & Hippocrate et contributrice Fact&Furious
- Léo Druart, kinésithérapeute de formation, enseignant en formation initiale de kinésithérapie à Grenoble, et doctorant sur l’utilisation de l’effet placebo dans le soin.
- Francois Morel alias Doc Primum de la chaine Primum non nocere, chirurgien vulgarisateur et membre du collectif fakemed
- Mathieu Repiquet, alias Epistemethikos sur les réseaux. Etudiant. Blogueur vulgarisateur et enquêteur qui publie sur La Menace Théoriste et Médiapart Blog. Membre du Collectif NoFakemed.
Message de Francis
Je vous livre le message de Francis, mon ami conspi.
« Vous, les zététiciens !
Vous êtes toujours du coté de la science officielle, vous prenez tous ceux qui n’ont pas une blouse blanche pour des imbéciles, vous roulez pour Big Pharma et vous ne comprenez rien aux remèdes naturels. Vous croyez au chimique, aux médicaments, alors que l’important c’est d’avoir une bonne hygiène de vie, de manger des légumes, de rire, de parler aux arbres et d’écouter son corps.
Qu’est-ce que vous avez contre les légumes et la rigolade ?
Vous les zététiciens vous faites confiance à des médecins qui sont des professionnels de la maladie, alors qu’il faudrait écouter les professionnels du bien être. Pourquoi on ferait confiance à des gens qui gagnent de l’argent quand les autres sont malade ; forcément ils ont intérêt à ce qu’on soit tous plus malades tout le temps pour devenir plus riches, c’est évident que tout le monde ferait n’importe quoi pour être plus riche, non ? Alors ne racontez pas de salade, hein, les zététiciens ! Mangez-en plutôt !
Débunkez-moi ça si vous pouvez. »
4 — « Zététique et Histoire »
L’histoire est l’objet de la convoitise d’aigrefins qui veulent réécrire hier pour se donner un beau rôle dans le présent. Alibi idéologique, écrin narratif, justification ad hoc, le passé regorge de trésors pour qui veut inventer un fil d’Ariane vers des origines évocatrices à un discours qui serait bien plat s’il ne datait que d’aujourd’hui. Hélas les belles histoires des pilleurs font florès et en face les sceptiques font rapidement figure de trouble-fêtes.
- Faustine Boulay. Doctorante en Histoire de l’art et Egyptologie, Université de Liège, Diplômée de l’Ecole du Louvre
- Emilie Briand Conservatrice du patrimoine Archéologie en formation d’application à l’Inp (Institut National du Patrimoine) et à l’Inet (Institut National des Études Territoriales)
- Alexis Seydoux : historien et archéologue, doctorant en histoire et spécialiste des mondes anciens et médiévaux.
Message de Francis
« Vous les Zététiciens !
Vous n’avez aucune curiosité, vous vous contentez de croire les livres de propagande écrit par des fonctionnaires aux ordres. Aux ordres du pognon.
L’histoire est écrite par les vainqueurs, au cas où vous ne sauriez pas. Et les vainqueurs ne sont pas forcément gentils ; ils mentent et font passer leurs mensonges pour la vérité. Ensuite des petits professeurs, des gratte papier, des ronds de cuir font carrière en brodant autour de ces mensonges et camouflent la vérité. Tous ceux qui tentent de faire un travail honnête, de remettre en question la doxa, la pensée unique sont détruits, renvoyés, rabaissés, traités de fous.
Ça fait longtemps que ça dure. Mais la vérité s’impose toujours à la fin ! Les gens le savent. Désormais vous ne pouvez plus faire taire tout le monde, nous sommes trop, nombreux à avoir compris votre petit manège. Il y a des gens honnêtes qui produisent des films où on voit — vous entendez ça ? –, on voit que les théories officielles ne tiennent pas la route, que nos questions sont pertinentes et que tout un pan de l’histoire du monde est complètement occulté.
Mais ça vous dérange, alors vous allez essayer de me débunker ; bon courage ! »
5 — « Zététique et militantisme »
Les slogans utilisés par les militants sont souvent des raccourcis qui allument nos alertes anti sophisme. La pensée motivée qui part de sa conclusion pour convaincre les autres n’est pas une approche très raisonnable des problèmes.
Pour ces raisons et d’autres (différences de culture des luttes sociales, des concepts associés, etc.) le monde de la zététique est souvent en délicatesse avec le monde du militantisme et se voit parfois intimé l’ordre de ne pas s’occuper de la bonne manière de militer. Seulement voilà, si nous sommes des militants de la pensée critique, avec nos priorités locales, alors le sujet devient pertinent et « la bonne manière de militer » devient un sujet de la zététique. Car on peut douter que le militant choisisse forcément la bonne manière de défendre ses idées.
- Miz Pauline de la chaîne Youtube La Mal Biaisée. Professeure en collège, vulgarisatrice et militante féministe.
- Christophe Michel, Vidéaste de la chaine Hygiène Mentale. Expert en rien en particulier
- Mister Sam, « Vulgarisateur de l’esprit critique, des sciences, de la zététique et du super pouvoir de moins se gourrer. Ex-conspirationiste. Pro-moindre mal. Cinéaste belge
Message de Francis
« Vous les zététiciens !
Vous voulez que tout le monde pense comme vous. Vous nous lobotomisez en prétendant parler au nom de la scionce.
Et il n’est pas question de se laisser influencer, jamais je ne serai une gauchiasse d’extrême droite vendue à Macron. Qui vous paie d’abord, hein ?
Votre propagande athée du lobby LGBT, on n’en veut pas. Pourquoi vous critiquez pas plutôt ceux que moi j’aime pas ? C’est cool quand vous faites ça : là ça me plait bien, vous faites du bon taf. Mais sinon ça m’énerve !
Eh tien par exemple, pourquoi vous vous en prenez à telle religion et pas seulement aux autres ? Ca se prétend neutre et parfaitement objectif, et en fait on vous prend à ignorer complètement des sujets important, les sujets dont moi je suis obsédé et dont je viens vous parler dans le chat à chaque fois, et à chaque fois, vous me censurez parce que la vérité c’est que vous ne supportez pas… » Et la suite est une succession d’injures ; Parfois Francis perd son sang-froid…
6 — « Zététique et émerveillement »
Les sceptiques critiquent tous : les histoires de fantôme, de triangle des Bermudes, de magnétisme, de médiums, de magie, de civilisation englouties et de rêves d’énergie libre. Les sceptiques ont la réputation de ne pas savoir rêver, d’être des matérialistes bas du front, toujours dans le mental, allergiques aux émotions, loin de leur ressentis, bref les agents promoteurs d’un monde déshumanisé, mécanique, méthodique peut-être, mais invivable surement. Sommes nous les ennemis de la poésie, de la beauté et de la spiritualité ?
- Clément Freze, mentaliste
- Nathan Uyttendaele, statisticien et professeur dans les universités belges, il explique aussi la statistique à ses chats sur YouTube depuis 2016.
- Faustine Boulay, Doctorante en Histoire de l’art et Egyptologie, Université de Liège, Diplômée de l’Ecole du Louvre.
Message de Francis
« Vous les zététiciens !
Vous salissez tout. Vous ne supportez pas qu’existent des choses que vous ne comprenez pas. Vous voulez tout ranger dans des boites, bien étiqueté, sans que rien déborde. Vous êtes des matrixés qui ne se rendent pas compte que la nature est parfaite et qu’on la bousille à coup de pétrodollars pour bétonner les plages et piller les écosystèmes. Vous marchez sur mes rêves !
Votre âme est morte, vous l’avez tuée en vous réfugiant dans le mental, vous êtes carrément hémisphère droite. Ou gauche… Euh, le mauvais en tout cas ! Celui qui vous coupe de la beauté du monde et vous force à tout mépriser, à tout rejeter, à tout juger, alors que nous on sait ce que c’est que l’amour. Ouais l’amour et le respect des humains qui ont envie d’être libre et heureux et de pas se faire juger en permanence par des fils de pute.
Je suis vulgaire, mais je dis les choses telles qu’elles sont. C’est de l’authenticité ; ferme bien ta gueule.
Vraiment vous salissez tout, vous êtes pas capables de respecter la liberté de conscience des êtres autour de vous, vous la ramenez constamment (ça c’est un peu vrai quand même) et vous voulez nous forcer à voir le monde comme vous. Mais y a des gens qui sont plus heureux avec leur version du monde dans les yeux.
Alors essayez donc de débunker ça ! »
7 — Le Burger Quizz
Un QuizZet concocté par Clément Freze selon la recette originale mais avec de vrais morceaux de pseudo-sciences et complotismes en tous genre. Enregistré à 2h30 !
Avec la participation de : Doc Primum, Mister Sam, Miz Pauline et Nathan Uyttendaele. Mais aussi (gardez ça pour vous, c’est une surprise) Faustine Boulay et le Debunker des Etoiles.
8 — « Zététique et fiction »
Les balivernes contre lesquelles les Zet s’érigent ont pour point commun de constituer de belles histoires. LRDP a des airs de Stargate, Hold Up nous parle de vastes conspirations, les pseudo-thérapeutes évoquent les énergies, notre corps de lumière, d’autres ne jurent que par l’énergie libre, les illuminatis, les visites extraterrestres. Il y a sans doute quelque chose à comprendre dans le succès de ces histoires.
Message de Francis
« Les premiers pas de l’homme sur la Lune, c’est tourné en studio. Par Stanley Kubrik. Par contre, Indiana Jones est un document historique (comme Galaxy Quest) mais ça vous dépasse, vous les zététiciens ! Vous êtes une bande de geeks biberonnés à Tolkien ou Starwars et vous ne vous rendez pas compte que tout ça sert à camoufler le réel. Vous êtes les complices de ceux qui veulent nous faire croire qu’on est juste des singes idiots, qu’on doit avoir peur des virus, qu’on est juste un corps destiné à mourir alors qu’en fait la vérité est ailleurs.
Vous ne voulez pas voir que nous sommes des vibrations, des énergies, et qu’on peut dépasser 1,5 millions de bovis. Les mangas et les histoires de sorcellerie à la Harry Potter, c’est pour noircir notre âme, pour nous polluer et nous aliéner à la nature divine de nôtre âme. Vous ne comprenez rien ! Vous êtes coincés dans le mental, lobotomisés par Disney et Hollywood. Vous pouvez toujours essayer de dunker ça mais vous ne me ferez pas changer d’avis, bande de… (ensuite c sont des insultes). »
- Thomas C Durand, auteur de fantasy.
- Samuel Buisseret, cinéaste belge
- Loki Jackal, vidéaste web et illustrateur
- Luca Bobenrieth, illustrateur, webdesigner
9 — « Zététique et paranormal »
Les débuts de la Zététique, avec Henri Broch, avaient un côté X-Files : l’exploration rationnelle du paranormal. Était-ce seulement une mode ? Est-ce la « vraie » zététique ? Le rapport des sceptiques au paranormal est-il seulement un prétexte à parler de méthode ?
Message de Francis
« Vous les zététiciens !
Vous êtes des croyants, en fait. Vous croyez dans l’inexistence des choses qui vous dérangent. Vous vous jetez sur tous ceux qui osent regarder un peu plus loin parce que vous avez peur. Et vous avez bien raison, parce que vous allez payer tôt ou tard cette arrogance. L’alliance galactique a envoyé des émissaires et les Enfants de cristal sauront les reconnaître. Nous commençons déjà à développer nos perceptions extrasensorielles ; c’est pour ça qu’on sait que vous êtes des minables : on sait lire en vous.
Les preuves du paranormal sont partout. Il y a des milliards de témoignages, mais vous préférez vous fier à des études mal foutues qui servent à nous maintenir dans la troisième densité afin d’empêcher l’évolution de la Terre. Mais on n’évite pas l’inévitable. Bon courage pour débunker tout ça ! »
- Jean-Michel Abrassart, docteur en psychologie, créateur du podcast Scepticisme scientifique et auteur de Zack et Zoé, zététiciens en herbe..
- Francine Cordier, Enquêtrice sur le phénomène ovni.
- Christophe Michel, vidéaste de la chaine Hygiène Mentale. Expert en rien en particulier
- G Milgram, Vidéaste sceptique de la chaîne du même nom.
- Patrice Seray, Enquêteur sur le phénomène ovni.
Laurent Mucchielli, sociologue et directeur de recherche au CNRS est spécialisé dans la thématique de la délinquance et de la violence sociale. Il n’a pas de connaissance particulière en épidémiologie, en immunologie, en infectiologie, en virologie, en pharmacologie, en démographie, en médecine, en gestion de crise sanitaire, mais depuis mars 2020 il écrit beaucoup sur la crise du covid, il a même créé dans l’unité qui l’emploie un programme (temporaire) de recherche intitulé : « Covid-19 : enquêtes dans le champ médical et controverses dans le débat public ». Ce qui est étonnant c’est que le sociologue du CNRS Laurent Mucchielli, mieux que la vaste majorité des experts, sait, lui, que la chloroquine fonctionne contre le covid, que l’ivermectine fonctionne contre le covid, que le confinement ne fonctionne pas contre le covid, et même qu’il faut absolument arrêter la vaccination car c’est trop dangereux.
Etonnant, non ?
Pour rédiger cet article, je me suis inspiré de travaux d'analyse et de débunkage cités tout au long du texte, notamment celui de BigPragma.
Contexte
Il faut du temps pour que les scientifiques s’organisent, récoltent des données, analysent leurs résultats, les soumettent à la critique sévère de leurs confrères, publient leurs travaux puis comparent les publications et établissent des « vérités de science » c’est-à-dire un état des connaissances relativement consensuel, un socle à partir duquel on peut prendre des décisions mais qui reste soumis au questionnement et à la critique des chercheurs.
L’édification des connaissances scientifiques est un processus complexe dont nous avons parlé dans une émission avec le professeur Didier Gourier et une autre avec le professeur Marc-André Selosse.
Quand une pandémie nous tombe dessus, tout ce processus est évidemment sous forte pression, et la production des savoirs se fait sous la lumière vive de l’attention médiatique : nous voulons des réponses, vite, nous voulons des réponses sûres, nous nous énervons dès qu’un résultat qui semblait admis est finalement réfuté, on a l’impression que plus personne ne sait rien, que plus personne n’est vraiment fiable, et qu’on doit s’en remettre à son instinct, à ses tripes, à ses ressentis. Quand on fait ça, la seule chose certaine, c’est que nos préjugés ont le vent en poupe et qu’on se met à écouter encore plus que d’habitude ceux qui nous disent ce qu’on a envie d’entendre.
Si celui qui dit ce que j’ai envie d’entendre a un titre académique, s’il est chercheur au CNRS ou professeur dans un Institut hospitalier, ça me fera un argument de plus pour défendre ma croyance dans ce qu’il dit et que j’ai envie de croire. En réalité, ce n’est pas parce qu’il a un titre académique que je le crois, sinon je devrais croire tous les autres, bien plus nombreux qui disent le contraire, avec tout un tas d’études à l’appui. Non, je le crois parce que cet expert là me fait me sentir bien ; ça me fait plaisir que quelqu’un d’important, d’intelligent, pense comme moi.
