Origines des thèses de « Pyramidologie »
Jacques Grimault a exercé un droit de réponse à cet article. Trouvez ses commentaires ainsi que nos réponses à certains d’entre eux sur cette page.
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« La Révélation des Pyramides »
Le film La Révélation des Pyramides est l’opus principal de l’oeuvre de Jacques Grimault et Patrice Pooyard. La thèse de Grimault serait rédigée dans le livre qui porte le même nom que le film mais que personne qui ne soit pas dans l’entourage de son auteur ne semble avoir jamais eu entre les mains. Il est difficile de critiquer le contenu d’une thèse qui ne se présente publiquement qu’au travers d’un documentaire qui ne serait qu’une « introduction ». On peut néanmoins en avoir des aperçus dans d’autres vidéos disponibles sur Internet, notamment des conférences.
L’origine de ces découvertes
Quand Jacques Grimault présente « ses découvertes », à l’en croire, il est le premier à déchiffrer ce que les anciens bâtisseurs ont codé dans les sites archéologiques. Mais doit-on prendre cela pour argent comptant ? En fouillant un peu l’histoire, on se rend compte que le scénario défendu par JG est le résultat des conjectures et pseudo-théories de quelques personnages publics au cours des 5 derniers siècles. Ne citons ici que les principaux théoriciens qui ont eu sur les pyramides et l’histoire du monde des idées assez similaires à ce que raconte JG.
Les théoriciens du passé.
En 1646, John Greaves (1602-1652), qui fut le premier occidental à étudier avec minutie les pyramides de Gizeh, écrivait Pyramidographia, puis « The Origin and Antiquity of Our English Weights and Measures Discover’d By Their Near Agreement with Such Standards that are Now Found in One of the Egyptian Pyramids ». Autrement dit : De l’origine et de l’antiquité de nos poids et mesures anglais découvertes par leur similitude avec des standards équivalents retrouvés dans l’une des pyramides d’Égypte. Ça nous rappelle quelque chose…
Godfrey Higgins (1772-1833) historien et antiquaire anglais. Il estime que les traits communs aux grandes religions et grands mythes du monde doivent avoir pour origine une ancienne civilisation, celle de l’Atlantide. Ses écrits seront exploités par Blavatsky…
Edward King Kingsborough (1795-1837), un écossais, se convainc que les peuples précolombiens sont l’une des tribus perdues d’Israël. L’une de ses preuves est la pratique par ces peuples du sacrifice rituel, similaire à celui d’Isaac par Abraham.
John Taylor (1781–1864), un autre anglais, écrit deux siècles plus tard « La Grande Pyramide ; pourquoi fut-elle bâtie et qui l’a bâtie ? » Dans ce livre de 1859, il explique que la pyramide a été construite par Noé sur les instructions de Dieu. La coudée biblique mesurait précisément 25 pouces, et les britanniques étaient l’une des tribus perdues d’Israël. Si on résume : les Pyramides ont été bâties par les premiers britanniques, qui étaient juifs.
Charles Piazzi Smyth (1819-1900), astronome royal d’Ecosse, prolonge le travail de Taylor. Il établit que le pouce pyramidal vaut 1,001 pouce anglais. Quand, en Egypte, il trouve incrusté dans une pierre le patron d’un maçon et déclare qu’il s’agit de l’étalon divin qu’il recherchait, il estime sa théorie prouvée. Il milite pour la supériorité du système des poids et mesures anglais sur le satané système métrique français (celui-là même qui est au cœur du scénario de Grimault) dans son livre « Notre héritage dans la Grande Pyramide : avec les plus importantes découverte à ce jour » (1874). On estime qu’il a eu un rôle non négligeable dans le rejet du système métrique par les anglo-saxons.
Dans ce livre de 600 pages rempli de calculs à partir des dimensions de la pyramide, il obtient la densité de la Terre, sa population, les détails de son histoire (débutée en -4004) et notamment la date de la fin du monde, qu’il actualisa quatre fois, et un tas d’autres choses qui le rendirent très heureux. Et puis un jour l’un de ses jeunes admirateurs fit le voyage avec du matériel de précision pour confirmer les travaux de Smyth… et mit en évidence bien malgré lui que les chiffres étaient largement faux. Le jeune homme, William Matthew Flinders Petrie, resta sur place et devint l’un des fondateurs de l’égyptologie scientifique.
Jean-Frédéric Maximilien de Waldeck (1766-1875), est un antiquaire français qui voyait des éléphants dans les hiéroglyphes mayas, et pour qui ces animaux avaient servi à construire les « pyramides » mexicaines — qu’on a longtemps appelée des temples avant d’opter pour le mot pyramides. Détail amusant : Waldeck vendra des pages de codex à Eugène Boban, connu pour avoir participé à la vente des Crânes de Cristal.
Charles Etienne Brasseur de Bourbourg (1814-1874), pionnier de l’archéologie précolombienne, réussit la première traduction d’un codex maya, le codex Troano (plus tard assemblé à une seconde partie pour former le Tro-Cortesianus). Malheureusement c’est une traduction totalement erronée, mais elle permet quand même à Brasseur de faire apparaître le nom du continent Mu dans ce codex, ce qui fera l’affaire des quêteurs d’Atlantide. Dans les références de ses ouvrages, on retrouve John Taylor.
Augustus Le Plongeon (1825-1908) Photographe et antiquaire britannique, il critiqua beaucoup les « archéologues de bureau » qui estimaient la civilisation Maya plus récente que la civilisation Egyptienne. Le Plongeon n’est pas de cet avis, car pour lui le Yucatan est le berceau de la civilisation humaine, et la Franc-Maçonnerie trouve ses origines dans la culture maya ancienne, par l’intermédiaire de l’Atlantide. Il réalise lui aussi une traduction du codex Troano, jugée très imaginative, où il trouve une description de la destruction de l’Atlantide. Ses travaux vont inspirer Ignatius Donnelly.
William Henry Black (1808–1872), donne une conférence en 1870 où il suppose qu’entre « les monuments existe un marquage fait de lignes géométriques qui couvrent l’ensemble de l’Europe occidentale ».
