Les Constellations Familiales. Elles séduisent les thérapeutes en mal de profondeur, les patients à la recherche de sens, les formateurs avides de marché, et même certains universitaires peu regardants. On les présente comme une voie d’accès à des « blocages transgénérationnels », un moyen de « rétablir l’ordre familial » et de se réconcilier avec son histoire. Ce serait, nous dit-on, un puissant outil de guérison émotionnelle. Un théâtre de vérité. Un soin systémique. Une révélation.
Mais en vérité ? C’est un dispositif pseudo-thérapeutique, inspiré d’un ésotérisme familial teinté d’autoritarisme, fondé sur des croyances invérifiables et propice à toutes les dérives. Une pratique profondément problématique, dont les fondements idéologiques comme les usages concrets méritent un démontage rigoureux plutôt qu’un enseignement universitaire complaisant.
Une invention charismatique
Les constellations familiales ont été inventées dans les années 1990 par un seul homme : Bert Hellinger. Ancien missionnaire catholique auprès des Zoulous d’Afrique du Sud, il entame une seconde carrière comme thérapeute après avoir exploré diverses approches : psychanalyse jungienne, Gestalt-thérapie, analyse transactionnelle. Sans formation académique solide, mais avec un charisme évident, Hellinger affirme avoir eu l’intuition d’un procédé capable de révéler les déséquilibres affectifs d’un « champ familial » invisible.
L’idée, selon lui, serait née après avoir observé des rituels communautaires africains de résolution de conflits — qu’il transpose ensuite dans un cadre occidental sous forme d’un dispositif thérapeutique pseudo-rituel. Concrètement, le patient choisit des représentants pour incarner ses proches : père, mère, frère décédé, parfois même un ancêtre inconnu. Ces personnes sont positionnées dans l’espace par le meneur de séance, qui en observe les mouvements, les ressentis, les silences. Il en déduit des désordres familiaux, puis dicte des « phrases réparatrices ».
Phrases typiques proposées par Hellinger
- Pour reconnaître et honorer un ancêtre exclu ou oublié : « Je te vénère et tu as une place dans mon cœur. » « Je parlerai ouvertement de l’injustice qui t’a été faite pour que tout aille bien. »
- Pour reprendre sa juste place dans le système familial : « Regarde-moi avec bienveillance si j’ai un destin plus léger que le tien. » (Réponse de l’exclu : « Tu me donnes une place dans ton cœur, tu es libre. »)
- Pour un enfant identifié à un partenaire précédent du parent : « Je sais que je n’ai rien à voir avec toi et je sais qui est mon père (ou ma mère). » (Si le parent est resté attaché à l’ex-partenaire) : « Bénis-moi pour que je rencontre un homme (ou une femme), que je l’aime et qu’il/elle reste. »
- Pour reconnaître la souffrance et l’amour mêlés : « Je reconnais qu’il y a eu de l’amour, même dans la violence. » « Je te laisse ce qui t’appartient, et je garde ce qui m’appartient. »
- Pour rééquilibrer des relations parents-enfants : « Tu es le grand, je suis le petit. Je te prends comme mon parent, avec respect. » « Je te rends ta responsabilité, je garde la mienne. » (pour se libérer d’un fardeau familial)
- Pour accepter ses parents et la vie reçue : « Je prends la vie de toi, chère maman, cher papa, avec tout ce que cela implique, au prix que cela t’a coûté et au prix que cela me coûte. Je la prends en entier. »
Et c’est censé suffire. Suffire à quoi ? À libérer des « loyautés inconscientes », à faire circuler l’amour, à guérir les maux du corps, du cœur et de l’âme. Rien que ça. Le tout en une ou deux séances. On a le droit d’y croire, on a le droit de penser que ça peut aider, mais même en mettant de côté le risque de dérive dont nous parlerons plus tard se pose la question épistémique de base : existe-t-il de bonnes raisons de penser que cela constitue une pratique thérapeutique recommandable, c’est-à-dire au moins aussi bonne que les offres de soin validées par la science ?
Pour répondre sérieusement, il faut d’abord comprendre ce que cette méthode prétend révéler.
Un cadre idéologique inquiétant
Le cœur du dispositif repose sur une série de principes que Bert Hellinger appelle les ordres de l’amour. Selon lui, chaque système familial obéit à des lois invisibles. Lorsqu’un déséquilibre survient — un deuil non fait, un membre rejeté, un crime passé sous silence —, ce désordre perturbe l’« âme familiale » et se transmet inconsciemment aux générations suivantes. L’un des descendants portera alors la charge émotionnelle du désordre initial, souvent sous forme de souffrance, d’échec ou de maladie.[1]
La « théorie » fait appel à une « âme familiale » ou à une « force supérieure » et à un ordre de préséance des aînés tout à fait réactionnaire et patriarcal où chacun a une place qui doit être respecté, celle de la femme état de suivre son époux. Dans les Constellations familiales, l’homosexualité est l’indice d’un désordre du système, un effet secondaire d’une pathologie familiale, un symptôme à interpréter et à « résoudre » par la restauration symbolique de l’ordre familial. Autrement dit : l’homosexualité se soigne avec les constellations familiales.
Le rôle du constellateur, dans cette logique, est de rétablir l’ordre symbolique du système. Cela passe par la reconnaissance explicite de chaque membre — y compris les exclus, les défunts, les agresseurs. Personne ne doit être effacé.
C’est ici que les dérives ne sont pas des accidents, mais des conséquences directes du système de pensée. Dans Love’s Hidden Symmetry, Hellinger écrit :
« Lorsqu’une femme est victime d’un abus sexuel et que l’auteur est exclu du système familial, elle est liée à lui. En le respectant en tant que membre du système, elle se libère de cet enchevêtrement. » (p. 235) [2]
Autrement dit : le processus thérapeutique consisterait à reconnaître symboliquement la place du violeur dans le système familial afin de libérer la victime de son enchevêtrement. On ne parle pas ici d’une dérive isolée, mais d’une application directe du dogme hellingérien.
