La chaîne aborde sur un ton décalé dans la forme mais sérieux sur le fond les raisons qui font que notre lecture du monde est souvent bancale.

Voici un petit vadémécum pour vous aider à vous y retrouver dans les nombreux contenus de La Tronche en Biais

 

 

Les émissions en direct sont la partie la plus importante du travail de la chaîne :

Le cœur éditorial.

Pour y voir plus clair dans le paysage, la playlist « Les yeux dans la Tronche » vous permet de retrouver les contenus qui traitent les sujets de fond de zététique / esprit critique : comment interroger nos représentations, réévaluer nos croyances, et comment répondre aux énoncés alléchants qui ne demandent qu’à être crus :

Pour des réflexions supplémentaires par petites touches, la playlist « Vite Fait » offre des contenus de moins de 5 minutes.

S’ajoutent d’autres playlists thématiques.

 

 

Bonnes découvertes à vous !

Cet article est le script de la vidéo du même nom publiée sur La Tronche en Biais.

 

Si vous regardez cette vidéo c’est probablement que vous êtes un humain, et que vous avez un accès à Internet. Vous êtes donc un animal social et culturel qui pratique quotidiennement la critique d’autrui, que ce soit face à face, via le commérage, l’analyse, le débunkage, le quolibet, l’insulte ou la discussion décontractée mais argumentée autour d’un point de contention.

Un humain fonctionnel qui ne critique pas, c’est-à-dire qui ne porte pas un jugement sur ce que disent et font d’autres humains, ça n’existe pas.

Ceux d’entre nous qui essaient de s’éduquer aux arcanes de l’esprit critique n’ignorent pas que la critique c’est important. La présence de ce mot dans 50% de l’expression « Esprit critique » est un indice de taille.

En zététique, nous apprenons à nous poser des questions pertinentes quand il s’agit d’évaluer s’il faut croire ou ne pas croire un énoncé. Et nous essayons de partager avec tout le monde les meilleurs outils méthodiques pour ce faire : la rhétorique, les vertus épistémiques, l’empathie cognitive, et une forme d’humilité dans chaque échange où nous risquons d’avoir tort, c’est-à-dire : souvent.

 

L’un des problèmes de la zététique, c’est que son volet principal, tourné vers une auto-éducation, une forme d’apprivoisement de son cerveau afin de questionner d’’abord nos propres croyances, nos propres perceptions et conceptions afin de les corriger… n’est pas visible ! Tandis que l’autre volet, l’autodéfense intellectuelle qui consiste à mettre à l’épreuve les énoncés émis par autrui, est souvent l’occasion de clash, de disputes, de ragequit et de tout un éventail de scènes émotionnelles qui nous donnent le sentiment que la conflictualité est partout, qu’elle sature l’air et que, finalement soit tout le monde harcèle tout le monde, soit personne ne harcèle personne. Point.

Monumentale erreur. On peut faire la distinction entre la critique et le harcèlement. Alors ça n’est pas toujours facile, parce qu’on ne dispose pas souvent de l’ensemble des informations permettant de se faire un avis, raison pour laquelle on serait bien sage de ne pas énoncer de jugement définitif sans avoir fourni des efforts conséquents pour s’informer. Ca n’est pas facile, mais on peut. Et là où cette distinction est le plus utile, c’est dans notre propre comportement. Parce que là nous disposons des infos nécessaires pour juger.  Voici donc un petit tutoriel sur l’art de donner la critique afin de pouvoir émettre des critiques importantes sans tomber dans le harcèlement.

Il parait que l’art est difficile et que la critique est facile. Je trouve la formule critiquable… Elle a du vrai pour les pratiques sportives ou artistique, mais en ce qui concerne l’arène des idées, la critique fait partie du job de base : l’art de la critique n’est en réalité pas si simple que ça. Souvent nous rencontrons des critiques de très mauvaise qualité parce que les gens ont l’air de s’imaginer qu’il suffit d’exprimer son ressenti, de donner son opinion, d’asséner des perceptions comme si elles étaient des faits établis, et d’engueuler tous ceux qui ne sont pas immédiatement convaincu parce qu’ils seraient fermés à la critique. Pardon, mais ça manque de métacognition.

 

 

Tutoriel étape1 : Se demander ce qu’on espère réaliser.

 

  1. On peut critiquer pour aider qqn à reformuler sa pensée, à se corriger, à s’améliorer. C’est ce que font les amis et les alliés autour d’une cause commune : votre cause mérite que vous ayez le courage de critiquer ceux qui la défendent mal, et que vous écoutiez les alliés qui sont en désaccord. MAIS l’écueil de cette démarche, c’est la « pureté militante », la police de la pensée qu’exercent certaines personnes qui tiennent à la leur posture plus qu’aux idées qu’ils sont censés défendre (Cf la série de Penseur Sauvage sur les narcissiques).

La critique utile de l’allié peut se transformer en harcèlement si elle s’acharne pour interdire certaines paroles par l’intimidation, la brutalité, la menace. Une personne normale est capable d’admettre qu’on n’est pas d’accord avec lui sans pour autant devenir un ennemi. La critique utile, elle accepte de ne pas être reçue et acceptée comme un ordre.

  1. On peut critiquer par opposition à un propos récurrent qui nous semble faux et qu’on voudrait éradiquer, comme les fake news. Et alors il faut savoir cibler le propos et pas celles et ceux qui s’en font les vecteurs. Ça implique de savoir viser et de savoir doser. C’est très important de le faire et de pouvoir continuer à le faire sans se faire accuser de harcèlement. C’est le bébé dans l’eau du bain.
  2. On peut critiquer car on estime qu’il faut détruire la crédibilité, le capital symbolique, la légende personnelle de quelqu’un qui ment, qui désinforme, qui manipule. Les escrocs, les voleurs, les autocrates, les gourous de sectes, tous ces personnages qui détruisent des vies, méritent qu’on leur barre le chemin. Votre critique fait alors de vous un ennemi.