Ignatius L. Donnelly (1831-1901) est un homme politique américain versé dans les pseudosciences. En 1882 il publie « Le monde antédiluvien » qui inaugure toute une littérature sur l’idée que le déluge coïncide avec la destruction de l’Atlantide, et le mayanisme qui fait le lien entre le continent perdu et les civilisations précolombiennes qui seraient à la source de la civilisation égyptienne (l’erreur chronologique est dramatique, mais à l’époque on s’en offusquait peu en dehors des cercles scientifiques). Parmi ses sources, on retrouve Brasseur de Bourbourg et Le Plongeon. Il publie un autre livre qui explique que le déluge fut causé par une comète frôlant la Terre.
Héléna Blavatsky (1831-1891) est une occultiste d’origine russe et aristocratique. Parmi ses nombreuses déclarations sur le cosmos, elle annonce que du continent perdu de Lémurie ne subsiste actuellement que l’Australie et l’Ile de Rapa Nui (île de Pâques) — qui ne sont pas sur la même plaque tectonique, mais enfin bon—, les Lémures étaient purs esprits, mais plus tard sont arrivés les Atlantes, dont certains avaient des pouvoirs psychiques tandis que d’autres étaient des géants (qui ont bâti Stonehenge). En couchant avec des animaux, ils ont donné naissance aux chimpanzés et aux gorilles. Après la perte de l’Atlantide sont arrivés les Aryens. Idolâtrée par certains, Blavatsky est à l’origine d’une religion New Age, la théosophie. Toutes les critiques des sceptiques sur ses impostures et nombreux plagiats étaient balayées par ses admirateurs à l’aide d’une formule toute faite « toute atteinte à sa réputation est un signe de grâce, les stigmates que portent tous les grands martyrs. »
Rudolf Steiner (1861-1925) est un écrivain et philosophe allemand. Il est théosophe avant de s’écarter de cette mouvance ésotérique pour inventer la sienne : l’anthroposophie qui parle de réincarnation et de karma. En 1904 il publie une histoire du cosmos qui mentionne les continents perdus de Lémurie et Atlantide[1].
Alfred Watkins (1855-1935) est un photographe, inventeur et essayiste britannique. Dans son livre Early British Trackways de 1922, il théorise le phénomène d’alignement de sites, qu’il nomme des Ley lines sans aucune connotation ésotérique, énergétique ou magique.
En 1923, l’abbé Théophile Moreux (1867-1954), directeur de l’observatoire de Bourges, publie « La science mystérieuse des Pharaons » où il note, entre autres choses, que le méridien passant par la grande pyramide sépare les terres émergées de la planète en deux surfaces égales, faisant de Gizeh le « point central » de la Terre. Cela n’a pas beaucoup de sens, comme expliqué ici. Il tire cette idée des écrits de Piazzi Smyth.
James Churchward (1851-1936) est un occultiste britannique qui a écrit sur le continent Mu au sujet duquel il s’entretient avec Augustus Le Plongeon dans les années 1890. Il estime prouver son existence dans un livre publié en 1926. Si on le croit, il a acquis cette connaissance en voyageant en Inde où il a appris une langue morte parlée par seulement trois personnes. Il eut ainsi accès à des tablettes écrites dans cette langue et gardées secrètes. Dans ses ouvrages, il décrit l’histoire de Mu, le véritable berceau de l’humanité où se trouvait le jardin d’Eden, et ses soixante-quatre millions d’habitants, les Naacals (« les exaltés » un nom qui vient directement de… Le Plongeon). Cette civilisation vécut 50.000 ans avant de s’éteindre.
En 1936, l’occultiste Dion Fortune publie The Goat-Foot God, roman dans lequel les ley lines d’Alfred Watkins deviennent des lignes de force reliant des sites préhistoriques.
Arthur Posnansky (1873-1946) Ingénieur, explorateur, directeur de musée et archéologue amateur. Il a longuement étudié en Bolivie et a conclu que Tiwanaku est le berceau des civilisations américaines, et qu’elle fut construite il y a plus de 12.000 ans. L’argument principal est astro-archéologique : l’orientation des portes et piliers est alignée avec la position des équinoxes qui se produisaient à cette période, ce qui n’est valable qu’à la condition de penser que c’était bien là leur rôle (argument circulaire)… sans compter que les ruines de Tiwanaku ont été ravagées par les espagnols, on ignore si des pierres se trouvent encore à leur emplacement original. On voit que ces idées ne reposent pas sur rien, mais que ces arguments laissent une vaste place à l’interprétation et au biais de confirmation. Ces conclusions n’ont jamais été soutenues par la communauté scientifique.
Edgar Cayce (1877-1945) est un mystique américain qui pouvait entrer en transe et disait avoir accès aux annales akashiques. Il a révélé grâce à cette science infuse que l’Atlantide a existé pendant quarante mille ans avant d’être détruite, et que ce sont les descendants des Atlantes qui ont construit les pyramides de Gizeh et d’Amérique. Il a prédit de profonds changements sur Terre suite à l’inversion des pôles magnétiques censée survenir dans les années 1930, puis 1960 ou 1990… Dans une vie antérieure il fut un prêtre égyptien, de là peut-être tirait-il la certitude que les Atlantes avaient caché des enregistrements dans une salle secrète sous le Sphinx de Gizeh.
Immanuel Velikovsky (1895-1979) est un pseudo-historien et psychanalyste russe. Il défend l’idée que le passé de la Terre est rempli de catastrophes astronomiques. Vénus aurait émergé de Jupiter sous forme de comète (oui, comme dans la mythologie) et son passage près de la Terre aurait fait basculer son axe de rotation 1450 ans avant notre ère, causant l’ouverture de la mer rouge. Un peu plus tard la planète a retrouvé son axe, mais Mars a également fait des siennes ensuite. Par de semblables phénomènes Velikovsky pense ainsi pouvoir expliquer le déluge, la Tour de Babel, Sodome et Gomorrhe, etc. Devant les démentis formels des modèles astronomiques à ce scénario, Velikovsky a inventé l’idée que des forces électromagnétiques pouvaient affecter les orbites planétaires.
Charles Funck Hellet, médecin, dans son livre « La Bible et la grande pyramide », paru en 1956 soutient l’idée que la coudée royale vaut 0,5236 m. Dès lors le mètre serait égal au diamètre d’un cercle de circonférence 6 coudées avec une erreur relative inférieure à 2,5.10– 6… à condition que la coudée ait bien cette valeur, ce qui est une hypothèse non prouvée. Il est le premier à relier ainsi Pi, la coudée et le mètre, dès un article de 1952[2].
René Schwaller de Lubicz (1887-1961) Chimiste français, également métaphysicien, hermétiste et alchimiste, il publie en 1957 « Le Temple de l’Homme » où il démontre avec des calculs faisant intervenir le nombre d’or que la culture égyptienne antique est fondée sur une géométrie sacrée.
