Les réponses aux dérives sectaires — Tronche en Live #33
Invité : Didier Pachoud.
Président du GEMPPI.
Emission enregistrée à Nancy le 2 novembre 2016.
Editorial
Nul ne voudrait être décrit comme une personne sectaire. Le mot « secte » fait peur ou fait rire, il a rejoint tout entier le registre de l’injure et de l’imprécation. Le sectaire, c’est toujours l’autre, celui qui refuse de changer d’avis, celui qui refuse d’être d’accord avec moi. Le sectaire, c’est toujours le méchant de l’histoire.
Sauf que les sectes, ça existe, et donc ça n’arrive pas qu’aux autres. Derrière les caricatures rassurantes où le grotesque des gourous et la stupidité des adorateurs nous permettent de nous convaincre, chacun de nous, que jamais nous ne tomberions dans un piège aussi grossier, il y a une réalité toute simple : les gens qui tombent dans des sectes ne savent pas qu’elles tombent dans des sectes.
Les victimes de ces mouvements ne sont pas plus bêtes ou moins instruites que les autres. Croire le contraire nous arrangerait bien, cela nous donnerait le sentiment que ce qui se produit dans le monde n’arrive pas sans raison. L’exercice de la pensée critique nous force à nous débarrasser de ce genre de préjugé.
Une secte, c’est dangereux, parce que ça ne ressemble pas à une secte. Les méchants manipulateurs, ils sont certes manipulateurs et ils sont sans doute méchants, mais quand ils le sont, eh bien c’est parce qu’ils le sont qu’on leur accorderait le bon Dieu sans confession. Ceux qui ont l’air d’être des aigrefins, des pervers et des filous, ceux-là sont bien moins efficaces dans leurs méfaits. Ce sont les autres, les plus séduisants, les plus affables qui peuvent faire de grands dégâts.
Quand on dit secte, on pense à gourou et on pense sans doute à Raël et à son cortège d’élucubrations soucoupiste et de messages venus des étoiles. On se dit qu’il faut y aller, quand même, pour avaler des histoires pareilles. Il ne nous vient pas forcément à l’esprit que la porte d’entrée dans des mouvements sectaire n’est pas toujours frappée du sceau du paranormal, du spirituel ou de l’irrationnel, en tout cas au premier abord.
À côté du saugrenu et du loufoque, les sectes qui réussissent sont celles qui font croire qu’elles peuvent aider les individus à aller mieux, à se débarrasser d’un mal-être, d’une angoisse, elles répondent à des besoins qui n’ont rien de ridicule !
Le bien-être, les médecines douces, la pseudo-diététique et toutes les pratiques liées au ressenti de la personne dans son corps et dans sa vie… sont un nid de propos creux mais rassurants, de pratiques et de soins inefficaces mais engageants, et on est souvent bien loin de la magie, des esprits ou des discours religieux, car les sectes s’habillent désormais de scientificité. À travers l’usage d’un jargon impressionnant, une usurpation des codes de la communication scientifique et un recyclage des concepts habituels autour de l’antagonisme entre un monde externe brutal, agressif et l’environnement du groupe jugé épanouissant et protecteur, les sectes d’aujourd’hui passent parfois inaperçues. Mais leurs conséquences sont réelles, et parfois irréparables.
La plus célèbre affiche sa stratégie dans son nom même : la scientologie. Et on entre en scientologie comme on entre en thérapie, pour se débarrasser de ce qui nous aliène, des mauvaises influences, et s’émanciper sur un chemin de vérité. Ironie des ironies, les victimes courent tout droit vers les dangers qu’elles veulent fuir.
Nous recevons ce soir Didier Pachoud du GEMPPI, le Groupe d’Etude sur les Mouvements de Pensée en vue de la Protection des Individus, pour comprendre mieux la mécanique des sectes, les vrais dangers, les solutions qui existent actuellement, pour qu’il nous aide à nous débarrasser des idées reçues sur ces sujets.
Merci pour ce retour des lives !
Bonjour,
C’est très « mal parti » !
Nul ne voudrait être décrit comme une personne sectaire. Le mot « secte » fait peur ou fait rire, il a rejoint tout entier le registre de l’injure et de l’imprécation. Le sectaire, c’est toujours l’autre, celui qui refuse de changer d’avis, celui qui refuse d’être d’accord avec moi. Le sectaire, c’est toujours le méchant de l’histoire.
l’adepte d’une secte s’appelle (en Français) un sectateur.
Quant à sectaire, quels que soient la religion, le parti politique, l’association, le particulier, tous peuvent être sectaire.
Donc, sans épiloguer, voir la maxime de la paille et de la poutre.
Solutions au « problème » des « sectes » : la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (articles 1, 18, 19 en particulier).
Sincères salutations
Y. T.
La DDHC n’interdit pas de critiquer des idées ou de dénoncer des dogmes institutionnalisés ou non. On est libres de critiquer, de dénoncer les dérives sectaires tant qu’on ne stigmatise pas, qu’on ne discrimine pas des PERSONNES sur ce fondement.
Cher Ami,
Si vous aviez regardé la vidéo ou même juste simplement lu attentivement son titre, vous sauriez qu’il ne s’agit pas là de discuter de « personnes sectaires » mais de « dérives sectaires », qui sont clairement définies plusieurs fois pendant l’intervention. J’émets l’hypothèse que vous vous êtes senti attaqué par le mot « sectaire » parce qu’on l’utilise à votre endroit pour qualifier maladroitement le comportement que vous venez de montrer par votre commentaire (attaquer directement un message dont vous avez le préjugé qu’il pourrait éventuellement contrevenir à votre façon de penser, sans faire un effort de compréhension et de jugement préalable). Le bon adjectif pour ce comportement est je pense « obtus », cependant je vous invite à faire attention à ne pas vous sentir attaqué par les sites vulgarisant les mathématiques, le mot « obtus » peut lui aussi être utilisé sans vous décrire.
Bien à vous,
—
Denis
Bonsoir Denis,
Je ne sais pas à qui s’adresse votre commentaire,
Est-ce à « abraham lincoln » ou a « Térouinard » ?
Très cordialement
Y. T.