BONUS -Suaire de Turin- Étude de 2025

Une donnée publiée après le tournage de mon épisode sur le sujet…

En juillet 2025, le designer brésilien Cícero Moraes publie une étude qui réaffirme un aspect déjà documenté mais nié par les sindonologues : on a une explication sur la manière dont l’objet a été fabriqué.

Moraes s’est illustré dans l’anthropologie médico-légal et la reconstruction numérique des visages de figures historiques ou religieuses (comme Saint Antoine de Padoue) en collaboration avec des institutions comme le Museum of Anthropology de l’Université de Padoue. Son approche est strictement géométrique. À l’aide de logiciels 3D libres, il modélise un visage humain réaliste, puis simule l’effet qu’aurait un linge déposé sur ce visage en trois dimensions à la recherche d’une cohérence anatomique.

Or, le résultat devrait surprendre celles et ceux qui croient le suaire authentique : le tissu épousant un vrai visage génère une image déformée, élargie, avec des volumes incohérents par rapport à ce que montre le suaire. Les joues s’étalent, le nez s’écrase, les oreilles se dérobent sur les côtés, et les jambes deviennent plus larges. Bref, l’empreinte réelle d’un corps ne peut pas donner ce que l’on voit sur la relique de Turin. En revanche, lorsqu’il répète l’expérience non plus sur un visage vivant mais sur un bas-relief — une sorte de masque sculpté en faible relief — tout s’aligne. L’image obtenue est proportionnée, symétrique, et bien plus proche du suaire tel qu’il nous est parvenu.

Avec une précision désarmante, Moraes conclut que l’hypothèse la plus plausible est celle d’un artefact conçu pour produire une image saisissante, sans avoir jamais touché de corps humain, en parfait accord avec les hypothèses favorisées par les sceptiques depuis au moins 40 ans.

Overlay of the textures created by 3D models of a human body (left) and a low-relief model (right) onto the Shroud of Turin (center) (Image credit: Cicero Moraes)

 


Source

  • Moraes, C. (2025). Image Formation on the Holy Shroud—A Digital 3D Approach. Archaeometry. Advance online publication – https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/arcm.70030

 


Mise à jour

La réponse de Cícero Moraes aux gardiens du suaire

 

En juillet 2025, l’ingénieur brésilien Cícero Moraes publiait dans la revue Archaeometry une étude retentissante sur le suaire de Turin, affirmant que « l’image du corps » présente sur le tissu pouvait très bien avoir été produite par contact avec un bas-relief. Une telle hypothèse, reléguée depuis longtemps aux marges de la sindonologie, revenait brusquement dans le champ scientifique grâce à des simulations 3D rigoureuses et reproductibles. Le Centro Internazionale di Studi sulla Sindone (CISS), gardien historique du suaire, n’a pas tardé à publier une réponse — à laquelle Moraes vient lui-même de répondre, dans un texte accessible sur.

https://www.researchgate.net/publication/395338103_My_Public_Response_to_the_Centro_Internazionale_di_Studi_della_Sindone_CISS_Regarding_the_Study_in_Archaeometry_2025

Ce texte, intitulé My Public Response to the CISS, réaffirme les intentions initiales de l’auteur qui ne prétend pas avoir prouvé comment l’image du suaire a été faite, mais simplement qu’une formation par contact avec un bas-relief est compatible avec ce que nous voyons.

 

Moraes corrige une déformation de son étude par la presse, puisqu’à aucun moment il se traite l’hypothèse que le suaire aurait été brûlé par une sculpture chauffée, comme certains articles l’ont suggéré. Ensuite, il répond aux critiques du CISS sur le manque de scientificité des outils utilisés (comme Blender, MeshLab, etc.). Moraes rappelle que les méthodes numériques qu’il emploie sont accessibles, documentées, et permettent la reproductibilité complète des résultats, critère essentiel dans toute démarche scientifique. Il souligne également que l’idée d’une image projetée de façon orthogonale, sans déformation latérale, remonte à Paul Vignon et Yves Delage dès 1902 — deux chercheurs favorables à l’authenticité du suaire. Moraes revendique une approche respectueuse de l’histoire du débat, mais modernisée par les outils contemporains. Il précise que son modèle s’inspire directement d’un gisant médiéval, et que le procédé proposé est crédible dans le contexte technique du Moyen Âge.

Enfin, Moraes revient sur un des piliers de la rhétorique sindonologique contemporaine : l’absence de « peinture ». Un raisonnement fallacieux répété dans les médias et par certains apologètes prétend que, puisque des analyses comme celle d’Acetta n’ont pas détecté de pigments sur certains échantillons, cela voudrait dire qu’aucune peinture n’est présente. Là encore, il remet les pendules à l’heure : « Ne pas trouver une substance ne signifie pas qu’elle est absente. Cela signifie simplement qu’elle n’a pas été détectée dans les conditions de l’analyse. » Il rappelle qu’Acetta lui-même était prudent, et que ses conclusions ne permettaient en aucun cas de trancher entre image naturelle et artefact. Ce sont les extrapolations d’autres chercheurs (notamment Giulio Fanti) qui ont transformé cette absence relative en preuve d’origine surnaturelle. Moraes refuse cet abus.

Par ailleurs, plusieurs études indépendantes ont bien détecté des pigments à base d’ocre rouge, d’hématite ou de cinabre sur le suaire, parfois en quantité infime, mais attestée. Le travail d’Acetta, en ne détectant pas certains pigments sur ses échantillons, ne permet pas de conclure à leur inexistence absolue, ni d’éliminer l’hypothèse d’un artefact humain. Une conclusion scientifique ne saurait reposer sur une absence partielle de données. 

La réponse de Moraes au CISS est une défense rigoureuse d’une approche rationnelle et ouverte. Elle révèle à quel point certains arguments pro-authenticité reposent sur des affirmations fragiles, souvent non testables ou déduites de silences interprétés. À l’inverse, la proposition de Moraes est réplicable, transparente et falsifiable : trois qualités que bien des discours sindonologiques peinent à afficher.

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