Charles Hapgood[3] (1904 – 1982) universitaire américain, il enseigne l’histoire. Il est un grand défenseur de la théorie du changement des pôles. En 1955 il publie un ouvrage préfacé par Albert Einstein (!) « The Earth’s Shifting Crust » où il dit que la croûte terrestre a glissé à de nombreuses reprises sur le magma au cours de l’histoire, une hypothèse qui n’a guère de défenseurs dans le monde académique et qui n’est plus du tout cohérente avec les connaissances en géologie. Partisan de l’authenticité de la carte de Piri Reis, il estime qu’une partie de l’Antarctique était libre des glaces il y a 9600 ans à cause d’un basculement de 15° des pôles, thèse qui sera reprise par Graham Hancock.
1960 : Sortie du « Matin des Magiciens« , de Pauwels et Bergier, livre qui repose sur l’idée qu’il existe des connaissances gardées secrètes, probablement héritées d’anciennes civilisations extraterrestres. L’ouvrage dénonce le « scientisme » et défend l’occultisme et l’alchimie, et l’idée que l’humain est amené à développer des facultés psychiques paranormales. Le livre qui évoque notamment les lignes de Nazca mêle allègrement fiction et réalité de l’aveu même des auteurs.
Hugh Auchincloss Brown (1879 1975) est un ingénieur. Dans son livre « Cataclysm of the Earth » (1967) il défend une théorie similaire à celle de Hapgood. Pour lui le basculement des pôles a une régularité de 4000 à 7500 ans. Pour empêcher un basculement qu’il pense imminent (et dangereux), le monsieur propose l’utilisation de l’arme nucléaire pour briser les calottes glaciaires afin d’empêcher que leur poids ne fasse glisser la croûte sur le manteau terrestre…
Robert Charroux (1909-1978). Journaliste français et aventurier, qui publie en 1963 « Histoire inconnue des hommes depuis cent mille ans « , où il compile des idées préalables et donne corps à la « Théorie des Anciens Astronautes », ou néo-évhémérisme. Au cours de ses voyages sur les sites archéologiques du monde entier, il se convainc qu’il est le premier à déchiffrer une « vérité historique fantastique, cachée à l’humanité par la science officielle ». Il théorise l’existence des Hyperboréens puis des Atlantes, qui seraient leurs descendants.
Charroux soutient l’authenticité des pierres d’Ica et il est volontiers conspirationniste : « L’histoire authentique des civilisations est interdite. Des conjurations puissantes veillent sur la stricte observance d’une version altérée qui seule a le droit d’être exprimée. (…) Notre histoire sociale et religieuse est trafiquée depuis des millénaires… depuis que les Égyptiens, oubliant ou voulant oublier les vérités transmises par leurs ancêtres, s’octroyèrent le titre d’Initiateurs premiers et de premiers hommes de notre planète » (p. 19). » (Le Livre des Maîtres du Monde)
« Les vrais initiateurs ce sont les anges de la Bible, des extraterrestres en fait, venus s’installer sur terre bien avant le déluge, formant une petite communauté d’Hyperboréens qui allaient donner naissance aux Atlantes et aux habitants de la Terre de Mu. Le déluge (ou la guerre atomique entre Mu et l’Atlantide) devait détruire toutes ces civilisations, ne laissant sur les hauts plateaux qu’un petit nombre de rescapés. C’est il y a cinq mille ans qu’un second groupe d’extraterrestres originaires de Vénus venait civiliser les humains qui, du Pérou au Tibet, avaient tant bien que mal réussi à survivre. »
François Dupuy-Pacherand (1905-1998), urbaniste, entre dans l’association Atlantis en 1958 et publie dans la revue de l’association 54 articles dans lesquels il met en évidence Pi, Phi, Phi² etc. Reprenant les thèses de Funck Hellet, il approfondit les liens entre la coudée et le mètre, et met en évidence, par exemple la présence de la durée de la précession des équinoxes partout sur le plateau de Gizeh. Les personnes d’Atlantis qui l’ont bien connu affirment que Jacques Grimault s’est inspiré des travaux de François Dupuy-Pacherand et non le contraire comme il l’affirme.
Francis Mazière (1924-1994) ethnologue et archéologue français, spécialiste de l’Amazonie. En 1965 il est l’auteur d’un livre dans la veine du réalisme fantastique du Matin des Magiciens : « Fantastique île de Pâques. »
En 1968, dans l’émission télévisée suisse Cap sur l’aventure, il donne une conférence[4] où il dit que la civilisation de l’ile de Pâques « a certainement été détruite en quelques heures à une certaine époque de la vie terrestre. » Puis il dit que les sept statues sacrées de l’île sont situées sur un point géodésique très précis « où passait autrefois l’équateur magnétique, l’ancien axe de rotation de la terre en réalité. Vous remarquerez que toutes les fusées spatiales (…) ne passent jamais sur l’équateur mais sur l’équateur magnétique. Elles suivent un champ magnétique terrestre extraordinaire (…) Certaines choses importantes sur toute cette ligne du magnétisme terrestre ont été construites dans le monde. Je pensais pas vous le dire, pis c’est parti. »
Il ne précise pas d’où lui vient cette idée, mais il considère que les dolmens ont été réalisés par la même civilisation, « dix millénaires avant le Christ ». Il dit sans cesse que tout cela est « grave », voire « très très grave » car « On vit dans un monde dans lequel certaines choses ne doivent pas être dites », et il évoque le lien entre les civilisations anciennes et des « hommes qui volent dans l’espace » tout en refusant d’en dire plus. Pour lui « les statues ont été levées en utilisant les courants telluriques qui sont très importants sur l’île de Pâques » et elles regardent vers des points précis du globe : des « haut lieux ». « Quand vous voyez qu’un monument regarde dans la direction disons des Pyramides ou de Lhassa au Tibet ou d’autres endroits très graves comme Stonehenge, il y a quelque chose d’intéressant, voyez. » Et il dit faire des recherches sur la « civilisation mégalithique dans le monde, l’une des premières avant le déluge. »
Les contemporains
Joseph Davidovits (1935-) chimiste français. Il invente le concept de géopolymères, et il affirme que cette technique a été utilisée pour la construction des pyramides : les blocs de calcaire ne seraient pas taillés, mais… moulés. Hypothèse rejetée par la science. Il est par ailleurs féru d’archéomanie et tente de démontrer que « la Bible avait raison », titre de son ouvrage en deux tomes.
