Les sciences humaines : science ou pas science ? (Tronche en Live 37)
Enregistré le 4 janvier 2017.
Editorial
Beaucoup parmi vous, certainement, dans leur plus tendre enfance, se sont vu complimentés – ou critiqués – pour leur intelligence plutôt “littéraire” ou plutôt “mathématique”, à un âge où les bonnes notes suffisent à ravir petits et grands, un âge où l’on ne s’inquiète pas encore pour son avenir.
Sans doute que par la suite, cela s’est corsé et légèrement latéralisé : On vous conseillait de mieux travailler les matières scientifiques pour partir en S parce que, c’est bien connu, un bac S vaut mieux qu’un bac L (cette filière de fainéant). Il se trouve qu’avec un bac scientifique, on a accès à tout ce qu’offre un bac littéraire alors que l’inverse n’est pas vrai, n’est ce pas ?
Le message est clair : les filières scientifiques dites “dure”, filles légitimes du baccalauréat scientifique, valent mieux que les filières sociales, celles des sciences humaines, enfantes du baccalauréat Littéraire. D’ailleurs, si les unes sont qualifiées de “dures”, c’est bien en opposition aux autres qui, en comparaison, ((doivent bien être…)))sont “molles”.
Le terme “dure” est d’ailleurs facultatif. On parle de “sciences” tout court parce que ce sont bel et bien les sciences “humaines” qui sont les variations ((mineures)) d’un matériaux noble et originel.
A partir de là, on peut concevoir la facilité relativiste avec laquelle on considère les découvertes des sciences humaines. Au fond : que savent ils ces sociologues qui prétendent qu’une petite fessée ne fait pas de bien à l’éducation ? Et ces psychologues, comment peuvent-ils prétendre savoir ce qui se trame dans notre tête ? Que dire de ces musicologues qui prétendent avoir des choses à dire sur le génie d’un Beethoven ? Peut on vraiment faire confiance aux économistes ? In fine, ne faudrait il pas tout simplement supprimer les sciences humaines, si ce sont des découvertes au rabais qui sont plus de l’ordre de la masturbation analytique que de la véritable recherche ?
Pourtant on reconnait des découvertes des sciences humaines ! On juge avec beaucoup de dureté ceux qui nient l’Histoire et on admet sans trop de peine les conclusions des archéologues.
Si les sciences souvent qualifiées de dures s’opposent si frontalement à leurs sororales semblables, les nonchalantes sciences humaines, molles ou que sais-je, c’est forcément signe qu’il y a sujet à discussion sur ci et sur ça. Sans quoi nous ne serions pas ici siégeant séant chacun les uns face aux autres à spéculer sur le sens de ces riches et sinueux champs de recherche et je ne serais pas plus en train de soliloquer non sans moultes crachats et souffrance mon éditorial de qualité supérieure 76,667% pur allitérations qui, chantant sort donc sans surprise de l’esprit tortionnaire du seul suspect et responsable possible : mon complice, ce salaud chétif sadique et revanchard sans scrupule de Vled Tapas.
Alors pour des raisons évidentes de méthode, posons comme autant de jalons les questions qui nous intéresseront ce soir afin d’éviter les débordements propres aux sujets si vastes. Qu’est ce qu’une science ? A partir de là, qu’est ce qu’une science humaine ? Pourquoi une science humaine ne pourrait pas être une science tout court ? Est-ce que le précédent paragraphe avait pour but avoué de torturer le présent lecteur, responsable patenté de la prose qui tourmente habituellement Vled ?
Pour répondre à tout cela, nous recevons Charlotte, des langues de Cha et Manon, de C’est une Autre Histoire.
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