Je n’attends pas de ceux qui me prennent pour leur ennemi qu’ils me traitent gentiment avec seulement des propos argumentés. Je m’attends hélas à ce que pour eux tous les coups soient permis pour me détruire. Rappelez-vous fact and Furious et la violence extrême des attaques lancés contre Antoine Daoust ; des exemples un tout petit peu moins extrême, il y en a des dizaines.

Je trouve particulièrement triste d’être traité comme un ennemi par des alliés qui prétendent ou croient émettre une critique constructive. Au fil des années, cette situation m’a souvent blessé. Si je suis capable de continuer mon travail aujourd’hui, c’est parce que j’ai fini par ne plus être aussi charitable qu’avant avec la confusion dans le registre de l’attaque en lieu et place de la critique. Ne vous étonnez pas si vous finissez bloqué en One Shot si votre mode d’expression est de rabaisser le YouTubeur que vous voudriez sincèrement aider à progresser ; il ne vous doit aucun égard particulier.

  1. On peut critiquer pour faire mal, pour se venger, pour apporter la justice, pour rechercher un moyen d’exister, de se réparer peut-être en détruisant l’autre, en anéantissant son existence publique. Ça malheureusement, c’est trop fréquent et en réalité ce n’est pas de la critique, c’est de l’agression. On peut juger qu’on agit en état de légitime défense —ça se plaide—, mais il demeure que ce n’est pas de la critique et que cette motivation est étrangère à la démarche zététique qui se place d’abord (même si elle ne se résume pas à ça) sur un plan épistémique : évaluer la véracité des propos, la solidité des arguments, la cohérence d’une posture.

Ces 4 contextes de la critique, je les distingue clairement et j’essaie de les rendre explicites dans mon travail. Je ne traite pas mes alliés comme des ennemis. Je ne confonds pas les idées avec les personnes qui s’en font l’échos, et je ne mets pas dans le même sac les croyants, même prosélytes, et ceux qui tirent profit de la croyance des autres.

BONUS. J’ajoute une 5eme motivation très en vogue dans les espaces militants : critiquer pour se construire une identité, pour sortir du lot, pour émettre un signal de vertu. La cible n’a alors plus guère d’importance en elle-même, elle ne représente qu’un moyen d’attirer l’attention sur les grandes qualités que l’on se prête à soi-même. Si la cible ne répond pas, on pourra continuer ou s’en trouver d’autres, mais si elle réagit, c’est parfait, on pourra toujours trouver un moyen de tirer avantage de la situation (Cf ma vidéo « le harceleur a toujours raison »). Attitude hypocrite, abusive, voire sociopathique, cette motivation du buzz est difficile à prouver bien entendu, puisqu’on ne peut pas prétendre lire dans les esprits. Mais une fois que les 4 premières motivations ont été passées en revu et ne permettent pas d’expliquer un comportement, cette cinquième lecture ne peut plus être écartée. Et alors, comme trop souvent, la cible d’une telle attaque n’a plus guère que de mauvaises alternatives devant elle (Cf ma vidéo «Psyhodelik a gagné»)

 

Etape 2 : oubliez l’octogone.

Une fois que je sais dans quel registre je me trouve, j’ai encore du travail car je dois me souvenir que la critique n’est pas réellement un sport de combat, mais un travail d’équipe, une course d’endurance en relai où je fais ma part du travail en comptant sur l’implication des autres à faire de même, et cela exige de moi que j’essaie d’être exemplaire (pas tout le temps, pas à chaque occasion, mais à chaque fois que je m’engage dans une activité importante). L’exemplarité est le signal honnête, couteux et donc fiable qui nous distingue les militants toxiques, des paladins clavicoles, des complotistes et des gourous. C’est ingrat, parce que chaque faux pas nous est reproché bien plus fort que les immondices commises par ceux que nous avons en face. C’est injuste, mais au bout de 10 ans je n’ai pas mieux à proposer : nous rappelons les règles et nous les suivons, nous misons sur l’intelligence collective, et régulièrement nous perdons… Mais en moyenne nous progressons. Et nous faisons ça ensemble, en accueillant parmi nous des gens qui naguère adhéraient à des croyances que la zététique les a aidés à mettre à distance.

Il en ressort que le débat face à face n’est que rarement la bonne manière de procéder, car il s’agit d’un rituel qui se joue au bénéfice du plus fort, du plus incisif, du plus volubile et adroit manieur de mots que du meilleur penseur, du locuteur le mieux apte à faire progresser tout le monde sur un sujet en discussion. Je vous renvoie à ce que j’ai dit au sujet de débattre ou de ne pas débattre avec tout le monde.

 

Parenthèse. La Tronche en Biais fait-elle du harcèlement ?

Sur cette chaîne, je livre des analyses de discours que j’estime contraire aux connaissances scientifiques, dangereuses, trompeuses… et j’apporte la contradiction à beaucoup de gens qui cherchent à avoir une influence que je juge néfaste sur la société.

À ce titre, j’énonce des critiques fortes, sourcées, argumentées, parfois moqueuses quand j’estime devoir porter atteinte à la crédibilité de ceux qui font profession de désinformer. Evidement en face de moi se trouvent des personnes qui reçoivent cela comme des attaques et disent alors, parfois, qu’elles sont victimes de harcèlement. La justice peut les aider à établir la réalité de ces reproches, il leur suffit de porter plainte. À ce jour quand on m’attaque au tribunal c’est pour concurrence déloyale. De mon côté j’ai déposé des plaintes pour cyberharcèlement. J’ai été extrêmement clair : vous m’avez aidé en contribuant à une cagnotte qui permet de saisir la justice, et avec cela je travaille avec un avocat, maître Mathieu Lanteri, et j’espère que les tribunaux sauront traiter cela d’une manière qui aidera les internautes francophones à se débarrasser de certains comportements.