En 1966, les astronomes Carl Sagan et Iosif S. Shklovskii écrivent Intelligent Life in the Universe, où ils évoquent la possibilité d’un paléocontact, entre des extraterrestres et l’espèce humaine. Ils citent notamment la divinité sumérienne Oannes, sortie des eaux pour apprendre aux hommes l’agriculture, les mathématiques, et dont les légendes correspondent à ce qu’on pourrait attendre des répercussions d’un tel contact. Ils concluent néanmoins qu’une telle hypothèse est extrêmement spéculative et que le paléocontact est au mieux improbable. On estime parfois que cet ouvrage a été la source d’inspiration de von Däniken pour son livre de 1968.
Erich von Däniken (1935 – )[5] gérant en hôtellerie suisse, auteur du best-seller « Le chariot des dieux » en 1968. Il reprend la théorie des Anciens Astronautes et la rend populaire dans le monde entier. Selon lui les divinités de l’histoire humaine sont en fait des êtres extraterrestres qui ont profondément influencé nos ancêtres. Condamné pour fraude, von Däniken passe un an en prison en 1970 où il écrit son deuxième livre (Gods from outer space). Dans son travail exempt de rigueur et enclin aux inventions (visite d’une grotte remplie d’or qu’il a ensuite reconnu n’avoir pas visitée), il est le premier à mettre en avant les lignes de Nazca comme des pistes d’atterrissage.
Au sujet de la pyramide de Khéops, il dit que sa hauteur (146 mètres) est égale à un milliardième de la distance Terre-Soleil (149 597 870 km), une approximation assez grossière qu’il utilise pour dire que cette relation était intentionnelle dans la construction de l’édifice (quel dommage que les bâtisseurs n’aient pas ajouté 3 mètres à la pyramide pour affiner ce résultat…). Il a aussi soutenu l’idée que les pyramides de Gizeh venaient de nulle part, que rien de semblable ne les avait précédées, alors que de nombreuses pyramides plus anciennes sont connues en Egypte. Pour certains sceptiques, la théorie de von Däniken serait fortement inspirée par l’œuvre de Lovecraft[6]. Ses travaux ont donné lieu à la fameuse série « Ancient Aliens », connue pour son mépris total de la rigueur scientifique dans la manière de présenter des scénarios pseudo-historiques.
Guy-Claude Mouny, (1930-2007) colonel de réserve. Sur la fin de sa vie, il devient un écrivain ésotérique et traite de : la géométrie des pyramides de Guizeh, l’existence d’une haute-technologie en Égypte ancienne, le visage et les pyramides de la planète Mars, l’énigme de Rennes-le-Château, les carrés magiques… Son livre « Le grand Secret des pyramides de Guizeh » (1992) propose que les trois pyramides et le Sphinx ne sont pas agencés n’importe comment, mais forment un ensemble géométrique d’une grande sophistication. La Grande Pyramide serait donc la balise des archives de l’Atlantide cachée sous le Sphinx.
L’archéomane Didier Coilhac (qui sait que l’Arche d’Alliance est cachée en France, à Feigneux, c’est officiel depuis 2014, comme ça vous savez) témoigne sur les relations entre Grimault et Mouny, qui se connaissaient : « Je m’inscris cependant en faux contre l’affirmation réductrice de Mr Grimault selon laquelle il aurait « informé » ou « renseigné » Mr Mouny pendant des années. »[7]
Robert Bauval (1948-), ingénieur belge, est l’auteur en 1994 de la théorie selon laquelle l’alignement des trois pyramides de Gizeh reproduirait la ceinture d’Orion (la constellation), pas comme elle se présente actuellement mais telle qu’elle était il y a 10 500 ans. Problème : l’angle des deux plus grandes pyramides avec l’axe nord-sud fait 45°, celui des deux principales étoiles du baudrier est de 54°, la différence est considérable, et on sait que les Égyptiens étaient en mesure d’être beaucoup plus précis que cela s’ils l’avaient voulu. Bauval collabore avec Graham Hancock sur certains ouvrages
Graham Hancock (1950- )[8], journaliste et pseudo-archéologue britannique, grand défenseur de l’idée d’une Culture Mère à l’origine de toutes les civilisations actuelles : les Atlantes. Ses premiers écrits sur le sujet datent de 1992. Il reprend les déclarations des archéomanes qui l’ont précédé, notamment Posnansky. Sa thèse : l’Atlantide se trouve sur l’Antarctique qui était dans une région bien plus chaude il y a 12.000 ans (comme le ‘prouverait’ la carte de Piri Reis). Problème, le continent polaire a accumulé plus de 3 km de glace par endroits, et les glaciologues assurent qu’il se trouve sous les glaces depuis au moins 800.000 ans. Qu’à cela ne tienne, Hancock abandonne l’Antarctique car l’Atlantide est en fait sous l’eau, c’est évident. Et il choisit la structure sous-marine de Yonaguni[9] que les géologues, après une controverse de quelques années, considèrent comme une formation entièrement naturelle. Hancock n’est pas convaincu par ce consensus scientifique, pas plus qu’il ne l’est sur celui concernant l’âge du Sphinx de Gizeh, car pour lui il a plus de 10.000 ans.
Jim Alison, qui collabore régulièrement avec Hancock expose en 2001 la thèse de l’équateur penché avec une liste de 17 sites alignés, que l’on retrouve parmi les 20 sites de LRDP. Il va plus loin car avec chacun de ces sites, il peut construire un second équateur penché avec là encore un alignement de sites ; il s’amuse même à aligner entre eux des sites non présents sur l’équateur 30° comme Luxor et Palenque. Évidemment la chose est statistiquement aisée. Comme sources, il cite quelques ouvrages « Global Sacred Alignments » de Terry Walsh (1993), « When the sky fell » (1995) de Rand Flem-Ath , « The Atlantis blueprint » (2002) de ce dernier et Colin Wilson, et « The Gods, Gemini, and the Great Pyramid » (1998) de Jim Bowles. Autant d’ouvrages qui montrent que la thèse de l’équateur penchée est très largement partagée dans le petit monde de la pseudo-archéologie.