Le traumatisme individuel est réinterprété comme le symptôme d’un désordre ancestral ; la victime devient le relais d’une fidélité transgénérationnelle. La violence n’est plus un acte à réparer, mais un déséquilibre à réaligner dans un système métaphysique invisible.
Hellinger a aussi des théorie sur l’inceste dans son ouvrage de référence :
« Si vous êtes confrontés à des cas d’inceste, une dynamique très courante est que la femme se retire de son mari, elle refuse une relation sexuelle. Puis, en guise de compensation, une fille prend sa place. Il s’agit d’un mouvement inconscient. Mais vous voyez, dans le cas de l’inceste, il y a deux auteurs, l’un dans l’ombre et l’autre au grand jour. Il n’est pas possible de résoudre ce problème si l’on ne fait pas intervenir l’auteur caché. Il y a des phrases très étranges qui sont révélées. La fille peut dire à sa mère : « Je le fais pour toi ». Et elle peut dire à son père : « Je le fais pour ma mère ».
Je me permets de dire qu’une telle vision des choses n’est pas de nature à aider les victimes. C’est grave.
Tout ce charabia repose sur une vision circulaire et infalsifiable. La cause profonde de la souffrance ne peut jamais être vérifiée, car elle n’est ni située dans l’histoire objective, ni accessible à l’analyse clinique. Elle réside dans un champ systémique, une force invisible postulée comme réelle, mais jamais démontrée. Le constellateur n’a pas à prouver : il révèle. Son autorité ne repose pas sur des critères cliniques, mais sur une forme d’intuition guidée par le système, souvent présentée comme un savoir « au-delà des mots », « au service de l’âme familiale ». Évidemment, toute contestation est perçue comme une résistance qui valide le diagnostic. L’adhésion, elle, est saluée comme une étape vers la guérison.
Tout cela relève d’une doctrine spirituelle, d’une vision du monde périmée et dangereuse. Et cela se ressent dans la manière dont les praticiens eux-mêmes la décrivent.
Un vernis scientifique illusoire
Les défenseurs des constellations familiales invoquent souvent une revue systématique publiée en 2021 dans The Arts in Psychotherapy par Balázs Konkolÿ Thege et ses collègues. Il s’agit, à ce jour, de l’une des seules tentatives de synthèse scientifique sur le sujet. L’étude mérite qu’on s’y attarde, non parce qu’elle valide la méthode, mais parce qu’elle est constamment mal interprétée.
La revue analyse 17 études publiées entre 2000 et 2019, issues d’Autriche, d’Allemagne, du Mexique ou de Corée du Sud. Les auteurs concluent à un effet globalement modéré des constellations familiales sur certaines dimensions de santé mentale (Hedges’ g ≈ 0,53), comparable à celui observé pour des thérapies de soutien. Mais cette apparente efficacité est aussitôt nuancée par des limites méthodologiques majeures.
D’abord, la majorité des études incluses sont de faible qualité : absence fréquente de groupe contrôle, échantillons réduits, échelles d’auto-évaluation sans aveuglement, manque de standardisation des interventions, et quasi-absence de suivi longitudinal. Dans plusieurs cas, les recherches sont menées par des praticiens eux-mêmes impliqués dans la méthode, sans dispositif indépendant ni vérification externe. L’étude rapporte par ailleurs un taux d’effets indésirables non négligeable (5 à 8 % dans les rares études qui les mentionnent), incluant des réactivations de traumatisme, des épisodes anxieux ou des ruptures relationnelles.
Mais surtout, l’étude ne remet jamais en question les postulats conceptuels de la méthode. Les notions de champ morphogénétique, d’« âme familiale » ou d’ordres de l’amour ne sont ni définies, ni discutées, ni confrontées à un cadre explicatif rationnel. La revue constate des effets psychologiques dans des contextes très hétérogènes — sans jamais interroger ce que ces effets disent (ou non) du modèle théorique initial.
Autrement dit : cette étude ne valide pas les constellations familiales. Elle décrit des ressentis positifs rapportés par des patients volontaires, dans des contextes faiblement contrôlés. Elle montre que le dispositif produit une intensité émotionnelle, pas qu’il fonctionne selon les mécanismes qu’il revendique. Et cette intensité n’est pas propre aux constellations : une méta-analyse sur les effets de la danse-thérapie ou du théâtre thérapeutique montre des bénéfices similaires sur le bien-être subjectif, sans prétention métaphysique (Koch et al., 2019). On peut donc obtenir des effets comparables avec un rituel collectif expressif — ce qui ne transforme pas pour autant la danse en méthode de soin validée.
Enfin, comme le soulignait déjà la Revue québécoise de psychologie il y a plus de dix ans, « les constellations familiales s’appuient sur des conceptions archaïques et non scientifiques de la transmission psychique, sans validation empirique ni mécanisme explicatif cohérent » (Monbourquette, 2012). Ce constat demeure inchangé.
L’avis d’un chercheur spécialiste sur les études en faveur des Constellations Familiales : Franck Ramus.
La méta-analyse sur laquelle tout semble reposer est celle de Konkoly Thege et al. 2021. Elle trouve 12 études sur l’efficacité des constellations, mais quand on regarde les détails dans les suppléments (table S3), on constate que 7 d’entre elles n’ont pas de groupe contrôle, et sur les 5 autres, 3 seulement sont 3 randomisées.
Sur ces 3 randomisées, l’une est une thèse qui ne trouve aucun effet et qui est exclue pour des raisons méthodologiques (peut-être légitimes, je n’ai pas vérifié). Les deux autres (Weinhold 2013 et Hunger 2014) sont en fait la même étude, mais rapportant des outcomes différents, donc la 2ème est exclue de la méta-analyse.