Vous ne me verrez pas négocier avec les harceleurs qui sen prennent à moi depuis des années ; je vais subir, subir, enregistrer, archiver, et puis un jour j’estimerai que les pièces sont suffisantes pour attaquer et alors ils seront embarqués pour une aventure judiciaire qui durera un an ou trois ans et peut-être qu’ils n’en tireront aucune leçon mais j’ai bon espoir que ça envoie un message général.

Je vous invite à passer en revue les 600 vidéos de la chaine et mes comptes sur les réseaux sociaux pour vérifier si je me livre à des insultes répétées, à des attaques personnelles, à des menaces ou à un acharnement qui serait différent du travail journalistique de Médiapart par exemple qui traite régulièrement une affaire en plusieurs épisodes en laissant à chaque foi les incriminés réagir ou ne pas réagir aux éléments qu’ils apportent, un travail que notre démocratie ne qualifie pas de harcèlement.

Retour au Tutoriel.

Etape 3. Les 3 questions cruciales

Je vais vous rappeler les trois questions que ne se posent pas les cons tels que je les définis depuis longtemps : ceux qui affirment ce qu’ils ne peuvent affirmer, prétendent savoir ce qu’ils ne peuvent savoir et projettent sur autrui leurs propres défauts. La 3e, nous l’avons déjà développée en début d’article.

  1. Suis-je mieux informé ou plus compétent que la personne à qui je m’adresse ?
  2. Ai-je raison de supposer telles intentions de la part de mon interlocuteur ?
  3. Ai-je identifié le but de mon commentaire dans le cadre d’une conversation ?

Sans questionnement, je suis le jouet de mes émotions, des algorithmes et des effets de manche des manipulateurs qui créent du scandale pour engranger des vues, de la popularité, du pouvoir pour en faire un mauvais usage amenant à plus de scandale, de vues et de pouvoir.

 

Etape 4. L’art de Recevoir la critique

Attention : il ne faut pas faire porter tous les efforts sur le seul émetteur d’un propos critique. Parfois la violence se trouve du côté de celui qui reçoit la critique et décide de contre-attaquer en pourrissant ce qu’il identifie comme une source de nuisance. En zététique, nous parlons souvent de la manière d’émettre une critique, mais presque jamais de la manière dont il faut la recevoir.

D’abord, et c’est très difficile, il faut éviter de prêter une intention agressive à celui qui nous critique. Il faudrait se concentrer sur ce que son propos pourrait avoir de vrai, l’entendre comme une parole amicale et bienveillante qui pourrait nous aider à mieux penser, mieux parler, à mieux défendre certaines idées. Parfois des remarques abruptes et désagréables s’avèrent de précieux conseils pour éviter des écueils que nous n’avions pas su voir. Tous les conflits d’opinion ne doivent pas susciter en nous le besoin de nous défendre. Tous les conflits ne sont pas mauvais, certains nous aident à garder le cap, d’autres nous rappellent les priorités que nous désirons cultiver ou les défauts que nous devons atténuer.

Celui qui reçoit une critique ferait bien d’avoir lui aussi les 3 questions à l’esprit. Parfois c’est quelqu’un qui en sait plus que moi qui vient m’apporter son aide, même si c’est sous une forme piquante.

 

Etape 5. Quelques réflexions en vrac

  • Vous n’êtes pas obligé de critiquer publiquement tout ce qui vous énerve. Vous pouvez choisir vos combats avec un peu plus d’intelligence et même inciter certaines personnes qui vous agacent à défendre une cause commune, à peser là où vous pensez que cela peut être utile. Vous avez le droit de vous allier à des gens qui ne partagent pas 100% de vos convictions.
  • Tout le monde n’a pas le même humour. Si votre blague peut être interprétée comme une agression, demandez-vous si ça vaut le coup de la garder absolument.
  • Vous n’avez pas besoin de vous répéter 100 fois. La répétition est l’un des critères du harcèlement. On n’aide pas autrui à s’améliorer en pratiquant le supplice de la goutte chinoise.
  • Si le reproche que vous avez à formuler à déjà été publié 250 fois par ailleurs, vous pouvez liker ces autres reproches, mais pourquoi voudriez-vous redire une fois de plus ce qui a déjà été dit ? Le but de votre critique est-il bien clair dans votre esprit ?
  • Vous n’avez pas besoin de GAGNER. Forcer l’autre à prononcer une phrase qui atteste de votre supériorité est l’une des marques les plus évidente que vous êtes un gros toxique.
  • Une critique peut être entendue et avoir un effet réel sur quelqu’un sans que ça se voit de prime abord, sans qu’il se produise une crise visible depuis la Lune. Si vous faites évoluer le vocabulaire ou le ton d’un vidéaste, d’une journaliste, d’un influenceur, c’est déjà beaucoup !
  • Vos propos publics sont publics : ils pourront vous être publiquement reprochés. Ne prenez pas Twitter pour un salon privé où vous pouvez ressasser toute votre rancune sur Edouardine ou Placibas : ce sont des propos tenus dans l’agora commune où ils peuvent atteindre les gens en question. On peut vous demander des comptes.
  • 15 ou 20 réponses désagréables sous votre dernière publication, ce n’est pas une shitstorm ni un cyberharcèlement de masse. Pour en avoir reçu des dizaines de milliers depuis 2014, dont quelques dizaines ou centaines de menaces de mort plus ou moins vagues, je vous serai reconnaissant de garder le sens des proportions.
  • Si vous voulez convaincre votre interlocuteur ou les lecteurs de votre échange que vous avez raison, il est préférable de leur donner envie d’être dans votre camp. Si vous préférez la grandiloquence de votre position morale, vous avez plus de chance de jouer le rôle de repoussoir en offrant une caricature de votre camp (Cf La polarisation illusoire). Bref, vous desservez votre cause, et c’est votre droit. Mais c’est un peu dommage.