Et puis enfin…
Jacques Grimault (1954-) arrive après tous ces gens qui n’ont jamais réussi à convaincre la communauté scientifique ni à publier des articles de recherche démontrant la validité de leurs scénarios. On observe bien comment le récit de l’Atlantide n’apparaît pas comme une ancienne tradition, mais comme une forgerie qui prend peu à peu forme au 19ème siècle, une légende en construction au fil des œuvres, des discours, des générations : une origine mystérieuse aux pyramides, un alignement de sites, un équateur penché à 30°, le codage du mètre dans la coudée égyptienne, une prophétie de fin du monde…
Grimault commence ses lectures publiques dans les années 1990. En 1998, il prend contact avec Patrice Pooyard pour réaliser LRDP, c’est-à-dire juste après la mort de son maître François Dupuy-Pacherand dont le nom n’est jamais cité dans ses travaux. Aucun de ses ouvrages n’est disponible en librairie. Il vend des livrets et des conférences, y compris dans des « repas ufologiques »**. Il ne semble rien apporter de neuf en termes de méthode, de résultat, ou de scénario. L’essentiel de ce dont il parle se retrouve dans les écrits des personnes listées ci-dessus.
Peut-être l’émission La Tronche en Live du 5 février où il sera l’invité sera-t-elle l’occasion pour lui de nous expliquer quelle partie de sa thèse constitue une réelle découverte de sa part. (Edit : durant l’émission, Jacques Grimault a échoué à répondre à nos questions et a illustré un étonnant manque de méthode et de connaissances).
** Edit : La conférence à laquelle nous faisons allusion (Rouen 2015) n’était en fait pas organisée par l’association « Les Repas Ufologiques » mais par « Freedom UFO ».
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Références
[1] http://www.rsarchive.org/Books/GA011/
[2] C. Funck-Hellet, La Coudée royale égyptienne, essai de métrologie, Revue du Caire, février mars 1952 no 147/148 volume XXVII p. 1/17
[3] https://en.wikipedia.org/wiki/Charles_Hapgood
[4] http://www.rts.ch/archives/tv/jeunesse/cap-sur-l-aventure/5455272-francis-maziere.html
[5] Sa thèse est démontée par : The Nova documentary The Case of the Ancient Astronauts. https://www.youtube.com/watch?v=2DsOjqHm-VY
[6] Jason Colavito (2004). « An investigation into H.P. Lovecraft and the invention of ancient astronauts. As seen in Skeptic magazine ». Skeptic(10.4).
[7] http://www.didier-coilhac.com/grimault-meta-tv.html, http://www.didier-coilhac.com/mouny-doc-quatre.html
[8] Sa thèse est réfutée dans le documentaire » Horizon – Atlantis Reborn Again« : https://www.youtube.com/watch?v=gXe-lv7IYn8
[9] https://fr.wikipedia.org/wiki/Structure_sous-marine_de_Yonaguni
Très belle , présentation. N’avez vous pas un peu peur que cela risque de se finir en foire d’empoigne, après j’ai l’impression que c’est poyard qui est plus agressif.
Enfin, bonne chance à vous.
Par contre il est vrai que la science me rappelle un peu ce sketch du SMBC ou la science grâce à l’épée de la connaissance parvient à faire partir l’obscurantisme mais tue au passage les licornes…
Par que tout ces théories là ça peut vraiment faire de supers œuvres de fiction (il suffit de lire du conan doyle , où toutes les théorie un peu farfelues de l’époque étaient dedans)
Je suis d’accord. La fiction est une occupation magnifique, digne, elle nous fait rêver sans nous aveugler, et il est dommage que certains personnes aient pour la fiction si peu de respect qu’ils préfèrent grimer des scénarios en théorie.
(Jusqu’à preuve du contraire)
Grimault, grimer ? nooon 🙂
Les jeux de mot sur les noms des gens, c’est plutôt sa spécialité à lui, justement. Pas de ça chez nous. 🙂
+1
Salutation bel présentation de toute ces personnes, et ce sans jugement, c’est ce que j’aime dans vos différent format.
Un détaille ma fait sourire que ferait l’arche d’alliance perdu en plein milieux de la France dans un petit village de 500 âme qui je suppose préférait garder sa tranquillité que de devenir un Bugarach bis, j’ai un peut chercher et ma fois certaines personne on fait des recherches et ce grâce de savant calcule utilisant la numérologie et google map, des personnes qui ont oublier que l’unité de mesure n’était pas métrique a l’époque de François Premier, du lieue au kilomètre ça change pas mal la donne et encore en lieue ancienne, en lieue de la poste ou en lieue de Paris ? à moins que ce soit en Aune.
Enfin bref vivement le 5
Vous avez oublié de mettre mon nom en vert! Dommage, j’aurai bien aimé.
Mais oui, l’Arche d’Alliance est cachée à Feigneux ! Postés devant vos télévision, on ne vous l’avait pas dit? Vous attendiez que toutes les infos circulent librement, que tout soit dit sans retenue ? Ouvrez le deuxième oeil, Mesdames et Messieurs! Beaucoup de choses sont cachées, et sont le privilège d’un petit groupe trié sur le volet.
@Fab. Le mètre n’existait pas à la Renaissance? Vous étiez là; vous pouvez le certifier? L’égyptologue (non diplômé) Schwaller de Lubicz affirmait qu’il avait retrouvé le mètre dans des monuments de l’Egypte ancienne. Alors, il y a plusieurs sons de cloche, et ce n’est pas forcément la majorité qui a raison.
Le mètre, tel que définit et pérennisé de nos jour est bien mis en place après la révolution (française). Cf le site internet du BIPM qui le rappelle : http://www.bipm.org/fr/measurement-units/history-si/
Ceci dans un soucis d’harmonisation, et dans un soucis de garantir l’intégrité de l’étalon de référence (en lien avec la notion de pérennité). Maintenant ‘pourquoi’ le mètre et comment il a été défini, ce point est bien abordé dans cette vidéo https://www.youtube.com/watch?v=wCvOmlmMd0E
On se rattache autant que possible à quelque chose de mesurable, et qui ‘dure’ dans le temps : on prendra alors une fraction du rayon de la terre. Voilà d’où vient le mètre.
Merci à Scilabus 🙂
Bonjour.
Pour avoir lu le livre de Ken Alder qui retrace l’épopée de la mesure du monde de Delambre et Méchain, mais aussi pour avoir tenter de vérifier leur travail qui est compilé dans des milliers de pages publiées…. je peux affirmer que rien ne permet de dire qu’ils ont réussit leur mission. Les méthodes de mesures qu’ils utilisaient étaient bien insuffisantes pour réaliser un telle mesure.