Il peut avoir tous les défauts du monde, ce n’est pas grave, je vais m’identifier à ses qualités, et ces qualités me servent à me dire que je les possède aussi.
Le problème c’est que des chercheurs qui disent n’importe quoi, il y en a. Si vous croyez un truc complètement foutraque, vous finirez par trouver un docteur en ceci ou en cela qui pense à peu près comme vous et qui a du vocabulaire pour habiller cette sottise de formules attrayantes. Bien sûr les chercheurs aux fraises sont minoritaires, marginaux, et on les reconnait souvent à leur fâcheuse tendance à parler avec beaucoup de suffisance de sujets qui ne relèvent pas de leur spécialité. Didier Raoult, par exemple, a balayé les conclusions du GIEC sur le dérèglement climatique au nom de sa très grande connaissance de la science (l’argument était « Moi, je regarde les photos satellites ») . On n’a pas entendu, je crois, des climatologues donner des leçons de virologie sur YouTube ou à la télé, et je les en remercie.
Laurent Mucchielli, Rassuriste.
Aujourd’hui, je vais donc vous parler de Laurent Mucchielli, un sociologue au CNRS dont la carrière jusqu’en 2020 semble en tout point respectable pour autant que je puisse en juger. Je précise (c’est hélas utile) que la sociologie est une discipline scientifique sérieuse et importante.
Mais depuis le début de la crise sanitaire, il a pris la parole et le contre-pied de la position des experts en santé publique, en épidémiologie, en médecine. Alors bien sûr, il y a quelques scientifiques et médecins qui sont d’accord avec lui, en particulier la sphère raoultienne puisque c’est en venant en soutien à Didier Raoult qu’il entame la trajectoire dont nous allons parler, dans un billet publié sur Médiapart le 29 mars 2020 : « Derrière la polémique Raoult, médiocrité médiatique et intérêts pharmaceutiques » où il se prononçait pour la chloroquine car :
« Nous sommes dans une situation de médecine d’urgence. Il faut trouver des parades mêmes imparfaites tout de suite, pas dans 3 mois quand tout sera fini. »
A l’époque Yann Kindo et Odile Fillod avaient apporté des réponses aux premières dérives du sociologue.
Depuis cette saillie clairvoyante, Laurent Mucchielli n’a pas varié ; il était et demeure rassuriste : pour lui cette épidémie est beaucoup moins grave qu’on ne le dit. Les faits non plus n’ont pas varié, ils lui ont systématiquement donné tort. Il n’y a pas à s’en réjouir, car on aurait préféré que tout ça se termine vite, mais on ne va pas nier le réel pour épargner l’amour propre d’un autodidacte de l’épidémiologie, fut-il sociologue au CNRS.
Il a depuis publié des dizaines de billets pro-Raoult, pro-chloroquine, anti-politique gouvernementale — et ça je ne vais pas le discuter, je ne compte pas parler de politique. Un chercheur a le droit de dire que Macron et son équipe font n’importe quoi, je vais rester focalisé sur la science et la rhétorique autour d’elle. En décembre 2020, Laurent Mucchielli fait l’apologie du documentaire « Mal traités » qui déploie une logique conspirationniste pour expliquer que les vrais remèdes sont mis sous le tapis par les gouvernements pour plaire aux intérêts financiers des groupes pharmaceutiques, causant en toute conscience des centaines de milliers de morts (source). On notera que les communications du CNRS sur l’information scientifique fiable sont beaucoup moins relayés sur Twitter que les prises de position de Laurent Mucchielli.
Laurent Mucchielli a signé des tribunes avec d’autres rassuristes abonnés des médias : Jean-François Toussaint, Laurent Toubiana, Christian Perronne, Louis Fouché, Alexandra Henrion-Caude, bref une collection de figures d’autorité qui ont passé leur temps à se tromper sur la gravité de l’épidémie et à mentir sur les données de la science concernant les vaccins et les traitements. Je dis mentir car j’ai du mal à les soupçonner d’être si obstinément ignorants. Mais, en toute rigueur, je ne sais pas s’ils mentent ou s’ils ont perdu contact avec le réel. Je vous rappelle qu’on a vu la plupart d’entre eux dans le documenteur conspirationniste Hold Up, dont je vous ai parlé l’an dernier. Ces tribunes dénoncent la communication anxiogène du gouvernement, nient la deuxième vague et s’opposent au deuxième confinement (source). Et déjà, vous imaginez qu’il sera difficile à ces gens d’admettre des preuves qui montreraient que le confinement est efficace (nous y reviendrons), parce que cela reviendrait à admettre avoir milité contre une mesure qui a sauvé des vies*.
* Le coût social du confinement est une réalité cruelle, les arguments politiques pour s’y opposer existent, mais ici je suis bien précis et je me concentre sur les éléments permettant d’estimer son impact sanitaire, et les sources sont fournies plus bas.
Laurent Mucchielli a été de ceux qui citaient la Suède pour dire combien ce pays où l’on ne confinait pas n’avait pas à déplorer plus de victimes, alors que la mortalité y était supérieure et la stratégie anti confinement si néfaste que le roi de Suède a fini par s’excuser publiquement devant son peuple le 17 décembre.
Laurent Mucchielli n’a eu de cesse de nier la deuxième vague dans ses billets de blog et en interview dans le journal l’Express en octobre 2020 ou dans Arrêt sur Image en novembre 2020. Il a constamment nié l’existence d’une deuxième vague qui a pourtant fait plus de morts que la première (source). Cela aurait dû lui mettre la puce à l’oreille ; ses collègues du CNRS lui ont peut-être dit « Laurent, on pense que tu as assez déconné, laisse faire ceux qui savent, t’as pas fait médecine. Tu vas faire passer tous les sociologues pour des tocards. Laurent, s’il te plait. »
En tout cas Axel Kahn, à l’époque, s’était exprimé, et puisqu’il n’est plus là pour réagir, je me permets de rappeler ses mots :
« Ces abrutis prétendent défendre les autres malades, tous ceux qui ont pâti du confinement en raison de retards de soins ou de diagnostic (…). Mais si leur discours conduit à affaiblir l’adhésion de la population aux gestes barrières, il y aura un nouveau confinement et ce sont justement ces malades qui en souffriront. »
Source
Je veux bien admettre qu’il est facile de blâmer rétrospectivement ceux qui se sont trompés. Même si dès le mois de septembre 2020 ceux qui annonçaient la deuxième vague le faisaient avec des données et des projections sérieuses, les faits auraient pu leur donner tort. Il arrive que les chercheurs aboutissent tous à une conclusion que la réalité dément, mais cela ne veut pas dire que ceux qui les contredisent ont forcément bien travaillé, car je vous rappelle qu’une montre arrêtée donne l’heure exacte deux fois par jours et que parmi mille médiums, certains vont tomber juste sur la prochaine catastrophe par pur hasard.
Le vrai problème ici, le cœur du problème, c’est que je n’ai pas trouvé de trace d’une déclaration de Laurent Mucchielli admettant avoir eu tort au sujet de la deuxième vague. Et cela, malheureusement est le signe qu’il a délaissé le terrain de la science pour être dans un combat dans lequel aucune concession n’est accordée, où l’important c’est de dire qu’on a raison, à tout prix. Je ne peux pas accorder ma confiance à une personne qui adopte une telle attitude. Et vous ne devriez pas non plus.
14 octobre 2020. Mucchielli chez Raoult
« Mais que viens-je faire dans cette galère ? » – Laurent Mucchielli, directeur de recherche au CNRS », conférence à l’IHU-M tel est le titre de la vidéo YouTube de cet évènement.
Ayant bien entamé sa dérive vers une position d’opposition à l’état des connaissances scientifiques en train de s’ériger, Laurent Mucchielli est devenu l’allié assumé de Didier Raoult qui revendique lui-même d’être « un renégat de la science ».
A developper
En février 2021 : un peu de diffamation.
Laurent Mucchielli publie un article en anglais » How is built the “legitimate information” on the Covid crisis » en indiquant ses coordonnées de chercheur au CNRS. Mais cet article n’est pas un travail de recherche publié dans une revue à comité de lecture, c’est juste un billet de blog qui se retrouve hébergé sur le site de l’IHU méditerranée parce que son contenu arrange bien Didier Raoult. La rhétorique de Mucchielli est la même que celle de Raoult : affirmer que ses contradicteurs son corrompus, ou en tout cas payés avec un argent douteux. Pour notre sociologue du CNRS :
« l’OMS et ses partenaires ont recruté des influenceurs ou des relais d’opinion pour s’assurer la maîtrise des réseaux sociaux et de YouTube, leader mondial de la vidéo en ligne (plus de deux milliards d’utilisateurs mensuels en 2020) et détenue par Google ».
Source
Et, sans trembler des genoux, il annonce que l’OMS finance Le Nguyên Hoang (de la chaîne Science4All) et Thibault Fiolet (de la chaîne Quoidansmonassiette) ou encore le média « Osons Causer ». Aucune source n’est fournie pour justifier cette dénonciation. Et cela n’est pas surprenant puisqu’il Il s’agit d’une fausse information. Six mois plus tard, cette infox est toujours dans le texte qu’on peut lire sur le site de l’IHU de Marseille. Et c’est quand même surréaliste : L’information fausse selon laquelle des vidéastes seraient payés par l’OMS pour adhérer à une ligne éditoriale officielle est signée par Laurent Mucchielli et cautionnée par l’Institut de Didier Raoult.
Mars 2021 : Exercice de négation
Est publié un document intitulé « L’épidémie de Covid-19 a eu un impact relativement faible sur la mortalité en France » co-signé par Laurent Mucchielli, Laurent Toubiana, Pierre Chaillot et Jacques Bouaud.
Est-ce une étude, un travail de recherche, autrement dit une authentique publication scientifique ?
Sur ce document, les auteurs indiquent leurs affiliations académiques, exactement comme pour un article scientifique. Les non connaisseurs sont condamnés à croire qu’ils ont sous les yeux un authentique article de recherche. Seulement voilà, je cite :
« Contacté aujourd’hui par Conspiracy Watch, l’Inserm nous indique que l’étude (…) « n’est pas publiée dans un journal scientifique soumis à une évaluation par les pairs. Elle n’a d’ailleurs pas fait l’objet d’une communication de l’Inserm » . L’Insem ajoute : « Les prises de position de L. Toubiana ne sont donc en aucun cas celles de l’Inserm. Nous tenons à rappeler que notre Institut porte des messages s’appuyant sur des faits scientifiques rigoureusement établis et sur des données transparentes et solides […]. »
Source
Pierre Chaillot est présenté comme chercheur à l’Insee, or l’Institut assure au journal Le Monde n’être « associé en aucune façon à cette étude » et affirme que « la mention de l’affiliation de son auteur à l’Insee est à la fois erronée et trompeuse ».
Ce papier, c’est donc juste quatre messieurs qui se mettent d’accord pour signer un texte, et là s’arrête la valeur scientifique dudit texte.
Ce billet livre-t-il un compte rendu honnête des connaissances disponibles ?
Les conclusions de ces messieurs, présentes dès le titre : « L’épidémie de Covid-19 a eu un impact relativement faible sur la mortalité en France » (source ; plus rassuriste que ça tu meurs) sont, et c’est bien malheureux, contredites par des publications très officielles de l’INSEE qui savent tenir compte de toutes les variables démographiques, puisque c’est leur spécialité, et qui nous expliquent que la mortalité en 2020 a connu une augmentation « très supérieure à celle observée lors des épisodes grippaux et caniculaires sévères des années précédentes ». La surmortalité due au covid 19, c’est du jamais vu depuis 1950 ! (source INSEE).
Pour justifier leur point de vue, les auteurs partent du scénario de l’épidémiologiste Neil Ferguson, de l’Imperial College à Londres qui estimait que l’épidémie ferait en France de 300 000 à 500 000 victimes si on conservait l’hypothèse d’une mortalité très élevée et d’une absence de mesures radicales de préventions (plus d’info). Ils constatent que les victimes sont moins nombreuses et en concluent que les pouvoirs publics ont surréagi en tenant compte de projections fantaisistes. Ce faisant, ces messieurs négligent ce qui n’est pas un détail, à savoir que ce scénario du pire a été proposé pour motiver et justifier des mesures sanitaires qui ont été prises. Vous avez peut-être souvenir, notamment, de deux périodes de confinement qui ont joué un rôle dans la réduction du nombre de victimes du virus.
Seulement voilà ! Ce que je viens de vous dire ne fera ni chaud ni froid à Laurent Mucchielli et ses co-auteurs puisque ces messieurs répètent à tout le monde que les confinements n’ont jamais eu d’effet bénéfique. Naturellement, il n’est pas question pour moi de vous demander de me croire sur parole. Je vous propose de faire ce qu’un non spécialiste comme moi fait dans ces cas-là : aller sur Google Scholar (ou, puisqu’il appartient au vilain Google, sur PubMed) et taper des mots clefs « covid lockdown » et efficacy, ou effective, ou effectiveness, ou ineffective… et de regarder dans les articles publiés dans des revues à comité de lecture si les auteurs sont d’accord avec Laurent Mucchielli ou pas.
Articles concluant à l’efficacité des confinements :
- Alfano, V., & Ercolano, S. (2020). The Efficacy of Lockdown Against COVID-19: A Cross-Country Panel Analysis. Applied health economics and health policy, 18(4), 509–517. https://doi.org/10.1007/s40258-020-00596-3
- Bruno Mégarbane, Fanchon Bourasset, and Jean-Michel Scherrmann, Journal of General Internal Medicine, mars 2021 » Is Lockdown Effective in Limiting SARS-CoV-2 Epidemic Progression?—a Cross-Country Comparative Evaluation Using Epidemiokinetic Tools »
- Samer Kharroubi and Fatima Saleh (2020) Are Lockdown Measures Effective Against COVID-19? Frontiers in Public Health 8:549692.
- George W. Warren, Ragnar Lofstedt & Jamie K. Wardman (2021) COVID-19: the winter lockdown strategy in five European nations, Journal of Risk Research, 24:3-4, 267-293, DOI: 10.1080/13669877.2021.1891802
- Marco Vinceti, Tommaso Filippini, Kenneth J. Rothman, Fabrizio Ferrari, Alessia Goffi, Giuseppe Maffeis, Nicola Orsini. (2020) Lockdown timing and efficacy in controlling COVID-19 using mobile phone tracking, E Clinical Medicine.
- Johanna, N., Citrawijaya, H., & Wangge, G. (2020). Mass screening vs lockdown vs combination of both to control COVID-19: A systematic review. Journal of public health research, 9(4), 2011. https://doi.org/10.4081/jphr.2020.2011
- Moris Dimitrios, Schizas Dimitrios. (2020) Lockdown During COVID-19: The Greek Success. In Vivo, 34 (3 suppl) 1695-1699; DOI: https://doi.org/10.21873/invivo.11963
- Wung Lik Ng, (2020) To lockdown? When to peak? Will there be an end? A macroeconomic analysis on COVID-19 epidemic in the United States, Journal of Macroeconomics, Volume 6..