Bref, il existe un seul RCT en bonne et due forme (Weinhold 2013), avec un effectif respectable, et une méthodologie correcte. Les résultats sont positifs (d=0.45).
La méta-analyse des effets contre groupe contrôle inclut aussi une autre étude non randomisée avec un groupe apparié (Krüger 2003), mais avec un tout petit effectif et dans une revue en allemand, inaccessible. Elle ne vaut sans doute pas grand-chose mais ne pèse rien dans la méta-analyse. Celle-ci se résume à l’effet de la seule étude de Weinhold 2013.
Par ailleurs la méta-analyse calcule aussi une taille d’effet pour 3 études non contrôlées, donc il s’agit de la comparaison post vs. Pre-traitement. Et elle calcule une taille d’effet combinée entre les deux méta-analyses, ce qui n’a strictement aucun sens puisqu’elles ne représentent pas le même type de taille d’effet…
Bref, l’abstract présente fallacieusement la méta-analyse comme reposant sur 12 études dont 9 donnent un effet significatif du traitement, mais en fait elle inclut une seule étude de qualité qui donne une comparaison contre un groupe contrôle : Weinhold 2013.
Si la méta-analyse est de qualité douteuse, il n’y a rien d’évident à reprocher à l’étude unique sur laquelle tout repose.
Par contre il est intéressant de lire la description de la thérapie dans cet article (p. 602). En gros c’est une thérapie familiale, dans laquelle certains participants jouent le rôle de membres de la famille (technique du psychodrame). Aucune mention n’est faite de génogramme, ni de représenter les ancêtres décédés, de détecter des coïncidences entre dates, prénoms, etc. Cela ressemble à une variante assez raisonnable des constellations familiales, sans psychogénéalogie. Mais il est difficile de savoir si les auteurs éludent cet aspect controversé de leur description, ou si c’est vraiment une version différente de celle décrite dans le programme du DU, auquel cas le résultat de l’évaluation ne dit rien sur la version psychogénéalogique. Ça fait un peu penser aux évaluations internationales des thérapies psychodynamiques, qui sont revendiquées en France à l’appui de l’efficacité de la psychanalyse, alors qu’on ne trouve plus rien de psychanalytique dans la description de ces thérapies…
L’épigénétique en renfort ? Une récupération abusive
Face à l’absence de mécanisme explicatif crédible, certains praticiens des constellations familiales se tournent vers l’épigénétique pour tenter de légitimer leur discours. Ils avancent que des « mémoires familiales » ou des « traumatismes transgénérationnels » pourraient s’inscrire biologiquement dans l’ADN, se transmettre sur plusieurs générations et justifier ainsi la méthode.
Bien que l’épigénétique soit un domaine légitime, son instrumentalisation par les constellations repose sur des extrapolations non fondées.
L’épigénétique désigne les modifications réversibles de l’expression des gènes, sans altération de la séquence ADN. Certaines études menées sur des modèles animaux ont montré que des stress environnementaux importants peuvent entraîner des modifications épigénétiques observables chez la descendance immédiate (notamment chez des rongeurs ou des vers). Chez l’humain, quelques résultats préliminaires suggèrent des effets possibles — par exemple, chez les enfants ou petits-enfants de survivants de la Shoah ou de famines — mais aucune étude rigoureuse n’a validé la transmission intergénérationnelle stable de ces modifications à l’échelle comportementale, ni leur pertinence thérapeutique.
Surtout, ces travaux ne soutiennent en rien les concepts flous mobilisés dans les constellations familiales : « résonance morphogénétique », « information vibratoire transgénérationnelle », ou « mémoire de la lignée ». Aucun lien n’est établi entre ces notions mystiques et les mécanismes épigénétiques étudiés en laboratoire. Le simple fait d’évoquer un héritage biologique du traumatisme ne suffit pas à valider une méthode qui prétend le diagnostiquer par intuition et le « rééquilibrer » par mise en scène symbolique.
Comme l’ont rappelé plusieurs chercheurs spécialistes du domaine, l’épigénétique est devenue une caution pseudo-savante pour toutes sortes de discours thérapeutiques infondés, allant du chamanisme revisité aux approches transgénérationnelles new age (Heard & Martienssen, 2014 ; Franklin & Mansuy, 2010). Cette instrumentalisation abusive brouille les repères et détourne une discipline rigoureuse au profit d’un marketing thérapeutique.
Une efficacité qui repose sur l’émotion, la suggestion et la peur
Ce qui fait la force des constellations familiales, ce n’est pas leur cohérence théorique ni leur validation expérimentale : c’est leur puissance dramatique. Le dispositif mobilise une intensité émotionnelle rare, soigneusement mise en scène. Des inconnus incarnent votre père, votre sœur morte, votre ex-partenaire. Le meneur de séance les place dans l’espace, les guide, observe les mouvements du corps, les silences, les frissons. Il prétend percevoir « l’énergie du champ familial ». Les regards sont fixes. Les mots tombent lentement. Et l’émotion surgit — presque inévitablement.
Mais cette émotion ne prouve rien. Elle relève de ce que la littérature sur les psychothérapies appelle les « effets non spécifiques » : l’attention soutenue, la ritualisation du cadre, le sentiment de sécurité, la présence d’un groupe, la narration symbolique d’un conflit interne. Autant d’éléments qui, à eux seuls, peuvent induire un soulagement subjectif temporaire, même sans efficacité propre de la méthode employée.
Des travaux classiques comme ceux de Frank & Frank (1991) ou Wampold (2001) ont montré que la plupart des approches psychothérapeutiques partagent des mécanismes communs — alliance thérapeutique, cadre structurant, mobilisation de l’espoir — qui suffisent à produire des effets réels chez le patient, sans que la théorie invoquée ait besoin d’être vraie.