Il leur fallait poser des toises métalliques au sol sur plusieurs km pour établir une première mesure avant de démarrer la triangulation. Ces toises, se dilatent, le sol n’est pas parfaitement plat, la mise bout à bout de ces toises est sources d’erreurs non négligeables. Puis ils leur faillaient mesurer des angles entres des points hauts distant de plusieurs km ou dizaine de km. D’une part leur outils de mesure, le cercle répétiteur leur a joué des tours à plusieurs reprise, mais il fallait tenir compte de l’altitude des points visé, de la réfraction de la lumière dans l’air en fonction de la température…. bref, le nombre de paramètres difficilement contrôlables étaient considérable. On peut y ajouter qu’ils n’ont mesuré qu’une portion de méridien, ne sachant pas qu’elle en est l’altitude moyenne, ne sachant pas non plus quel est le niveau de déformation de la terre qui rappelons le, n’est pas exactement ronde.
Et pourtant ils ont définit un mètre…. qui comme par miracle est exactement celui qui est encodé dans la grande pyramide de Gizeh (mais pas seulement). Rappelons que le périmètre de la chambre haute en granit mesure 31.416 m (PIEx10) que le périmètre moins un petit coté de 10 coudée mesure 26.18 mètres (10 x phie carré), que la hauteur de la pyramide moins la demi base mesure 31.416 m, que le 1/2 périmètre moins la hauteurs mesure 100xpie, que la hauteur + la demi base mesure 261.8 m (100 x phie carré)… bref, si vous ne pouvez pas voir le mètre présent comme le nez au milieu de la figure dans le monument le plus énigmatique de l’histoire des hommes, nous ne pouvons rien pour vous, votre intellect n’est pas en mesure de s’éveiller
Le mètre était connus depuis plusieurs millénaires il était une unité cachée, bien gardée de toute évidence par des batisseurs de très haut niveau qui dans les monuments les plus important ont intégrer volontairement dans la pierre l’unité métrique.
On devrait instituer des ateliers de lecture zététique.
«rien ne permet de dire qu’ils ont réuss[i] leur mission» : la mission “estimer la longueur de méridien” a été réussie à 0,197 mm/m près (contradiction avec les faits)
«Les méthodes de mesures qu’ils utilisaient étaient bien insuffisantes pour réaliser un telle mesure.» L’expédition “du Pérou” (1735-1739) a réalisé la mesure à 0,325 mm/m près (appel à l’ignorance)
«Il leur fallait […]» succession d’éléments, mais il n’y a aucune estimation des erreurs engendrées, ni des corrections appliquées. (effet d’avalanche).
«comme par miracle» quasi appel au surnaturel, qui permet de masquer la rupture de logique : la suite n’a aucun rapport avec les travaux de la méridienne (non sequitur)
«rappelons que [plein de chiffres]» je propose que l’on appelle cette figure l’«effet kiosque» en l’honneur de Jean-Pierre Adam et Umberto Eco, ou l’«effet le-compte-est-bon», que je pose ainsi : «si l’on prend un nombre suffisamment grand de mesures, un nombre suffisamment grand d’opérations arithmétiques, et que l’on applique un nombre suffisamment grand de ces opérations sur ces mesures, alors on obtient sous une erreur suffisamment petite un nombre préétabli».
«est exactement» il faut expliquer comment des combinaisons de mesures (forcément avec erreur) donnent *exactement* un nombre.
«présent comme le nez au milieu de la figure» : ç’aurait été plus lisible qu’ils laissent une règle avec l’inscription «ceci est tel multiple de la longueur de méridien». Parce que votre raisonnement échoue à montrer comment on peut *déduire* la longueur du méridien des dimensions de cet objet, sans connaître la réponse à l’avance (raisonnement panglossien)
«le monument le plus énigmatique de l’histoire des hommes» (pétition de principe ou appel à la popularité)
«votre intellect n’est pas en mesure de s’éveiller» (attaque personnelle)
«il était une unité cachée» : un savoir était –supposément– perdu, donc il est le sujet d’un complot ; j’ai oublié mon code de carte bleue, c’est donc la preuve d’un complot anti-moi ! (biais téléologique)
Bon courage, amis de la TeB. L’échange ne s’annonce pas facile.
Mr Coilhac, Notre mètre à nous a été créé à la Révolution. Et j’utilise bien le mot « créé » car le mètre est une convention établie suite a une décision arbitraire dont la mesure est basée sur la longueur d’un élément immuable dans le temps et l’espace : un méridien Avant cela il y a 250 000 (deux cent cinquante mille, ce n’est pas une erreur) unités recensé en France dans les années 1790 pour mesurer le poids et le mesures, et afin de supprimer tous les problèmes engendrés par autant de mesure il a été décidé que 1m serait égal a 1/10 000 000 ieme du quart d’un méridien.
Maintenant j’ai quelques questions pour vous :
Vous dites « Schwaller de Lubicz affirmait qu’il avait retrouvé le mètre dans des monuments de l’Egypte ancienne » et ma question est la suivante : le mètre retrouvé dans les pyramides, c’est le vrai ou c’est le notre ? Et as-t-on retrouvé les traces dans les pyramides des 250 000 autres système de mesure ? Si ce n’est pas le cas, pourquoi se limiter a chercher une seule corrélation entre les pyramides et tous les systèmes de mesures existants ?
Car oui je vous le confesse j’ai oublié de vous dire que pendant les 7 années nécessaires à la réalisation de toutes les mesures permettant de définir la longueur du mètre, il s’avère que notre mètre est trop court de 0.22mm.
Pour vous prouver ma bonne fois je vous met ci-dessous la source d’où viennent ces infos (dont j’ai vérifier et croisé les sources avec d’autres sources).
=> Vidéo youtube « Le mètre ne fait pas 1m – Part 1 – Scilabus 33 » (vidéaste qui est doctorante en laboratoire)
Dans l’espoir d’un échange courtois et agréable, et dans l’attente de votre réponse cher monsieur je vous souhaite une bonne journée.
Ophaniel, je ne conteste pas la création du mètre, dans la foulée de la Révolution française, telle que décrite sur cette page.
Je crois volontiers aussi que ce mètre, tel qu’il fut mesuré, n’était pas rigoureusement exact.