- Medeiros de Figueiredo A, Daponte Codina A, Moreira Marculino Figueiredo DC, Saez M & Cabrera León A. Impact of lockdown on COVID-19 incidence and mortality in China: an interrupted time series study. [Preprint]. Bull World Health Organ. E-pub: 6 April 2020. doi: http://dx.doi.org/10.2471/BLT.20.256701
Articles concluant à l’inefficacité des confinements :
- Bendavid E., Oh C., Bhattacharya J, Ioannidis J.P.A. (2021) Assessing mandatory stay-at-home and business closure effects on the spread of COVID-19. European Journal of Clinial Investigation. (Cette étude remet en question le bénéfice des mesures les plus restrictives, mais elle est fragilisée par des critiques sévères.)
Il n’y a pas de raison de croire que la copie non relue d’un sociologue du CNRS soit plus pertinente que les conclusions des études publiées par les démographes de l’INSEE, et des travaux publiés dans la littérature scientifique. Mais Laurent Mucchielli semble convaincu du contraire, puisqu’il va persister à nier les conclusions des experts.
Pour compléter je veux signaler qu’en Mai 2021 l’Institute for Health Metrics Evaluation de l’université de Washington déclare que l’impact mondial de la pandémie est très sous-estimé. Il n’y aurait pas 4 millions de morts, mais plutôt entre 7 et 13 millions (source). Il faudra du temps pour qu’un bilan fasse consensus, mais de toute évidence le chiffre de 4 millions représente un strict minimum. Désolé pour Laurent Mucchielli et ses co-auteurs , mais le covid 19 a un impact qu’on ne peut pas qualifier de « relativement faible » sur la mortalité en France et dans le monde.
Trajectoire complotiste
Après cela, Laurent Mucchielli s’associe toujours davantage à la sphère de la réinformation, et on assiste à une radicalisation vers le conspirationnisme comme on l’a vu avec Jean-Dominique Michel avec qui il partage d’ailleurs l’affiche dans le Conseil Scientifique Indépendant de Réinfo Covid, un site 100% antivax qui participait à la fameuse manif de Nancy dont je vous ai parlé.
Jean Dominique Michel qui a été l’un des participants les plus enthousiaste du documenteur Hold Up à propos duquel Mucchielli dit en novembre 2020 :
« Le documentaire « Hold-Up. Retour sur un chaos » qui défraye actuellement la chronique relève-t-il du complotisme ? La réponse est oui. (…) « Hold-Up » est bien une narration de type complotiste, qui manipule l’intelligence et surtout les émotions de son auditeur à l’aide de techniques audio-visuelles bien connues car certaines sont hélas d’usage courant dans les documentaires fabriqués pour la télévision.»
source
Vous voyez que les fréquentations de notre sociologue du CNRS commencent à ressembler à celle de n’importe quel conspirationniste chevronné. D’ailleurs, il a désormais sa fiche sur le site Conspiracy Watch.
Le 20 juillet — « La vaccination à l’épreuve des faits. 1ere partie : les chiffres de l’épidémie ».
Laurent Mucchielli publie ce billet à l’endroit habituel, le Club de Médiapart où les billets de blog peuvent si facilement passer pour des articles du journal…
Ce texte est d’abord un pamphlet anti-Macron et cela ne me pose aucun problème qu’un universitaire exprime son rejet de la politique ou de la personne du président. Si ça se trouve je suis d’accord avec lui. Mais j’apprécie quand les universitaires évitent la rhétorique complotiste qui accuse le pouvoir exécutif de vouloir, je cite, « effrayer la population avec la circulation d’un nouveau « variant delta » semblant pourtant assez inoffensif ».
Laurent Mucchielli accuse Emmanuel Macron de mentir, je vais me contenter de douter de la jugeote de Laurent Mucchielli, qui peut-être s’est mis à croire que l’épidémiologie était son domaine de compétence.
— Le variant delta est-il inoffensif ? Hélas
- Sa grande vitesse de diffusion à l’échelle mondiale prend de court à la fois les campagnes de vaccination et la recherche qui continue d’un traitement curatif. Ce variant serait moins inquiétant s’il était moins contagieux.
- Son taux de réplication dans l’organisme (plus de 1000 fois supérieur à l’alpha), nous met face à un risque accru de production de nouveaux variants, et là aussi ça n’a rien d’inoffensif.
- Les vaccins disponibles sont moins efficaces contre ce variant delta, et cela est un problème sérieux compte tenu des deux points précédents.
Dire que le variant delta est inoffensif, c’est être les deux pieds dans le rassurisme. Or, depuis le début de la crise, les rassuristes ont toujours eu tort. Heureusement les vaccins restent efficaces pour éviter les covid sévères et cela explique que le nombre de morts ne soit pas reparti à la hausse.
Le billet aligne ensuite des graphiques, beaucoup de graphiques, plus que vous n’avez envie d’en lire (23 graphiques). Et d’en tirer l’analyse suivante :
« Sans qu’il soit besoin de procéder à de longs et compliqués calculs, l’examen de ces quelques données statistiques de base (la vaccination, les cas positifs, la mortalité) suffit à montrer que la réalité de la dynamique des épidémies suscitées par les différents variants du Sars-Cov-2 n’a pas grand-chose à voir avec les discours politico-médiatiques vantant le miracle vaccinal. »
Ce regard en surplomb sur les données est opéré sans réelle analyse, sans aucune contextualisation, sans étude des caractéristiques démographiques des populations effectivement vaccinées, ni des populations retrouvées dans les services de réanimation, bref c’est du travail d’amateur. (Je ne prétends pas que j’aurais fait mieux, mais on n’a pas besoin d’être chirurgien pour s’apercevoir quand une opération est franchement ratée)
Dans une étude de mars 2021, l’Institut national d’études démographiques (INED) rapporte une nette augmentation du nombre de décès, et un bilan « accablant » de 68 000 décès liés au Covid-19 en 2020, « en dépit des mesures prises pour freiner la propagation du virus » (source).
Dans sa conclusion, Laurent Mucchielli ose prétendre que la vaccination ne protège pas contre la contamination et qu’elle est moins souhaitable que l’immunité post-infection qu’il appelle « naturelle ». C’est exactement la croyance qui a causé la mort de l’avocat antivax Leslie Lawrenson le 2 juillet. À l’appui de cette deuxième assertion, il cite des données venues d’Israël où tout le monde n’est pas convaincu selon la source fournie par Mucchielli lui-même. À ce jour cette affirmation est indécidable, aucun expert n’a une réponse ferme (Laurent Mucchielli est vraiment trop fort), et on a des raisons de ne pas s’y fier compte tenu de la plus grande variabilité des réponses immunitaires liées aux infections par rapport à celles qui suivent une vaccination (source). Bien sûr, les variants ayant la particularité de varier, il est possible qu’une souche virale finisse par avoir ces caractères.
L’auteur veut voir dans la réduction de la mortalité et des formes sévères une preuve de la saisonnalité de l’épidémie, un argument qu’il utilisait, de concert avec Raoult, pour nier la deuxième vague, mais qu’il ne trouve pas à justifier. Sa seconde hypothèse est que le virus est devenu moins dangereux et qu’il faudrait donc laisser circuler le variant delta dans une stratégie de concurrence des variants défendue par Christian Vélot, qu’il cite, et dont j’ai eu l’occasion de vous dire qu’en réalité ça ne tient pas très bien la route, et que, surtout, c’est démenti par des travaux tout récents.
Il y a quelque chose d’indécent quand même à négliger comme il le fait, que 10 à 15% des infectés souffrent de covid long et risquent de garder des séquelles, choses dont la vaccination les protège à 95%, même avec le variant delta. Cette information devrait avoir du poids, mais elle est absente de sa rhétorique antivax.
Le 30 juillet — « La vaccination covid à l’épreuve des faits. Deuxième partie : une mortalité inédite. »
C’est cet article qui a été la goutte de trop. Il a d’ailleurs été débunké, par exemple ici ou là sans que les auteurs n’acceptent de prendre la mesure du problème. Le scandale a poussé Médiapart a retirer ce texte du Club quelque jours plus tard, nous y reviendrons.
Ce texte est co-signé par des membres du « conseil scientifique indépendant » de Reinfo covid, le site fondé par le « gourou antivax » Louis Fouché.
Liste des auteurs : Laurent MUCCHIELLI (sociologue, directeur de recherche au CNRS), Hélène BANOUN (pharmacien biologiste, PhD, ancienne chargée de recherches à l’INSERM), Emmanuelle DARLES (maîtresse de conférences en informatique à Aix-Marseille Université*), Éric MENAT (docteur en médecine, médecin généraliste), Vincent PAVAN (maître de conférences en mathématique à Aix-Marseille Université) & Amine UMLIL (pharmacien des hôpitaux, praticien hospitalier, unité de « pharmacovigilance/CTIAP (centre territorial d’information indépendante et d’avis pharmaceutiques)/Coordination des vigilances sanitaires »
* Emmanuelle Darles est enseignant-chercheur à l’Université de Poitiers, mais le texte ci-dessus est un verbatim venu du site de France Soir. Ils ont pu commettre une erreur.
Quand on est devant un tel document, signé par des gens qui affichent des affiliations académiques, il faut se poser plusieurs questions.
1. Est-ce un article scientifique ?
Non, nous avons affaire à un billet de blog, et Laurent Mucchielli devrait éviter de le présenter comme un « article », parce que le directeur de recherche au CNRS qu’il est ne peut pas ne pas savoir que cela induit le public en erreur : ce n’est pas un article de recherche, et ce n’est même pas un article journalistique.
2. Qui sont les auteurs ?
Passons les en revue. Aucun d’entre eux n’est épidémiologiste, virologue ou infectiologue. Le seul médecin est un homéopathe. Deux auteurs sont pharmaciens, les autres n’ont aucune formation liée à la santé..
— Hélène Banoun est une pharmacienne à la retraie qui n’a pas publié dans des revues scientifiques depuis 1988 (à l’exception d’un papier en 2021 sur l’évolution du virus publié dans une revue de … néphrologie). Elle est surtout une personnalité connue pour son intense activité au sein du mouvement antivax français. Elle n’est ni chercheuse ni affiliée à aucun laboratoire. Ce n’est pas le profil de co-auteur que je voudrais avoir avec moi sur un papier qui traite d’une épidémie.
— Emmanuelle Darles, est chercheuse en informatique à l’Université Aix Marseille, avec une toute petite liste de publications assez peu citées. Avec Vincent Pavan elle a publié un papier qui conclut que « létalité du vaccin est 200 fois plus grande que celle du Covid-19 » relayé partout dans la complosphère mais jugé « bidon » par n’importe qui d’autre (Cf LCI).
— Vincent PAVAN est maître de conférence en mathématiques à l’Université d’Aix Marseille. C’est un militant anti-masque : « ça ne protège pas du virus, c’est un symbole de soumission politique. Le porter, ce serait m’imposer une narration à laquelle je ne crois pas ». Sur HAL il publie ce qui relève plus de la gueulante que de l’article scientifique : «Dénoncer la fausse science épidémiologique : réquisitoire contre l’article « Estimating the burden of SARS-CoV-2 in France » : 17 chercheurs de 10 instituts ne comprennent ni les probabilités ni les mathématiques et inventent » l’équation générale de la vérité » qu’ils résolvent en » double aveugle » avant d’en maquiller piteusement la présentation et de se suicider sur la théorie du R0 ».
En septembre 2020, il propose à ses étudiants de retirer leurs masques s’ils le souhaitent, après avoir enlevé le sien (source). Moins de la moitié s’exécutent. À ceux que cela rend mal à l’aise, il propose de rentrer chez eux en promettant de ne pas les sanctionner. L’université a réagi en douceur, en proposant que monsieur Pavan fasse ses cours à distance ; il a refusé. Ses cours ont alors été reportés. Lui estime qu’ils ont été supprimés. L’université a fini par le suspendre, son cas n’est pas encore définitivement statué.
« Il juge que son statut d’enseignant-chercheur lui permet de refuser le port du masque et met en avant le principe qui assure aux universitaires une “totale indépendance dans l’organisation des enseignements à condition de faire preuve de tolérance et d’objectivité”. »
Source : Journal Mars Actu
Je ne suis pas certain que le droit de violer une règle sanitaire relève de la liberté académique. Là encore, ce n’est pas le profil de co-auteur que je voudrais avoir avec moi pour publier un travail sérieux sur la pandémie. [Ajouter un lie vers le pdf « la (non) fiabilité de Vincent Pavan, par Bill Pumpkin]
— Eric Ménat est un médecin homéopathe (source) épinglé pour charlatannerie par le site Psiram. Psiram, si vous ne connaissez pas, est un outil formidable pour lutter contre les charlatans et les pseudo-thérapeutes, trop souvent en lien avec des dérives sectaires. Quand vous avez une fiche Psiram à votre nom, vous n’êtes pas quelqu’un avec qui je voudrais co-signer un article.
— Amine Umlil, pharmacien, a déjà milité contre le Gardasil, le vaccin contre le papillomavirus qui protège contre le cancer du col de l’utérus et qui sauve environ 660 vies par an en France (source). Amine Umlil dirige le Centre territorial d’information indépendante et d’avis pharmaceutiques de Cholet, dont il est apparemment l’unique membre, et se plaint de sa hiérarchie du centre hospitalier de Cholet qu’il n’a pas réussi à faire condamner pour harcèlement. Sur son blog et à l’antenne de Sud Radio, il est l’auteur d’une désinformation selon laquelle les vaccins ne protègent pas des formes graves du covid (source).
Tout ces gens ont pour point commun de ne partager et colporter QUE des informations hostiles à la vaccination, sans nuance, sans distance, et parfois sans vérifier que le contenu est simplement… vrai. Voilà l’équipe dont s’est entouré Laurent Mucchielli, authentique sociologue du CNRS, pour contredire ce qu’il appelle la doxa, c’est-à-dire la parole des véritables spécialistes en démographie, en immunologie et en épidémiologie.
3. Un mot sur la forme.
J’emprunte ce petit bout d’analyse à un billet publié par Citizen4Science.
«Un bon tiers du propos n’aborde pas directement le sujet, mais a pour but d’influencer le lecteur de prime abord… L’article est donc émaillé de nombreuses injonctions, de nombreuses phrases d’auto validation, et de satisfecit ; le tout agrémenté de l’argument habituel des complotistes : “les médias mainstream sont corrompus et incompétents” En fait quand le package est complet : Méfiance ! »
4. Le contenu est-il factuellement vrai ?
L’article commence par une affirmation choc
« Dans le précédent épisode de notre mini-série sur la vaccination, nous avions montré que les données épidémiologiques les plus facilement disponibles à l’échelle mondiale suffisent à prouver que la vaccination ne protège pas de la contamination et de la transmission du Sars-Cov-2, en particulier de l’actuel variant Delta (ou indien), ce qui contredit massivement les déclarations répétées des représentants du pouvoir exécutif français relatives à la « protection vaccinale ». Aux États-Unis, le directeur du NIAID, Antony Fauci, vient du reste de le reconnaître publiquement, recommandant même le port du masque en intérieur par les personnes vaccinées »
Source : l’article désormais publié sur… France Soir
Le problème c’est que tout ceci n’est pas raccord avec la réalité. Le Dr Fauci sur MSNBC, explique le 28 juillet que le variant Delta change la donne. Il rappelle qu’une personne vaccinée n’est jamais protégée à 100% et qu’avec les variants précédents une personne vaccinée qui était infectée malgré tout avait une charge viral nasopharyngée beaucoup moins forte qu’un non-vacciné, ce qui la rendait moins contagieuse. Ce n’est plus vrai avec le variant delta, et ce variant est justement celui qui est en train de se diffuser partout, ce qui justifie que tout le monde, les vaccinés comme les autres, porte un masque en intérieur en présence de public. Fauci ne remet pas en cause l’utilité d’être vacciné, et il faut croire que nos auteurs comprennent mal l’anglais ou considèrent qu’ils ont le droit de tordre la réalité.