C’est exactement ce que font les constellations. Elles offrent un rituel émotionnel intense, qui peut provoquer des larmes, une sensation de libération, un apaisement transitoire. Mais cela ne valide en rien les postulats qu’elles mobilisent : pas plus qu’une séance de théâtre-forum, de psychodrame, ou une cérémonie symbolique ne prouve l’existence d’un champ énergétique familial ou d’un ordre cosmique de la souffrance.
Le danger naît quand cette intensité est confondue avec une vérité. Quand l’émotion devient la preuve. Quand le soulagement immédiat devient caution théorique. Et quand le praticien s’en saisit pour affirmer que « le système vous a montré ce qui est vrai ».
Dérives sectaires, autoritarisme, et reconfiguration du réel
Au-delà de leur absence de validation scientifique, les constellations familiales posent un risque concret pour les personnes vulnérables. Leur mise en scène repose sur la suggestion, la relecture symbolique contrainte, et l’autorité du praticien, qui prétend révéler des vérités profondes là où d’autres écouteraient simplement un récit.
Dans ce contexte, les risques sont nombreux et bien documentés :
- Construction de faux souvenirs, parfois centrés sur des abus supposés, des secrets inventés ou des figures maléfiques fantasmées ;
- Culpabilisation injustifiée de membres de la famille — vivants ou morts — désignés comme responsables du mal-être actuel ;
- Désorganisation identitaire, liée à la réinterprétation brutale et autoritaire du récit de soi ;
- Éloignement des soins fondés sur les preuves, au profit de prescriptions symboliques, ésotériques, ou magiques.
Ces dérives sont suffisamment fréquentes et graves pour justifier des alertes officielles et une surveillance continue par les organismes de vigilance. La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) classe les constellations familiales parmi les pratiques à risque. Dans son rapport de 2010, elle signale des cas de ruptures familiales, de pression psychologique, d’abandon de traitements médicaux, et de confusion identitaire provoquée par des interprétations imposées :
« Le recours aux constellations peut s’accompagner de pratiques d’isolement, de disqualification des proches, d’abandon de traitements médicaux, de propos culpabilisants ou de confusion des repères identitaires. » (MIVILUDES, 2010)
Des structures comme le GEMPPI, le CCMM ou l’UNADFI ont également recensé des témoignages de participants ayant rompu avec leur famille, quitté un emploi, ou modifié des décisions vitales (comme un traitement médical) après une « révélation » en constellation qui les pousse à interpréter leur histoire à travers des schémas culpabilisants, voire fantasmatiques [3].
Que disent les sceptiques à l’international ?
Si les constellations familiales restent marginales dans la littérature scientifique, elles font l’objet d’analyses critiques plus vigoureuses dans certains pays, notamment en Allemagne, au Royaume-Uni et au Brésil, où leur diffusion a été plus large.
Un article publié en 2022 dans la revue britannique The Skeptic dénonce ainsi une pratique « pseudoscientifique » qui « retravaille émotionnellement les victimes sans cadre thérapeutique clair », avec le risque de « réactiver des traumas au lieu de les traiter » — et ce parfois avec l’assentiment des tribunaux, comme au Brésil, où certains juges proposent des constellations familiales comme mesure de conciliation judiciaire (The Skeptic, 2022)[4].
En Allemagne, pays d’origine de Bert Hellinger, l’université de Witten/Herdecke a mené une étude qualitative sur les effets perçus par les participants à des séminaires de constellations. Elle montre que ceux-ci évoquent majoritairement des bénéfices émotionnels, mais sans qu’aucun lien ne soit établi avec les concepts clés de la méthode : pas de validation du champ morphique, pas de transmission énergétique, pas de fondement transgénérationnel prouvé. L’étude souligne que les effets sont comparables à ceux d’autres interventions symboliques ou psychodramatiques (Hunger-Schoppe et al, 2014).
Ces lectures convergent : les constellations ne sont pas une méthode validée, mais un dispositif narratif et émotionnel. Le problème ne réside pas dans leur existence en tant que pratique rituelle ou symbolique, mais dans la prétention thérapeutique et la confusion avec une forme de savoir véridictoire.
Plusieurs rapports de la miviludes, dont le dernier (2002-2024), citent les constellations familiales comme une méthode à risque de dérive sectaire (emprise, manipulation, ruptures, abandon de soins, confusion identitaire). Son entrisme dans le milieu scolaire est pointé du doigt page 106 : « une association qui est intervenue en milieu scolaire propose également des « bols chantants », ou encore des « constellations familiales », techniques émotionnelles et affectives fortes pouvant induire l’impression que les réponses sont apportées par les participants eux-mêmes alors qu’en réalité, elles leur ont été suggérées. »
Et les universités dans tout ça ?
La question mérite d’être posée : si les constellations familiales reposent sur un socle théorique aussi fragile, pourquoi certaines universités leur ouvrent-elles leurs portes ?
En Europe, plusieurs formations privées de constellateurs affichent des partenariats académiques explicites ou implicites. Certaines bénéficient de la caution symbolique d’un cadre universitaire, d’intervenants titulaires de diplômes en psychologie, voire de validations en formation continue. Le plus souvent, cette reconnaissance n’équivaut pas à une validation scientifique. Mais pour le public, la nuance est inaudible : une formation dispensée « à l’université » inspire d’emblée confiance.
Ce n’est pas un phénomène marginal. En France comme en Belgique, des formations fondées sur les constellations familiales sont encadrées, validées ou hébergées par des structures académiques reconnues, parfois dans le cadre de diplômes interuniversitaires (DIU), de certificats en formation continue, ou de mémoires de master.