Au risque de choquer et de ne pas être compris, il me semble que les Egyptiens possédaient des connaissances de pointe, notamment en ce qui concernait les dimensions de la terre. Ils auraient donc codifié certaines unités dans les proportions et dimensions de la grande pyramide. Pourquoi le mètre spécialement ? Parce qu’il témoigne d’une connaissance géodésique.
J’envisage aussi l’existence d’une société secrète qui a existé tout au long de l’Histoire officielle, cachée dans les coulisses des sociétés humaines. Dans les années 1790, les « inventeurs » du mètre auraient donc fait semblant de le découvrir, alors qu’ils le connaissaient déjà !
Pour les 250 000 autres unités, je ne sais pas. Je note que certains auteurs ont découvert des relations entre différentes unités anciennes. Il est donc plausible que certaines d’entre elles se tiennent par des correspondances subtiles, soigneusement ajustées par leurs créateurs.
Notre mètre était trop court de 0,22mn. Mais, a-t-on réajusté, depuis, cette petite erreur? Je n’en serai pas étonné, ce qui donnerait une concordance parfaite avec les dimensions de la terre, celles de la grande pyramide.
Voilà ce que je crois.
Quel aurait été l’intérêt de cette fameuse « société secrète qui a existé tout au long de l’Histoire officielle, cachée dans les coulisses des sociétés humaines » de fourvoyer la masse populaire sur les unités de mesure? Ne peut-on pas simplement considérer que les différentes « civilisations » fixaient leurs propres mesures (pied/pouce/coudée/toise qui sont des mesures centrées sur les dimensions du corps humain). Le mètre est un choix arbitraire, c’est une convention, un consensus administratif, politique et scientifique.
Ne le prenez pas mal cher Didier, mais vous concluez votre message par « Voilà ce que je crois », pourrait-on, dès lors, considérer qu’à vouloir (trop) systématiquement trouver une explication, des corrélations entre des éléments, vous vous éloignez du raisonnement logique en apportant un trop grand nombre d’axiomes (par essences invérifiables)?
Aldeas, je trouve que vous, ainsi que le précédent intervenant, vous posez les bonnes questions.
Il ne s’agit pas, pour cette société secrète, de leurrer le public, il s’agit de déposer un peu partout des messages qui ne pourront être compris que bien après la construction des monuments (qui contiennent les dits messages). Leur idée, c’est: « Codons la grande pyramide. Un jour ou l’autre, dans le futur, il y aura des personnes qui retrouveront nos intentions, qui reformeront le puzzle en entier. Puis, il y a eu d’autres grands monuments, et d’autres encore, pendant … des millénaires. Leur idée, c’est d’élever notre façon de penser, c’est de se dévoiler, sans le faire vraiment. Qui étaient-ils ces êtres pleins de connaissances, qui ne voulaient pas se montrer au grand jour?
Quand je dis « voilà ce que je crois », ça veut dire que je suis conscient de croire un truc qui s’éloigne beaucoup des conceptions actuelles, un truc dont il n’est pas facile d’expliquer les tenants et les aboutissants, parce que c’est tabou dans notre société, c’est refoulé.
Très belle démonstration de l’absence de méthode rigoureuse, en trois interventions :
1)Didier Coilhac introduit une assertion «le mètre [existait] à la Renaissance». On notera un appel à l’ignorance et un argument d’autorité, entre autres.
2)Échec évident. Didier Coilhac se défend d’abord par une réécriture («je ne conteste pas la création du mètre»). Sur son hypothèse fausse, il appuie son raisonnement doublement circulaire (les Égyptiens connaissaient le mètre, or le mètre est créé postérieurement, donc «les Égyptiens possédaient des connaisssances de pointe», donc on s’attend à ce que les Égyptiens connussent le mètre, donc ils sont forts, donc ils sont trop forts pour simplement faire des pyramides, donc ils avaient un enjeu qui nous dépasse, donc ils avaient des savoirs supérieurs, donc ils connaissaient le mètre).
Notons également le tour de passe-passe : Didier Coilhac parle de la convention du «mètre», là où il traite des grandeurs naturelles que sont les «dimensions de la terre». Il est vrai qu’Ératosthène ayant mesuré la circonférence de la Terre il y a deux mille ans, les «connaissances de pointe» des Égyptiens s’en trouvent amoindries pour le commun des lecteurs.
Enfin, introduction d’une hypothèse inutile («existence d’une société secrète», dont faisaient partie les «inventeurs du mètre»), mise là pour expliquer l’hypothèse déjà admise comme fausse.
3)Pour lutter contre un raisonnement fallacieux, ne jamais accepter une hypothèse inutile ! Didier Coilhac récupère l’hypothèse temporairement admise, et bâtit une pyramide de “peut-être” sur ses prémisses fausses. Il faudra maintenant réfuter une liste d’arguments, aucun n’étant étayé. Didier Coilhac peut avancer ses idées auprès d’un public peu regardant, leur accumulation tenant lieu de rigueur. En somme, une très classique dent en or de Fontenelle.
Toutes mes excuses ! Il y a effectivement une cabale métrique, visant à provoquer la décadence de l’architecture (Il y a 157 ans… l’utilisation du mètre causait la décadence de l’architecture).
Bonjour tout le monde,
Premièrement je tiens à vous féliciter pour votre site dont je prend plaisir à consulter, les articles sont toujours intéressant et très sérieux.
Néanmoins, j’aimerais revenir sur le passage de l’article ou vous évoquez : – « Aucun de ses ouvrages n’est disponible en librairie. Il vend des livrets et des conférences, y compris dans des « repas ufologiques » » – Je suis un des responsables de l’association « les repas ufologiques » et je peu vous confirmer que nous n’avons jamais reçu cette personne durant l’une de nos soirées associative, encore moins pour vendre des livres. Le but de l’association (du moins depuis la mise en place de la nouvelle équipe fin 2014 ) est de présenter l’ufologie au grand public d’une manière simple et sérieuse, loin de toutes mouvances conspirationniste ou de théories alambiqué. L’ufologie est juste une passion pour nous, ce n’est pas un échappatoire vers l’extraordinaire.
Bien cordialement,
Alexis
Bonsoir, si une erreur a été commise, il faut en effet la corriger.
Il me semblait que sa conférence à Rouen en 2013 (https://www.youtube.com/watch?v=sG4hjHzpAQQ) avait été réalise dans le cadre d’un « Repas Ufologique », j’ignorais que ce nom fut l’apanage d’une association ainsi nommée, vous me l’apprenez. Peut-être sauriez-vous me dire qui a hébergé la conférence en question de M Grimault ?