La torsion de la réalité est aussi palpable dans cet autre extrait :
«En Israël, un des pays où la population est la plus vaccinée au monde, les autorités viennent ainsi de décider de fermer les frontières du pays aux touristes vaccinés, indiquant non seulement que la vaccination ne protège pas de la contamination et de la transmission, mais également que la majorité des personnes hospitalisées pour des formes graves sont désormais des personnes vaccinées.»
Je ne vais pas mâcher mes mots, ici nous avons affaire à de la manipulation. Si c’était un vrai article scientifique, ce serait de la fraude.
Israël n’a pas « fermé ses frontières aux touristes vaccinés » comme on nous le dit. La réalité c’est que le pays avait pris la décision d’ouvrir ses frontières… qui étaient fermées à tout le monde… de les ouvrir seulement aux touristes vaccinés. Et finalement cette ouverture a été reportée (avec quelques exceptions pour certains touristes vaccinés). Les faits sont donc : Israël a reporté l’ouverture prévue de ses frontières aux touristes vaccinés et n’envisage pas de les ouvrir aux non-vaccinés (source). Mais on ne peut pas comprendre les faits tels qu’ils sont lorsqu’on lit le texte de ces gens. Ils se sont mis à 5 pour rédiger une phrase parfaitement trompeuse ; peuvent-ils être assez stupides et incompétents pour l’avoir fait involontairement ?
Dans cet extrait décidément très riche ils affirment que « la majorité des personnes hospitalisées pour des formes graves sont désormais des personnes vaccinées. » S’ils nous précisent cela c’est qu’on est censé faire quelque chose de cette information. Et là ils ont l’intelligence de ne pas nous souffler la réponse, qui reste suggérée. On est prié de comprendre que la vaccination ne protège pas contre les formes graves.
On va devoir rectifier tout ça : 40% des hospitalisés sont vaccinés (source). Et déjà : pourquoi nos 5 auteurs nous disent-ils qu’ils sont une majorité ? 40% ce n’est pas la majorité.
Pour savoir si ce chiffre de 40% parmi les hospitalisés est élevé ou pas, il faut connaître la proportion des vaccinés dans la population générale. 87% des plus de 20 ans sont vaccinés dans le pays avec un vaccin dont l’efficacité est estimée à 90%. Nous allons faire une petite opération parfaitement à la portée d’un docteur en mathématique et même d’un homéopathe.
Considérons que 90% des vaccinés sont protégés contre les formes sévères, il reste donc 10% des 87%, c’est à dire 8,7% de vaccinés qui peuvent faire un covid. À coté d’eux, nous avons les 13% de non-vaccinés. Faisons la somme 8,7+13= 21,7. Or 8,7 représente 40,09% de 21,7.
Cela veut dire que si les vaccins sont bel et bien efficaces à 90% on s’attend à obtenir 40% de malades hospitalisés alors que vaccinés. Ces chiffres, quand on les comprend, nous disent que la prémisse de l’efficacité forte du vaccin est parfaitement validée par ce qu’on observe sur le terrain.
Rendez-vous compte de ce qui se passe dans ce texte ! Une information qui confirme que les vaccins sont efficaces est utilisée dans une phrase qui nous incite à penser le contraire. On est face à de la manipulation. Je n’ai pas d’explication sur ce qui peut pousser un sociologue du CNRS a commettre une chose pareille. Cherche-t-il à exister, à être au centre de l’attention, à se sentir utile, à endosser le rôle héroïque du résistant, ou bien est-il sincèrement aveugle à la torsion qu’il imprime aux faits qu’il utilise pour raconter sa version de l’histoire ? Je ne sais pas si nous avons à affaire à des gredins ou à des gens dont la rationalité est gravement atteinte.
Petite parenthèse. En France le 30 juillet une étude de la Direction de la recherche, des études de l’évaluation et des statistiques montre que 85% des patients hospitalisés à l’échelle du pays sont non-vaccinés (source). Le 5 août, à l’hôpital Nord de Marseille, 99% des patients en réanimation ne sont pas vaccinés (source). Cela va à l’encontre du narratif de Laurent Mucchielli et de ses amis.
Chasse aux sorcières ?
On n’a pas besoin d’aller plus loin pour comprendre que ce papier est un monument de désinformation. Mais le pire est à venir puisque ce billet de blog a pour objectif de faire passer l’idée que les vaccins tuent afin de demander l’arrêt immédiat de la campagne de vaccination.
Et ainsi les auteurs développent longuement une litanie de signalements de la pharmacovigilance et concluent qu’en France, en 6 mois, les vaccins sont la cause de 15 000 évènements indésirables graves, qu’ils ont entrainé 1800 hospitalisations, plus de 2800 mises en jeu du pronostic vital et près de 1 000 morts. Leur phraséologie s’orne alors d’un discret « potentiellement liés à la vaccination anticovid ». Et le mot potentiellement ne permet pas à un lecteur qui ne serait pas méfiant, de comprendre autre chose que : « les vaccins tuent, on le sait, on a la preuve, on vous a fourni les chiffres ! » d’autant que aussitôt après les auteurs ajoutent les 1500 morts britanniques « que les déclarations lient à l’injection du vaccin », « les 448 décès rapportés comme liés à la vaccination » aux Pays bas et d’autres chiffres alarmants en Europe et aux Etats-Unis
Et le problème c’est que ces chiffres, qu’ils n’ont pas inventés, ne sont pas des chiffres qui nous informent sur le nombre de décès causés par les vaccins. Ce sont des chiffres qui indiquent le nombre de signalements reçus concernant une personne décédée dans les jours qui suivent une injection, quelle que soit la cause de la mort. Et peut-être savez-vous qu’en France, chaque jour en moyenne, hors période de pandémie, 1500 personnes meurent, ce qui justifie qu’on n’attribue pas au vaccin toutes les morts qui suivent une injection parce qu’alors on commet une confusion très basique qu’on ne pardonne pas à un chercheur, du CNRS ou d’ailleurs : celle de prendre une corrélation pour une causalité (illustration).
Selon les auteurs la présomption d’imputabilité de ces décès aux vaccins est « considérablement renforcée lorsque les décès surviennent très rapidement après la vaccination, ce qui est le cas comme on le verra avec les données américaines (la très grande majorité des décès déclarés sont survenus dans les 48h) ».
Mais nous avons encore un problème. Je cite Jean-François Cliche du journal québécois Le Soleil : « [Mucchielli] cite à cet égard un site web anonyme, openVAERS.com, maintenu par des gens qui disent avoir subi des «blessures vaccinales» — ce qui suggère un fort risque de biais anti-vaccin. Le site en question présente des chiffres de la santé publique américaine (CDC), et on y voit un graphique montrant le nombre de décès en fonction du nombre de jours suivant la vaccination. Sur les quelque 8800 décès répertoriés, un peu moins de 3500 (ou 40%) sont survenus dans les 48 heures, ce qui est déjà assez différent de la «très grande majorité» dont parle M. Mucchielli.» Le journaliste ajoute que le jeu de données de ce site est incomplet, et que lorsqu’on regarde l’ensemble des données de la pharmacovigilance le pourcentage de décès survenus dans les 48 premières heures n’est plus que de 29 %.
Vous n’avez sans doute pas besoin que je vous dise que 29%, ce n’est pas la majorité.
Le billet de blog de Laurent Mucchielli en arrive à sa conclusion
« Cette mortalité vaccinale (qui n’est que la pointe émergée de l’iceberg des effets indésirables graves) est donc inédite, elle est particulièrement grave et sa dissimulation l’est plus encore. Soyons clair : dissimuler d’une façon ou d’une autre un tel danger est tout simplement criminel vis-à-vis de la population »
Je reformule : on nous explique que cette mortalité est facile à détecter. La preuve : les auteurs ont trouvé les chiffres et les montrent dans ce papier, et par conséquent si personne d’autre n’en parle c’est que quelqu’un a décidé que cela devait être gardé secret ; c’est un crime contre la population. Si les lecteurs de ce papier sont convaincus par cela, je vous laisse imaginer les actions qu’ils sont motivés à entreprendre pour dénoncer des crimes, les punir, voire empêcher qu’ils se perpétuent encore. Ce billet n’est pas simplement mauvais, biaisé et trompeur, il est carrément dangereux. Dans le contexte tendu d’un rejet des mesures sanitaires et d’un gouvernement qui a montré depuis ses débuts qu’il préférait brutaliser le peuple plutôt que de négocier, quelle conséquence pourrait bien avoir d’ajouter dans la marmite une fake news scientifique estampillée du package CNRS–Inserm–Université Aix Marseille qui nous annonce que toutes les autorités scientifiques nous cachent la vérité sur les milliers de morts causées par la vaccination ?
Il m’est avis que c’est le genre de texte qui sert d’alibi à des passages à l’acte contre ceux que les auteurs appellent les « complices de cette nouvelle mortalité vaccinale qui semble inédite dans l’histoire de la médecine moderne.»
C’est peut-être pour ça que Médiapart, qui héberge les 90 billets de blog de Laurent Mucchielli a décidé que ça allait un petit peu trop loin.
Le 4 août — Médiapart supprime le dernier article
Je cite la rédaction de Médiapart :
« Pour arriver à leur conclusion « d’une mortalité inédite dans l’histoire de la médecine moderne » provoquée par la vaccination de masse face au Covid-19, [les auteurs] additionnent tous les effets indésirables déclarés après une vaccination alors même que le lien entre ces effets et le vaccin n’est pas toujours formellement établi.
Or cette démonstration fausse et trompeuse est mise au service d’un appel solennel à suspendre la vaccination contre le coronavirus, avec la double autorité que lui confère le statut de directeur de recherche au CNRS de son auteur et la publication de son texte sur Mediapart dont même ses critiques reconnaissent le sérieux informatif. Le relayant sur les réseaux sociaux, Laurent Mucchielli le présente comme un « article » , tandis que l’extrême-droite le relaie comme une publication de Mediapart, faisant semblant d’ignorer la distinction, explicite pourtant, entre notre Journal et son Club. »
Source
C’est une bonne chose que Médiapart n’ait pas continué à regarder ailleurs pendant que son site était utilisé pour désinformer le public. Mais c’est dommage d’avoir attendu un tel summum d’intoxication, viral qui plus est. On ne compte plus, sur Twitter ou ailleurs, les messages qui reprennent le papier de Laurent Mucchielli & Cie en s’extasiant qu’un chercheur du CNRS valide leur croyance selon laquelle les vaccins sont plus dangereux que l’épidémie.
Oui, que les vaccins soient plus dangereux que l’épidémie, c’est apparemment ce que croit Laurent Mucchielli qui a retweeté le jour même du retrait de son billet de blog un message de France Soir qui relaie la parole du Dr Charles Hoffes, un médecin de famille canadien et dont le contenu est « Ces substances appelées vaccins sont plus dangereuses que le covid. Ils provoquent plus d’accidents ». Je vous rappelle que nous parlons d’une épidémie qui a déjà fait entre 4 et 13 millions de morts et je ne sais combien de malades qui garderont des séquelles.
Je signale en passant que le Dr Charles Hoffe affirme aussi que 62% des vaccinés ont des dommages permanents dans le corps, et vous voyez bien que je ne peux pas prendre le temps de débunker cette bêtise là, ce texte étant déjà bien trop long. Je vous renvoie vers le travail d’information de l’AFP.
On voit que Laurent Mucchielli est désormais le vecteur de désinformations antivax farfelues, il a achevé son voyage dans la sphère du complotisme. Il est partagé par le site ultraconspi et facho Profession gendarme.
Le 2 aout — Sur France Soir
Entre la publication de son chef d’oeuvre et sa dépublication, Le 2 aout Laurent Mucchielli est allé sur France Soir professer à propos de « L’inquiétant déclin du journalisme » et je pense que la plupart des sociologues du CNRS auraient beaucoup à redire sur le choix d’aller tenir une telle critique dans le média le plus conspirationniste, le plus biaisé le moins fiable et le plus éloigné de ce qu’est censé être le journalisme, puisque Xavier Azalbert, qui a racheté le Journal France soir en 2014, en a viré tous les journalistes en 2019, le transformant en un blog à la gloire de ses idées personnelles.
Disons-le clairement : s’associer avec France Soir, de la part d’un chercheur qui a fréquenté les médias, est un choix lourd de sens. C’est une sorte de coming out complotiste.
« Je souris quand je vois régulièrement sur Twitter des gens qui se moquent de France soir en disant que vous reprochant de n’être qu’un blog mais enfin Libération c’est quasiment plus que ça aussi. » (Mucchielli chez France Soir, 18 min)
Laurent Mucchielli vit très mal d’être devenu la cible des fact-checkers qui pointent régulièrement ses erreurs ou mensonges :
« Des jeunes journalistes qui ne viennent pas des rubriques scientifiques, médicales, qui n’y connaissent rien du tout en réalité, vont en l’espace de quelques semaines se mettre à s’improviser commentateurs et experts de telle ou telle question scientifique ou sanitaire alors que sur le fond ils n’y connaissent absolument rien (…) et qui se retrouvent dans ces nouvelles rubriques dites de fact-checking. » (Mucchielli chez France Soir , 15min20)
« Il y a des gens qui ne sont absolument pas compétents et qui, loin d’avoir un minimum d’humilité et de prudence, au contraire, se permettent à tort et à travers de prétendre dire le vrai du faux sur toutes les questions. C’est un simulacre ! » (Mucchielli chez France Soir, 20min30)
Le 5 aout – Une posture pro-ivermectine pseudo-scientifique
Laurent Mucchielli partage une étude de mauvaise qualité qui prétend prouver l’efficacité de l’ivermectine contre le covid. Pourquoi de mauvaise qualité ? Parce que dans les sources de cet article on trouve des méta analyses qui tiennent compte de l’étude la plus vaste sur l’ivercemectine, celle de Elgazzar et al qui a pour particularité d’être une authentique fraude, reconnue comme telle, et supprimée par le journal (j’en ai parlé ici). C’est l’équivalent de l’étude Merha que Raoult et consort appellent abusivement le plus grand scandale scientifique de tous les temps. Au minimum les pro-Raoult devraient avoir assez d’amour propre pour se montrer regardant avec ce genre de détail.