 

Que dit la loi ?

Je finirai en lisant tout bêtement ce que la loi dit sur le harcèlement. Vous verrez que, en fait, ce n’est pas un texte abscons et compliqué.

Article 222-33-2-2 du Code Pénal

Le fait de harceler une personne par des propos ou comportements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation de ses conditions de vie se traduisant par une altération de sa santé physique ou mentale est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende lorsque ces faits ont causé une incapacité totale de travail inférieure ou égale à huit jours ou n’ont entraîné aucune incapacité de travail.

L’infraction est également constituée :

  1. a) Lorsque ces propos ou comportements sont imposés à une même victime par plusieurs personnes, de manière concertée ou à l’instigation de l’une d’elles, alors même que chacune de ces personnes n’a pas agi de façon répétée ;
  2. b) Lorsque ces propos ou comportements sont imposés à une même victime, successivement, par plusieurs personnes qui, même en l’absence de concertation, savent que ces propos ou comportements caractérisent une répétition.

Les faits mentionnés aux premier à quatrième alinéas sont punis de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 € d’amende :

1° Lorsqu’ils ont causé une incapacité totale de travail supérieure à huit jours ;

2° Lorsqu’ils ont été commis sur un mineur ;

3° Lorsqu’ils ont été commis sur une personne dont la particulière vulnérabilité, due à son âge, à une maladie, à une infirmité, à une déficience physique ou psychique ou à un état de grossesse, est apparente ou connue de leur auteur ;

4° Lorsqu’ils ont été commis par l’utilisation d’un service de communication au public en ligne ou par le biais d’un support numérique ou électronique ;

4° bis Lorsqu’ils ont été commis sur le titulaire d’un mandat électif ;

5° Lorsqu’un mineur était présent et y a assisté.

Les faits mentionnés aux premier à quatrième alinéas sont punis de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende lorsqu’ils sont commis dans deux des circonstances mentionnées aux 1° à 5°.

 

CONCLUSION

Nul n’est censé ignorer la loi. Le doxing est punissable ; le harcèlement aussi. Je souhaite que nous passions tous à l’étape suivante de l’histoire d’Internet, celle où l’on n’a pas besoin de tout régler par le conflit comme des singes énervés ou des automobilistes du XXe siècles pour lesquels les accidents mortels étaient une fatalité qu’il fallait accepter parce que c’est comme ça, que voulez-vous, on n’y peut rien.

On a su éliminer les pires comportements de la route et apporter de la sécurité à tous les usagers.  Je pense qu’il est temps d’appliquer cette recette aux espaces numériques qui ressemblent encore un peu trop au far West.

 

Ressources à consulter sur ce sujet sur la TeB

— « Le harceleur a toujours raison » https://www.youtube.com/watch?v=MXWgNfIeYVA

— « Les ravages de la pureté » https://www.youtube.com/watch?v=dyzpxWWusVI

— Playlist « EMPRISE » de Penseur Sauvage. https://www.youtube.com/watch?v=c7fDEuTGgEY&list=PLoxcu07al0isu-CJ_A8PrqiXdFOOE1uai

— « Faut-il bloquer les gens sur Internet ? » https://www.youtube.com/watch?v=tqIip7cbXaM

— « Vous voulez du sang ? » (la zététique est-elle un art de combat ?) (aout 2020)  https://www.youtube.com/watch?v=B-Us-raVVtA

— « Rien ne vaut le débat ? » https://www.youtube.com/watch?v=VW_pcZa5vz8

— « Le gros préjudice moral de Frédéric Delavier » https://www.youtube.com/watch?v=7wxaNJ_f-9k

— « Trois actions en justice pour La tronche en Biais » https://www.youtube.com/watch?v=hxYYVMqhk28

— « Brulez vos idoles »  https://www.youtube.com/watch?v=KfBuvZAsG98

— « Le truc qui pourrit les débats » https://www.youtube.com/watch?v=-6uGz7PojHU

— « Arrêtez avec vos soupçons » https://www.youtube.com/watch?v=YFhVQAYZ2T8 (aout 2019)

— « La polarisation illusoire » https://www.youtube.com/watch?v=u06jMln7044

—  Votre colère ne vous donne pas raison. https://www.youtube.com/watch?v=zWK-H-clP9o

 

Le magazine de l’Esprit Critique 2..0 – Avril 2024

 

Tous les liens évoqués dans la vidéo sont accessibles ci-dessous :

 

Partie 1. Confluence

Revue des productions liées à l’esprit critique

— Hommage à Daniel Dennett, décédé le 19 avril à 82 ans.

Son livre « Darwin’s dangerous idea » était posé dans le décor de la chaine dans les tous premiers épisodes ! Son influence est présente dans mon travail. — Il a notamment travaillé sur la conscience et critiqué les conceptions héritées de Descartes, et ce qu’il a appelé le « théâtre cartésien de l’esprit ».

