Histoire, Archéologie et Croyances — La Tronche en Live #7

Editorial

L’histoire est écrite par les vainqueurs. Il faut donc se méfier de ce que nos prédécesseurs tenaient pour vrai. Ils peuvent s’être racontés des histoires à eux-mêmes, des histoires où ils se donnent le beau rôle, où sont mises en avant des valeurs qui sont peut-être davantage celles des chroniqueurs que des protagonistes des évènements. Il faut donc remettre en question les grands récits sur nos origines : la suprématie de l’homme blanc, de l’Européen, le mythe aryen, ou encore le roman national sont plus affaire d’interprétation que de faits. Mais certaines personnes veulent y croire et perpétrer un point de vue auquel elles s’identifient. Elles voudraient que leur version de l’histoire, romanesque et ethnocentrée continue d’être enseignée et d’avoir le rôle de mètre étalon.

À l’inverse il existe des courants de pensée selon lesquels tous les consensus actuels sont faux, tout est mensonge, tout est complot, tout est secret, et tout doit donc être dénoncé, déconstruit : les premiers pas de l’Homme sur la Lune, la mort de Kennedy, les chambres à gaz, les attentats terroristes sont ainsi niés ou travestis à travers des théories pseudo-historiques qui font la part belle aux sociétés secrètes, aux extraterrestres et à des plans machiavéliques orchestrés par des génies du mal. Car si les Récentistes ont raison, par exemple, alors une organisation secrète (probablement liée à l’église catholique) a inventé le Moyen Age de toute pièce : huit siècles ont été injectés dans la chronologie de l’Europe et du monde sans que personne ne s’en soit aperçu. Il y a des gens pour croire cela, pour y trouver de la cohérence, pour y voir une meilleure explication à l’état du monde que celle donnée par le consensus des savants.

Et ce soir, nous allons évoquer certaines de ces théories, avec l’histoire de France telle qu’on la racontait à l’école il y a encore quelques années pour révéler aux élèves leurs origines… gauloises.

Nous verrons également les théories alternatives construites par les archéomanes (qui pratiquent l’archéologie de manière non scientifique) qui n’acceptent pas l’idée que les Pyramides d’Égypte ou d’Amérique, ou les statue Moai, ou bien d’autres édifices impressionnants du passé aient pu être l’œuvre de civilisations qui n’avaient pas notre raffinement évidemment supérieur d’Hommes du 21ème siècle.

Enfin nous évoquerons l’histoire plus récente, toujours un peu plus délicate à regarder en face, sujette à controverses et à influences. Et nous nous demanderons comment fonctionne l’Histoire, qui est une discipline scientifique, et qui à ce titre doit produire des modèles explicatifs du passé. Pour quelle raison devons-nous ou ne devons-nous pas faire confiance aux historiens d’aujourd’hui ?

Et pour en parler, nous recevons Dari Beliakhov, enseignant en histoire, diplômé en histoire et archéologie, chroniqueur et locataire de la chaine YouTube “Temps Mort

Quelques références
Livres :
  • Les pyramides de Bosnie. Faut-il réécrire l’histoire des civilisations ?, par IRNA, 2014 (ISBN 978-2-915312-94-2) book-e-book, collec. Une chandelle dans les ténèbres.
6 réponses
  1. Eric
    Eric dit :

    Pour répondre aux gens qui ne croient pas que les pyramides et Stonehenge ont été construits par l’être humain, il y a un autre argument que j’aime bien : aujourd’hui on aurait énormément de mal à envoyer des hommes sur la Lune en faisant tous les calculs sur le tableau noir sans utiliser des ordinateurs super-modernes, et pourtant personne ne nie qu’on a bien marché sur la Lune 😉

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  2. Alain
    Alain dit :

    Une remarque à propos de la question « L’Histoire est-elle une science ? » Il me semble très important de distinguer les sciences historiques (= palétiologiques) comme la paléontologie et l’évolution des sciences nomologiques comme la biochimie ou la physique. Le mode d’administration de la preuve n’étant pas le même, on risque, si on ne fait pas cette distinction, de faire des reproches à l’Histoire (ou à la théorie de l’évolution) qui n’ont tout simplement pas lieu d’être. (Le « Guide critique de l’Évolution » introduit succinctement mais très clairement cette distinction essentielle)

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  3. vpo
    vpo dit :

    Vers la 55e minute, il est dit que l’on ne sait pas comment les statues Moai ont été déplacées. J’avais vu un reportage il y a quelques années (extrait ici je pense: http://www.maxisciences.com/statue/les-statues-de-l-039-ile-de-paques-ont-elles-un-jour-marche_art27235.html) montrant une technique possible. Il faut des cordes, un paquet des gens pour faire se « dandiner » la statue et un peu de chance pour que la statue ne se renverse pas. De mémoire, ils expliquaient dans le reportage que l’équipe avait vu dans les carrières des statues inachevées avec à leur base une partie non sculptée. Cette partie non sculptée sert de contrepoids comme dans un culbuto. Une fois la statue sur place, on casse la proéminence et cela fait basculer la statue sur sa base.

    Donc je ne sais pas si les sculpteurs d’origine faisaient ainsi, mais en tout cas, on est capable de faire bouger des statues de plusieurs tonnes sans utiliser de grues ou de technos goauld.

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    • Acermendax
      Acermendax dit :

      Comme vous le dites, il existe des explications prosaïques sur la manière dont un peuple peut passer maître dans un exercice sans avoir à sa disposition une technologie qui nous serait à nous indispensables aujourd’hui, simplement parce que nous ne savons plus faire grand chose sans ladite technologie… 😉

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