Les méta-analyses qui tiennent compte de l’étude Elgazzar pour tirer des conclusions sont forcément biaisées et ne devraient pas être partagées par un chercheur, surtout pas s’il veut pouvoir accompagner le partage d’une phrase aussi définitive que « Encore une revue de la littérature scientifique qui montre que l’ivermectine est le médicament le plus efficace contre la covid. » Je suis désolé, j’aimerais moi aussi qu’un traitement efficace soit démontré, mais à ce jour affirmer une telle chose relève du registre de la croyance religieuse et pas de celui de la science.
Le 23 juillet, Laurent Mucchielli exprimait déjà une lecture conspirationniste du dossier en affirmant que les intérêts des industriels fabricant les vaccins étaient la raison du rejet de l’ivermectine par les experts. Quand il dit cela, monsieur Mucchielli accuse les professionnels de la médecine et de la pharmacologie de mentir, d’être corrompus, de faire passer l’appât du gain avant la santé publique. Tout le monde est pourri sauf lui, quoi, en somme.
Radicalisation en cours…
9 aout, publication de « La dangerosité des nouveaux vaccins anti-covid est un fait historique » par la même équipe : Mucchielli, Banoun, Darles, Menat, Pavan et Ulmile.
Dans ce billet, les auteurs persistent et signent ; échaudés par la suppression de leur article par Médiapart, ils parlent de censure. Et c’est peut-être en effet de la censure qui s’est produite, en tout cas une régulation de la parole sur un média journalistique. Mais il ne faudrait pas faire semblant de s’étonner : on attend d’un média qu’il opère des choix sur ce qui relève de l’information ou de l’intox, c’est même la moindre des choses qu’on fasse obstacle à la publication d’informations fausses ou trompeuses. Evidemment, la situation est beaucoup plus salée quand vous êtes l’auteur de la fake news, le travail journalistique vous semble alors injuste, aux ordres d’une sorte de vérité officielle.
Les auteurs expliquent le rejet de leur parole par la dissonance cognitive de celles et ceux qui se sont exprimés en faveur de la vaccination : « Ils y voient une remise en cause insupportable de l’idéologie qu’ils ont adoptée », et si cette hypothèse est à garder à l’esprit, car il faut être prudent, je me permets de signaler qu’elle est on ne peut plus valable pour Mucchielli et Cie, tant la virulence de leur propos est propice à les enfermer eux-mêmes dans un narratif étanche au doute, à la remise en question, ou à la simple correction de leurs idées. S’ils cherchent des signes de dissonance cognitive, ils n’ont pas à franchir le pas de leur porte.
Laurent Mucchielli se plaint que « les influenceurs se déchainent », mais que peut-on dire de lui sinon qu’il a adopté la posture d’un influenceur du web ? Sur la crise, publie-t-il le moindre travail scientifique ou se déchaîne-t-il au travers d’un militantisme antivax ? C’est bien douloureux pour lui, j’en conviens, mais la réponse de l’écosystème numérique n’a rien de mystérieux : à un influenceur de la complosphère dont la parole virale déborde complètement les moyens de régulation, de contrôle, et même de réfutation en des délais utiles de la part du monde scientifique, répondent d’autres influenceurs du Net. J’en suis un. C’était parfaitement prévisible, tout comme l’était la deuxième vague de l’épidémie, mais là encore Laurent Mucchielli a manqué de sagacité si l’on en juge par sa surprise et sa posture de victime :
« ils ont ensuite harcelé sur Twitter l’institution (le CNRS) du premier signataire de cet article, espérant ainsi lui nuire de façon personnelle et directe.»
Les influenceurs ont rendu service au CNRS en lui donnant l’occasion de se distancier d’une parole anti-scientifique, chose qu’une telle institution fait toujours trop tard, trop frileusement, aux dépends de sa propre crédibilité.
Plus bas, Laurent Mucchielli dans un satisfecit égomaniaque revendique que ses écrits sont la cause pour laquelle la Direction générale de la santé a publié un appel à « maintenir un suivi des échecs vaccinaux » (mais si ça se trouve le maintien de cette vigilance se serait fait de toute façon), et avance que c’est grâce à lui que la revue Prescrire : « a mis à jour « de façon anticipée » sa fiche relative aux « effets indésirables connus mi-2021 des vaccins covid-19 à ARN messager », reconnaissant notamment des complications cardiaques graves jugées toutefois « très rares ». » (et on voit dont que Prescrire rechignerait finalement à accepter la saine influence de Mucchielli). De tels liens de causalité mériteraient d’être démontrés plutôt qu’assénés sur un ton héroïque. Mais, justement, c’est tout le problème de la démarche de Laurent Mucchielli depuis le début : son mépris pour la démonstration des liens de causalité auxquels il veut croire et qu’il veut imposer à tout le monde. Il faut injecter un peu plus de scepticisme là-dedans si l’on veut tenir un propos scientifiquement défendable.
Les auteurs rejettent les critiques faites à leur texte précédent qui commettait l’erreur fondamentale de confondre « décès signalés après un vaccin » avec « décès causés par un vaccin » au prétexte qu’il serait impossible d’arriver à une telle preuve (Pourquoi ?!), mais tout en affirmant que la prudence de ceux qui n’embrassent pas leur conclusion, « c’est un peu comme si on voulait contester l’existence d’un homicide au motif que l’on n’a pas encore trouvé le coupable. » Et il faut donc constater qu’ils retombent dans l’exacte même erreur, car dans cette métaphore le problème est ailleurs : en réalité on a des personnes décédées, nulle preuve qu’il s’agit d’homicides, mais Laurent Mucchielli claironne qu’il a déjà le coupable et que les autorités le cachent. Je m’attends à ce que les experts de la pensée conspirationniste se penchent sur la logique de ces propos.
« Concernant la « mortalité attendue », l’argument utilisé par nos savants critiques nous paraît tout aussi rhétorique. Il consiste à dire au fond qu’il est normal que des gens meurent à tout âge, vaccinés ou pas, et donc qu’il n’y a pas lieu de s’interroger plus avant sur les décès. »
J’espère que personne n’a dit qu’il n’y avait pas lieu de s’interroger plus avant sur les décès. Je dirais même que j’en suis convaincu, car si tel était le cas Laurent Mucchielli ne perdait pas l’occasion de glisser une citation. Pour ne pas accuser injustement Laurent Mucchielli de commettre un malhonnête homme de paille, je lui ai demandé des références qui auraient dû se trouver dans le texte. Pour l’heure : pas de réponse.
Le texte du 9 aout a une forte composante politique, mon analyse est que c’est une motivation politique qui anime ce travail grimé en une contribution scientifique qui prend fait et cause contre la méthode :
«Ceci n’est pas sans rappeler la controverse sur l’hydroxychloroquine où la discussion méthodologique des doctus cum libro (« Comment, vous n’avez pas randomisé en double aveugle ? mais ça ne vaut rien alors ! ») servait à éviter d’avoir à aller voir sur le terrain (médical) si ce traitement précoce permettait ou non de réduire le nombre et/ou la sévérité des maladies.»
Laurent Mucchielli est de toute évidence un croyant de la chloroquine tout comme il est un croyant dans le danger des vaccins. Tristement, le sociologue du CNRS est désormais radicalisé dans une logique et une rhétorique conspirationnistes. Je ne suis pas en mesure de donner un avis sur la qualité scientifique de son travail de sociologue avant la crise, mais je crois que la question se pose. A-t-il toujours eu une démarche pseudo-scientifique consistant à faire mentir les chiffres, à tout faire passer derrière son idéologie ? Ou bien a-t-il changé ? Les deux hypothèses nous rappellent qu’un scientifique, même médaille de bronze du CNRS, peut devenir une source de désinformation, et cela pose la question des dégâts que l’autorité dont jouit un savant qui dérape peut causer à une époque où les billets de blog ont parfois plus de pouvoir sur l’opinion que les véritables articles de recherche.
Cela pose la question de ce que peut s’autoriser à dire publiquement un scientifique qui jouit d’une écoute et d’une crédibilité qui ne devrait être indexée qu’à son activité dans son champ de compétence.
Le CNRS, en tout cas, s’est clairement désolidarisé des propos de Laurent Mucchielli sur la crise sanitaire, mais nous verrons que la position du centre de recherche est quelque peu contradictoire à ce jour.
La liberté académique s’accompagne d’une responsabilité académique.
Les universitaires doivent jouir d’une liberté d’expression intacte, ils sont une population d’experts dont la parole est cruciale en démocratie pour résister aux arbitraires du pouvoir.
Je suis un farouche défenseur de la liberté académique quand elle est menacée par des tentatives d’influence, voire de prise de contrôle de champs disciplinaires par le politique comme on en a eu un aperçu en février avec l’actuelle ministre de la recherche qui voulait qu’une autorité administrative se substitue au processus de véridiction scientifique par les pairs concernant une dérive que d’aucuns qualifient d’islamo-gauchiste dans les laboratoires. Si une telle « dérive » existe, c’est aux chercheurs de la décrire et de juger de sa pertinence où du problème qu’elle pose. Je le répète, je juge la liberté académique fondamentale, mais elle n’autorise pas un ethnologue qui disserterait dans son journal intime sur les équations de la théorie des cordes à prétendre faire de la science, non plus qu’une microbiologiste ne pourrait légitimement faire valoir son indice H quand elle s’exprime contre le consensus scientifique au sujet de la 19e dynastie des pharaons.
Il n’est pas question que le CNRS flique ses chercheurs, qu’il traque leurs prises de position, qu’il leur impose une idéologie. Et c’est bien parce que le CNRS ne fait rien de tout ça qu’on est obligé de signaler à ce très grand centre de recherche quand, de toute évidence, un chercheur part en vrille et prend de manière renouvelée des positions publiques qui engagent son statut de chercheur et qui remettent en question, pardon de le dire, la pertinence de la gouvernance des projets de recherche, voire des recrutements.
Parce qu’il faut rappeler que Laurent Mucchielli n’écrit pas ses billets de désinformation sur des heures de loisir. Il ne fréquente pas l’homme d’affaire Xavier Azalbert, patron de France Soir, par hobby. Il a inscrit son analyse de la crise sanitaire dans le programme de recherche de l’unité où il travaille.
On retrouve l’ensemble de ses billets de blog sur la page d’accueil de son laboratoire, mais aussi sur HAL, une plateforme dont la vocation est de publier des « articles scientifiques de niveau recherche », pas des billets de blog ou le discours à l’IHU d’un chercheur s’exprimant en dehors du champ de ses compétences. En s’auto-citant en permanence ainsi par l’intermédiaire de son blog, Laurent Mucchielli spamme cet espace de l’Unité Mixte de Recherche et invisibilise ses collègues qui ont de vraies prises de paroles étayées par leurs recherches dans des médias indépendants.
Le site du laboratoire CNRS dirigé par Laurent Mucchielli contient une page entièrement consacrée à la compilation des prises de position du sociologue sur le covid19. L’ensemble est présenté comme « une enquête », que la coordinatrice scientifique de l’équipe met à jour régulièrement.
Toutes ses productions discutables sont financées sur les deniers publics par le poste de directeur de recherche qu’il occupe et qui exige de lui certains devoirs comme spécifié dans la charte de déontologie du CNRS.
Je n’aurais pas de grief envers Laurent Mucchielli si son activité concernant la crise sanitaire s’exerçait dans les règles de l’art. Je ne suis bien sûr pas opposé à ce qu’un regard de sociologue soit posé dès maintenant sur l’épidémie, la parole publique, l’autoritarisme, la confusion médiatique, le rôle des sites de réinformations et mille autres aspects qu’un spécialiste de cette science saurait aborder de manière pertinente et utile. Nous avons besoin d’une sociologie qui remue nos représentations. Simplement, son travail devrait passer d’abord par le canal de la publication dans les journaux spécialisés, comme tout le monde. Il devrait produire des contributions à la conversation scientifique, même en ayant une positon controversée. Et le CNRS a le devoir de veiller à ce que ce soit bien le cas, sans quoi n’importe quel chercheur, dès qu’il est fonctionnaire titulaire, pourrait faire et dire absolument tout ce qui lui chante tout en continuant à jouir se son statut et de l’autorité qu’il confère.
Que faire ?
Je ne sais pas ce que peut faire ou ce que doit faire le CNRS. Je sais ce qu’à titre personnel je voudrais voir arriver au contrat d’un chercheur qui utilise son titre, son laboratoire, son temps de travail et les outils de publications du CNRS pour propager une désinformation potentiellement mortelle en pleine pandémie. J’ai un avis là-dessus, mais je doute qu’il soit assez pertinent pour mériter que je l’expose. Comment une telle situation peut-elle se régler en vertu des statuts particuliers des enseignants-chercheurs ? C’est une question de droit, et n’étant pas juriste je vais éviter de faire une Mucchielli et de décréter ce que devraient conclure les experts. Mais j’avoue que j’aimerais entendre l’avis d’experts sur la manière dont il convient, pour un centre de recherche, de gérer le cas d’un chercheur payé par l’argent public… et qui s’emploie à désinformer le public sur des questions qui touchent à la survie des gens.
Notre société vit en déficit de confiance depuis trop longtemps, et une telle dette finit par se payer bien trop cher. Nous n’avons pas les moyens de dilapider le crédit de la parole scientifique alors que les défis du monde moderne rendent nécessaire la présence de cette parole à tous les stades depuis la détection des problèmes jusqu’à l’élaboration des solutions.
Acermendax
Pour ceux qui ne savent pas chercher les informations disponibles sur Internet, qui est l’auteur ?
Thomas C. Durand.
Dr en biologie – Vulgarisateur scientifique.
Directeur de la rédaction de l’Association pour la Science et la Transmission de l’Esprit Critique.
L’ASTEC est une association loi 1901 sans aucun lien d’intérêt avec aucune industrie ni entreprise. C’est VOUS qui la financez via des plateformes comme Hello Asso, Tipeee ou Utip.
En France, la majorité des gens ont décidé de se faire vacciner. Mais beaucoup hésitent encore. Et parmi ceux qui sont passés par la case injection, certain continuent de se demander si c’était une bonne idée. Ils ont senti qu’on leur forçait la main et, sincèrement, c’est désagréable, ça ne donne pas envie de faire confiance.
Hésiter n’est pas une preuve de bêtise, hésiter ce n’est pas être complotiste ; en particulier quand des gens bardés de diplômes déversent sur les réseaux sociaux et dans les médias des argumentaires qui vont dans tous les sens. Notre premier instinct c’est de nous méfier d’une version officielle qui pourrait n’être là que pour servir les intérêt des puissants. C’est une méfiance utile en démocratie, mais ça ne peut pas être une fin en soi.
Et donc on a besoin d’identifier les sources d’information qui ont le plus de chance d’être compétentes, fiables et objectives. En ce qui me concerne, c’est la littérature scientifique et ceux qui sont capables de l’utiliser pour étayer leurs propos.