Citation : « L’idée qu’il existerait un centre spécial dans le cerveau est la plus mauvaise et la plus tenace de toutes les idées qui empoisonnent nos modes de pensée au sujet de la conscience. »

Plus globalement, son travail de philosophe a été tourné vers les sciences et vers l’émancipation des religions. Il a été l’un des 4 cavaliers de l’athéisme au côté de Richard Dawkins, Sam Harris et Christopher Hitchens décédé en 2011.

« Ma perspective fondamentale est le naturalisme, l’idée que les investigations philosophiques ne sont pas supérieures, ni antérieures, aux investigations des sciences naturelles, mais recherchent la vérité en partenariat avec elles, les philosophes devant s’assigner la tâche de clarifier et d’unifier assez ces points de vue si souvent conflictuels pour les fondre dans une vision unique de l’Univers […] »

Adieu et merci, monsieur Dennett.

 

Revue des productions

 

 

Les productions maison

 

Chansons et IA

 

LES REC de Toulouse ont une page Ulule. L’évènement est gratuitement accessible à tout le monde… ais ça coûte de l’argent et l’organisateur doit boucler son budget s’il veut pouvoir nous proposer un nouvel évènement l’an prochain : https://fr.ulule.com/rencontres-esprit-critique/

Enregistrement le 27 avril 2024 aux Rencontres de l’Esprit Critique – Toulouse.

Invités :

  • Dominique COSTAGLIOLA — Epidémiologiste et biostatisticienne, Directrice de recherches émérite à l’INSERM et membre de l’Académie des Sciences.
  • Catherine HILL — Epidémiologiste. En poste à l’institut Gustave Roussy jusqu’en 2023. Spécialité : fréquence et causes des cancers et surveillance des effets indésirables de médicaments (Mediator, Lévothyrox, Dépakine).
  • Jean-Noël VERGNES — PU-PH Dentiste hospitalo-universitaire. Approche biopsychosociale centrée sur la personne et l’épidémiologie.

Editorial

 

La santé est soumise à divers aléas. Si vous n’avez vraiment pas de bol vous portez une mutation unique, bien spécifique et très vilaine qui rend votre vie douloureuse et courte. Les maladies rares et orphelines, nous en avons parlé dans La Tronche en Live 123 « Maladies (et handicaps) invisibles » avec Claire-Cécile Michon et Eva Feigerlov.

En dehors de ce cas, vous appartenez à une population sur laquelle nous possédons des chiffres : incidence de telle ou telle maladie —contagieuse ou pas—, corrélation entre les affections, espérance de vie, etc. Et il existe une science qui collecte toutes ces données dans le but de nous aider à comprendre comment apparaissent et évoluent les maladies, c’est l’épidémiologie.

Je me permets d’emble de corriger une éventuelle confusion l’épidémiologie n’est pas l’étude des épidémies, mais celle de la fréquence des maladies dans les populations.

Dans notre société moderne où l’on ne meurt presque plus en bas âge ou en accouchant, où les jeunes ne meurent plus à la guerre, où nous vivons longtemps… nous avons tous de très nombreuses occasions de chopper des maladies qui trainent ou de nous exposer à des produits qui nous font du mal.

Les organismes étant d’une complexité folle, en dehors des infections virales ou bactériennes il est souvent impossible de déterminer avec précision l’évènement, la cause, l’origine exacte, factuelle de la maladie d’une personne en particulier. Si vous avez un cancer, on ne pourra pas déterminer que c’est à cause d’un dommage sur votre ADN causé par une molécule qui vient d’un verre de Côte du Rhône que vous avez bu le 3 octobre d’il y a onze ans, même si bien là que se trouve son origine.

Le travail de l’épidémiologie c’est de nous donner les informations utiles pour pouvoir prendre des mesures qui ont un impact sur la santé publique, sur les risques que nous courons, sur les choix thérapeutiques à privilégier, bref sur la politique de santé. Et c’est peut-être cette connexion avec le monde de la décision et du pouvoir qui rend cette discipline un peu controversée.

Pour en parler, nous avons du lourd ce soir ! Bienvenue à nos invités.

 

 

Emission, enregistrée le 23 avril 2024.
Invité : Jacques ROBERT. Professeur émérite de cancérologie (université de Bordeaux), praticien hospitalier honoraire (centre de lutte contre le cancer).

Editorial

Les cancers accompagnent le monde animal depuis avant les dinosaures, ce sont des maladies de la dérégulation des cycles cellulaires qui font oublier à nos cellules qu’elles ont un rôle bien précis à jouer dans l’organisme et ne peuvent pas se la jouer perso. Si vous voulez comprendre le phénomène, je vous conseille la TenL#80 avec Frédéric THOMAS auteur de « L’abominable secret du cancer ».

Les cancers sont des maladies qui font peur et qui sont fréquentes. Nous connaissons tous quelqu’un qui est concerné, et il est parfois bien difficile de savoir comment réagir à sa maladie ou à celle de nos proches. Et si cet aspect là vous semble important, je vous conseille la TenL 118 « Le cancer de la peur » enregistrée à la Cité des Sciences et de l’industrie au milieu de l’exposition « Cancers » avec deux chercheuses et les deux commissaires de l’exposition.

Les cancers nous mettent face aux limites de la médecine, et de la brutalité de nombreux traitements, qu’il s‘agisse de chirurgies invasives ou de thérapies chimiques ou radiologiques incapacitantes. Dans la détresse qui vous accable à ce moment-là, on se raccroche à des discours qui nous inspireraient de la méfiance en d’autres circonstances. Les malades du cancer figurent parmi les premières cibles du marketing des pratiques de soin non conventionnelles, parfois appelées « médecines douces » ou « médecines complémentaires ». Et sur ce sujet notre émission La TenL #102 « Cancers et « médecines alternatives et complémentaires » » avec Le cancérologue Simon SCHRAUB,  pourra vous intéresser.