Cordialement,
Bonsoir,
Merci pour votre réponse rapide. 🙂
Oui, les « repas ufologiques » est une association sans but lucratif proposant dans environs 35 villes un point rencontre mensuel pour les personnes s’intéressant à l’ufologie. Concernant la conférence de Rouen en 2013, il ne s’agit pas des repas ufologiques. En faite nous avons accueillit la ville de Rouen dans l’association courant 2012, c’est à dire avant la conférence de Grimault, mais jugent le programme de cette ville trop « sulfureux » nous avons proposé à l’organisateur des événements de Rouen de monter sa propre association pour ne plus dépendre de nous. Visiblement Jacques Grimault est intervenu dans l’association de Rouen s’appelant « Freedom Ufo ». 🙂
En tout cas, si il y a un repas ufologique proche de chez vous, sachez que vous êtes le bienvenu pour faire la promotion de votre site internet ainsi que de votre émission Youtube « La tronche en biais ». C’est un plaisir pour nous de recevoir des personnes pouvant faire réfléchir les gens dans le bon sens.
Alexis.
http://www.lesrepasufologiques.com
PS – J’ai aussi vu qu’il fut un temps, vous réalisiez de la promotion pour la tronche en biais sur le groupe Facebook « Ufologie & Paranormal ». N’hésitez-pas à en faire de nouveau, je m’occupe du groupe et vous êtes toujours le bienvenu.
Merci pour l’information,je vais corriger l’article.
Et merci pour votre invitation.
Si jamais vous organisez des événements dans la région de Nancy, nous pourrions tenter de venir vous rencontrer. 🙂
Pour le moment, le plus proche c’est Metz et Saverne. Mais un projet d’ouverture est en cours pour Nancy, certainement d’ici Avril ou Mai 2016 ! Je ne manquerais pas de vous tenir au courant. 🙂
Je viens de vous lancer une invitation Facebook. Excellente fin de soirée à vous. 🙂
Superbe rétrospective !
Votre article me fait penser à un passage du « Pendule de Foucault », le roman d’Umberto Eco. Dans un scène où les personnages parlent d’un pyramidologue, l’un d’eux décide de montrer que tout cela n’est que du vent d’une manière assez tordante. Voici l’extrait:
»« J’imagine que votre essayiste soutient que la hauteur de la pyramide de Chéops est égale à la racine carrée du nombre donné par la surface de chacun de ses côtés. Naturellement les mesures doivent être prises en pieds, plus proches de la coudée égyptienne et hébraïque, et pas en mètres, parce que le mètre est une mesure abstraite inventée dans les temps modernes. En pieds, la coudée égyptienne fait 1,728. […] Or, prenez la mesure du pyramidion, multipliez-la par la hauteur de la pyramide entière, multipliez le tout par dix à la puissance cinq et nous avons la longueur de la circonférence équatoriale. Mais ce n’est pas tout : si vous prenez le périmètre de la base et que vous le multipliez par vingt-quatre à la puissance trois divisé par deux, vous avez le rayon moyen de la Terre. En outre, l’aire recouverte par la base de la pyramide multipliée par quatre-vingt-seize par dix à la puissance huit fait cent quatre-vingt-seize millions huit cent dix mille carrés qui correspondent à la surface de la Terre. C’est bien ça ? […] Messieurs, voulez-vous bien me suivre à la fenêtre ?
Il ouvrit tous grands et théâtralement les battants et nous invita à venir voir et nous montra, au loin, à l’angle de la ruelle et des avenues, un petit kiosque de bois où se vendaient probablement les billets de la loterie de Merano.
« Messieurs, dit-il, je vous invite à aller mesurer ce kiosque. Vous verrez que la longueur de l’éventaire est de 149 centimètres, c’est-à-dire un cent-milliardième de la distance Terre-Soleil. La hauteur postérieure divisée par la largeur de l’ouverture fait 176 : 56 = 3,14. La hauteur antérieure est de 19 décimètres, c’est-à-dire égale au nombre d’années du cycle lunaire grec. La somme des hauteurs des deux arêtes antérieures et des deux arêtes postérieures fait 190 x 2 + 176 =732, qui est la date de la victoire de Poitiers. L’épaisseur de l’éventaire est de 3,10 centimètres et la largeur de l’encadrement de l’ouverture de 8,8 centimètres. En remplaçant les nombres entiers par la lettre alphabétique correspondante, nous aurons C10H8, qui est la formule de la naphtaline. » »
Après cela il se paie même le luxe de dire qu’il trouve les pyramidologues peu ambitieux: dans la mesure où ils peuvent faire n’importe quoi avec les chiffres, ils auraient au moins pu doter les Egyptiens de l’énergie atomique plutôt que de se contenter de leur attribuer l’invention de l’électricité !
Je n’arrive pas à comprendre qu’on cherche du merveilleux dans les pyramides (entre autres). Oui bon, c’est grand, c’est beau…mais qu’est ce qui est mystérieux dans une construction pointue ?
C’est une crypte mastok, j’en conviens mais dans le cimetière près de chez moi il y aussi une grande crypte très belle et personne ne fais de conférences à son propos…
J’ai peut-être raté une marche, mais je ne comprends pas…
La distance AB = autant. Oui, et ? C’est censé signifier quelque chose ? C’est quoi cette obsession pour pi ou le nombre d’or ? En quoi le fait que la hauteur du machin c’est 3x pi est pertinent ? Si c’était 4x pi ça changerait quoi ? A part que la structure soit plus haute. Grimault à un TOC de comptage ? Je suis débile ?
J’avoue, je n’y connais strictement rien à l’archéologie. Voir une structure et me dire « waw » ça me suffit largement. Après, je ne suis pas contre l’idée de savoir qui est le peuple qui l’a construit etc. mais il me semble plus judicieux de se fier à ce qu’on nous a appris (à l’école par exemple). Parce que si qqch avait été découvert entre-temps, un truc important, on en aurait parlé.
Tu fais pas des petites conférences « en cachette » et des films à la con pour révéler ça. Tu veux qu’on sache qui tu es, ce que tu as trouvé, tu te tournes vers des instances sérieuses pour faire reconnaître et valider ton travail, non ?
Bonjour,
Le 1er lien (concernant la pseudo-théorie) renvoie sur la théorie des genres. Est-ce voulu ?
Alors en fait c’est surtout que cet article s’arrête sur la notion de « théorie ». Mais s’il est compris ainsi, je le retire…