Extrait de la déclaration d’une « infirmière de Lyon » le 24 juillet. [1]
« Les gens meurent du vaccin. Le vaccin ne nous protège pas du virus. Au contraire, il apporte beaucoup de problèmes au niveau du cœur et des poumons. (…) On a plus de morts du vaccin que du covid en lui-même. Ca fait plus de 6 mois qu’on n’a pas un seul cas de covid dans les hôpitaux. Le covid, c’est fini, on n’en a lus. Mais par contre on récupère tous les effets secondaires des vaccins. (…) Des femmes enceintes vaccinées meurent quelques jours après avoir été vaccinées. On a en France pus de 18 000 morts du vaccins. »
Quand on entend cette personne non identifiée, qui se dit infirmière au centre hospitalier Louis Jaillon, pas loin de la frontière Suisse, la première chose qu’on se dit c’est que ce serait complètement insensé qu’elle mente devant tout le monde. Pourquoi mentirait-elle ? Pourquoi les gens mentent-ils parfois ? Je ne sais pas. Le savez-vous ? Peut-être vaut-il mieux se retenir de croire qu’on a la réponse.
Le journal Le Progrès a contacté l’hôpital qui déclare : « Nous démentons formellement les propos tenus dans cette vidéo, qui ne correspondent absolument pas à la situation de l’établissement ». Ils ont également tweeté, mais bien sûr leur tweet n’a pas le même succès que la Fake news.
Ce qui est vrai : dans cet hôpital, l’unité covid de 15 lits a été fermée en juin, tout en réservant 3 chambre à l’épidémie. Je site le journal Le Progrès : « Au 23 juillet, le taux d’occupation global des lits de réanimation des Hôpitaux Civils de Lyon était de 75,9 % et 13,1 % des patients présents en réanimation sont positifs au Covid.»
Et ce chiffre de 18 000 morts, c’est quoi ? C’est presque un vrai chiffre : il correspond aux signalements reçus non pas en France mais partout en Europe lorsqu’une personne décède après une vaccination, quelle que soit la cause de la mort. Il faut une enquête pour évaluer si ces morts ont une chance d’être liées au vaccin. Et, à ce jour, ce lien n’est pas établi. Ceux qui brandissent le chiffre de 18 000 morts n’ont pas vérifié de quoi il s’agit… ou bien ils s’en fichent pourvu que ça apporte de l’eau à leur moulin. C’est navrant mais parfois les gens font ça (voir chez Defakator).
Que des gens meurent peu après une injection quand des millions ont reçu une dose de vaccin est exactement ce que l’on s’attend à observer, puisque c’est ce qui se passe aussi lorsque personne n’est vacciné, voir l’image ci-dessous.
« Aucun vaccin n’a jamais fonctionné. Mais en plus ceci n’est pas un vaccin. C’est une attaque bio-terroriste perpétrée par cette minuscule minorité de psychopathes milliardaires. »
JJ Crèvecoeur (12 mai 2021), 14e minute.
Bon, évidemment, je commence avec quelques propos extrêmes pour vous montrer ce qu’on trouve de plus débile. Jean-Jacques Crèvecœur est un gourou bien connu des gens qui travaillent sur les dérives sectaires. On ne peut pas prendre le temps de démontrer à ceux qui veulent croire ce monsieur que nous ne subissons pas actuellement le complot mondial de milliardaires génocidaires qui veulent nous tuer avec un virus (qui n’existe pas selon bien des versions qu’ils colportent) et avec des vaccins remplis de graphène(*). On est en présence d’une baliverne tellement retorse que chercher à la réfuter, c’est déjà tomber dans un piège. On a des choses bien plus utiles que ça à faire. Je vous renvoie vers une vidéo qui parle de ces théories farfelues.
* Spoiler : pas de graphène dans les vaccins en réalité
Revenons à nos doutes.
La manière la plus efficace, la plus prudente, la plus utile pour évaluer un traitement, c’est la balance bénéfice/risque : Il faut avoir la réponse à :
- 1. Quel bénéfice apporte le traitement ?
- 2. Quel risque court-on en prenant le traitement ?
Et ensuite seulement on peut juger à l’échelle des individus et des populations la stratégie qui est la meilleure pour sauver des vies et pour éviter les souffrances.
Commençons par les bénéfices.
Partie 1 : Les bénéfices
J’en ai parlé dans la vidéo précédente qui répond à Christian Vélot. Ce qu’on sait des vaccins actuellement disponibles c’est que :
- Ils réduisent les risques d’infection (symptomatique ou asymptomatique).
- Ils réduisent la charge virale, et généralement c’est un paramètre fortement lié à la contagiosité.*
- Ils réduisent la sévérité des symptômes : moins d’hospitalisations, moins de covid longs [En France, entre 250 000 et 300 000 personnes souffrent de symptômes persistants (source)], moins de séquelles, moins de morts.
*Pour le variant Delta, des résultats moins optimistes viennent de sortir (il faudra voir s’ils sont assez solides pour passer la revue des pairs) qui font état d’une charge virale équivalente chez les vaccinés lorsqu’ils sont infectés (ce qui leur arrive moins que les non-vaccinés) [source]
L’efficacité est variable selon les variants… Mais jamais abolie. Les vaccins protègent très bien contre certains variants et moins bien contre d’autres, mais le bénéfice est toujours présent. Et surtout le nombre de décès est très très diminué pour tous les variants, et ça c’est assez fondamental. Encore faut-il accepter que la pandémie est sérieuse.
« Nous [ceux qui suivent les préceptes de la naturopathie] sommes indifférents et non contaminables. On ne peut pas être atteints par ce genre de virus, même s’ils sont manipulés en laboratoire, parce que tout simplement nous avons un équilibre au niveau de la santé. »
JJ Crèvecoeur. L’info en question #55 1h05 (source)
On a besoin de vaccins efficaces parce que malgré le travail acharnés des professionnels de santé, malgré les mesures barrières et deux confinements, l’année 2020 a enregistré en France une surmortalité confirmée par une publication officielle de l’INSEE (2020 : Une hausse des décès inédite depuis 70 ans). Aujourd’hui, je pense que ceux qui ont dit en 2020 que c’était une grippette, qui étaient sûrs que ça allait passer, qu’il n‘y avait pas de deuxième vague et qui ont encouragé tout le monde a refuser les mesures de précaution comme le masque, ne sont pas des gens fiables. Parce que les faits leur ont donné tort ! Ils devraient se taire, ou en tout cas on devrait cesser de les écouter.
Mais ceux qui aujourd’hui continuent d’avoir un tel discours ne manquent pas seulement de fiabilité, ils n’ont aucune espèce de respect pour la logique et la santé publique.
Conclusion sur les bénéfices.
La vie normale, celle où l’on peut circuler et se réunir, reviendra quand nous auront atteint l’immunité de groupe et pas avant. Cette immunité de groupe sera atteinte quand une grande majorité de gens (disons 80% pour faire simple) aura des défenses immunitaires dirigées contre le virus et ses variants (même le Delta !). Pour ça il y a deux possibilités et seulement deux :
- 1. Etre exposé au virus, attraper la maladie, courir le risque d’une forme sévère, courir le risque de le transmettre à votre entourage et de tuer des gens malgré vous, courir le risque d’augmenter la charge sur le système de santé, l’addition économique de l’épidémie, et les risques de devoir passer encore une fois en confinement ou couvre-feu.
- 2. La seule autre option, c’est d’être vacciné. Ça ne va pas répondre à 100% des problèmes que je viens de citer mais ça va réduire considérablement les problèmes et dans les vies qui seront sauvées il y aura peut-être la vôtre ou peut être la mienne, parce que même si je suis vacciné il n’est pas certain à 100% que mon corps ait produit les défenses nécessaires pour répondre au variant encore inconnu qui va se développer dans la population si la couverture n’augmente pas.
Autre idée à écarter ! L’immunité apportée par la vaccination n’est pas de moins bonne qualité que celle acquise après une infection. C’est même l’inverse d’après des experts comme la virologue Sabra Klein. Ce qui reste à déterminer complètement c’est : pourquoi la mémoire immunitaire des gens infectés est-elle si courte. L’immunité vaccinale est par ailleurs tout aussi « naturelle » que cette qui suit une infection.
Voilà, en gros, pour les données qui nous informent sur les bénéfices de la vaccination. Mais quand on a dit ça, les gens nous parlent des risques. Et ils ont bien raison.
Partie 2. Les risques
« Je ne suis pas antivax mais les vaccins à ARN on n’a pas assez de recul, c’est la roulette russe. »
À force d’entendre des propos comme ça, vous vous dites sans doute que ça doit avoir un fond de vérité parce que, quand même, les gens ne répèteraient pas bêtement tout ça s’ils ne savaient pas de quoi ils parlent. Alors : et les risques ?
« Les pseudo-vaccins sont en réalité une arme de destruction massive. Bill Gates et ses complices poursuivent leur but de génocide planétaire. Et les dirigeants de nombreux pays ne sont que leurs marionnettes. (…) les vaccins tuent bien plus que le covid. »
« Les traitements chimiques nous privent totalement de notre connexion avec notre corps de lumière. Ce sont des moyens de génocide planétaire pour que les gens n’aient plus de vie spirituelle. »
Christian Schaller dans « l’info en questions » N°59 (à 3min) et N°53 (à 2h15)
Si vous avez envie de croire Christian Schaller, je ne me sens pas en mesure de vous aider. Vous allez mettre un pouce rouge et poster un commentaire agressif sous la vidéo, vous n’allez pas lire les sources fournies. Vous allez vitupérer et croire qu’en mettant un commentaire méchant ou un lien vers France Soir vous nous avez donné une leçon. On connait la chanson, ça fait des années que vous vous comportez comme ça alors que les prédictions de monsieur Schaller ne se vérifient pas.
Mais la plupart de ceux qui hésitent à se vacciner ne croient pas ces balivernes là, et beaucoup des antipass sont motivés par des raisons politiques –respectables– plutôt que par des considérations scientifiques. Or je plaide, c’est ma ligne éditoriale, pour que les considérations scientifiques ne passent pas à la trappe, et c’est à celles-là que je revendique le droit de m’intéresser d’abord.
Bref. Next.
Il y aurait un risque de modification de notre ADN ?
« Cette injection, non reconnue comme étrangère, va donc rentrer son code génétique chez vous, donc va vous modifier génétiquement. (…) Quelle était la raison de mettre un code génétique si c’est pas pour vous modifier ? (rire) »
Alexandra Henrion-Caude (source)
En un mot la raison c’est d’envoyer un signal évanescent qui pousse des cellules à produire des protéines pendant un cours laps de temps dans le but de susciter une réaction immunitaire. Ca aurait pu ne pas marcher, ce n’était pas gagné d’avance, mais il s’avère que ces vaccins sont super efficaces : j’y suis pour rien. Ce n’est pas une modification génétique, et madame Henrion Caude le sait, puisque le génome est dans le noyaux tandis que l’ARN, qui appartient au transcriptome n’est pas dans le noyau.
Si vous avez peur que l’ARN viral contenu dans le vaccin modifie votre ADN, j’ai une très mauvaise nouvelle. Dans l’hypothèse où, évitant le vaccin, vous êtes infecté par le virus et que votre système immunitaire n’est pas efficace immédiatement, le virus va se multiplier et votre corps contiendra beaucoup plus de matériel génétique viral que le corps d’une personne vaccinée.
Au cours de l’histoire de notre espèce, nos ancêtres ont croisé une ribambelle de virus, leur vie n’était pas marrante tous les jours, et certains de ces virus se sont fixés dans le génome. Aujourd’hui chacun d’entre nous a, dans chaque cellule de son corps, 8% de son génome qui provient d’anciens virus qui se sont logés dans nos chromosomes. On vit avec depuis un paquet de temps. On peut donc s’attendre à ce qu’un jour ou l’autre une grande épidémie ait bien plus de chance que le moindre vaccin d’ajouter une séquence virale, une cicatrice génétique de plus dans notre génome.
MAIS par chance je peux ajouter un petit paragraphe car est sortie il y a quelques jours une étude qui a cherché à voir si l’ARN du virus de notre chère pandémie avait des chances de s’intégrer dans le génome humain… Et les chercheurs répondent : « Nan, bof. ». N’hésitez pas à consulter la source.
En tout cas retenons ceci : l’ARN vaccinal injecté en petite quantité a-t-il des chances de faire mieux qu’une infection que vous prenez dans la figure parce que non vacciné ? Non.
« Mais comment est-ce qu’ils peuvent se regarder dans la glace ? En mentant toute la journée, en répétant des choses qu’ils savent parfaitement et totalement fausses !?»
Christian Tal Schaller L’info en question #55 (2h09)
Y aurait-il un risque de myocardite lié au vaccin ?
Là, on est sur une vraie question, sur une inquiétude qui est crédible, car elle repose sur des données réelles. La pharmacovigilance a montré une incidence inattendue de myocardite chez les vaccinés, surtout chez les hommes jeunes. On en a parlé sur les réseaux antivax. On en a beaucoup parlé parce qu’il n’y a pas tellement d’autres choses à dire quand on veut être alarmiste. Mais le nombre de cas reste très réduit et aucun décès n’a été rapporté. Arrêtons-nous cinq secondes pour comparer ce chiffre de zéro à celui des morts du covid dans le monde qui s’élève à 4,2 millions.
Les myocardites se produisent également lorsque l’on est infecté par le virus. Une étude vient de montrer qu’elles sont alors 6 fois plus fréquentes que les myocardites vaccinales. Dans un monde où le virus circule, faut-il prendre le risque d’une infection ? Je précise que ce raisonnement est valable pour les personnes de plus de quinze ans. Pour plus de détail, consultez ce tweet du cardiologue Florian Zener.
Contrôlé par la 5G ?
Richard Boutry délire sur la 5G, Bill Gates, les démons et un génocide.
« Ces injections sont là pour reprogrammer l’ADN humain, c’est-à-dire transformer les injectés en potentiels démons. Les vaccins contre le covid contiennent outre la protéine spike mais aussi visiblement la protéine OGM magnéto, génétiquement modifiée, capable de contrôler à distance non seulement votre comportement, mais également votre activité cérébrale, notamment vos neurones par le biais de la 5G. Alors que les personnes non vaccinées continueront, elles à exercer leur libre arbitre, les vaccinés vont devenir des pions entre les mains de ces tortionnaires génocidaires. Les piqués seront ainsi contrôlés de l’extérieur. »
Richard Boutry délire dans La Minute de Ricardo.
Vous savez, moi Richard Boutry, je m’en fiche. Ce n’est pas ma faute si tous les conspis de France se sont agglutinés autour de lui pour exister quand il a créé sa Web TV. Ce sont eux qui lui font confiance, qui le trouvent crédible. Ce n’est pas moi qui l’ai mis sur un podium ou qui partage ses vidéos cent mille fois. Ce n’est pas ma faute si les anti-pass et les antivax ont des porte-paroles de ce calibre-là. Ici non plus, je ne vais pas m’abaisser à réfuter l’existence des travaux que monsieur Boutry évoque sans les citer, sans fournir la moindre source, des travaux qui n’existent peut-être pas ou alors qu’il n’a pas compris, il est très très bien équipé pour ne pas comprendre les choses, cet homme. Mais demandez-vous ce que vaut la parole des gens qui s’affichent à côté d’un tel énergumène pour attirer l’attention. Demandez-vous un peu à quoi vous ressemblez quand vous partagez des contenus produits par des sources comme ça !
Délire de Christian Schaller qui annonce la mort prochaine de tous les vaccinés.