Ce soir, nous explorons d’autre aspect de ces maladies. Nous commencerons par le pur charlatanisme qui sévit malgré les lois, grâce à certains milieux alternatifs très prosélytes et sans que les plateformes numériques ne fassent grand-chose.

Les médecins, les vrais, les diplômés en poste dans les hôpitaux, ceux envers qui la confraternité doit être absolument respectée sous peine de blâme, il leur arrive aussi de promouvoir des traitements claqués au sol, de prétendre avoir des solutions que la profession refuse de voir et de vriller avec extase en embrassant les médias alternatifs et complotistes.

Et puis au-delà des dérives personnelles, le cancer est confronté à des dérives systémiques, avec des travaux scientifiques peu reproductibles, un charity business entaché de corruption, avec un déficit de confiance envers la manière dont on finance les travaux… Et une formation des soignants qui a longtemps fait l’impasse sur l’empathie et parfois maltraité des malades qui ont préféré aller voir ailleurs.

Nous allons regarder tous ces problèmes en face avec un professeur d’université cancérologue, spécialiste de tout cela et auteur d’un livre sans concession « Impostures en cancérologie » aux éditions H&O.

 

Emission enregistrée le 15 avril 2024. BU Ingénieurs Brabois.

Invités : Gérard Audibert Dr. en médecine, directeur de l’Espace de Réflexion Ethique Grand Est, antenne lorraine. Aurélie Pourrez PhD, chercheuse en information-communication au Centre de Recherche sur les Médiations, CREM (UL).

 

Editorial

 

La théorie de l’évolution, la dérive des continents, le changement climatique d’origine anthropique, voici quelques exemples de consensus scientifiques. On attend de chacun qu’il comprenne qu’il s’agit de « vérités de sciences » (avec des guillemets bien sûr) : des énoncés qu’il n’est plus raisonnable de rejeter. Le consensus est invoqué pour marquer les frontières de l’indiscutable et ne pas perdre un temps infini à réinventer l’eau tiède dans des débats qu’il vaudrait mieux focaliser sur des questions qui se posent réellement et dont les réponses sont bel et bien à découvrir.

Mais tout cela peut avoir un petit gout d’autoritarisme, de verticalité, voire même de dogmatisme. Ainsi donc, il y aurait une sorte de parole infrangible, un évangile devant lequel tous doivent s’incliner ? Et qui l’incarne cette parole, quel docte sage peut tracer à la seule force de son stylo ou de sa voix les limites entre ce qu’il est permis d’investiguer et ce qui doit être cru ? Personne, évidemment.

Le consensus ce n’est pas un texte sacré protégé par un clergé, ce n’est pas une doctrine administrée par des zélateurs, c’est plutôt une sorte d’émulsion collective, une zone d’accalmie dans les débats, un espace pacifié où la formulation des connaissances établies est exposée aux yeux de tous et résiste tranquillement aux assauts des hypothèses alternatives et des expériences nouvelles.

Le problème des métaphores, c’est qu’elles ont beau être jolie, elles sont toujours un peu fausses et ne décrivent pas réellement ce dont elles parlent, alors nous allons nous intéresser aux diverses manières de présenter ces fameux consensus, comment ils s’installent, comment ils se déplacent ou volent en éclats, et surtout comment peut faire le non spécialiste pour savoir si un énoncé s’appuie sur un consensus ou s’en écarte, comment le citoyen peut distinguer une parole qui se donne tous les moyens de mesurer ses prétentions au test de ses hypothèses d’un galimatias pseudo-savant concocté selon les besoins ponctuels du locuteur.

Pour contribuer à éclairer un peu tout le monde, nous allons revenir sur la notion de consensus scientifique, comme nous étions revenus sur celle d’expert lors de l’émission enregistrée à la médiathèque d’ARTEM avec Céline SEGUR et Laurence CORROY.

Et pour cela nous comptons sur nos deux invités

 

Le magazine de l’esprit critique revient, en direct, sur les productions de la sphère sceptique & scientifique et offre des analyses de l’actualité en lien avec les thématiques associées.

 

Partie 1. Confluence

Revue des productions liées à l’esprit critique

 

Partie 2 — En direct de la source « Angoisse, Pédiatrie & Bisou Magique »

 

Editorial

Les parents parfaits savent reconnaître les maladies, distinguer ce qui grave de ce qui est bénin. Ils connaissent des remèdes transmis de génération en génération. Ils sont autonomes ; ils savent tout faire. Ils ont fait médecine, sont spécialisés en pédiatrie, en immunologie ; experts en psychologie de l’enfant, en pédagogie, en développement, en physiologie, et évidemment en nutrition.

Les parents parfaits sont des mamans, c’est relativement consensuel dans la littérature contemporaine. On attend des mamans qu’elles gèrent à peu près tout. Il semblerait que cela évolue un peu, mais on est loin d’un changement de paradigme.

Les parents parfait sont angoissés parce qu’ils baignent dans un monde d’infobésité où la question de la périnatalité et de l’enfance est saturée d’injonctions à faire mieux, à en faire plus, à consulter des praticiens alternatifs qui en savent tellement plus, à être plus pro-actifs, plus efficaces, plus en avance, plus savants, finalement, que les experts.

Quoi qu’ils décident, niveau vaccination, ils trouveront des gens très agressifs pour leur dire qu’ils se trompent et font du mal à leurs petits.  Angoisse.

Et après on s’étonne que les gens fassent moins d’enfant. Et après le président dit à la télévision qu’il faut un réarmement démographique (il aimait déjà dire que la pandémie c’était la guerre).

