Prenons les ovnis au sérieux

Le Bénéfice du Doute #7

Invités : Francine Cordier et Patrice Seray

Editorial

Si l’on pense à la présence, quelque part dans l’incommensurable immensité de l’univers,  d’autres formes de vie que la nôtre, d’autres formes d’intelligences, d’autre civilisations, on se retrouve face à l’alternative suivante : ou bien il y a quelqu’un d’autre, qui regarde les étoiles, se pose les mêmes questions que nous et rêve peut-être de nous rencontrer, et c’est complètement renversant. Ou bien, à l’inverse nous sommes seuls. Rien que nous dans tout ce vide. Et c’est complètement renversant.

Chaque hypothèse nous promet le vertige en réponse, et il n’y a rien de trivial à se passionner pour les ramifications de leurs présupposés et de leurs conséquences.

Sur Terre nous avons divers catégories de personnes. Beaucoup de gens sont plus préoccupés par des problèmes plus immédiats, n’y accordent guère d’intérêt, d’autres jurent d’un complot mondial pour cacher une vérité qu’ils connaissent on ne sait comment. D’autres scandent leurs certitudes que toutes ces histoires sont ridicules et ne méritent que dérision. Et puis il y a une catégorie, peut-être pas si rare, qui se questionne, qui doute, qui se dit pourquoi pas, et voudrait bien disposer d’informations fiables et d’une méthode pour y voir plus clair.

Alors disons-le, oui les ovnis sont un sujet qu’on peut aborder avec sérieux, en respectant scrupuleusement les personnes qui y croient comme celles qui n’y croient pas. Je me permets un petit rappel en forme de conseil de prudence sur le mot ovni (Objet Volant Non Identifié) qui nous allume dans la tête des images, des présupposés, des stéréotypes qui influencent notre manière de penser et de percevoir.

De fait, si je pointe le ciel en disant « Oh, un ovni », ceux qui suivront mon regard prépareront leur cerveau à reconnaître un objet qui vole (et volontiers, même, un vaisseau spatial). Et rien que ça peut conduire à réellement voir quelque chose que sinon nous n’aurions pas « vu ». On préfère souvent parler de Phénomène Aérospatial Non Expliqué (PANE) au lieu d’ovni, car ce que les gens observent dans le ciel, ce ne sont pas toujours des objets qui volent ; il peut s’agir d’astres comme la Lune, de nuages, de reflets, d’effets d’optiques étranges mais naturels, et diverses choses dont nous parlerons au cours de l’émission. Tout ce cortège d’images mentales qui viennent avec le mot ovni nous montre que notre regard n’est pas neutre. Il ne peut pas l’être, et le langage appuie souvent là où ça fait mal. Or c’est bien par le langage que nous avons accès aux ovnis, car la plupart d’entre nous n’en avons pas vu. Nous n’avons pas de photographie claire, d’enregistrement univoque, de morceau d’épave contenant des technologies non-humaines…

L’idée que nous nous faisons des ovnis est forgée par la manière dont nous en entendons parler. La matière première des chasseurs d’ovni, ce sont les témoignages humains. C’est d’ailleurs le grand point commun entre cette thématique et les autres sujets liés au paranormal, raison pour laquelle il faut s’intéresser aux méthodes d’analyse des témoignages.

Nos deux invités d’aujourd’hui sont très spéciaux, un peu comme des agents enquêtant sur l’étrange. Cela fait des décennies qu’ils sillonnent les forums, les vieilles revues, mais aussi le terrain, et la parole des témoins.

Amateurs éclairés mais aussi spécialistes érudits de la culture ovni et de ses réseaux, je vous présente Francine Cordier et Patrice Seray.

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