« Mike Yeahdone (??) ancien scientifique en chef de Pfizer a déclaré qu’il était trop tard pour sauver quiconque injecté avec un vaccin covid19 . il exhorte ceux qui n’ont pas encore reçu l’injection du composé mortel à ce battre pour la continuité des êtres humains et pour la vie de leurs enfants. (…) Il dit qu’immédiatement après avoir reçu la première injection, environ 0,8% des personnes décèdent dans les deux semaines . Les survivants ont une espérance de vie moyenne de deux ans. (…) Ce professeur affirme que le but ultime du régime de vaccination actuellement administré ne peut être qu’un événement de dépopulation de masse. (…) des milliards sont déjà condamnés, dit-il, à une mort certaine, ignoble et atroce. Chaque personne qui a reçu l’injection mourra surement prématurément. »
Christian Schaller dans « L’info en questions » mai 2021.
C’est un chaman fan d’urinothérapie qui nous le dit. C’est sûrement vrai.
3. On manque de recul, ça va trop vite !
Finissons avec ce qu’on entend le plus actuellement, et qui a l’air frappé au coin du bon sens. On manque de recul pour savoir ce qu’on risque avec les vaccins à ARN.
Voici quelques données factuelles :
- Nous avons 225 ans de recul sur le principe de vaccination. En 225 ans on n’a presque jamais vu d’effets secondaires liés à un vaccin au-delà de 2 mois après l’injection (source)[1]. Nous avons dépassé depuis longtemps ce délai sur des cohortes contenant des dizaines de milliers de sujets.
- L’ARN messager est connu depuis 1961. Il y a toujours eu de l’ARN messager dans les vaccins à virus atténué puisque cette molécule fait partie des ingrédients qui composent un virus.
- La composition des vaccins est connue, elle est publiée en libre accès (source). Vous pouvez allez vérifier si on y trouve du mercure, de l’aluminium ou du graphène. Spoiler : non.
- Les recherches sur les vaccins à ARN ont commencé dans les années 1980. Une publication de 1993 par une équipe de l’APHP montre une technique très proche des vaccins actuels utilisée alors contre le virus de la grippe (source).
- On pourrait citer des travaux de 2002, avec un vaccin à ARN contre le cancer de la prostate.
- On pourrait citer des travaux de 2003:
- On pourrait donner la liste des essais de vaccins à ARNm contre des maladies virales diverses et variées ZIKA, CRS, CMV, MPV, Grippe, Rage, Parainfluenzae (source).
- En 2018 la revue Nature nous expliquait à quel point cette technologie était déjà bien avancée.
- Autrement dit : On a du recul !
- Le mode d’action de ces vaccins vous parait peut-être bizarre, c’est du nouveau pour vous. Mais il n’a rien de mystérieux. On sait beaucoup, beaucoup mieux ce qu’on fait aujourd’hui que lors de l’invention de la vaccination où on avait quasiment aucune connaissances sur le système immunitaire.
- On a du recul
- Avant 2020, plus de 1000 patients avaient reçu plus de 7000 injections en plus de 20 ans (Cf illustration ci-dessous). Pour certains le suivi a duré 7 ans.
- Les vaccins ARNm n’ont pas été testés comme des vaccins classiques, ils l’ont été beaucoup plus, avec beaucoup plus de sujets, avec plus de rapports, une vigilance accrue.
- PARENTHESE – Si vous voulez comprendre pourquoi le développement des vaccins est allé aussi vite, plus vite que moi-même je n’osais l’espérer. —Ce qui, quand on s’arrête 5 seconde, est en fait une flutée de bonne nouvelle !— Je vous conseille d’écouter l’interview que le Dr Odile Launay nous a accordée sur la chaine en décembre dernier.
- Il existe aussi un documentaire remarquable de Catherine Gale diffusé par Arte « Covid-19, la course aux vaccins ».
- Plus de quatre milliards de doses de vaccin ont été administrées depuis décembre 2020 (source). Il y a des rapports faisant état de dizaines de milliers d’accidents de santé survenus après l’injection, mais ces rapports ne sont pas des enquêtes, ce sont des alertes. Et les problèmes relevés ne sont pas forcément liés au vaccin. Aux Etats-Unis ou 164 Millions de personnes sont pleinement vaccinés, on compte un total de 3 morts que les experts peuvent lier directement au vaccin de chez Janssen, il s’agit de trois thromboses (source).
- En France, le 22 juillet 2021 on en était à 23 018 cas d’effets indésirables analysés. La grande majorité sont des syndromes pseudo-grippaux (fièvre élevée, courbatures, céphalées). [Mise à jour 05/08 :] Le rapport de l’ANSM fait état de 13 décès liés à la vaccination ; En rapport avec le vaccin Vaxzevria de chez Astrazeneca, il s’agit de 13 thromboses, médiane d’âge 62 ans (source).
- Il y a le cas d’un jeune homme de 22 ans, Maxime Beltra, mort 10 heures après une injection. Certains ont voulu immédiatement se faire mousser en prétendant savoir que le vaccin était en cause. Or l’enquête n’est pas terminée ; une allergie alimentaire semble probable. Une allergie que le vaccin a pu aggraver, mais nul ne peut l’affirmer aujourd’hui (source). À l’heure où nous sommes je ne sais pas ce qui est arrivé à ce jeune homme, et vous non plus. C’est imprudent de chercher à conclure à partir de choses qu’on ne sait pas. Et surtout même si la mort d’un jeune homme est toujours inacceptable, nous sommes face à UN cas dramatique dans un pays ou plus de trente millions de personnes sont déjà vaccinées.
- Enfin « avoir du recul » ça veut dire quoi ? Quel est le critère absolu ? Il faut combien de recul pour que les gens soient convaincus ? Le vaccin contre la polio est obligatoire depuis 1968 pour les enfants. Nous n’avons donc pas d’information sur les effets indésirables qui pourraient arriver plus de 54 ans après la vaccination. Est-ce que ça vous inquiète ?
On manque forcément de recul quand émerge une nouvelle maladie. Ca fait une bonne raison pour prendre de l’avance.
« Il faut rendre personnellement responsables les gens qui véhiculent des fausses informations. (et je peux vous assurer que ce n’est pas nous qui serons accusés) »
JJ Crèvecoeur – L’info en question #55 – 2h14.
4. Manquez-VOUS de recul ?
J’espère que si vous pensez qu’on manque de recul sur le vaccins à ARN en 2021, vous n’avez pas été de ceux qui réclamaient, il y a un an, qu’on ait le droit de distribuer de la chloroquine ou de l’ivermectine à tout le monde. On manquait de recul sur le protocole Raoult, à base de chloroquine dont les effets cardiaques connus combinés aux effets cardiaques du covid qu’on découvrait, représentaient un risque potentiel. Il a fallu attendre quelques mois pour que des études bien faites nous apportent une réponse sur le rapport bénéfice-risque de ce traitement. Et maintenant qu’on a le recul, il faut accepter le verdict de la science : La chloroquine n’est pas efficace contre le covid19 et son utilisation fait plus de mal que de bien aux malades (1ère source ; 2ème source).
Et puis, n’en déplaise à monsieur Dupont Aignan, les chercheurs de l’institut Pasteur savent très bien que leur étude sur 18 hamsters ne prouve pas qu’il faut prendre de l’ivermectine pour soigner un covid chez l’homme (D’ailleurs gare aux fraudes sur l’ivermectine !). Ce serait manquer de recul de prétendre le contraire. Après tout, nous n’avons aucune donnée sur les effets à long terme des combinaisons covid19-chloroquine ou covid-19-Ivermectine.
Risque Zéro ?
Il est logiquement et méthodologiquement impossible de vous dire qu’un traitement est sans risque. Les traitements les mieux connus, les plus surveillés du monde, dès l’instant qu’ils ont une efficacité sur votre corps, présentent automatiquement un risque ; il est théoriquement très petit par rapport au bénéfice attendu, sinon le traitement n’est pas censé être autorisé.
Tout cela ne me permet donc pas de vous dire qu’on ne risque rien en se faisant vacciner, mais une fois qu’on a regardé les données, on est bien obligé de constater que ceux dont le discours appuie davantage sur la peur des effets secondaires que sur les dangers des virus ne parlent pas en ayant pour impératif la science ou la logique, mais probablement leur idéologie, leur ambition politique, leur envie d’exister, d’endosser un rôle, ou x raisons qui m’échappent complètement. En tout cas leur argumentaire se résume, si on regarde bien à deux choses :
- 1. À un appel à l’ignorance : on ne sait pas tout, alors il ne faut rien faire, ce qui est une logique invalide.
- 2. Et à une fallacie de la solution parfaite : Ils réclament un traitement 100% efficace et sans risque, ce qui n’existe pour aucune maladie au monde.
Bilan
Au vu des bénéfices avérés et des risques établis de la vaccination, il reste des incertitudes, mais on peut dire en toute confiance la chose suivante : À moins d’avoir une allergie connue au Polyéthylène Glycol il n’existe pas une seule situation où il serait préférable pour vous d’être en contact avec le virus plutôt que d’être vacciné.
Cela veut dire que dans un monde où le Sars-Cov2 circule, vous améliorez vos chances de rester en bonne santé en vous faisant vacciner. Et en plus, vous devenez acteur de la couverture vaccinale qui protège tous ceux que leur santé n’autorise pas à être vaccinés ou qui ont reçu le vaccin mais qui n’ont pas développé pour autant une immunité efficace.
Je suis sceptique, c’est mon job de douter de ce que j’entends. Et quand je fais la somme des discours, des données, des démonstrations et des postures, je doute beaucoup plus de la parole de ceux qui critiquent la vaccination, et sincèrement je ne m’explique pas la posture de ceux qui ont des compétences en science et qui prennent publiquement la parole pour s’opposer aux connaissances établies. Heureusement nous n’avons pas besoin de comprendre les motivations des gens pour nous faire une opinion de leur crédibilité.
S’il vous plait : ne croyez pas tout ce que vous voyez sur YouTube, faites attention à ce que vous acceptez de mettre dans votre tête. Et pensez aux autres.
Acermendax
Merci à Muriel Leal pour son aide dans la collecte d’informations pour préparer cet article. Merci également pour leur aide à Pac Abenakis, le collectif Covid 19 Fédération et à ComplotistDeleter.
NOTES
[1] Une presque exception est le cas de la narcolepsie liée au vaccin contre H1N1 en 2009 (650 cas sur 19 millions de vaccinés) avec un délai d’apparition des symptômes qui peut aller jusqu’à un an. selon certains (mais les sources disponibles disent plutôt que cela se produit dans les deux mois). La narcolepsie est malheureusement un effet secondaire du virus H1N1 lui-même. Ici, le vaccin à virus atténué a provoqué un effet (rare) qui s’avère être l’un des effets possibles du virus, et pas un effet spécifique à la technique vaccinale (source).
Le Bénéfice du Doute #19
Enregistré le 28 juillet 2021.
Invité : Raymond Piccoli, du Laboratoire de recherche sur la foudre.
Editorial
Le tonnerre et la foudre sont peut-être les symboles les plus évidents lorsqu’on veut évoquer les forces de la nature, et c’est sans surprise qu’on les trouve liés à la mythologie et aux légendes.
Nos contemporains connaissent l’électricité ; c’est une chose devenue aussi banale que l’eau courante, elle n’étonne plus vraiment. Elle est si familière que nous surestimons presque tous notre réel degré de compréhension du phénomène, et quand je dis presque tous, je vous prie de vous sentir concerné sauf si vous avez passé des années à travailler spécifiquement sur le phénomène. La foudre, on le voit bien, c’est de l’électricité, et l’ultracrépidarianisme encouragé par la familiarité de l’électricité qui alimente nos smartphones, nos turbomixers et nos trottinettes nous conforte sans doute dans l’illusion qu’on a fait le tour du phénomène une fois qu’on a frotté une règle en plastique sur son pull et observé de ses yeux les arcs d’électricité statique produits.
Seulement voilà, la foudre, c’est sans doute un peu plus que ça. Les conditions d’apparition de la foudre se réunissent dans une partie de l‘atmosphère où vous et moi ne passons guère de temps, des conditions dont la nature échappe aux non-spécialistes et où les évènements qui se déroulent ont toutes les chances d’être un peu plus exotiques qu’on ne le croit. Saviez-vous que la foudre pouvait être mêlée à des phénomènes photonucléaires ? À des rayonnements gamma ? Ou encore qu’elle peut générer de l’antimatière ? Eh bien je n’en savais rien avant de préparer cette émission.
Une fois qu’on a parlé de la foudre et compris qu’en fait on la connait assez mal, on se demande si c’est notre ignorance qui nous a fait si longtemps passer à côté du mystérieux phénomène de la foudre en boule. On en parle depuis longtemps, on entend dans tous les villages l’histoire de quelqu’un qui en a vu, un jour, mais on manque de données, de traces, de preuve, d’explication. En tout cas on en manquait car désormais des structures comme le Geipan recensent ce phénomène et des vidéos existent, même s’il reste encore à établir définitivement ce qui a été enregistré.
Pour les plus sceptiques, il est raisonnable de penser qu’il s’agit d’un mythe socioculturel fondé uniquement sur des témoignages dont les causes sont très diverses (impact d’éclair, surcharge sur un réseau électrique, méprise avec un bolide ou un astre, persistance rétinienne…) et sur la croyance de ceux qui l’étudient sans vérifier ou étayer les données.
Nous allons tenter de savoir ce soir s’il existe des données fiables, des expériences validées, une explication théorique censée. Et pour cela nous recevons Raymond Piccoli qui dirige un « laboratoire de recherche sur la foudre » et se passionne pour l’énigmatique forme sphéroïde qu’il traque un peu partout.
Réponse à Christian Vélot
On croise régulièrement des « je suis pas antivax, mais » suivi de propos généralement perlé de contrevérités qui s’opposent clairement à la vaccination. Parmi les discours antivax qui ne s’assument pas comme tels, on a celui de Christian Vélot. Docteur en biologie, généticien moléculaire à l’Université Paris-Saclay, homme politique, et Président du Conseil scientifique du CRIIGEN, on a affaire à quelqu’un qui donne tous les gages d’une crédibilité scientifique. Et qui devrait donc être fiable quand il s’exprime publiquement sur un sujet scientifique.
Nous allons nous arrêter sur un tout petit extrait d’une interview qu’il a donnée le 7 juin[1] sur la chaine YouTube d’un média qui se veut alternatif qui également reçu… Jean-Dominique Michel.
Je reformule son propos :
« Il y a une irresponsabilité collective à se faire vacciner (…) On a besoin de laisser un échappement au virus d’origine pour faire de l’ombre éventuellement à des variants, et à cause de cela il faut que des personnes ne soient pas vaccinées. » En conséquence Christian Vélot s’oppose à la vaccination des personnes qui n’ont pas de fragilité. Et il propose qu’on vaccine tous ceux qui le veulent… après l’épidémie.
Quelle est la logique de sa proposition ?
En gros il y aurait compétition entre les virus pour les hôtes humains, et une forte couverture vaccinale éliminerait les variants sensibles et sélectionnerait des variants résistants, plus contagieux et donc plus dangereux à l’échelle de la population. De loin ça a du sens, ça rappelle la médecine évolutionnaire que nous évoquions sur notre chaîne avec Frédéric Thomas dans les nouveaux traitements contre le Cancer. Et à partir de ce raisonnement, Christian Vélot conclut qu’il faut absolument ralentir la vaccination.