Peut-être qu’il est possible d’avoir des enfants sans sombrer automatiquement dans la panique absolue de chaque instant. Peut-être pouvons-nous apprendre à construire une confiance dans les métiers de la santé qui font des progrès constant et qui ont fait chuter drastiquement la mortalité infantile en quelques générations.

Pour cela il faut être capable de trier l’information et de ne pas se focaliser sur tous les propos anxiogènes qui vous promettent les pires catastrophes si vous ne devenez pas expert d’une bobologie vendues par des sites internet, des magazines ou des charlatans en freelance.

Le Docteur Winter, alias Toubib sur Internet, a quelques propositions pour vous aider dans son récent livre « le Bisou Magique existe-t-il ? »

Emission enregistrée le 12 mars 2024

Invité Henri BROCH

 

Editorial

Les mouvements sceptiques à travers le monde ont des histoires particulières, locales, attachées aux cultures et aux personnes qui se sont investies dans une réponse aux discours prétendant décrire le réel à l’aide de méthodes disons discutables. Dans la majorité des cas la culture sceptique s’est construite comme un contre-discours s’appuyant sur les sciences pour s’opposer à l’autorité religieuse et à l’obscurantisme dogmatique qui l’accompagne ; en nos contrées où la laïcité est censée être devenue une valeur cardinale depuis longtemps, cette dimension de réponse au pouvoir religieux est sans doute un peu moins présente qu’ailleurs. Mais la mise en avant de la méthode et de la raison s’est toujours opposée aux approches qui recourent au surnaturel pour expliquer ou justifier le fonctionnement du monde.

En France nous avons la zététique parce qu’un certain Henri Broch, qui aime bien les mots, a choisi de dénommer ainsi son enseignement à l’université de Nice et que sa démarche a fait école. Ce succès tient probablement en partie au choix des thématiques abordées pour apprendre à raisonner. Henri Broch s’est en quelque sorte spécialisé dans l’approche scientifique des phénomènes réputés paranormaux : c’est en regardant comment sont présentées et défendues les croyances dans l’astrologie, la télépathie, la télékinésie, la voyance ou les miracles que la zététique d’Henri Broch nous montre comment poser une hypothèse, construire un protocole, explorer les alternatives et, le cas échéant, suspendre son jugement.

Le physicien enseignant-chercheur qu’il est a su donner de sa personne en faisant des démonstrations, par exemple sur la banalité absolue de marcher sur des charbons ardents sans dommage ; et c’est important parce que même s’il m’a convaincu je n’avais pas tellement envie de devoir passer par l’expérience personnelle avec un truc comme ça. Il a récemment publié en tandem avec son ancien thésard Richard Monvoisin un livre revenant sur 50 ans de zététique que je vous recommande chaleureusement.

Ce soir nous allons nous intéresser à un chapitre particulier de l’histoire du rationalisme français, à savoir le « Défi Zététique International ».

Voici le début de l’article Wikipédia qui lui est dédié :

« Le défi zététique international (du grec zêtêin, « chercher ») avait pour objet de mettre en évidence l’existence ou l’inexistence de phénomènes paranormaux. Lancé en 1987, il promettait un prix « pour la preuve d’un phénomène paranormal, quel qu’il soit, devant Henri Broch, Gérard Majax, Jacques Theodor ». Il s’agissait de la version francophone du One Million Dollar Paranormal Challenge de James Randi.

Initialement doté de 500 000 francs, le prix a été porté à 1 000 000 francs en 1992, puis à 200 000 euros en 1999.

À l’époque de sa création en 1986 par le physicien Henri Broch, le service télématique Minitel 36 15 ZET (abréviation de Zététique) avait lancé un véritable défi aux soi-disant détenteurs de pouvoirs paranormaux avec la formule suivante :

« Vous prétendez avoir des pouvoirs : … prouvez-le ! »

Bonsoir Henri Broch.

 

Emission enregistrée le 6 mars 2024

 

Editorial

Le bâton de Saint Joseph, le sang de Saint Janvier, la dent de Sainte Apolline, le manteau de Mohamed, les dents de Bouddha, le linceul de Turin, la sainte couronne, j’ai cité beaucoup de reliques chrétiennes, cela semble être une spécialité dans cette religion. Les reliques ; le mot lui-même signifie « reste » ; sont des objets ou des parties du corps de personnes vénérées que l’on garde avec nous après leur mort et auxquels on attribue un je-ne-sais-quoi de non réductible à la matière qui fait l’objet ou même à son histoire, mais qui relève de la métaphysique, d’une connexion avec un plan d’existence supérieur.

Il y a comme un paradoxe dans la nature des reliques qui fait d’eux des objets, en quelque sorte, anti-spirituels puisqu’ils encapsulent dans une réalité physique intensément mondaine, presque vulgaire, ce qui est censé être un message de l’ordre de la transcendance. À quoi bon, après tout, le corps prétendument imputrescible de certains saint ? À quoi bon conserver (et adorer) le prépuce de Jésus ? (Un Prépuce conservé à Rome mais aussi à Saint-Jacques de Compostelle, à Hildesheim, à Anvers ; à Metz, Besançon, Langres, Fécamp, Chartres, Coulombs, Puy-en-Velay, Conques, Charroux et Vebret… Vous notez qu’on raffole de cette relique-là en France) À quoi bon ces restes qu’on enchâsse dans de jolies boites en or et qu’on exhibe, en procession, dans ces cérémonies solennelles et quand même un peu bizarres.

À quoi bon ? c’est l’une des questions que je vous pose et sur laquelle vous pouvez donner votre avis en prenant la parole.