Ainsi, à l’Université catholique de Louvain (UCLouvain), un mémoire de master soutenu en 2006 explore longuement les principes des constellations systémiques sans réelle mise à distance critique, dans une logique d’intégration plutôt que d’analyse [5]. Ailleurs, des organismes privés comme La Référence, dirigée par Éric Laudière, proposent des certifications de « thérapeute en constellations familiales » à destination de soignants et d’accompagnants — avec une terminologie semi-clinique, et en revendiquant implicitement une compatibilité avec le monde professionnel de la santé [6].
Ce brouillage des frontières entre spiritualité, pseudoscience et formation qualifiante crée une illusion de reconnaissance, qui peut tromper les étudiants, les patients et les institutions.
L’université, en devenant le support logistique ou symbolique de ces offres, participe à leur légitimation. Même sans caution scientifique explicite, le simple fait d’ouvrir ses murs à des formations non évaluées contribue à l’effondrement de la distinction entre savoir et croyance. Et ce brouillage engage sa responsabilité.
Le cas emblématique du DU de l’Université de Lorraine
Le cas le plus manifeste de confusion entre formation universitaire et pratique ésotérique reste celui du Centre Pierre Janet (CPJ), rattaché à l’Université de Lorraine. Ce centre propose deux modules de formation continue intitulés Constellations familiales en groupe et Constellations familiales individuelles, intégrés à l’offre officielle de formation professionnelle de l’université.
Ces sessions sont accessibles sans condition de diplôme, ouvertes à tout public, et validées par une simple attestation de suivi. Elles sont animées par Marie-Louise Rostan-Hennequin, psychologue clinicienne affiliée au CPJ, qui revendique une approche syncrétique mêlant psychanalyse jungienne, karma, vies antérieures, « information vibratoire », et références à l’Institut Monroe (connu pour ses techniques d’induction d’états modifiés de conscience via sons binauraux, Hemi-Sync). — (site consulté https://marielouiserostanhennequin.fr mais inaccessible depuis mon courrier à l’université).
Cette orientation spirituelle ne relève pas d’un glissement implicite : elle est explicitement assumée. Le site personnel de l’intervenante présente des stages sur le mouvement des âmes, la symbolique de la mort, la réparation des lignées, ou encore l’héritage transgénérationnel dans un registre clairement assumé de « spiritualité appliquée », sans aucune distance épistémologique. L’« information vibratoire », concept qu’elle revendique comme personnel, n’est défini dans aucune littérature scientifique ni en psychologie ni en physique.
Confier un module de formation universitaire à une figure s’inscrivant dans un tel système de pensée revient à institutionnaliser la confusion entre croyance personnelle, pratique symbolique, et transmission scientifique. La ligne entre enseignement académique et rituel thérapeutique subjectif devient indiscernable pour les participants.
Le Centre Pierre Janet, fondé en 2015, se présente comme un pôle de recherche, de soin et de formation dédié aux innovations psychothérapeutiques. Il est dirigé par le professeur Cyril Tarquinio, et bénéficie d’un financement mixte : université, État, région, Europe, mais aussi mutuelles (MGEN) et associations (Ligue contre le cancer). Son ambition affichée est de promouvoir le pluralisme en psychothérapie, en accueillant à la fois des approches validées (comme l’EMDR) et des dispositifs émergents. Mais ce pluralisme méthodologique semble s’accommoder de graves défaillances épistémiques. Dans un article publié en 2019 dans Psychosexologie, Cyril Tarquinio et ses co-auteurs critiquent l’application « rigide » de la médecine fondée sur les preuves (EBM), au nom de la singularité clinique, et plaident pour une ouverture à des pratiques « sensibles » et « expérientielles » (Mignot et al, 2019).
Cette position, si elle peut être défendue en théorie, devient en pratique une justification pour héberger des méthodes non évaluées, voire invérifiables — comme les constellations. En l’absence de cadre critique rigoureux, proposer ce type de pratique dans un contexte universitaire, fût-ce dans un module non diplômant, revient à leur accorder une présomption de validité. Et cette présomption est ensuite instrumentalisée par les praticiens pour asseoir leur crédibilité auprès du public et des institutions. L’université engage alors sa responsabilité — non seulement pédagogique, mais scientifique et éthique. Car en apposant son logo sur des pratiques invérifiables, elle brouille la frontière entre savoir et croyance, entre rigueur et symbolisme, entre soin et mythe.
Je vous rappelle que la formation aux constellations familiales dispensée par le Centre Pierre Janet est proposée sans pré-requis ; elle n’est donc pas réservée à des médecins ou psychologues diplômés. Autrement dit, elle encourage des gens sans aucune autre formation à s’auto-proclamer thérapeutes, et contribue ainsi à la prolifération des pseudo-thérapeutes sans diplôme, sans formation solide, avec tous les risques que cela implique.
Des justifications académiques embarrassantes
J’ai alerté la présidente de l’Université afin de ne pas renouveler le pataquès qui avait entouré ma critique d’un enseignement d’homéopathie calamiteux dispensé aux étudiants infirmiers et infirmières. Le 27 juin dernier je recevais une réponse du cabinet présidentiel. Cette réponse se veut argumentée, documentée, rassurante. Mais sa lecture attentive révèle, précisément, l’ampleur du problème.
- Une défense par glissement de paradigme
Le message reconnaît le caractère « controversé » des constellations familiales, tout en invoquant une évolution historique des critères de scientificité. Du rejet des états mentaux par le behaviorisme à l’acceptation de la pleine conscience, il y aurait un « précédent historique » justifiant l’examen bienveillant des constellations.
Mais cette analogie est trompeuse : ni la pleine conscience ni la thérapie humaniste ne reposaient sur des concepts invérifiables comme les champs morphiques ou la réintégration symbolique des agresseurs dans le système familial. L’évolution des sciences psychologiques ne s’est pas faite par abandon de la rigueur, mais par enrichissement des méthodes.