Si vous n’êtes pas fan d’aiguilles et de produits pharmaceutiques fabriqués à la chaine, ça fait réfléchir, ça fait un argument pour ne pas aller se faire piquer, ça peut faire douter de la stratégie vaccinale. Pourquoi ce monsieur dirait-il ça si ce n’est pas vrai ?
Christian Vélot a fait parler de lui il y a peu dans une vidéo diffusée sur un domaine Internet qui avait usurpé le nom du site « vitemadose »[2] et qui forçait les internautes à regarder ladite vidéo avant d’avoir accès au formulaire de prise de rendez-vous vaccinal. Dans cette vidéo Christian Vélot affirmait que les vaccins à ARN entraînent des mutations génétiques dangereuses. Ses propos ont été débunkés par le Pr Alain Fischer du Collège de France[3].
Ca c’est juste pour préciser que monsieur Vélot a déjà un historique d’opposant à la vaccination pour d’autres raisons, des raisons rejetées par les spécialistes.
Revenons à ses propos sur les variants qui échappent à la vaccination et voyons ce qu’on peut répondre.
Pour élaborer cette réponse je me suis appuyé sur des contributions sur mon mur Facebook de la part de plusieurs internautes Dr en immunologie, en virologie, en épidémiologie, ainsi qu’un membre de covid19 fédération. Je les remercie tous pour leur aide.
Il y a compétition entre les variants viraux, c’est vrai, qu’il y ait ou qu’il n’y ait pas vaccination. Quel que soit le nombre de personnes vaccinées, un variant plus efficace va mieux se répandre qu’un moins efficace, par définition. Le variant britannique a remplacé le précédent D614G avant la vaccination. Ce même D614G avait remplacé la souche d’origine dès mars-avril 2020.
Mais ce qui crée les variants, ce n’est pas la compétition —qui ne fait que sélectionner les plus efficaces— ce qui crée les variants, c’est le hasard au gré du nombre de réplications que peuvent faire les virus, et cela est lié au nombre de personnes qu’ils peuvent infecter. Plus il y a de gens infectés, plus le virus va se répliquer, plus il a des chances de créer un gros méchant variant.
L’apparition de mutations et l’émergence de variants dépendent donc du nombre de contaminations et de la charge virale de chaque personne contaminée.
Or la vaccination, que fait-elle ? Elle réduit le nombre de contaminations et elle réduit la charge virale des personnes contaminées. Plus on vaccine, plus on réduit le nombre d’hôtes dans lesquels le virus aura une chance de varier. Par ailleurs, en vaccinant, et ce n’est pas un détail, on réduit la population qui a besoin de soin, on évite la saturation des hôpitaux : on sauve des vies (il n’y a pas que le covid qui tue pendant l’épidémie)
Attaquons le cœur de l’argument : Le lien entre couverture vaccinale et apparition/diffusion de variants est un équilibre qui dépend de plusieurs facteurs. Dans une population faiblement vaccinée, il n’y a effectivement pas assez de pression de sélection pour favoriser un mutant. Si la vaccination augmente, en théorie cette pression peut atteindre un seuil où une mutation rarissime du virus, une mutation qui le rendrait insensible au vaccin mais sans lui conférer un autre avantage sur ses compétiteurs finirait par être sélectionnée au bout d’un certain temps.
Souvent une mutation avantageuse s’accompagne d’une contrepartie négative : par exemple dans notre cas on peut imaginer une modification de la protéine virale spike qui ne serait plus fonctionnelle pour la fixation sur ACE2, qui est sa porte d’entrée dans la cellule humaine, mais qui donnerait une nouvelle cible d’infection. Ce changement rend le virus invisible aux anticorps produits par la vaccination spécifiquement contre la protéine Spike, et donc même si sa nouvelle cible d’entrée est moins efficace, le virus est avantagé, il est sélectionné : on a produit un variant qui peut échapper à la vaccination. Dommage
Si la population est fortement vaccinée, que se passe-t-il ? Eh bien la diffusion des virus est grandement empêchée, le nombre de réplications virales chez les infectés vaccinés reste faible, et le variant rarissime dont nous parlions à l’instant voit ses chances d’apparaitre extrêmement réduites.
Donc le problème se pose lorsque la circulation virale est suffisante pour que ces événements hyper rarissimes se produisent ET que la proportion vaccinale tout en étant trop faible pour couper la circulation est devenue assez grande pour représenter un écosystème où de telles mutations seraient favorisées.
En d’autre terme une fois qu’on a commencé à vacciner, il ne faut pas s’arrêter. Il est plus pertinent d’accélérer la vaccination tout en réduisant la circulation virale. C’est ce qu’ont choisit de faire les autorités sanitaires d’Israël en reconfinant -malheureusement- durant leur campagne de vaccination.
Pour info Médecin sans Frontières a déjà pratiqué la vaccination en pleine épidémie, par exemple contre la rougeole[4] en 2005.
Une étude sortie il y a quelques jour le 8 juillet (encore en preprint[5]) conclut la même chose avec un modèle mathématique : c’est la vaccination en cours d’épidémie sans mesure barrière qui présente un risque fort de sélectionner des variants résistants.
La réponse théorique à l’argumentaire théorique de Christian Vélot apporte donc une réfutation claire et nette. Mais peut-être que vous n’avez pas envie qu’on vous parle de théorie et que tout ce que je viens de vous raconter vous a paru complètement obscur. Je suis d’accord avec vous pour dire que rien n’est plus convaincant que des éléments factuels.
Avons-nous quelques faits ?
Dans l’histoire du Covid 19, les variants les plus contagieux, ceux qui ont remplacé les souches initiales sont apparus dans des populations… peu ou pas vaccinées. Allez vérifier, faites vos propres recherches.
Deuxièmement : une étude en préprint[6] (il faudra donc prendre soin de vérifier qu’elle est validée par la revue des pairs) sortie le 5 juillet vient de montrer que les pays qui vaccinent le plus voient la diversité des virus diminuer : autrement dit plus on vaccine, moins il y a de variants.
Cette étude, à elle seule, atomise complètement la rhétorique de Christan Vélot. Et si sa publication est validée par les experts dans les prochaines semaines, on doit s’attendre à ce que Christian Vélot revienne sur ses déclarations. Nous verrons comment ça se passe.
En conclusion
Les éléments que je vous ai montrés nous disent que les non-vaccinés sont de potentiels réservoirs à virus mutants et qu’à cause de cela, s’ils sont nombreux, ils représentent une menace pour les vaccinés qui ne sont jamais immunisés à 100%.
Je ne suis pas épidémiologiste, virologue ni médecin. Christian Vélot non plus. Et je ne vais pas sur les plateaux télé expliquer que les experts en épidémiologie, ceux qui travaillent sur le sujet, produisent des données et conseillent les gouvernements n’y connaissent rien et qu’il faudrait m’écouter moi, parce que moi je sais.
Ce que je fais ici, c’est de la vulgarisation, je me fais le relai auprès de vous des connaissances établies et des incertitudes qui résistent, je vous relaie la parole de ceux qui savent mieux que moi dans un contexte où la confusion règne à cause de gens comme monsieur Vélot. Et personne ne me paie pour ça, si ce n’est vous, à travers l’Association pour la Science et la Transmission de l’Esprit Critique qui m’emploie et qui est totalement indépendante.
Alors à la fin : qu’est-ce qui bloque l’apparition de variants plus contagieux et éventuellement plus virulents ?
La réponse de la science aujourd’hui est celle-ci : c’est l’arrêt de la circulation des virus à travers les populations humaines.
Ce qui bloque cette circulation, c’est deux chose : l’isolement des individus mais ça commence à bien faire et l’immunité. Cette immunité peut être acquise en attrapant la maladie : en l’absence de traitement efficace, c’est un mauvais choix, ça va faire beaucoup de malades et beaucoup de morts. L’autre choix c’est la vaccination mais il faut du temps pour que la couverture puisse jouer pleinement son rôle sur l’ensemble des variants du virus ; et les gestes barrières restent nécessaires dans l’intervalle.
De la même manière qu’avoir une ceinture de sécurité ne vous permet pas de dire que griller un feu rouge est une bonne idée, les vaccins ne sont pas des baguettes magiques qui font disparaitre le danger ; ce sont des outils indispensables à l’intérieur d’une stratégie globale.
Et ces vaccins, ils marchent ! Je vous renvoie vers la vidéo qui répond à Martine Wonner.
Un dernier mot sur Christian vélot.
Il est membre du CRIIGEN qui a l’habitude de s’opposer à de nombreux travaux scientifiques par idéologie. Cette association a d’ailleurs été épinglée par Conspiracy Watch. Et puis, pour se faire une idée du niveau de crédibilité du personnage, Monsieur Vélot est allé s’exprimer sur France Soir le 29 juin, site conspirationniste et férocement antivax, pour un entretien titré « Ne faisons pas un remède pire que le mal »[7]. France Soir à les experts qu’il mérite. Et inversement.
Si vous pensez que cette idéo peut être utile : rendez-la virale !
A lire également
— Des affirmations erronées noyées dans de la vulgarisation (Debunk d’une vidéo antivaccinaliste de Christian Vélot)
Sources :
[1] https://www.youtube.com/watch?v=nC7p6Zn6uX8&t=4165s&ab_channel=BAM%21BelgianAlternativeMedia
à 1h9min30″
[2] https://www.liberation.fr/checknews/vaccination-que-sait-on-du-faux-site-vitemadosefr-20210511_YP2VHZNBO5AHBPH56RG6ASXFMA/)
[3] https://www.lexpress.fr/actualite/sciences/vaccins-modifiant-notre-genome-itineraire-d-une-fake-news_2141984.html
Voir également : https://www.facebook.com/docteymouri/posts/421886125630841
[4] https://www.msf.fr/actualites/rougeole-vacciner-en-urgence-lors-d-une-epidemie
[5] https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2021.07.07.21259916v1.article-info « Modeling the emergence of vaccine-resistant variants with Gaussian convolution COVID-19: Could the wrong strategy ruin vaccine efficiency? »
[6] https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2021.07.01.21259833v1.full.pdf
[7] https://www.francesoir.fr/videos-lentretien-essentiel/ne-faisons-pas-un-remede-pire-que-le-mal-entretien-essentiel-avec
Enregistré le 21 juillet 2021.
Invité : Alain Bécoulet, directeur du domaine « Ingénierie » d’ITER Organization.
Editorial
L’énergie enflamme tous les fantasmes et les discours d’innombrables inventeurs qui se rêvent en Prométhée du siècle, pourvoyeur d’une énergie inépuisable. Le mot énergie lui même est entouré d’un halo évocateur qui en fait un bouche trou pour toutes les pseudo-théories qui cherchent à expliquer des effets parfois inexistants. On nous parle d’énergie cosmique ou tellurique, des énergies qui parcourent le corps, d’énergies spirituelles et j’en passe.
Mais l’énergie est un concept bien précis, et il ya des contextes où le mot à sa place… et tous les autres où il ne sert qu’à habiller le langage.
La production d’énergie est aujourd’hui un enjeu considérable puisque nous voulons continuer à jouir du confort de la modernité mais nous préfèrerions que cela ne bousille par les écosystèmes qui nous entourent et dont nous avons d’ailleurs besoin pour vivre dans un monde agréable, respirable, tempéré et peuplé d’animaux, de plantes et aussi du reste si nécessaire.
Les énergies que nous utilisons aujourd’hui ne sont pas durables : elles ne peuvent pas répondre à nos besoin sans porter gravement atteinte à l’environnement et aux générations futures. C’est le constat de la collapsologie : notre modèle actuel ne peut pas durer, et il ne peut pas s’arrêter… pas sans des instabilités géopolitiques avec lesquelles nous n’avons aucune envie de faire connaissance.
Alors il faut de nouvelles sources d’énergie, ou de nouveaux moyens de la mobiliser. Et on en a proposé plein : le moteur à eau, le générateur éthérique de John Keely[1], le réacteur à résonnance par effet Dumas, le générateur magrav du docteur Keshe[2], le moteur Pantone, les générateurs surunitaires qui promettent une énergie libre, le Catalyseur d’énergie de Rossi et Focardi[3] (qui promet de réaliser une fusion froide), et jusqu’aux Pyramides de Gizeh dont certains affirment qu’elles sont en réalité des générateurs d’électricité… Et cetera. Les chimères abondent, et parfois savent séduire les crédules qui vont financer des projets sans espoir.
Mais il y a aussi des projets plus sérieux centrés autour du géothermique, de l’hydroelectrique, du solaire, de l’éolien et du nucléaire. Toutes ces formes de production existent aujourd’hui et entrent à diverses proportions dans ce qu’on appelle le mix énergétique de nos sociétés.
Mais les calculs sont pas bons. Notre modèle n’est pas durable. C’est là qu’intervient le thème de notre émission : la fusion nucléaire. Un phénomène connu depuis un siècle, qui pourrait ^permettre de construire des centrales alimentées par des ressources facilement accessible pour produire de grandes quantités d’énergie, sans déchet radioactif !
Une nouvelle génération dans la manière dont l’humanité produit son énergie. Ca fait rêver. Mais c’est un rêve qui coûte cher, et il est préférable d’être bien réveillé quand on veut investir cent milliard d’euros quelque part.
La Fusion nucléaire est-elle la réponse dont nous avons besoin ou une simple illusion, une fausse piste, un projet condamné d’avance ?
Cette technologie est-elle dangereuse ? Siphonne-t-elle des investissements qui seraient mieux employés ailleurs ? Et en cas de réussite, aurons-nous réellement résolu les problèmes les plus importants ? Et puis, bon, le temps passe, et nous le public, on ne voit toujours pas de résultat. Est-ce qu’on ne ferait pas mieux d’arrêter les frais, de choisir la décroissance, la low-tech, la frugalité en espérant que tout le monde optera pour ce choix en même temps ? Bon, évidemment, nous n’aurons pas la réponse à toutes les questions, surtout la dernière, mais je gage que vous comme moi, nous allons apprendre des choses sur ce que c’est que la fusion nucléaire, sur l’histoire du projet ITER, sur les enjeux, sur les stratégies, sur ce qu’on peut espérer.
Parce que ce soir nous avons avec nous l’un des chef d’ITER, Alain Bécoulet est directeur du domaine « Ingénierie » d’ITER Organization. Nous sommes heureux de le recevoir.
[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/John_Ernst_Worrell_Keely
[2] https://www.hoaxbuster.com/medias-et-techno/2016/02/11/energie-libre-keshe?fbclid=IwAR09Nbw3fTAaXP500GofKpOE0M9u9YUHiZRDZS7ZT0kR72_AAxsZP2pUWJE
[3] https://fr.wikipedia.org/wiki/Catalyseur_d%27%C3%A9nergie_de_Rossi_et_Focardi?fbclid=IwAR2pWwthLNpOWsWhFwrmwX369rHoxJknjmAArGBPON6dkLbnS-gZZqHztSA