À ces reliques, on prête, bien sûr, des vertus ; elles protègent, elles bénissent, et elles permettent des guérisons miraculeuses. L’idée de miracle semble n’être jamais très loin de celle de relique. Et en cela ces objets vénérés, d’une manière ou d’une autre, font office de signe et de preuve ou l’action divine. En un sens, c’est parce que Dieu reste caché que les reliques sont importantes ; elles au moins on peut les toucher. En tout cas avec les yeux.

De la plus célèbre, le suaire de Turin, nous parlerons avec Nicolas Sarzeaud, historien médiéviste, notamment parce qu’il est entourée de discours extrêmement fermes sur les démonstrations scientifiques de son authenticité et de sa nature divine car impossible à reproduire par des moyens naturels. Mais peut-être faudrait-il se garder de croire que toutes les reliques sont regardées de la même manière, que la question de leur authenticité a toujours été cruciale, et que les gens des temps anciens étaient d’incultes imbéciles idolâtres tout juste bons à se prosterner devant un ostensoir sans jamais oser douter de ce qu’on leur donnait à admirer.

La distance critique envers ces objets n’est peut-être pas un apanage des modernes. Il y a peut-être même plus de naïveté aujourd’hui à, leur égard chez une partie des croyants.

Voilà en résumé ce que nous allons explorer ensemble, en particulier avec notre invité, Nicolas Sarzeaud.

 

 

Ressources

Magazine de l’esprit critique 2.0. Enregistré le 28 février 2024.

Invité : Florian DUPAS.

 

Partie 1 – Revue des productions de la sphère sceptique

Quoi de neuf depuis le 1er février ?

La chaine de l’ASTEC

 

 

Le Muséum des Pourquois : le plagiat n’est pas une méthode.

Yoran a supprimé le communiqué calamiteux qu’il avait écrit. Il en a publié un deuxième. Et il a censuré le commentaire que j’y ai déposé. Il ne restait plus quasiment que des commentaires qui le soutiennent et considère qu’on lui fait un procès méchant et injuste.

  • 10 février. MrPhi. « Plagiat dans la vulgarisation : bilan sur le cas du « Museum des pourquoi », avec @Trucsdephilo »
    • https://www.youtube.com/watch?v=I_JmB_co1pA&ab_channel=MrPhi-ReplayTwitch
    • Depuis, Yoran a supprimé toutes ses vidéos et a commencé à en faire de nouvelles qui vont reprendre les mêmes sujets. Mais la méthode n’a pas l’air très très différente. Hélas. J’avais conseillé cette chaîne ici même, dans le passé. J’ignorais alors que déjà Yoran avait été contacté par des gens qui lui demandaient de cesser de plagier et qu’il avait déjà promis qu’il le ferait.

 

 

 

 

Sur la chaîne Epique Epochè : deux vidéos de conversation/débat avec des croyants au sujet des conséquences morales de la croyance en Dieu.

 

Que faut-il en penser ?

  • C’est bien, ça critique, ça montre l’ampleur de l’entreprise, ça donne une lecture sur le fonctionnement, le cynisme, le mensonge pur.
  • Mais : donne-t-on la mesure de l’aide que les médias ont apporté à Raël en lui donnant une aura ? (Merci Bouvard, merci Ardisson, Merci Dechavanne… même s’il a le mérite d’avoir permis une dénonciation en direct)
  • La série elle-même en mettant la lumière sur lui peut-elle raviver son influence ?
  • Je ne sais pas ! Mais donnez votre avis en commentaire.

 

 

 

Partie 2 : En direct de la source. Entretien

Editorial

Savoir distinguer qui dit vrai et qui ment, voilà une compétence d’un intérêt universel, bien utile pour savoir si vous pouvez vous fier à un garagiste, pour détecter si votre partenaire envisage de vous quitter sans le dire, pour décider s’il faut voter pour celui-ci plutôt qu’un autre, pour faire tapis au Poker, ou pas. Les situations ne manquent pas, et les enjeux sont en réalité bien plus vastes que ces petits exemples du quotidien…

Si vous mettez au point une technique qui permet de savoir à coup sûr quand un humain est insincère, si vous développez une discipline à laquelle former des milliers de gens pour exceller dans l’art de repérer les petits signaux que chacun laisse échapper malgré lui et qui trahissent sa duplicité, une science qui donne accès directement à ce qui se passe dans la tête des gens, vous serez financé. Vous serez beaucoup financé. Vous allez attirer l’attention très intéressée de gens qui ont des budgets colossaux : les entreprises de sécurité, les aéroports, les états, les services de renseignements. On est là sur un niveau d’implémentation industriel qui peut faire de vous le roi du pétrole et vous rendre célèbre comme celui ou celle qui a craqué le code du corps humain pour hacker la pensée.

Le marché des intelligences artificielles capables de trier en quelque instant qui a le droit d’entrer sur le territoire national et qui sera débouté sur le froncement d’un sourcil, une narine palpitante, un soupir trop long, ou un regard louche, cela pèse des milliards et cela s’entremêle avec des discours électoraux où, souvent, la vérité est accessoire et la science un simple alibi. Les décodeurs du langage corporels ne sont pas simplement des intervenants rigolos de plateau télé, ou des influvoleurs des réseaux sociaux, ils sont infiltrés dans les sphères du pouvoir où l’art du doute est assez peu enseigné et où l’on mise de gros paquets d’argent à, l’instinct, à l’intuition au sentiment de vérité que nous inspire un soi-disant expert.

J’ai une mauvais nouvelle ; quand on teste toutes ces méthodes de traitement du langage corporel, elles font à peine mieux que le hasard. Ça vous surprend peut-être, parce que vous avez souvent entendu le contraire. Il ne faut certainement pas me croire sur parole, mais nous allons en parler avec l’invité du soir, Florian DUPAS, co-auteur de « Êtes-vous capable de me lire ? » aux éditions Book-e-book.