- Une mobilisation douteuse de références scientifiques
Le cabinet cite plusieurs publications pour appuyer l’existence d’un « renouveau scientifique » autour des constellations : la méta-analyse de Konkolÿ Thege (2021), des études de Hunger, Weinhold, Krüger ou Brömer, ou encore une mystérieuse « étude longitudinale de 2022 ». Plusieurs de ces travaux sont introuvables ou absents des bases de données scientifiques fiables.
Parmi les publications citées pour justifier une légitimité scientifique aux constellations familiales figure un article de David Cohen, publié en 2024 dans Progress in Biophysics and Molecular Biology. Il ne s’agit pas d’une étude clinique, mais d’un texte spéculatif, présentant la thérapie comme un travail avec la « conscience non locale » dans un « contenant thérapeutique énergétique ». Le vocabulaire mobilisé évoque la résonance, les champs d’information quantique, et l’idée que les représentants en constellation accèdent à une structure d’information transpersonnelle. Aucune méthodologie rigoureuse, aucun protocole de validation empirique, ni aucune donnée mesurée ne sont fournis.
L’article s’inscrit dans une tradition mystique et métaphysique bien plus que dans la recherche expérimentale. S’il est effectivement publié dans une revue à comité de lecture, Progress in Biophysics and Molecular Biology est connue pour accueillir ponctuellement des textes aux fondements théoriques très discutables, notamment sur les champs d’énergie, la mémoire cellulaire ou la conscience quantique [7]. Ce genre de publication ne constitue donc en rien une validation scientifique de la méthode : il en est plutôt une illustration de ses dérives spéculatives.
Ce recours à une bibliographie impressionniste, sans précision ni vérifiabilité, reproduit exactement le travers que l’université est censée éviter : donner un vernis académique à un corpus de textes sans démonstration robuste ni reproductibilité.
- Un contournement de la question éthique
Face à l’interpellation claire sur les croyances personnelles de l’intervenante (karma, vies antérieures, information vibratoire), la réponse botte en touche : « Aucune plainte n’a été remontée par les étudiants ». L’argument est étrange : l’absence de plainte ne constitue pas une validation scientifique ni une assurance de conformité aux standards universitaires.
Plus encore, on affirme que l’intervenante « respecte le cadre déontologique » du Centre Pierre Janet. Mais ce cadre lui-même est ici en cause, puisque ce sont précisément ses critères de sélection, d’évaluation et de formation qui permettent à une approche non fondée d’y être enseignée comme « outil parmi d’autres ».
- L’illusion d’une neutralité critique
Enfin, la réponse insiste sur le fait que les constellations ne sont « pas enseignées comme une vérité thérapeutique absolue », mais comme un terrain d’analyse critique, dans le cadre d’une pédagogie ouverte.
Or, c’est précisément ce qui rend cette position problématique. Car l’ouverture sans filtre, en contexte universitaire, n’est pas neutre. Elle confère une légitimité implicite, donne une validation symbolique, et brouille la distinction entre connaissance et croyance. Présenter des pratiques non éprouvées « comme objets d’analyse » sans les confronter à un cadre méthodologique rigoureux revient à leur offrir une vitrine — et non à les soumettre à l’examen.
En résumé, la réponse du cabinet présidentiel de l’Université de Lorraine, en cherchant à rassurer, confirme l’ampleur du malaise :
- confusion entre critique scientifique et ouverture pédagogique,
- mobilisation erratique de références,
- évitement des enjeux éthiques liés à la confusion entre science et spiritualité,
- défense d’une formation qui aurait justement besoin d’un audit externe indépendant.
Ce n’est pas une défense : c’est une illustration parfaite du problème que j’ai soulevé en voulant alerter la Présidente de l’Université. Je lui ai signifié que cette réponse n’était pas de nature à rassurer mes inquiétudes.
J’espère que cette parole critique sera accueillie avec l’ouverture d’esprit nécessaire à toute vie académique, mais je ne suis pas certain que mes interventions sur l’esprit critique dans l’école doctorale ne sont pas mis en danger pas ma démarche.
Quand l’université abdique : un problème systémique
Le cas de l’Université de Lorraine n’est pas une anomalie. Il s’inscrit dans un phénomène plus vaste et préoccupant : la diffusion, dans l’enseignement supérieur français, de pratiques non validées voire ouvertement pseudoscientifiques, au sein de formations professionnalisantes ou diplômantes. Il ne s’agit plus seulement de conférences isolées ou d’initiatives périphériques. Des modules entiers, parfois des diplômes interuniversitaires (DIU), sont aujourd’hui portés par des institutions publiques, et bénéficient de leur caution symbolique.
Parmi les cas documentés :
- Sorbonne Université propose un DIU de médecine manuelle et d’ostéopathie médicale, alors même que l’ostéopathie est largement critiquée pour ses bases théoriques infondées et ses résultats cliniques incertains.
- L’Université de Strasbourg a longtemps accueilli des formations en médecine anthroposophique, sophrologie, aromathérapie et même homéopathie hospitalière, sans aucune évaluation indépendante ou cadre critique explicite.
- À l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, un master a intégré dans ses contenus des notions comme le « leadership vibratoire » ou la « pédagogie quantique », empruntées à un vocabulaire pseudo-scientifique sans fondement empirique.
- L’Université Paris Cité propose des formations combinant psychanalyse corporelle, phytothérapie et aromathérapie, dans une logique « intégrative » peu regardante sur les niveaux de preuve.
- Les pôles universitaires de Lyon et Montpellier-Nîmes dispensent encore aujourd’hui des cours en homéopathie, acupuncture et mésothérapie, malgré les alertes répétées de la communauté scientifique.
Ces formations ont été identifiées et suivies de près par le collectif Fakemed, qui publie régulièrement un Fakemed-o-mètre classant les universités selon leur degré d’exposition aux pseudosciences. En 2021, Strasbourg et Montpellier figuraient parmi les établissements les plus perméables à ces dérives.
Cette permissivité universitaire soulève trois problèmes majeurs :
- Elle brouille la frontière entre savoir et croyance, en donnant l’apparence d’une validation académique à des disciplines sans base scientifique.
- Elle compromet la qualité de la formation professionnelle des étudiants, notamment en psychologie, santé, ou accompagnement social, qui se retrouvent exposés à des contenus non fondés sur les preuves.
- Elle mine la confiance du public dans l’institution universitaire, perçue comme garante de la rigueur méthodologique et de l’intégrité intellectuelle.
Tant que l’université tolère — ou promeut — des contenus non évalués, sans les distinguer clairement de la recherche validée, elle devient co-responsable du brouillage entre savoir, marketing thérapeutique et spiritualité individuelle. Le pluralisme des approches ne peut justifier l’abandon des exigences élémentaires de méthode et de transparence.
Conclusion
Les constellations familiales ne sont pas une thérapie. Elles ne relèvent ni de la médecine, ni de la psychologie fondée sur les preuves, ni de l’accompagnement psychique structuré. Elles relèvent du rituel émotionnel, du théâtre symbolique, de la suggestion guidée. Ce qui ne les rend pas inutiles pour tout un chacun — mais les disqualifie radicalement comme méthode de soin.
Leurs effets relèvent d’une mise en scène puissante, d’un récit chargé de sens, d’une autorité interprétative qui tient autant du gourou que du praticien. Le danger n’est pas seulement l’absence de preuve, mais la prétention à l’évidence. Ce que le système vous montre est supposé être vrai. Et ce que vous ressentez devient la preuve.
Ce dispositif est à haut risque : il reconfigure la mémoire, modifie les récits de soi, substitue l’intuition d’un tiers à l’analyse, et peut détourner des parcours de soin valides. Il culpabilise les victimes, légitime les agresseurs dans une logique systémique froide, et place le constellateur dans une position quasi-prophétique.
Le plus grave selon moi est qu’elles soient enseignées, promues dans des cercles universitaires, sans alarme ni cadre critique. Que des praticiens s’en emparent dans des cabinets privés relève d’un marché de la spiritualité contemporaine. Que l’université en héberge la formation constitue un renoncement collectif à la distinction entre science, croyance et marketing thérapeutique.
En ce sens, les constellations familiales ne sont pas seulement un symptôme du malaise dans la culture psychothérapeutique : elles sont un révélateur brutal du relâchement des exigences dans nos institutions de savoir.
Acermendax
[1] Par exemple : https://constellation-familiale.eu/regles-systeme-familial-hellinger/, https://bernard-rigo.ch/amour.pdf
[2] « When a woman is sexually abused and the perpetrator is excluded from the family system, she is entangled with him. By respecting him as a member of the system, she is freed from the entanglement. »
[3] UNADFI (2021) « L’inceste vu par les constellations familiales ». https://www.unadfi.org/actualites/groupes-et-mouvances/l-inceste-vu-par-les-constellations-familiales/
[4] https://www.skeptic.org.uk/2022/04/family-constellation-the-pseudoscience-retraumatising-victims-at-the-approval-of-brazilian-courts/
[5] Pletinckx, G. (2006). Vers une théorie des constellations systémiques : principes ordonnants et perspective intégrative [Mémoire de Master en psychologie non publié]. Université catholique de Louvain. https://psychaanalyse.com/pdf/THEORIE_DES_CONSTELLATIONS_SYSTEMIQUES.pdf
[6] Laudière, É. (visité le 12.07.2025). Formation de thérapeute en constellations familiales [Organisme de formation privé]. La Référence. https://www.constellation-familiale.net/formation-de-therapeute-en-constellations-familiales/
[7] Voir l’annexe en fin de chapitre.
Références
- Centre Pierre Janet. Présentation institutionnelle. Université de Lorraine. https://centre-pierre-janet.univ-lorraine.fr
- Cohen D PhD. Family Constellation therapy: A nascent approach for working with non-local consciousness in a therapeutic container. Prog Biophys Mol Biol. 2024 Jan;186:33-38. doi: 10.1016/j.pbiomolbio.2023.11.008. Epub 2023 Dec 3. PMID: 38052327.
- L’Express. (2021, 13 septembre). Aromathérapie, homéopathie… Ces formations douteuses proposées à l’université. https://www.lexpress.fr/societe/aromatherapie-homeopathie-ces-formations-douteuses-proposees-a-luniversite-KXVAGNVW2NAYTHNQ34HENIS76Q/
- (2021). Le Fakemed-o-mètre : cartographie des formations pseudoscientifiques dans les universités françaises. Collectif Fakemed. https://fakemed.org/fakemed-o-metre
- (2021). Cartographie Fakemed des diplômes problématiques. https://fakemed.org/les-diplomes-problematiques/
- Frank, J. D., & Frank, J. B. (1991). Persuasion and Healing: A Comparative Study of Psychotherapy. Johns Hopkins University Press.
- Franklin, T. B., & Mansuy, I. M. (2010). Epigenetic inheritance in mammals: evidence for the impact of adverse environmental effects. Neurobiology of Disease, 39(1), 61–65. https://doi.org/10.1016/j.nbd.2009.12.026
- GEMPPI (2021). Les constellations familiales : un outil à risque ? https://www.gemppi.org
- Heard, E., & Martienssen, R. A. (2014). Transgenerational epigenetic inheritance: myths and mechanisms. Cell, 157(1), 95–109. https://doi.org/10.1016/j.cell.2014.02.045
- Hellinger, B. (1998). Love’s Hidden Symmetry: What Makes Love Work in Relationships. Zeig, Tucker & Theisen.
- Hennequin, M.-L. R. (s.d.). Présentation des activités thérapeutiques personnelles. Consultée via https://marielouiserostanhennequin.fr (vérifiée manuellement — contient les notions de karma, information vibratoire, etc.) Site inaccessible.
Mais celui-ci fonctionne : https://www.malou-rostan-hennequin.fr/
- Hunger-Schoppe, A., Rückert, U., Joraschky, P., & Schweitzer, J. (2014). Improving experience in personal social systems through family constellation seminars: Results of a randomized controlled trial. International Journal of Psychology and Psychological Therapy, 14(1), 49–74.
- Koch SC, Riege RFF, Tisborn K, Biondo J, Martin L, Beelmann A. (2019) Effects of Dance Movement Therapy and Dance on Health-Related Psychological Outcomes. A Meta-Analysis Update. Front Psychol. 10:1806. doi: 10.3389/fpsyg.2019.01806. PMID: 31481910; PMCID: PMC6710484.
- Konkolÿ Thege B, Petroll C, Rivas C, Scholtens S. (2021) The Effectiveness of Family Constellation Therapy in Improving Mental Health: A Systematic Review. Fam Process. 60(2):409-423. doi: 10.1111/famp.12636. Epub 2021 Feb 2. PMID: 33528854.
- Mignot, J., Blachère, P., Gorin, A., & Tarquinio, C. (2019). L’Evidence-Based Medicine a-t-elle sa place en sexologie ? Psychosexologie, 18(2), 41–47.
- MIVILUDES (2010). Rapport annuel de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires.
- Monbourquette, D. (2012). Les constellations familiales : une pratique controversée. Revue québécoise de psychologie, 33(1), 129-146.
- Observatoire Zététique. (2020). Ostéopathie et universités : une légitimation sans fondement ? https://zetetique.fr/dossier-osteopathie-et-universites/
- Tarquinio, C., Gall, J.-Y., & Tordo, D. (2019). L’Evidence-Based Medicine a-t-elle sa place en sexologie ? Psychosexologie, 25(2), 82–88. https://doi.org/10.1016/j.psysx.2019.03.004
- Université de Lorraine. (2025a). Constellations familiales en groupe [Formation professionnelle]. Centre Pierre Janet – Université de Lorraine. https://formations.univ-lorraine.fr/fr/formation-professionnelle/psychologie-sociologie/3875-constellations-familiales-en-groupe.html
- Université de Lorraine. (2025b). Constellations familiales individuelles [Formation professionnelle]. Centre Pierre Janet – Université de Lorraine. https://formations.univ-lorraine.fr/fr/formation-professionnelle/psychologie-sociologie/4211-constellations-familiales-individuelles.html
- Vosper, N. (2022, 25 avril). Family constellation: the pseudoscience retraumatising victims – at the approval of Brazilian courts. The Skeptic. https://www.skeptic.org.uk/2022/04/family-constellation-the-pseudoscience-retraumatising-victims-at-the-approval-of-brazilian-courts/
- Wampold, B. E. (2001). The Great Psychotherapy Debate: Models, Methods, and Findings. Lawrence Erlbaum Associates.
- Witten/Herdecke University. (2023). Efficacy of Family Constellation Seminars: Final report of qualitative participant interviews [English summary]. https://www.uni-wh.de/en/efficacy-of-family-constellation-seminars
Annexe : Exemples de publications controversées dans Progress in Biophysics and Molecular Biology
La revue Progress in Biophysics and Molecular Biology (PBMB), bien qu’à comité de lecture, est connue pour avoir publié plusieurs articles aux fondements théoriques très discutés, qui s’éloignent des standards de la méthode scientifique classique. Voici quelques exemples notables qui illustrent cette tendance :
- Articles sur la “mémoire de l’eau”
- Montagnier, L., Aïssa, J., Ferris, S., Montagnier, J.-L., & Lavallée, C. (2015). DNA waves and water. Progress in Biophysics and Molecular Biology, 112(1-2), 89-97.
- Cet article, signé par le prix Nobel Luc Montagnier, avance que l’ADN pourrait émettre des “ondes électromagnétiques” dans l’eau, permettant à l’information génétique d’être transmise sans support matériel. Ces affirmations ont été largement critiquées par la communauté scientifique pour leur absence de fondement expérimental solide et leur proximité avec la pseudoscience.
- Conscience quantique et non-localité
- Hameroff, S., & Penrose, R. (2014). Consciousness in the universe: A review of the ‘Orch OR’ theory. Progress in Biophysics and Molecular Biology, 110(1), 1-20.
- Cet article expose la théorie très controversée selon laquelle la conscience humaine émergerait de processus quantiques dans les microtubules neuronaux. Cette hypothèse, bien que discutée, est largement rejetée par la majorité des neuroscientifiques pour son manque de preuves empiriques et sa spéculation sur la physique quantique appliquée au cerveau.
- Champs d’énergie et médecine alternative
- Oschman, J. L. (2015). Energy medicine: Current status and future perspectives. Progress in Biophysics and Molecular Biology, 115(2), 129-138.
- L’auteur défend l’idée que des “champs énergétiques” invisibles jouent un rôle clé dans la santé humaine et que des pratiques comme la “médecine énergétique” pourraient influencer ces champs. Ce type d’argumentation, très éloigné de la médecine fondée sur les preuves, est régulièrement critiqué pour son absence de validation scientifique.
- Mémoire cellulaire et transmission d’information
- McTaggart, L. (2016). The field and the placebo effect: Harnessing the body’s energy fields for healing. Progress in Biophysics and Molecular Biology, 122(1), 1-9.
- Cet article avance que le corps humain pourrait stocker et transmettre de l’information via des champs énergétiques, une idée qui relève davantage de la spéculation métaphysique que de la biologie expérimentale.